Retrouvez sur cette page les dernières infos sur la répression et la résistance autour du confinement.

Retrouvez également :
Sans perdre un instant! (analyse du Secours Rouge International)
Petit guide des confiné-es (v2 – 7 avril 2020).
Petit guide V1 (avec Riot.im)
À l’attention des personnes et forces militantes, s’organiser contre le coronavirus et le capitalisme.

 

L’action de grève du personnel de la STIB contre le déconfinement prématuré se poursuit pour la quatrième journée consécutive, même si le mouvement semble moins suivi que les jours précédents (voir notre article). L’action est soutenue par 500 signataires d’une lettre ouverte. Malgré un accord entre les représentants syndicaux officiels et la direction de la STIB, les travailleuses et travailleurs ainsi que des délégués demandent à traiter avec les ministres de la mobilité directement.

Le personnel de la STIB en grève contre le déconfinement prématuré

Le personnel de la STIB en grève contre le déconfinement prématuré

La police d’Etterbeek est intervenue devant une habitation d’Etterbeek pour exiger le retrait d’une banderole indiquant « Adil tué par la police le 10/04/2020 – Ni Oubli, ni pardon ». Devant le refus des habitant·es, la police a dressé un PV qu’elle a transmis au fonctionnaire sanctionnateur de la commune. Il s’agit du fonctionnaire chargé de la mis en place des sanctions administratives communales (SAC). Ce PV se base sur l’article 38 du règlement général de police commun qui interdit les affichages sur l’espace public sans accord de la commune. Le police craint, en effet, que ce type de banderole n’amène à des révoltes similaires à celles qui se sont produites à Anderlecht. La police fait régulièrement pression pour faire enlever dénonçant la mort d’Adil (voir notre article).

La police d'Etterbeek fait pression pour enlever une banderole réclamant la justice pour Adil

La police d’Etterbeek fait pression pour enlever une banderole réclamant la justice pour Adil

Dans le XVIIIe arrondissement de Paris, une boutique de tissu africains du quartier de la Goutte d’Or avait confectionné plus de 600 masques gratuits. Cette campagne de don a attiré des centaines de personnes qui ne peuvent pas se permettre d’acheter des masques. Certaines personnes ont patienté 4 heures devant la boutique pour attendre son ouverture. Après moins d’une heure de distribution, la police a décidé de fermer la boutique et de disperser la file d’attente. Une boite de 50 masque peut couter jusqu’à environ 50 euros (le prix maximum pour un masque chirurgical jetable est de 95 centime), un masque en tissus peut couter entre 4 et 15 euros tandis que les masques FFP2 coutent plusieurs dizaines d’euros. Ces prix sont souvent trop élevé, en particulier pour les parents et les mères isolées qui doivent en acheter plusieurs pour les enfants. Dans le cadre du déconfinement, le port du masque a, en effet, été rendu obligatoire dans les transports, dans certains magasins ainsi que dans les écoles. Avant la crise les prix pratiqués pour les masques chirurgicaux étaient 10 fois moins importants.

La police interrompt une distribution de masques gratuits qui est victime de son succès

Mardi 12 mai, une émeute s’est déclenchée au Centre de réinsertion sociale de Colima. Les prisonniers exigeaient de mesures de confinement plus efficaces et ont déclenché un incendie. Le mouvement a été réprimé au bout deux heures avec la participation de la police d’État ainsi que des forces fédérales. Des coups de feu ont été entendus et on signale au moins 9 prisonniers blessés. Le même jour, une tentative d’émeute a éclaté à la prison d’État de Chalco, dans l’État de Mexico. Les prisonniers se plaignaient des restrictions imposées aux visites familiales pour empêcher la propagation de Covid-19. Le directeur de la prison, a demandé le soutien du Secrétariat à la sécurité, qui a déployé 200 éléments du groupe spécial qui ne sont finalement pas intervenus. La tentative de révolte a finalement pu être réprimée par les gardiens.

