Depuis l’arrivée au pouvoir le mois dernier du nouveau président Santos, un conservateur allié des Etats-Unis, l’ELN et les FARC ont intensifié leurs offensives. Hier, une opération conjointe des deux organisations a été menée contre des forces de police de la province de Narino, dans le sud du pays. Selon la police, les guérilleros étaient en possession d’armes à feu et de roquettes artisanales, et six policiers ont été tués. Durant la semaine écoulée, 45 personnes (tant du côté des guérilleros que des forces de sécurité) seraient décédées au cours d’affrontements opposants des combattants des FARC et de l’ELN à des policiers.

La police antiterroriste péruvienne a arrêté Godofredo León Evangelista, le « camarade Jonás », âgé de 31 ans,dans les environs d’Aucayacu (province de Leoncio Prado). Il était recherché pour avoir participé à plusieurs actions de la guérilla, et notamment cinq embuscades tendues aux forces de l’ordre dans l’Alto Huallaga. Il portait un fusil Kalashnikov pris sur un des policiers tués dans une embuscade à Jancintillo, en 2006.

Peu d’heures après l’arrestation du « Camarade Jonás », la police a arrêté un autre militant du PCP-SL activement recherché: Juan Núñez Castañeda, « camarade Milton », de 26 ans. Il était recherché depuis le 15 juin passé. La police l’accuse d’avoir participé à une attaque contre la police en représailles après la mort du dirigeant maoïste, le « camarade Rubén », le 20 mai de cette année.

Les adolescents Mapuches emprisonnés conformément à la Loi Antiterroriste, rejoignent la grève de la faim entamée par 32 prisonniers politiques Mapuches dans diverses prisons chiliennes. Deux adolescents Mapuches, Luis Marileo Cariqueo et Jose Ñ Irripil Perez, sont accusé d’incendie criminel et sont actuellement tenu dans la Maison d’arrêt Chol-Chol pour des mineurs (photo).

Le gouvernement chilien a pointé du doigt les gouvernements précédents pour avoir mis en oeuvre la Loi antiterroriste et il a déclaré être enclin « à la moderniser », bien qu’il admet qu’il ne peut pas intervenir avec des procureurs juridiques. De plus, ce ne serait pas une modification rétroactive.

Prison de Chol Chol

Prison de Chol Chol

Rappel : Ce vendredi aura lieu devant l’ambassade du Chili, 106 rue des Aduatiques (métro Montgommery), entre 17H et 18H, la manifestation hebdomadaire de soutien aux Mapuches.

Le 12 juillet 2010, 32 prisonniers politiques Mapuche ont entamé une grève de la faim au Chili. Les grévistes de la faim refusent aujourd’hui toute alimentation forcée malgré un arrêt de la Cour d’Appel de Concepcion. Leurs revendications sont les suivantes:
1. Abolition de la loi anti-terroriste, actuellement essentiellement appliquée aux Mapuche
2. Fin de l’existence d’une justice militaire à deux vitesses appliquée à une population civile militante ou sympathisante des revendications mapuche
3. Liberté pour tous les prisonniers politiques Mapuche détenus dans différentes prisons de l’État chilien.
4. Respect du droit à un procès équitable, fin des montages politico-judiciaires et des procédures viciées par l’usage de témoins « sans visage », et fin des pratiques qui violent les droits de l’homme les plus fondamentaux comme l’extorsion d’aveux, les menaces, les tortures physiques et psychologiques et l’application de conditions inhumaines et dégradantes dans les prisons.

Tous sont détenus, « préventivement » dans le cadre de l’application de la loi anti-terroriste créée sous l’ère du général Pinochet. Cette loi anti-terroriste , entre autres, aux tribunaux militaires de juger des civils, et d’auditionner des témoins « protégés » dont les dires sont entendus et enregistrés de manière anonyme. Largement appliquée au cours des 17 années de dictature de Pinochet contre les militants de gauche, les leaders Mapuche sont aujourd’hui les seuls à se voir appliquer cette justice à deux vitesses, illustration du caractère xénophobe de la gestion politique du conflit par les différents gouvernements successifs.

Rappel : Ce vendredi aura lieu devant l’ambassade du Chili, 106 rue des Aduatiques (métro Montgommery), entre 17H et 18H, la manifestation hebdomadaire de soutien aux Mapuches.

La Police Nationale péruvienne a capturé deux membres présumés PCP-SL. Les suspects ont été emprisonnés à Aucayama, dans la province de Huaral. Ils sont accusés d’avoir participé à cinq actions armées qui ont notamment coûté la vie à quatre policiers.

L’annonce de ces arrestations surviennent tandis que le journal La Republica a publié ce 29 août une enquête établissant que le PCP-SL a considérablement amélioré sa puissance de feu en acquérant des mitrailleuses, des lances-roquettes et des lances-grenades. Le journal rapporte que la guérilla maoïste est en mesure d’abattre des hélicoptères en vol.

