Mouhad Reghif, porte-parole de l’organisation antiraciste Bruxelles Panthères est poursuivi au tribunal pour avoir proclamé, sur la plateforme X, « J’emmerde tout ce qui est suprématie blanche ». La plaignante et les parties-civiles sont les suivantes : Nadia Geerts, l’Association Centre d’action laïque et Wallonie – Bruxelles Enseignement. Ceux-ci ont des moyens, principalement issus de fonds publics, qui leur permettent de se payer les services de coûteux avocats. Bruxelles Panthère appelle donc à un soutien financier pour aider à payer les frais de justice de leur militant. Voici les coordonnées si vous souhaitez faire un don : PayPal : paypal.me/bruxellesp ; Compte Bancaire : BE83-2991-1796-0615 ; Communication « Soutien frais de justice »
Mouhad Reghif passera devant la Chambre des mises en accusation (de la Cour d’appel de Bruxelles) le 16 octobre 2024 à 14h. L’organisation appelle donc à un rassemblement sur la place Poelart, à Bruxelles, dès 13h. Vous pouvez prendre contact avec les organisateurs ici : Email : bruxelles.pantheres@gmail.com
Bruxelles Panthères poursuivie en justice (archive)
Ce mercredi 9 octobre, les forces de l’ordre sont intervenues pour mettre fin à trois mois d’occupation de la ZAD de Wondelgemse Meersen au nord de Gand. Un important dispositif policier avait été mis en place pour expulser les écologistes réfugiés dans les arbres, ce dernier était composé de plusieurs brigades canines, d’une équipe en hélicoptère, de drones et d’agents au sol. Depuis le 20 juin, des militants écologistes occupent un espace vert, zone de 14 hectares de réserves naturelles, dernière parcelle en friche d’un ancien terrain marécageux menacées par un projet de construction d’un dépôt de bus et de trams de la firme De Lijn ( Transport en commun en Flandre ). Par leur présence, les militants ont considérablement retardé le début des travaux de défrichage de l’endroit, la firme De Lijn a exigé des pouvoirs publics qu’ils imputent des amendes aux occupants de la zone naturelle. 14 militants ont été interpelés.
Samedi 5 octobre, plus de 150 de militant·es de l’association »United for Climate Justice » et « Extinction Rebellion » ont bloqué le Boulevard du Jardin Botanique au niveau de la rue Neuve (un axe routier important de Bruxelles) pour protester contre les subventions publiques destinées aux énergies fossiles. Les manifestant·es ont été encerclé·es par la police et plusieurs d’entre eux ont été arrêté·es, tandis que des personnes autour scandaient « vous n’êtes pas seuls ». Parmi les personnes interpelées figurait Greta Thunberg, la célèbre militante écologiste.
Greta Thunberg arrêtée lors d’une manifestation à Bruxelles
Dans la nuit du 6 au 7 octobre, des militant•es ont tagué « Free Georges Abdallah » « Free Palestine » et « Vive la lutte armée du peeuple palestinien et libanais » sur le SPF Justice à Bruxelles pour réclamer la libération de Georges Ibrahim Abdallah et saluer la résistance des peuples opprimés par le colonialisme et l’impérialisme. Des feux d’artifices ont aussi été tirés. C’est le 7 octobre, que s’est tenu l’audience pour la libération de Georges Abdallah. Cela fait près de 40 ans que ce résistant et révolutionnaire libanais est emprisonné en France pour son combat contre l’impérialisme occidental et le régime colonial israélien. Il est le plus ancien prisonnier politique en Europe.
La Police de la Navigation (SPN) est active en mer du Nord, dans les ports et sur l’ensemble des voies navigables du pays. Pour la première fois en 25 ans d’existence, la SPN, une branche de la police fédérale, est propriétaire de quatre bateaux de patrouille: les SPN 23, SPN 24, SPN 25 (photo: sa mise à l’eau) et SPN 26. Ces vedettes fluvio-maritimes mesurent 15,98 mètres de long pour une largeur de 4,98 mètres, elles sont prévues pour pouvoir manœuvrer facilement dans des espaces resserrés. Les lieux d’affectation des nouveaux navires sont à Gand (SPN 23), Liège (SPN 24), Mons (SPN 25) et Hasselt (SPN 26). Ils y seront déployés pour effectuer des opérations de contrôle sur les eaux intérieures.
Mercredi 2 octobre, un militant pro-palestinien a comparu devant le tribunal pour avoir mis le feu à deux véhicules militaires en signe de protestation à l’été 2022 (voir notre article ) s’est produit sur le site industriel d’OIP Sensor Systems à Oudenaarde, une filiale de la multinationale israélienne Elbit, il risque jusqu’à quatre ans de prison. Il s’est présenté devant le tribunal de Dendermonde, le procureur fédéral a demandé une peine de quatre ans de prison et a déclaré que l’action était bien préparée. Les dégâts causés par l’attaque s’élèvent à 2,4 millions d’euros. Le procès civil doit commencer la semaine prochaine, le verdict est attendu le 23 octobre.
