La justice iranienne a condamné à six ans de prison le père d’un jeune homme exécuté l’an dernier dans une affaire liée aux manifestations de 2022, et qui avait mené une campagne pour sauver la vie de son fils. Son fils, Mohammad Mehdi Karami, avait été exécuté en janvier 2023 (voir notre article) après avoir été reconnu coupable du meurtre d’un membre de la milice répressive des Bassidji liée au Corps des Gardiens de la Révolution islamique en novembre 2022. L’Iran était alors secoué par des manifestations déclenchées par la mort en détention de Mahsa Amini, une jeune femme kurde arrêtée pour avoir enfreint le code vestimentaire de la République islamique. Karami avait diffusé sur les réseaux sociaux des vidéos implorant pour que la vie de son fils soit épargnée, et après sa mort, avait publié des images montrant sa tombe et des proches du jeune homme en deuil. Il a été arrêté en août 2023. Mashallah Karami a été condamné par un tribunal révolutionnaire de Karaj, près de Téhéran, pour organisation illégale de rassemblements et collecte de dons. Son avocat  a annoncé qu’il ferait appel.

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Alors que le génocide se perpétue à Gaza avec un total de 35.800 morts et 80.011 blessés, un raid israélien, qui a débuté mardi matin sur la ville de Jénine en Cisjordanie, a déjà fait onze morts. La journée de mardi avait été rythmée par le bourdonnement de drones et le bruit de détonations, des explosions et des coups de feu retentissaient à nouveau mercredi à l’intérieur du camp de réfugiés de cette ville du nord de la Cisjordanie occupée. Des troupes israéliennes appuyées par des blindés, des bulldozers et des hélicoptères se sont affrontés à des membres de la résistance, mais elles ont aussi tiré sur une ambulance et tué des civils (dont un chirurgien et un instituteur) dont quatre enfants.  Depuis le 7 octobre, au moins 517 Palestiniens ont été tués par des soldats ou des colons israéliens en Cisjordanie. Depuis cette même date, 12 Israéliens au moins ont été tués en Cisjordanie.

 

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La société israélienne BlueBird Aero Systems (détenue en partie par l’entreprise publique Israel Aerospace Industries) a annoncé le démarrage prochain d’une unité de production de drone au Maroc. Aucun détail n’a filtré sur l’emplacement de cette installation ni sur la date de démarrage de la production.  Cependant, on sait que BlueBird Aero Systems produit des drones comme le WanderB-VTOL (2,5 heures d’autonomie avec des communications d’une portée de 50km) ou le ThunderB (24 heures d’autonomie et une portée des communications de 150 km). Ces appareils sont principalement destinés à des missions de reconnaissance, de renseignement et de détection de cibles. En 2022, Rabat en avait commandé cent cinquante exemplaires, dont une partie sera donc produite sur le sol marocain.

Ce n’est pas la première fois qu’une entreprise israélienne montre son intérêt à développer cette industrie avec et au Maroc. En 2023, Elbit Systems, entreprise concurrente de BlueBird, avait indiqué qu’elle projetait d’y ouvrir deux sites de fabrication de drones. Le Maroc possède l’une des plus importantes flottes de drones militaires sur le continent. Les Forces armées royales auraient fait l’acquisition de 223 aéronefs pilotés à distance auprès de fournisseurs étrangers entre 1980 et 2024. Ceux-ci sont notamment utilisés dans le cadre de frappes contre le mouvement de libération du Sahara occidental (voir notre article).

Drone marocain (archive)

Drone marocain (archive)

Quatre soldats israéliens, tous sous-officiers du 931e bataillon de la brigade Nahal ont été tués au cours de combats contre les forces de la résistance dans le quartier de Zeitoun à Gaza ce vendredi matin. Un autre officier et un soldat du 931e bataillon ont été grièvement blessés. Les quatre soldats ont été tués par un ou plusieurs engins explosifs dans une ruelle où ils effectué un raid sur un complexe scolaire où ils pensaient y avoir des activités de la résistance. Les forces d’occupation israéliennes sont revenues à plusieurs reprises dans le quartier de Zeitoun depuis le début de la guerre, la résistance ayant réussi à se regrouper dans des zones précédemment « nettoyées » par l’occupant. La mort de ces quatre soldats porte à 267 le nombre de soldats tués lors de l’invasion dans la bande de Gaza. Par ailleurs, deux autres soldats du 9e bataillon de la 401e brigade blindée ont été grièvement blessés par des tirs de RPG sur un char dans la zone de Rafah, au sud de Gaza.

