La construction de l’autoroute A69 entre Toulouse et Castres se heurte toujours à une forte opposition. Un escadron de gendarmerie mobile (90 gendarmes) est intervenu contre les opposants hier après-midi, 9 février, sur la commune de Saïx, tout près de la ZAD de la Crém’arbre, proche du chantier. Les gendarmes ont tiré des gaz lacrymogènes et essuyé des jets de projectiles. Au moins deux personnes ont été blessées et deux autres arrêtées. Les manifestants ont alors placé des barricades sur la voie ferrée, provoquant l’arrêt de la circulation des trains. Ces heurts surviennent la veille d’un grand week-end de mobilisation contre le projet de l’A69 aux alentours de la ZAD de la Crém’arbre. Vendredi après-midi, le préfet du Tarn a pris un arrêté d’interdiction de manifestation et de rassemblement.

Une manifestation a eu lieu à Rennes quelques heures après que le Conseil constitutionnel ait très largement censuré la loi immigration et que le gouvernement ait annoncé qu’il s’apprêtait à promulguer le texte « dans les prochaines heures » pour appliquer les premières mesures « dès ce week-end ». Cette manifestation non autorisée a sillonné le centre-ville derrière une banderole proclamant « loi raciste réponse anti-fasciste ». Des manifestants ont brisé au passage plusieurs vitrines de commerces et tenté de mettre le feu à une agence bancaire place Hoche. Des barricades faites de poubelles et de grilles de chantiers ont été érigées en plusieurs endroits du centre-ville et il y a eu des affrontements avec les forces de police qui ont fait usage de gaz lacrymogènes. Le parquet a annoncé dans la nuit l’ouverture d’une « enquête pour dégradations et vols en réunion ».

Suite aux manifestations pour les retraites et contre les mégabassines, le gouvernement français a lancé, le 10 mai 2023, une commission d’enquête parlementaire sur les «groupuscules, auteurs de violences à l’occasion [des] manifestations». Deux porte-paroles des Soulèvements de la Terre, qui avaient refusé de se rendre physiquement à l’Assemblée pour répondre à l’interrogatoire des députés, se retrouvent poursuivis et ont été convoqués hier mercredi. Il est en principe obligatoire de répondre à ce type de convocation au Parlement. Les deux écologistes avaient néanmoins répondu au questionnaire par écrit, de même que d’autres personnes sollicitées par la Commission Parlementaire, mais ce sont les seul-es à être convoqué-es en justice. Les deux porte-paroles passeront en procès le 24 novembre prochain.

Ces poursuites sont inédites sous la Cinquième République. «Alexandre Benalla s’était certes présenté devant une Commission d’Enquête Parlementaire, mais avait refusé de répondre et n’avait pas été poursuivi» rappellent les Soulèvements de la Terre qui explique : «Après le rapport à charge de la Commission et la condamnation de plusieurs porte-paroles d’organisations (dont les Soulèvements) pour la manifestation de Sainte-Soline, ces poursuites s’inscrivent dans un acharnement politique et judiciaire à l’encontre de notre mouvement […] après l’annulation de notre dissolution, et visent à passer sous silence la brutalité policière effroyable qui s’est abattue le 25 mars».

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Alors que Gaza subit un génocide depuis plus de 100 jours, que les bombardements et massacres de l’armée coloniale ont tué plus de 25 000 personnes, que des raids meurtriers quotidiens sont lancés par l’armée coloniale sur toute la Cisjordanie, le ministère français de l’Intérieur envisage de demander la dissolution de trois associations engagées en faveur de la cause palestinienne : le Comité Action Palestine, Samidoun Paris Banlieue et Capjpo EuroPalestine. En mars 2022, Gérald Darmanin avait déjà tenté la dissolution du CAP et du Collectif Palestine Vaincra. Il s’était à l’époque cassé les dents sur le Conseil d’État. « La dissolution porte une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté d’association et à la liberté d’expression » (voir notre article), avait tranché dans sa décision la plus haute juridiction administrative. Darmanin envisagerait de retenter sa chance sur une nouvelle base juridique. Également dans le viseur Samidoun Paris Banlieue, section du réseau international de solidarité avec les prisonniers palestiniens dont la branche allemande vient d’être interdite (voir notre article) en même temps que le slogan : “From the river to the sea, Palestine will be free”. La France pourrait être tentée d’emprunter le même chemin, sur les mêmes bases argumentaires. L’interdiction de Samidoun avait aussi été demandée à la Belgique par le ministre israélien Amichai Chikli, appartenant au parti d’extrême-droite colonialiste de Netanyahu.

