Samedi 15 février au Hangar de la Cépière à Toulouse, plus de 150 personnes ont participé à la soirée en soutien à la lutte du peuple Kanak et pour la libération de ses prisonniers politiques organisée par le Secours Rouge Toulouse, Solidarité Kanaky, Survie et Révolution Permanente. Celle-ci a débuté par la lecture de plusieurs lettres de militants Kanak emprisonnés puis les interventions des organisateurs. La soirée s’est prolongée avec plusieurs concerts et un repas solidaire. Durant tout l’événement, un atelier d’écriture de lettres aux prisonniers était disponible ainsi que plusieurs tables de presse.

Mardi 11 février, les députés français ont approuvé un nouveau texte de loi  pour faire régner l’ordre et la sécurité dans les transports en commun. Proposé en décembre 2023, le projet avait été remanié par l’Assemblée nationale au mois de novembre dernier, avant d’être questionné dans l’hémicycle au début de la semaine. Si le texte est validé, les forces de sécurité de la SNCF et de la RATP pourront bientôt procéder à des palpations,  intervenir sur la voie publique, aux abords des gares (elles n’avaient jusqu’à présent que l’autorisation de patrouiller et d’agir dans l’enceinte des gares). Les contrôleurs pourront être équipés de caméras piétons, pour filmer leurs interventions. Les agents de la RATP pourront également consulter les images de vidéosurveillance des rames et des stations.

La loi crée de nouveaux délits, allant du trainsurfing aux « incivilités d’habitudes », comme le fait de poser ses pieds sur les sièges, ou de dégrader le matériel. Les peinses seront plus sévères pour certaines infractions déjà sanctionnées, comme l’oubli de bagage nécessitant l’intervention de démineurs. Il sera aussi possible d’interdire l’entrée en gare aux personnes qui troublent l’ordre public, ou qui refusent de se soumettre à la fouille de leur bagage, ainsi qu’à une palpation.

 

Suite à l’attaque fasciste d’hier (voir notre article) lors d’une projection organisée par Young Struggle organisée dans les locaux parisiens de l’ACTIT, l’organisation de jeunes internationalistes et socialistes appelle à une manifestation de solidarité à Paris ce lundi 17 février à 18H au départ de Gare de l’Est autour du mot d’ordre « Attaque fasciste contre nous  – Notre lutte ne sera pas arrêtée ».

Dimanche 16 février, Young Struggle (YS) organisait une projection d’un film antifasciste dans les locaux de l’ACTIT à Paris. À cette occasion, plusieurs dizaines de fascistes ont attaqué l’événement, armés de bâtons et de couteaux. Au moins deux personnes de YS ont été prises en charge à l’hôpital. Cette attaque intervient alors que l’organisation de jeunes internationalistes et socialistes mène une campagne « Lève-toi, résiste, détruis le fascisme » partout en Europe.

Accusée d’avoir incendié un engin de chantier dans le cadre de la lutte contre l’A69, Louna était placée à l’isolement dans la prison pour hommes de Tarbes depuis octobre 2024 (voir notre article).  Vendredi 14 février 2025, elle a finalement été libérée de prison par une ordonnance du juge d’instruction et placée sous contrôle judiciaire.

Le 12 février, la cour d’appel de Paris a statué sur la demande d’assignation à résidence de Gino, sous prétexte d’un domicile  « inconnu » et d’un lien jugé trop faible avec ses hébergeurs cette demande à été refusée, Gino restera donc en prison. La Hongrie, qui réclame son extradition (voir article ici), a fait parvenir de nouvelles informations sur le déroulement du futur procès, l’envoi a été effectué à la dernière minute, empêchant leur étude avant l’audience. Un délai a été accordé pour examiner l’ensemble des éléments. La prochaine audience est fixée au 12 mars, en attendant, la solidarité pour Gino continue.

Ce mercredi 12 février, la création d’une procédure de comparution immédiate pour les mineurs âgés de 16 ans et plus, similaire à celle appliquée aux majeurs, est examinée à l’assemblée nationale. Actuellement, la justice des mineurs repose sur une procédure en deux temps: une première audience pour statuer sur la culpabilité, suivie, plusieurs mois plus tard, d’une seconde audience pour déterminer la sanction. Entre ces deux étapes, les jeunes bénéficient d’un suivi éducatif par la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ). La proposition de loi envisage de remettre en question l’excuse de minorité, elle permettra aux juges de prononcer des condamnations équivalentes à celles des adultes et entraînera l’accélération des procédures judiciaires.

Le week-end passé, pour la deuxième fois, le chantier où NGE et Egis construisent la liaison ferroviaire Roissy-Picardie a été attaqué dans le Val d’Oise. Deux engins ont été ciblés et au moins l’un d’eux a fini complètement incendié. Ce chantier avait déjà été pris pour cible fin janvier par des anarchistes en soutien aux zadistes contre l’A69 et la LGV Bordeaux-Toulouse. Au moins 3 autres engins avaient déjà brûlé précédemment sur ce même chantier.

La société Egis, présente sur le chantier de liaison Roissy-Picardie, en plus de collaborer à la construction de prisons, est aussi responsable du futur Centre de Rétention Administrative de Nantes. Elle participe aussi, avec Alstom et Systra, au projet de tramway reliant Jérusalem aux colonies israéliennes en terres palestiniennes. Le communiqué rapporte cette action à la prolongation de la détention provisoire de Louna, accusée d’avoir incendié un engin de NGE (voir nos articles).

Une « médiation judiciaire » a été engagée par le parquet suite à une plainte de la direction de l’hôtel Radisson Blue qui entend ainsi stopper tout nouveau mouvement de grève des femmes de chambre de l’établissement. Ces dernières ont revendiqué, en mai dernier, et pendant 65 jours, de meilleures conditions de travail (voir notre article). « Cette procédure est présentée comme une alternative aux poursuites pénales qui faciliterait le règlement amiable d’un litige lié à une infraction pénale de faible gravité, écrivent les avocates des grévistes. La réalité, c’est que le parquet prend pour argent comptant les déclarations de la direction de l’hôtel et oblige à la médiation avec la direction de l’hôtel, sous menace d’être renvoyé devant une juridiction pénale.”

Un militant antifasciste lyonnais a été condamné mi- janvier pour outrage à quatre mois de prison avec sursis probatoire, 105 heures de travaux d’intérêt général, un stage de citoyenneté à ses frais et Il doit verser 250 euros à chacun des quatre policiers parties civiles pour préjudice moral. L’objet du délit:  Un T-shirt avec le logo Nike assorti de « la police ». L’affaire remonte au 4 juillet 2023, une vingtaine de prévenus sont jugés en comparution immédiate à Lyon pour leur participation présumée aux émeutes qui ont suivi la mort de Nahel ( voir article ici ). Le militant antifasciste lyonnais était venu assister aux audiences, sur son T-Shirt, un message: « Nike la police ». Jugé en novembre 2024 pour outrage et rébellion, il a finalement été condamné uniquement pour les faits d’outrage.

Le T-shirt anti-police exhibé lors du procès des émeutes au tribunal de Lyon.