La police est intervenue hier à Mersin pour disperser un groupe de 500 manifestants rassemblés pour montrer leur soutien au mouvement de contestation national alors que les Jeux Méditerranéens se clôturaient dans une autre partie de la ville. La cérémonie de clôture des Jeux se tenait au stade de Mersin et plusieurs membres du gouvernement y assistaient. Les manifestants s’étaient rassemblés devant un centre commercial pour marcher en cortège vers le Peace Square et le stade. Mais la police anti-émeute ne les a pas laissé se mettre en route et a tiré des gaz lacrymogènes et utilisé des canons à eau pour les disperser. Des manifestants ont mis le feu à des poubelles avant de tenter d’ériger des barricades avec des tables et des chaises du centre commercial. Au total, 17 personnes ont été blessées, parmi lesquelles deux journalistes et un officier de police. La situation était très tendue depuis dix jours à Mersin alors que les autorités avaient de très sévères mesures de sécurité en marge des Jeux Méditerranéens.

Affrontements à Mersin

Affrontements à Mersin

Plusieurs millions de manifestants anti-Morsi sont descendus dans la rue, un an jour pour jour après son investiture. Il s’agit de la plus grande manifestation dans l’histoire de l’Egypte. Au Caire, les manifestants se sont massés place Tahir, aux abords du palais présidentiel, et sur d’autres places de la capitale, en scandant « dégage » et « le peuple veut la chute du régime ». Des manifestations anti-Morsi ont aussi lieu à Alexandrie, à Menouf, à Mahallah, à Port-Saïd, à Suez ou encore dans la ville natale de M. Morsi, Zagazig.

Une personne a été tuée à Beni Suef et une autre dans la province d’Assiout, au sud du Caire, lors d’affrontements qui ont aussi fait des dizaines de blessés aux abords de locaux des Frères musulmans. Au Caire, le QG du PLJ (Frères Musulmans), dont est issu M. Morsi, a été attaqué dans la soirée avec des cocktails molotov et des tirs de chevrotine. Les locaux du PLJ à Tanta, Beni Suef et Sharqeya ont aussi été attaquées.

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Une centaine de personnes ont défilé ce samedi dans les rues de Metz. Une manifestation de soutien pour Fouad Harjane, militant messin de la Confédération Nationale du Travail. En mars dernier, le tribunal de Grande Instance de Metz l’a condamné à payer près de 40.000 euros de dommages et intérêts à la SNCF. Les faits remontent à 2006, lors des mouvements sociaux contre le CPE, le contrat première embauche. Avec plus de 800 personnes, Fouad avait bloqué la gare de Metz pendant plus d’une heure pour protester contre cette réforme. 7 ans après cette action, il est le seul à être condamné à payer. La manifestation de ce samedi était l’occasion de redemander au gouvernement, de voter la loi sur l’amnistie sociale, civile et pénale de tous les militants qui ont été condamnés dans le cadre de mouvements sociaux avant l’arrivée du gouvernement de François Hollande au pouvoir.

Manifestation Fouad Harjane CNT

Manifestation Fouad Harjane CNT

Des milliers de manifestants s’étaient rassemblés hier place Taksim pour dénoncer l’attitude du gouvernement face au mouvement de contestation. La police est intervenue en fin de journée pour demander à la foule de se disperser et a repoussé les récalcitrants avec des boucliers et des camions roulant lentement. Elle n’a pas fait usage de canons à eau. Cependant, les policiers ont décidé de pourchasser les manifestants qui avaient décidé de rester dans les rues voisines plutôt que de rentrer chez eux comme les autorités l’exigeaient. Plus de dix personnes ont été interpellées. Des vidéos de surveillance montrent des policiers en civil arrêtant et emmenant violemment des manifestants. Les forces de l’ordre avaient également bouclé l’Istikal Avenue et des témoins affirment qu’elles ont fait usage de balles en caoutchouc.

Policiers en civil place Taksim

Par ailleurs, la police a utilisé des gaz lacrymogène et des canons à eau pour disperser un groupe de 250 manifestants rassemblés dans le parc Kurtulus, à proximité de l’université d’Ankara. Les forces anti-émeutes ont chassé le groupe du parc, intoxicant un grand nombre de passants avec leurs gaz.

Gaz lacrymogène à Ankara

Gaz lacrymogène à Ankara

Jeudi, les forces de l’ordre ont violemment dispersé une manifestation villageoise, tuant un habitant et en blessant dix autres dans le district de Lice (Diyarbarkir). Les autorités ont annoncé qu’un policier avait été fait prisonnier dans la soirée par des guérilleros du PKK. Selon elles, l’officier qui circulait dans son véhicule personnel a été arrêté à un poste de contrôle installé par les guérilleros à proximité du village de Kayacik, lieu des affrontements de la journée. Les autorités ont immédiatement déclenché une opération pour retrouver le policier dont la voiture a été retrouvée incendiée hier près du lieu de l’embuscade.

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Vendredi, plusieurs permanences des Frères musulmans, le mouvement dont est issu le président Morsi, ont été attaquées à travers le pays. A Alexandrie, les affrontements ont fait deux morts, dont un étudiant américain, poignardé alors qu’il filmait la manifestation, selon des témoins. Un troisième homme est mort et quinze autres personnes ont été blessées par l’explosion d’une grenade artisanale au cours d’une manifestation à Port Saïd, à l’entrée du canal de Suez, ont indiqué samedi des sources sécuritaires.

manifestations à Alexandrie

manifestations à Alexandrie

Environ 200 personnes s’étaient rassemblées dans le village de Kayacik (province de Diyarbakir) pour empêcher la construction d’un bâtiment supplémentaire de la police locale. C’est lorsqu’elles ont tenté de pénétrer sur le site après avoir mis le feu à une tente abritant du matériel que les forces de l’ordre sont violemment intervenues, d’abord par des tirs de gaz lacrymogène avant ceux de balles réelles. Une personne a été tuée et neuf autre blessées. Deux d’entre elles sont dans un état critique.

Répression dans le village de Kayacik

Répression dans le village de Kayacik