Tôt ce matin, les gendarmes et la Sous-Direction Anti-Terroriste (SDAT) ont mené une vague de perquisitions à travers toute la France. Au moins une quinzaine de personnes ont été perquisitionnées simultanément dans plus de dix communes puis placées en garde à vue. Ces personnes seraient accusées de « destruction en bande organisée » et « association de malfaiteurs », en lien avec une action de désobéissance menée le 10 décembre 2022, contre l’usine Lafarge de Bouc-Bel-Air, par plusieurs centaines de personnes (photo). Sous ce régime de garde-à-vue, elles pourraient être détenues pendant 96h (jusqu’à vendredi matin).

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L’Association des petites villes de France était en congrès jusqu’à ce vendredi à Millau Dans le centre-ville bunkerisé de la sous-préfecture de l’Aveyron, plusieurs centaines de manifestants s’étaient retrouvés ce jeudi pour célébrer les «Assises du peuple debout», proclamant la ville «capitale du Zbeul français». Ces militants qui tentaient de maintenir une mobilisation contre la réforme des retraites attendaient avec leurs casseroles la Première ministre, Elisabeth Borne. Ils ont été tenus à distance et ont dû affronter les charges de la police.

Mardi 30 mai au matin, la police judiciaire de Rennes a procédé  à une série de perquisitions et a arrêté cinq personnes. Elles ont été placées en garde à vue pour «association de malfaiteurs à caractère criminel» dans le cadre de plusieurs procédures. Cette qualification pénale permettant une retenue de 96 heures, les gardes à vue pourraient donc prendre fin samedi, au petit matin. Le parquet accuse ces personnes d’être impliquées dans plusieurs actions offensives menées durant les manifestations contre la réforme des retraites à Rennes. Il s’agirait plus particulièrement de la première attaque de l’hôtel Mama Shelter, ainsi que des tentatives d’incendies du commissariat de Penhoët (photo), du couvent des Jacobins et de la mairie de Rennes. Cette vague d’interpellations s’ajoute à l’arrestation, rendue publique ce mercredi 31 mai, de quatre personnes de région parisienne accusée d’être porteuses de cocktails Molotov peu avant la manifestation de samedi 27 mai, et de deux Rennais soupçonnés de les avoir hébergés.

 

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La manifestation organisée samedi à Rennes contre Macron, Darmanin et le fascisme a été attaquée dès son départ par les forces de l’ordre qui ont tiré des gaz lacrymogènes sur le cortège place de Bretagne. Les manifestants se sont alors dirigés vers la place de la République. La préfecture avait interdit la manifestation et déployé un important dispositif pour barrer la route du centre-ville aux manifestants. Il y a eu quatre arrestations.

Vendredi 26 mai, plusieurs centaines de manifestants se sont assis par terre devant les deux côtés de la salle Pleyel à Paris pour bloquer l’arrivée des actionnaires de TotalEnergies, qui veulent se rendre à l’assemblée générale du groupe. À chaque fois qu’un actionnaire arrivait, les militants faisaient en sorte de ne pas le laisser passer.  Les forces de police ont voulu mettre fin à ce blocage, ce qui a provoqué des affrontements. Des gaz lacrymogènes ont été lancés par les policiers, qui ont donné aussi quelques coups de matraque et procédé à au moins une arrestation. Les actionnaires de la compagnie ont été invités par le conseil d’administration à voter à cette assemblée contre une résolution visant à renforcer ses engagements climatiques. Celle-ci propose d’aligner davantage les objectifs de TotalEnergies sur l’accord de Paris pour 2030, visant à contenir le réchauffement climatique sous les 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels.

Le ministère de l’Intérieur français profite du renouvèlement de son marché de capteurs d’empreintes digitales et de lecteurs de documents d’identité pour investir 1,6 million d’euros dans des solutions de prises d’images faciales et plus 21 millions de capteurs nomades d’empreintes digitales doigts et palmaires, soit 7 000 capteurs nomades de contrôles biométriques. Le marché porte sur plusieurs types de capteurs d’empreintes digitales : mono-doigt, multi-doigts standards, ou multi-doigts « fine épaisseur ». Les capteurs et logiciels devront être capables de détecter une usurpation d’identité (par exemple, détection d’un faux doigt). Le capteur doit résister au choc et pouvoir être temporairement mis dans les poches du blouson ou du pantalon.

Deux autres lots concernent des lecteurs de bande MRZ et de puces RFID susceptibles de pouvoir reconnaître les documents d’identité, de séjour et de voyage, et des lecteurs vérificateurs qui doivent pouvoir détecter des données exploitables via la bande MRZ et la puce sans contact dès présentation par l’utilisateur d’un document d’identité, de séjour ou de voyage. Ils devront également être capables de lire et transférer les données contenues dans les puces des documents de voyage (ICAO) incluant la vérification de la chaîne des certificats ; les données OCR MRZ (textes, images) et les codes à barres 1D et 2D imprimé sur le document ; les puces RFID / smartcard, puces, passeports électroniques sans contact. Un autre lot encore concerne les « solutions de prises d’images faciales » qui font doivent comprendre une caméra, un trépied panoramique et tri-directionnel, un arrière-plan, ainsi qu’un dispositif d’éclairage.

