Le 27 avril dernier, alors que Wafaa Charaf quitte une manifestation de soutien aux ouvriers grévistes de l’usine Greif, à Tanger, elle est enlevée par des hommes en civil et emmenée de force dans un véhicule banalisé à 12 km de la ville. Ses kidnappeurs, se présentent comme des policiers, l’interrogent sur ses activités politiques, la frappent, l’insultent pendant plusieurs heures et la menacent d’autres sévices si elle ne cesse pas de militer. La jeune femme dépose plainte auprès des autorités judiciaires de Tanger.

« Pour les besoins de l’enquête », elle est régulièrement convoquée au commissariat. Des convocations répétées qui s’apparentent bientôt à du harcèlement et à une forme de vengeance des autorités pour avoir osé dénoncer les méthodes policières. Sa mère, son père et sa jeune soeur ont eux aussi été interrogés par la police, pendant plusieurs heures. Wafaa Charaf décide finalement de ne pas se présenter à l’une de ces convocations. Le 9 juillet, la police l’arrête et l’inculpe, avec un autre militant d' »accusations calomnieuses » et pour avoir porté plainte pour des faits qui n’ont pas eu lieu, elle est placée en détention préventive jusqu’à son procès.

Le 12 août, après plus de 20 heures d’audience, Wafaa Charaf est reconnue coupable de toutes les charges retenues contre elle. Le tribunal la condamne à un an de prison ferme, une amende et des dédommagement pour la partie civile. L’autre prévenu, Boubker Khamlichi, militant syndicaliste, politique et associatif, est relaxé. Ce procès a été émaillé de plusieurs incidents, dont l’arrestation de la secrétaire générale de l’Association Française d’Amitié et de Solidarité avec les Peuples d’Afrique, venue assistée au procès (elle sera retenue tout l’après midi et une grande partie de la nuit dans le commissariat de Tanger avant d’être libérée). Wafaa Charaf a fait appel.

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Mustapha Meziani, le syndicaliste étudiant et militant communiste marocain qui avait été arrêté après des affrontements entre étudiants de gauche et islamistes sur le campus de Fès en avril dernier, est donc mort à son 72e jour de grève de la faim. Il réclamait le droit à poursuivre des études malgré son emprisonnement et son exclusion de l’université. Le jeune homme a été enterré vendredi, accompagné par sa famille et ses camarades, et un sit-in de protestation est organisé demain lundi devant le ministère marocain de la Justice, à Rabat.

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Le tribunal marocain à la ville sahrarouie d‘El Aaiun a reporté aujourd’hui, mercredi, le procès de trois prisonniers politiques sahraouis jusqu’au 10 septembre prochain. Mohamed Baber, Abdelmoutalib Srir et Alien Almussaoui, ont comparu devant le juge marocain scandant des slogans appelant à l’autodétermination et l’indépendance, en présence des membres de leur famille et des observateurs espagnols. Pour sa part, Mohamed Baber, a dénoncé lors du procès les mauvais traitements perpétrés par l’administration locale de la prison d’El Aaiun occupée contre les prisonniers politiques sahraouis. Les forces de la police marocaine en uniforme et en civil, ainsi que les forces auxiliaires ont assiégé les locaux du tribunal. (SPS)

La police israélienne a annoncé avoir arrêté 52 Palestiniens la nuit dernière à Jérusalem-Est. Depuis le début du mois de juillet, plus de 600 personnes ont été arrêtées dans la ville, près d’un tiers (175) d’entre eux sont mineurs. Une partie des 600 personnes a été relâchée en attente de procès. La justice israélienne et les juges acceptent de juger collectivement les émeutiers sans examiner les dossiers individuels. Depuis début juillet, 1’650 Palestiniens ont été arrêtées en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, dans la majorité des cas ils sont accusés de jets de pierres ou de cocktails molotov.

Émeute à Ramallah le 9 juillet dernier

Émeute à Ramallah le 9 juillet dernier

Comme des forces militaires israéliennes escortaient des ingénieurs israéliens dans le quartier de Nabat al-Haffara, au sud de Hébron, près de la colonie sioniste de Haggay, quelques jeunes gens leur ont jeté des pierres. Les soldats ont ouvert le feu sur les jeunes et une de leurs balles a touché al-Anati, 12 ans, qui jouait plus loin devant sa maison. La balle est rentrée dans le dos et est ressortie par son ventre. Il a été évacué à l’hôpital où le décès a été constaté.

18 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie ce mois dernier, dans la colère générale et les manifestations de plus en plus nombreuses protestant contre l’attaque israélienne de Gaza, qui a tué plus de 1915 Palestiniens ces quatre dernières semaines.

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Mustapha el Meziani, militant de l’Union Nationale des Etudiants Marocains et de l’organisation Voie Démocratique Basiste/tendance marxiste-léniniste, est en grève de la faim depuis le 3 juin 2014. Etudiant à l’université de Fès, s’était vu refuser son inscription en raison de son engagement dans le syndicat étudiant UNEM, et il a réagit en entamant sa grève de la faim. Au lieu de répondre à cette simple demande d’inscription, les autorité l’ont incarcéré dans la célèbre prison Ain Kadouss à Fès. Après 60 jours de grève de la faim, il avait été transféré à un lit d’hôpital au CHU de Fès, lit auquel il avait été menotté (photo).

Mustapha el Meziani a été déclaré en état de mort clinique le 8 août, à son 68 jours de grève.. Son état s’était détérioré la veille et avait nécessité une trachéotomie d’urgence.

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Un militant du Fatah qui était recherché par Israël a été tué lundi par des soldats près de Naplouse. Zacharia Akra, âgé de 24 ans, a été tué dans des échanges de tirs alors qu’il était retranché dans sa maison encerclée par des soldats israéliens. Le jeune homme était accusé d’être responsable d’attaques contre des soldats israéliens.

Le 29 juillet, l’IDF a massacré 72 Palestiniens -dont 17 enfants- dans une attaque sanglante à Shuja’iyya, dans l’est de la ville de Gaza. Après avoir bombardé la zone, des snipers ont abattu des civils qui cherchaient les membres de leurs familles parmi les décombres. L’état-major de l’armée israélienne n’avait pas comme elle en a pourtant l’habitude commenté cette attaque. Eran Efrati, un ancien sergent de l’IDF devenu whistleblower (lanceur d’alertes) qui milite maintenant parmis Anarchists Against the Wall et Boycott from Inside a fait fuir des informations indiquant que les soldats présent à Shuja’iyya ont été autorisés tacitement par leur commandement à venger leurs 7 collègues morts plus tôt dans une fusillade. Les soldats israéliens ont arbitrairement tracé une ligne dans les décombres au delà de laquelle ils abattaient systématiquement ceux qui traversaient pour secourir d’éventuels survivants. Eran Efrati a depuis été arrêté, interrogé et intimidé par les autorités israéliennes, son compte facebook et son adresse e-mail ont été fermées.

La vidéo ci-dessous montre un civil abattu en cherchant dans les décombres.

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