Les faits: 28 août 2022, Kevin G. est entré sur le site industriel et a tenté de jeter un cocktail Molotov dans un bâtiment de l’usine. Son action a échoué, il a alors mis le feu à des véhicules blindés appartenant à l’armée belge. Deux blindés ont été endommagés. Les messages graffitis « One State Palestina » et « Shut Elbit Down » ont été laissés sur les lieux, le suspect aurait été identifié comme étant l’auteur des tags.
Ce vendredi, vers 18h, environ 150 personnes se sont réunies au carré de Moscou à Saint-Gilles, commune de Bruxelles. L’Université Populaire de Bruxelles avait appelé à un rassemblement en soutien aux peuples libanais et palestinien. Un cortège s’est rapidement formé pour se lancer dans une manifestation spontanée en direction du siège du MR ( Mouvement Réformateur), avant d’arriver à sa destination, la manifestation avait doublé de volume, 300 personnes se sont présentées devant le siège du parti libéral. Les manifestants s’en sont pris au bâtiment, plusieurs vitres ont été brisées, la façade a été recouverte de tags, « C’est un coup de génie » pouvait-on lire, en référence aux propos polémiques de Georges-Louis Bouchez, président du parti interviewé sur Radio Judaïca , ou encore « MR = mouvement raciste », « MR complice » et « Free Liban ». Depuis près d’un an, le MR et son président multiplient les déclarations politiques pro-israéliennes, qualifiant les explosions de bipeur lors des attaques au Liban de « coup de génie ». Malgré le dispositif policier, les forces de l’ordre n’ont procédé à aucune arrestation.
Ce 30 septembre, 11 h à Ixelles, une quinzaine de policiers, accompagnés d’unités de la brigade canine ont expulsé un squat dans un bâtiment appartenant à un propriétaire privé où logeaient plusieurs réfugiés palestiniens. Défonçant la porte de l’immeuble, les forces de l’ordre sont entrées et ont donné ordre, matraque à la main, de sortir du bâtiment. Selon les témoignages de plusieurs personnes, les policiers ont usé de violence pour expulser les réfugiés, certains d’entre eux ont eu un réveil brutal. Lors de l’intervention, 6 smartphones ont été détruits par la police. Les forces de l’ordre ont interdit l’accès au bâtiment, aucun des réfugiés n’a pu récupérer ses effets personnels. Depuis le début du mois d’août, c’est la quatrième fois qu’ils sont expulsés.
Fin août 2024, une trentaine de personnes (étudiantes et non-étudiantes) ont été convoquées par la police. Les convocations, remises par huissier ou déposées en main propre, ont lieu dans le cadre d’une enquête sur le mouvement étudiant, en particulier sur l’occupation d’un bâtiment de l’ULB renommé Walid Daqqa. Cette occupation revendiquait la suppression de tout lien entre l’ULB et l’Etat colonial israélien ( voir article ici ).
Les 9 et le 10 septembre, une seconde vague de convocation élevant le nombre de personnes ciblées à 60 ont été distribuées. Quelques jours plus tard, une vingtaine d’autres convocations ont été envoyées, portant le nombre total à plus de 80 personnes. Cette enquête d’envergure, mobilise des outils de lutte contre le « radicalisme », pour laquelle beaucoup de moyens financiers, humains et technologiques ont été alloués très rapidement.
Vendredi 20 septembre, une dizaine d’ONG (dont Amnesty International Belgique, le CNCD – 11.11.11 ou encore la Ligue des droits humains) et le syndicat socialiste FGTB-ABVV ont dénoncé dans un communiqué l’intensification de la répression contre le mouvement propalestinien en Belgique.
Ces organisations citent notamment comme exemple les menaces de poursuite contre les quelques 70 étudiant·es et soutiens accusés de « appartenance à un groupe prônant la haine et la ségrégation raciale » dans le cadre de l’Université Populaire de Bruxelles (une occupation d’un bâtiment de l’ULB pour dénoncer la collaboration de celle-ci avec les universités israéliennes).
Les auteures citent également les sanctions administratives communales infligées à plusieurs dizaines de personnes en raison de leur participation à des manifestations en soutien à la Palestine, à Bruxelles, à Gand et à Louvain. Enfin, elles dénoncent les pressions policières exercées sur des personnes portant des signes de soutien à la Palestine (drapeau palestinien et keffieh) dans l’espace public (ces personnes sont priées d’enlever ces signes, sous peine d’arrestation).
Le lendemain de la publication du communiqué, Denis Ducarme, ministre MR participant aux négociations pour la formation du nouveau gouvernement fédéral, a annoncé qu’il réclamerait l’introduction d’un loi permettant l’interdiction de l’organisation palestinienne Samidoun qu’il accuse d’être lié au « terrorisme ». Une formulation intéressante lorsqu’on se rappelle que, quelques jours avant, Israël perpétrait un attentat au bipeur piégé, qui a tué au moins 12 personnes, dont 2 enfants, et fait près de 3000 blessés au Liban. Les pressions pour interdire cette organisation, basées sur les demandes de la droite israélienne, ne sont pas nouvelles (voir notre article).