Le ministère prévoit d’acquérir, annuellement, un maximum de 150 lecteurs de bande MRZ et puce, 200 capteurs d’empreintes digitales mono-doigt, multi-doigts et solutions de prises d’images faciales, 300 lecteurs de documents sécurisés, de séjour et de voyage, mais jusqu’à 3 000 capteurs d’empreintes digitales et palmaires. Ces derniers devront en outre respecter un plan de livraison dont les délais semblant indiquer qu’il aurait été défini pour permettre aux policiers, gendarmes et douaniers d’être équipés à marche forcée d’ici aux Jeux Olympiques d’été de 2024 à Paris.

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Des heurts se sont produits au moment où 150 à 200 manifestants ont souhaité pénétrer sur le circuit urbain du Grand Prix de Pau pour faire entendre leur opposition à la loi sur les retraites. La police a immédiatement barré la route et des heurts ont éclaté entre les policiers et les premiers rangs tentant de forcer le passage. Après quelques minutes de confusion, la police a fait usage de gaz lacrymogènes qui ont touché militants mais aussi spectateurs. Un groupe d’une cinquantaine de militants s’est rendu vers l’autre entrée au secteur fermé du Grand Prix, mais n’ont pas tenté de forcer le nouveau barrage de police qui se dressait face à eux. Finalement, des manifestants sont parvenus à emprunter des escaliers qui menaient à un paddock en contournant deux agents de sécurité de la course. Les policiers ont été mobilisés afin d’appréhender ces derniers manifestants, mais ils n’ont procédé à aucune interpellation.

A Paris, 124 des 281 personnes placées en garde à vue en marge de la manifestation du 1er mai, lundi à Paris, ont été relâchées sans poursuites, selon un bilan communiqué aujourd’hui mercredi par le parquet de Paris. Ce taux confirme la politique d’arrestations préventives des forces de l’ordre. 46 mesures de garde à vue étaient encore en cours mercredi après prolongation, tandis que 23 gardes à vue avaient été levées afin de poursuivre les investigations sous forme d’enquêtes préliminaires. Neuf de ces gardes à vue ont donné lieu à une ordonnance pénale, douze ont été présentés à des magistrats en vue d’audiences correctionnelles ultérieures. Onze personnes placées en garde à vue devaient passer en comparution immédiate. Cet après-midi, une dizaine de dossiers avaient été audiencés, mais le renvoi d’une grande majorité d’entre eux à une date ultérieure a été demandé, comme de droit dans ce type de procédure.

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Ce lundi, les traditionnelles manifestations du 1er-Mai, en France ont été sept à dix fois plus importantes que celles de l’an dernier, réunissant plus de 2 millions de personnes selon la CGT. Ce 1er mai, qui fait figure de 13e journée de mobilisation intersyndicale contre la réforme des retraites. A Paris, la tête de cortège est arrivée vers 16h15 place de la Nation (photo) dans un climat de vives tensions entre des manifestants usant de feux d’artifice en tir tendu et d’autres projectiles sur les forces de l’ordre qui tiraient des lacrymogènes et des grenades. Des affrontements ont aussi eu lieu à Lyon, à Nantes, où les affrontements, qui ont duré une bonne partie de l’après-midi, ont fait cinq blessés, à  Rennes, à Bordeaux (21 interpellations) et Toulouse (16 interpellations).  Selon le ministère de l’Intérieur, 108 policiers et gendarmes ont été blessés et 291 personnes interpelées en marge des cortèges, dont 90 à Paris.

Edit 2/5:
Des affrontements et des arrestations ont également eu lieu à Saint-Etienne, Reims, Charleville et Angers.
Ce sont au total 540 personnes qui ont été interpellées.

Quatre personnes ont été interpellées samedi 22 avril, en début de soirée, à Poitiers. Les policiers les ont interceptées à l’issue du rassemblement de soutien à Serge Duteuil-Graziani et contre la répression des mouvements sociaux, qui a mobilisé plus de 250 manifestants dans l’après-midi. Ces quatre manifestants ont été auditionnés pour « leur participation à un attroupement » et « des violences envers les policiers ». Ils sont soupçonnés d’avoir lancé des projectiles (boules de peinture, bouteilles de bière) envers les forces de l’ordre, postées aux deux entrées d’un centre commercial. Un rassemblement solidaire s’est tenu dimanche 23 avril, dès 10 h, devant le commissariat de police. Le parquet de Poitiers a levé les gardes à vue en milieu d’après-midi du dimanche et la poursuite des investigations.