Ce dimanche soir, lors du réveillon de la Saint-Sylvestre, 12 personnes ont été arrêtés à proximité du centre de rétention administratif de Vincennes. La police les accuse d’avoir eu l’intention d’attaquer le centre pour tenter de libérer des personnes retenues à l’intérieur. Une des personnes arrêtées est fiché S. Les 11 autres personnes ne sont pas connues de la justice. Ils et elles sont ont été placés en garde à vue.

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Sept militant.e.s jugé.e.s pour association de malfaiteurs terroriste ont été condamné.e.s, ce vendredi 22 décembre, par le tribunal correctionnel de Paris, à des peines allant de deux ans de prison avec sursis à cinq ans de prison dont trente mois avec sursis probatoire. Les prévenus, six hommes et une femme, avaient comparu du 3 au 27 octobre (voir notre article). La peine la plus lourde a été infligée à Florian D., qui avait combattu en 2017  dans les Unités de protection du peuple (YPG) au Rojava contre l’Etat islamique. Il pourra toutefois bénéficier d’un aménagement de peine pour la partie de prison ferme qu’il lui reste à effectuer. La lecture du jugement a été perturbée par les protestations du le public. Vingt minutes après le début de la lecture, alors que la présidente était en train de dire que l’infraction d’association de malfaiteurs terroriste était constituée, des personnes ont manifesté leur désapprobation, entraînant une suspension d’audience. La magistrate a alors ordonné l’évacuation de la salle.

 

 

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Hier samedi 9 décembre, les manifestants à l’autoroute A69 ont dévié du parcours déposé en préfecture. Le cortège a quitté comme prévu l’école de Saint-Germain-des-Prés ce samedi après-midi. Il devait se rendre à l’école de Lemaput. Moins d’une demi-heure après le départ, les manifestants ont bifurqué pour prendre la direction de Puylaurens et envahir le site de la future centrale à bitume dédié à l’A69 ou des affrontements ont eu lieu avec les forces de l’ordre.

Les procédures judiciaires à l’encontre des militants syndicaux et politiques se multiplient en France. Ce mardi, Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, a envoyé un courrier à la première ministre Élisabeth Borne pour dénoncer un « contexte de répression anti-syndicale inédit depuis l’après-guerre », à l’heure ou plus de 1000 militants syndicaux sont visés par des procédures pénales. En outre des procédures ont été ouvertes contre au moins 17 secrétaires généraux d’organisations CGT, convoqués du fait de leur qualité de secrétaires généraux. En effet, à la suite de la réforme des retraites, les convocations judiciaires se sont enchaînées, à l’image de la convocation de plusieurs militants de la CGT, dont Sébastien Ménesplier, le patron de la CGT des électriciens et gaziers, suite à leurs actions durant la réforme des retraites. Plus récemment encore, Myriam Lebkiri, membre du bureau confédéral de la CGT, a été convoquée le 8 décembre par la gendarmerie pour « dégradation ou détérioration légère d’un bien » et « menace, violence ou acte d’intimidation envers un élu public ».

Une manifestation de soutien aux cadres Cgt Marc Roudet (à gauche) et Myriam Lebkiri, était organisée, le 8 décembre 2023, à Pontoise (Val-d’Oise), en présence de Sophie Binet (centre), secrétaire générale de la CGT était sur place.

 

Alors que la préfecture des Bouches du Rhône avait pris, jeudi 7 décembre, un arrêté interdisant la manifestation du samedi 9 décembre à Marseille en soutien à la Palestine, qui devait débuter à la Porte d’Aix, celui-ci a finalement été annulé par le tribunal administratif. Un référé-liberté avait été déposé et plaidé vendredi dans la journée pour faire annuler l’arrêté qui reposait sur les amalgames habituels entre soutien à la Palestine et soutien au Hamas, et entre dénonciation des crimes d’Israël et antisémitisme. A Paris la Préfecture de police a modifié le parcours de la manifestation. Le départ devant avoir lieu à partir de la place de la République plutôt qu’à partir de l’Opéra.

Après deux vagues d’arrestations en juin (35 arrestations des 5 et 20 juin dernier: voir notre article), ce sont 3 personnes qui ont été arrêtées mardi 28, tôt le matin, en lien avec l’action contre l’usine Lafarge de Bouc-Bel-Air, le 10 décembre 2022 (photo). Elles ont été arrêtées par la SDAT, puis emmenées en garde à vue à Lyon, où elles ont été interrogées pendant trois jours, avant de sortir jeudi en début de soirée.

 

 

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