Émeute et tentative d'émeute dans deux prisons du Mexique

À Bogotá, en Colombie, une politique oblige les hommes et les femmes à quitter leur domicile un jour sur deux pendant le confinement. Les femmes sont ainsi autorisées à aller à l’extérieur pour des tâches essentielles les jours pairs et les hommes les jours impairs. Cette politique a laissé les mains libres à la police pour attaquer la communauté transgenre. Les personnes transgenres subissent également des violence de la part de civils. L’organisation Red Comunitaria Trans a ainsi enregistré 20 incidents violents contre des personnes trans dans des supermarchés y compris une femme trans qui a été battue par un homme qui a déclaré qu’elle n’était pas autorisée à sortir le jour des femmes. L’organisation a également reçu des informations faisant état de violences policières dans le quartier de Santa Fe, où des centaines de femmes trans se prostituent. La politique de confinement genré devrait expirer le 11 mai, mais pourrait être prolongée. Une politique similaire avait été mise en place au Pérou le 2 avril, avant d’être abandonnée le 11, devant le nombre important de violences rapportées par la communauté LGBT. Ces violences étaient en grande partie commises par la police.

Violences contre les personnes transgenres à l'occasion d'un confinement genré

Dans la petite ville d’Epinay-sous-Sénart, en banlieue parisienne, le maire d’extrême droite a dépensé plus de 500 000€ pour déployer des caméras de vidéosurveillance un peu partout. Ces caméras sont désormais utilisées pour envoyer des amendes aux habitant·es qui sortent sans qu’ils soient effectivement contrôlés par la police. Le fait que ces personnes soient porteuse ou non d’une attestation de sortie ou qu’elles aient un motif valable pour être dehors, n’y change donc rien. Dans d’autres cités de Seine-Saint-Denis et des Yvelines comme au Val-Fourré à Mantes-la-Jolie, des habitant·es ont également subi ce type de verbalisation au faciès. Le code de procédure pénale prévoit que les procès-verbaux de constatations d’infractions contraventionnelles font foi, jusqu’à preuve du contraire. Ce seront donc les habitant·es qui devront prouver qu’ils n’ont pas été contrôlés.

Des centaines d’amendes pour non-respect du confinement à Epinay-sous-Sénart

Des centaines d’amendes pour non-respect du confinement à Epinay-sous-Sénart

Le personnel de la STIB a décidé de poursuivre son action de grève, entamée hier, contre le déconfinement prématuré (voir notre article). Près de 80% des chauffeurs de bus et 40% des chauffeurs de tram de la Stib n’ont pas pris leur service. Les conducteurs de métro ont rejoint le mouvement brièvement, vers 10h30, empêchant la circulation de la ligne 1 et 5 pendant environ une demi-heure.

Le personnel de la STIB en grève contre le déconfinement prématuré

Le personnel de la STIB en grève contre le déconfinement prématuré

Mercredi 6 mai, une technologie de reconnaissance faciale permettant de détecter les personnes portant un masque a été déployée à Paris dans la station Châtelet-Les Halles. Le dispositif va servir à mesurer en temps réel le taux d’adoption de la protection faciale dans cette station centrale durant 3 mois. Châtelet-Les Halles, station géante au cœur du laboratoire d’Intelligence artificielle de la RATP, disposait déjà des 6 premières caméras HD nécessaires pour quantifier les passagers masqués à intervalles réguliers. Le sous-traitant, la start-up DatakaLab, n’a eu qu’à brancher ses six boîtiers dans une salle de contrôle. Ils contiennent un puissant processeur doté d’un algorithme qui analyse en continu le flux vidéo et comptabilise les personnes portant un masque. Ce logiciel détecte différents points du visage en temps réel et l’intelligence artificielle les compare avec un modèle qu’elle connaît qui est sans masque. Cela donne ensuite un score de 0 à 1 sur l’étendue de la couverture du visage. D’ici le mois d’août à six caméras supplémentaires, toujours à Châtelet-Les-Halles. Le logiciel de détection sera aussi bientôt capable de mesurer le respect de la distanciation.

La détection automatique du port du masque testée dans le métro parisien

La détection automatique du port du masque testée dans le métro parisien