Les forces de sécurité iraniennes ont arrêté au moins 14 activistes kurdes dans la ville d’Oshnavieh, dans la province d’Azerbaïdjan occidental, et dans plusieurs villages environnants au cours des derniers jours, et les ont emmenés dans un lieu non divulgué. Les arrestations de ces personnes auraient été effectuées principalement par les services de renseignement du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) et seraient liées à l’organisation du Newroz de cette année. Parmi les personnes arrêtées figurent Yousef Haji Khosh, Rahim Rafati, Fakhraddin Modarresi, Omid Rashid-Pak, Arman Ebrahimi, Salah Ghazi, Hesamoddin Mahmoudi, Mowloud Rousta, Hassan Rasouli, Jafar Rasouli, Mohammad Soltanpour, Ghafour Sheikh-Mohammadi, Hadi Lawa et Ako Ebrahimi. Hadi Lawa, un chanteur kurde, Ghafour Sheikh-Mohammadi, Ako Ebrahimi, Mohammad Soltanpour et Jafar Rasouli ont été arrêtés à leur domicile à Oshnavieh le 30 avril.

Le 1er mai, trois autres militants, Hesamoddin Mahmoudi, Mowloud Rousta et Hassan Rasouli ont été arrêtés dans la ville. De plus, dans la soirée du même jour, les forces de sécurité ont fait une descente au domicile de Yousef Haji Khosh, membre du Conseil central et du Comité exécutif du Front uni kurde, dans le village de Kona Ghala, et l’ont arrêté tout en le battant. Le 2 mai, Salah Ghazi a été arrêté dans le village de Gundeh Vileh à Oshnavieh, tandis qu’Arman Ebrahimi, Omid Rashid-Pak, Rahim Rafati et Fakhraddin Modarresi ont été arrêtés dans d’autres quartiers de la ville.

Toomaj Salehi, 33 ans, risque la pendaison. Arrêté en octobre 2022, ce jeune rappeur suivi par plus de 2,4 millions de personnes sur Instagram. Il avait soutenu par ses chansons et ses déclarations sur les réseaux sociaux le mouvement de contestation déclenché après la mort le 16 septembre 2022 de Mahsa Amini, une jeune Kurde iranienne détenue par la police des mœurs, qui lui reprochait d’avoir enfreint le strict code vestimentaire imposé aux femmes. Il avait été condamné en juillet 2023 à six ans et trois mois de prison, échappant à la peine de mort sur décision de la Cour suprême. En novembre dernier, il avait été libéré sous caution avant d’être de nouveau emprisonné au début du mois suivant. Il a été poursuivi pour de nouvelles charges en janvier dernier, et le tribunal révolutionnaire d’Ispahan  l’a condamné à la peine de mort pour « corruption sur Terre ». Cette nouvelle condamnation, qui peut encore faire l’objet d’un appel. Toomaj Salehi, qui a été torturé en prison, serait retenu à la prison Dastgerd d’Ispahan, dans le centre du pays.

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Les soldats des forces d’occupation israéliennes des ont échangé des coups de feu avec des combattants palestiniens en Cisjordanie occupée samedi, , tandis qu’à Gaza, les combats se poursuivaient. Les forces israéliennes ont lancé vendredi un raid sur la camp de Nour Shams, près de la ville palestinienne de Tulkarm, mais ils ont été confronté à la résistance armée de combattants des Brigades Tulkarm. Dix Palestiniens ont été tués et huit autres arrêtés, et quatre soldats israéliens ont blessés dans les affrontements. Les Brigades Tulkarm, composées de combattants de plusieurs factions palestiniennes, ont déclaré que leurs hommes étaient toujours aux prises avec l’armée israélienne samedi. Le ministère palestinien de la Santé a confirmé la mort de deux personnes depuis vendredi à Nours Shams, région qui abrite des réfugiés de la guerre de 1948 et leurs descendants. Les deux victimes sont un combattant et un adolescent de 16 ans, selon les responsables palestiniens. À Gaza, les autorités locales ont fait état de frappes contre la ville de Rafah, dans le sud de l’enclave, où plus d’un million de Palestiniens ont trouvé refuge et à Jabalia (nord). L’armée israélienne mène également des raids dans le centre de la bande de Gaza. Rafah est la dernière zone de Gaza où les forces terrestres israéliennes ne sont pas encore entrées depuis le début du conflit.

