Contre l’occupation d’un bâtiment par des syndicalistes étudiants de l’UNEF en 2022, les services de sécurité de l’Université Paris-Nanterre ont acheté des caméras espions, fait suivre des étudiants et même envisagé de poser des micros. En particulier, le média indépendant Streetpress révèle que dans le cadre d’une commission budgétaire de mars 2024, la direction a fourni par inadvertance un bilan comptable aux élus étudiants de l’UNEF. Celui-ci révèle l’achat de « deux nano caméras » et des dossiers sur des leaders syndicaux facturés par un prestataire inconnu. Le média a également recueilli les témoignages de vigiles de la fac qui racontent qu’ils devaient systématiquement prendre en photo ou en vidéo avec leurs smartphones les membres du syndicat pour informer la directrice de tous leurs déplacements.

Après la dissolution du Collectif Palestine Vaincra, l’État français poursuit son offensive réactionnaire contre les organisations progressistes et antifascistes en ayant engagé une procédure de dissolution contre la Jeune Garde Antifasciste et Urgence Palestine (voir notre article). Alors qu’une vague de solidarité s’exprime partout en France, différentes personnes et collectifs ont organisé des actions de soutien à Toulouse.

À l’été 2025, la gendarmerie française va déployer le DT46, un drone à voilure fixe de moyenne endurance. Le drone est encore en cours d’expérimentation par la Section expérimentation drone moyenne endurance (SEDAME) des Forces aériennes de la gendarmerie nationale (FAGN). Conçu par la société française DELAIR, il viendra compléter la gamme de drones en dotation, en apportant une capacité de surveillance prolongée, performante et modulable. Le DT46 peut voler 6 heures durant pour un rayon d’action maximum de 100 kilomètres. Il a un double mode de mise en œuvre : décollage vertical ou lancement en mode avion, et peut emmener jusqu’à 5 kilos de charge utile, permettant l’intégration de capteurs optiques ou d’autres dispositifs embarqués selon les besoins.

Mardi 13 mai, les agents de la fonction publique en grève manifestaient partout en France pour protester contre le projet du gouvernement Bayrou de faire 2 à 3 milliards d’économies sur le service public. Vers midi, à la fin la manifestation de Grenoble, des policiers ont interpellé deux hommes qui, tout au long du parcours, avaient déployé, souvent entre deux arbres, des banderoles de cellophane noire où étaient peints en blanc divers slogans.

Celle qui a fait réagir les policiers affichait : « 9 mai, Paris : Retailleau ❤ les néonazis », évoquant la manifestation fasciste qui s’est déroulée à Paris le 10 mai, d’abord interdite, puis finalement autorisée. Les deux manifestants ont été placés en garde à vue pour « outrage à personne dépositaire de l’autorité publique », à savoir le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau. Après trois heures passées dans les locaux de l’hôtel de police, les deux hommes ont été libérés et seront convoqués pour une audition ultérieure en juin prochain, en vue d’éventuelles poursuites. Les manifestants solidaires s’étaient rassemblés devant le commissariat de Grenoble (photo).

Le 27 mai, 7 militant·es sont poursuivi·es par le géant français de l’aéronautique et de l’armement Thales, ils passeront en procès suite à une action organisée par Palestine Action France pour dénoncer la responsabilité de l’entreprise dans le génocide en Palestine. En effet, la multinationale est le 16ᵉ plus gros vendeur d’armes au monde et collabore avec le principal fabricant d’armes israélien Elbit System. Afin de dénoncer cette situation, de nombreux soutiens de la cause palestinienne appellent à se rassembler ce même jour devant le Tribunal de Nanterre dès 8H30 (179/181 avenue Joliot-Curie).

Le mardi 13 mai dans plusieurs villes françaises, plusieurs salarié·es du Collectif contre l’islamophobie en Europe (structure basée à Bruxelles créée suite à la dissolution du CCIF en France) ont été placés en garde à vue après que leur domicile a été perquisitionné. Ils sont sortis en début de soirée, mais leur matériel informatique a été saisi. Deux jours après l’organisation d’une grande marche contre l’islamophobie (voir notre article), cette procédure intervient dans le cadre d’une enquête pour « maintien ou la reconstitution, ouverte ou déguisée, d’une association ou d’un groupement dissous ».

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C’est un dispositif sécuritaire exceptionnel qui a été mis en place ce 13 mai en Kanaky pour l’anniversaire du début du soulèvement de mai 2024. Un arrêté a été publié pour interdire les manifestations sur Nouméa à compter du jeudi 8 mai et jusqu’au 15 mai. Au total, 2 094 gendarmes sont engagés dans la sécurité du territoire jour et nuit. 10 escadrons de gendarmerie mobile travaillent donc en complémentarité avec 500 policiers, ainsi que 60 renforts dont 10 policiers du RAID venus appuyer les équipes locales. La ville de Nouméa a été divisée en zones, les horaires des patrouilles ont été adaptés.  Les 16 blindés Centaure de la gendarmerie sont tous engagés sur le Grand Nouméa depuis le 8 mai, à proximité des logements sociaux et des squats, mais aussi sur l’axe stratégique entre Nouméa et l’hôpital et jusqu’à Tontouta. Deux drones équipés de caméra thermique sont également inclus dans le dispositif de sécurité.

Lundi 5 mai, procès d’une étudiante allemande, Rima (le prénom a été modifié), elle avait été arrêtée lors d’une action de blocus en soutien à Georges Ibrahim Abdallah et au peuple palestinien à l’université Lumière Lyon 2 en décembre 2024. Arrivée sur place, la police avait rapidement et violemment chargé et arrêté plusieurs étudiant·es pour les contrôler. Lors de cet affrontement, Rima avait crié ACAB (lire notre dossier ACAB). Tout le procès tourne autour de ses opinions politiques, forcément d’« ultragauche » pour le procureur, lequel accuse Rima d’« être venue en France pour causer de l’agitation ». Pour avoir insulté les forces de l’ordre et refusé de donner ses empreintes en garde-à-vue, elle est condamnée à 3 mois de prison avec sursis, 2000 euros d’amende et 5 ans d’interdiction de paraître à Lyon.

Dans la nuit du 8 au 9 mai, des tags nazis, racistes et LGBTIphobes ont été tagués sur les murs de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour. En réaction, le président de l’établissement a renvoyé dos-à-dos fascistes et antifascistes. Pire encore, trois étudiants qui recouvraient ces appels à la haine ont été interpellés et contrôlés par la sécurité de l’université avec l’appui de la police.

Le syndicat Solidaires Informatique appelle à se mobiliser en soutien à Alexandre, syndicaliste réprimé par son employeur pour avoir dénoncé les liens de son entreprise, Pelico, avec un vendeur d’armes complice d’Israël. En particulier, ils appellent à un rassemblement ce mercredi 14 mai 8h30 devant Pelico à Paris (46 rue Notre-dame-des-Victoires, Métro 3 – Bourse).