L’automne dernier déjà, durant des manoeuvres dans la base de contre-guérilla de Vizcatán, un hélicoptère Mi-17 a essuyé un tir nourri de mitrailleuse PKM. On a relevé 58 impacts de balle sur l’appareil qui a été mis hors d’usage. L’armée péruvienne a dû le renvoyer en Russie pour réparation. Le Mi-17 se révélant trop vulnérable, l’armée péruvienne a acheté 16 hélicoptères blindés Mi-25 de seconde main à l’armée nicaraguayenne. Mais aucun de ces appareils n’est encore opérationnel.

Impacts sur un hélicoptère militaire péruvien

Impacts sur un hélicoptère militaire péruvien

Les prisonniers politiques Mapuches en grève de la faim depuis le 12 juillet sont détenus dans les prisons d’Angol, de Concepción, de Lebu, de Temuco et celle de Valdivia. La dispersion des détenus répond à la volonté de casser leur sentiment communautaire. Les prisonniers grévistes sont d’ailleurs harcelés de toutes les manières: isolement, perquisitions répétées des cellules, etc.

Les tribunaux de Concepción, de Temuco et de Valdivia ont récemment approuvé un « recours de protection » obligeant l’alimentation des indiens grévistes de la faim par la voie veineuse et/ou avec d’autres procédés médicaux. La Cour d’Appel de Concepción et Temuco confirma la décision des Tribunaux de Concepción, de Temuco et de Valdivia ordonnant l’alimentation médicale des grévistes.

Manifestation Mapuche au Chili

Manifestation Mapuche au Chili

Un tribunal de Santiago a ordonné mardi dernier que huit des quinze anarchistes arrêtés dernièrement restent détenus en attente d’un procès. Six autres accusés sont remis en liberté sous contrôle judiciaire, avec interdiction de quitter le territoire, de se rencontrer mutuellement, de visiter les détenus, obligation de signer une fois par semaine, et interdiction de se rendre dans les centres sociaux occupés perquisitionnés durant les arrestations. Le 15ème suspect, Gustavo Fuentes Aliaga, est déjà en prison, également soupçonné d’autres délits.

Le tribunal a donné 180 jours (six mois) au procureur pour compléter l’enquête portant sur les 23 attaques explosives contenues dans l’acte d’accusation. Les attaques visaient des banques, les bureaux de compagnies internationales, des ambassades, des églises et des commissariats, la plupart situés à Santiago. Le seul accident mortel fut la mort d’un anarchiste, Mauricio Morales, tué par sa bombe qu’il transportait à vélo.

Rappel: [rouge][/rouge] Ce vendredi aura lieu devant l’ambassade du Chili, 106 rue des Aduatiques (métro Montgommery), entre 17H et 18H, une manifestation de soutien aux Mapuches

Le lundi 23 août à 9H00, heure du Chili (16H00, heure de Bruxelles), l’organisation  » Mapuche Ta Inchiñ Nation Mapuche  » a occupé les locaux de la Radio Bio Bio de Santiago (une station qui couvre 98% du pays) et a aussitôt émis des communiqués, trente minutes après le début de l’action. Les indiens en costumes traditionnels, ponchos et portant des drapeaux noirs, cadenassèrent les portes en empêchant tout accès et sortie.

Pendant ce temps, d’autres autochtones (hommes et femmes) restaient en dehors de l’immeuble et avaient accroché sur les portes d’entrée à la propriété, des affiches de soutien aux prisonniers politiques Mapuche en grève de la faim depuis le 12 Juillet, dans les prisons des différentes régions du pays.

Les occupants exigent que les médias chiliens, les chaînes de télévision, radios, journaux, etc. mettent fin à la dissimulation des informations relatives aux prisonniers politiques Mapuche. Ils reprennent les principales revendications des prisonniers en grève de la faim. Elles concernent la démilitarisation des territoires habités par les communautés indigènes, où il y a des détachements armés, bataillons des forces de répression qui attaquent les habitants à la mitraillette et toutes sortes d’explosifs anti-manifestations. Au cours de ces opérations les troupes tirent impunément des balles réelles, tuant des manifestants. Par exemple, dans ces jours-ci, le meurtrier du jeune Matías Catrileo étudiant en architecture (21 ans) a été condamné à trois ans et un jour de liberté surveillée, alors que la défense a démontré qu’il avait tiré dans le dos du manifestant désarmé, habillé d’en T-shirt, et dont les actes ne montraient aucune violence.

Occupation au Chili pour les mapuches

Occupation au Chili pour les mapuches

A Bruxelles…
Ce vendredi aura lieu devant l’ambassade du Chili, 106 rue des Aduatiques (métro Montgommery), entre 17H et 18H, une manifestation de soutien aux Mapuches

Les FARC ont proposé la tenue de pourparlers sous l’égide de l’Union des nations sud-américaines (Unasur) pour tenter de trouver une issue au conflit. L’offre a été relayée sur le site internet Anncol, canal de communication habituel des FARC en lutte depuis plus de quarante ans.
Elle intervient alors que le nouveau président colombien, Juan Manuel Santos, a exclu toute médiation étrangère dans le dossier et exigé des FARC un cessez-le-feu en préalable à toute négociation.