Combattants des Brigades Tulkarem (archive)

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Les sections francophones du Secours Rouge International (Belgique, Genève, Toulouse) lancent une campagne de solidarité avec le Parti Démocratique du Peuple (PDP) au Liban. Fondé en 1972, ce parti communiste et révolutionnaire est issu de l’unification de diverses organisations révolutionnaires. Il s’agit d’un des derniers partis de gauche au Liban qui continue à participer à la résistance sous toutes ses formes contre Israël et qui regroupe autant des militant.e.s d’origine libanaise que palestinienne. A Saïda, ville côtière au sud de Beyrouth, le PDP a mis en place depuis 1985 une clinique populaire qui fonctionne sans aucune aide d’ONG. Des médecins partageant des idéaux socialistes viennent six jours sur sept traiter plus d’une dizaine de patient.e.s par jour. Un cabinet de dentiste et un de consultation générale permettent de couvrir une large variété de soins, de la gynécologie à l’orthopédie en passant par la pneumologie. En plus de la clinique, une cantine populaire est aussi organisée par le PDP. La cantine a été créée durant le covid a pris tellement d’ampleur qu’il continue jusqu’à ce jour, avec plus de 350 repas servis par jour.

La délégation qui en 2023 s’est rendu au Liban pour rencontrer différentes factions de la résistance palestinienne, présentera sa visite ce dimanche 21 avril à 16H, au Local Sacco & Vanzetti. Cette présentation marquera le lancement de la campagne de solidarité internationale avec le PDP.

Sans attendre la promulgation d’une loi criminalisant les critiques de la normalisation des relations entre le Maroc et Israël, actuellement en débat au parlement, la justice marocaine a condamné un activiste marocain, Abdul Rahman Zankad, a une peine de cinq ans de prison assortie d’une amende de près de 5000 dollars US. Il avait été arrêté en mars après avoir publié sur Facebook des messages dénonçant l’agression israélienne contre Gaza et la décision prise par le Maroc en 2020 d’établir des liens diplomatiques avec Israël. La justice l’a reconnu coupable d’insulte à une institution constitutionnelle, le roi, et d’incitation à la rébellion.

Depuis le début de l’agression israélienne contre Gaza, les autorités avaient toléré les manifestations soutenant la Palestine et dénonçant de ce fait la normalisation (photo). Toutefois, dernièrement, elles ont interdit un rassemblement qui devait se tenir dans une université du nord du Maroc. Par ailleurs, d’autres activistes ont été poursuivis en justice et condamnés à l’instar de Saïd Boukyoud, qui a écopé , au mois de novembre de trois ans de prison pour avoir insulté le roi dans une série de messages sur les réseaux sociaux. Enfin, 13 autres manifestants ont été arrêtés à Sale, en novembre, pour incitation et organisation d’une manifestation non autorisée après avoir bloqué l’entrée du supermarché français Carrefour. Ces derniers n’ont encore comparu devant un tribunal et restent détenus.

 

Daqqah était originaire du village palestinien de Baqqa Al-Gharbiyyeh, situé dans une partie des terres tombées sous l’occupation de l’État israélien en 1948. Daqqah est emprisonné par Israël depuis le 25 mars 1986. Alors âgé de 25 ans, il était accusé d’appartenir à une cellule du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) qui avait tué un militaire israélien. Daqqah a été condamné à 37 ans de prison, peine qu’il a fini de purger en mars de l’année passée, mais il avait été maintenu en prison. En 2018, Israël a punitivement ajouté deux ans à la peine de Daqqah, accusé d’avoir introduit clandestinement des téléphones portables en prison, période au cours de laquelle un myélome multiple, un type rare de cancer de la moelle osseuse, a été diagnostiqué chez cet homme de 61 ans. Depuis l’attaque le 7 octobre, il avait, comme des milliers de prisonniers palestiniens, été torturé, humilié, privé des visites de sa famille et des soins médicaux dont il avait besoin. Daqqah avait écrit plusieurs contributions politiques littéraires et philosophiques brillantes à partir de la situation des prisonniers politiques palestiniens de 1948 qui ont combattu avec l’OLP, puis ont été abandonnés par l’Autorité palestinienne après les accords d’Oslo.