La police de Berlin a interdit toute commémoration publique du 74e anniversaire de la Nakba. Les événements interdits par la police comprennaient deux marches, deux stands de sensibilisation et un rassemblement culturel, prévus les 13, 14 et 15 mai. Samidoun Deutschland était l’organisateur de l’une des marches annulées, Palestine Speaks l’organisateur d’une autre, et l’événement culturel était organisé par un groupe d’organisations communautaires palestiniennes. Après l’interdiction, une demande de veillée commémorative pour la journaliste palestinienne Shireen Abu Aqleh – abattue par les forces d’occupation israéliennes – a également été interdite en tant que « remplacement des événements interdits ». Hier, le 15 mai, jour de la Nakba, de nombreuses organisations ont défié l’interdiction.

 

Le 8e Plan national de sécurité (PNS 2022-2055) de la Police Intégrée a été rendu public. Le PNS traduit au niveau policier les axes fixés dans la Note-cadre de sécurité intégrale (2022-2024) et dans la Stratégie de sécurité nationale adoptée par le Conseil national de sécurité du 1er décembre 2021. Derrière un effroyable jargon « corporate », une édifiante collection de bonnes intentions, et un nombre infini d’instances évoquant irrésistiblement l’usine à gaz, quelques priorités se dessinent. Le PNS 2022-2025 distingue ainsi quatre thèmes transversaux et quinze phénomènes de sécurité.

Les quatre thèmes transversaux (internet et les nouvelles technologies; l’approche de la criminalité organisée ; la gestion intégrée des frontières ; la gestion policière de l’espace public) donnent chacun lieu à un  programme de projets connexes (liés et interdépendants) coordonné et géré par un manager de programme  et bénéficant de l’appui d’une task-force multidisciplinaire. Les 15 phénomènes de sécurité sont (citation) « : (1) les infractions contre l’intégrité physique et psychique ; (2) la violence intrafamiliale et sexuelle ; (3) les drogues ; (4) les crimes et délits contre les biens ; (5) les incivilités ; (6) la sécurité routière ; (7) la fraude fiscale et les autres phénomènes financiers et économiques ; (8) la fraude sociale ; (9) le dopage humain, la criminalité liée à la chaîne alimentaire et la criminalité environnementale ; (10) la radicalisation, l’extrémisme violent et le terrorisme ; (11) les problèmes de sécurité liés à la migration irrégulière et au trafic d’êtres humains ; (12) la traite des êtres humains ; (13) le piratage, le sabotage informatique, la fraude informatique et l’escroquerie sur Internet ; (14) les phénomènes horizontaux et (15) les violations graves du droit international humanitaire. »

Un des volets intéressant la militance est celui relatif à la gestion de l’espace public. Le principe de base reste la “gestion négociée de l’espace public” dans laquelle “l’organisateur, les autorités, les services de police et éventuellement d’autres partenaires créent ensemble les conditions d’un déroulement sûr et aisé où les droits et libertés fondamentaux, en particulier la liberté d’expression et de réunion, sont totalement respectés.” Cependant cette politique est « compliquée » par quelques facteurs (comme le carence d’informations etc.) et l’apparition de: «  mouvements sociaux présentant la particularité de ne pas avoir de dirigeant (clairement identifié) ou de représentant (pas d’interlocuteur avec qui négocier). Les manifestants ont par ailleurs gagné en rapidité et en créativité, contraignant les services de police à adapter leurs tactiques. En outre, les réseaux sociaux confèrent aux organisateurs un pouvoir de mobilisation élevé, rendant notre mode classique de collecte d’informations inadéquat et son évaluation beaucoup plus malaisée. »

Parmi les dispositifs palliatifs envisagés, une surveillance accrue des réseaux sociaux, la disponibilité accrue de réserves rapidement mobilisables mais aussi de nouvelles tactiques:  » permettant des réactions rapides et mobiles en vue de gérer les nouvelles formes de protestation. La mise en place du dialogue et de la médiation devra s’effectuer en lien étroit avec ces éléments et intervenir à titre complémentaire. Dans ce contexte, il pourra être fait appel aux nouvelles technologies, comme les drones, les analyses de mégadonnées (big data), les bodycams, etc. L’application de bonnes pratiques, telles que les Dialogue Police Teams, les équipes de preuves, etc., pourra être étendue. Les processus de police administrative existants pourront être optimisés dans la mesure où l’impact sur les citoyens et les policiers s’en trouve amoindri. À titre d’exemple, citons le traitement des arrestations administratives de grande ampleur.« 

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Le Croissant-Rouge palestinien a traité 16 blessures survenues lors de confrontations avec l’armée israélienne à l’entrée des villes de Ramallah et d’Al-Bireh (centre). Il s’agissait de 7 blessés par balles réelles qui ont été transférés au complexe médical palestinien de Ramallah, de 3 blessures par balles métalliques recouvertes de caoutchouc, d’une brûlure, d’une chute et de 4 cas d’asphyxie due au gaz lacrymogène. Des dizaines de Palestiniens ont lancé des pierres contre des unités de l’armée israélienne à l’entrée des deux villes, en marge des marches marquant le 74e anniversaire de la Nakba.

Des affrontements similaires ont éclaté à l’ouest de la ville de Tulkarm (nord) et à proximité de l’université Al-Quds dans la ville d’Abu Dis, à l’est de la ville. Des dizaines d’étudiants des universités de « Khadouri » à Tulkarm et « Al-Quds » à Abu Dis ont souffert d’asphyxie après avoir inhalé du gaz lacrymogène, et qu’ils ont été soignés sur place. Le 15 mai de chaque année, les Palestiniens organisent des marches et des veillées pour commémorer la Nakba, l’expulsion des Palestiniens de leurs terres par les groupes armés sionistes en 1948. Environ 800 000 Palestiniens ont été contraints de quitter leur foyer sous la menace au cours de cette année qui a vu la fondation d’Israël.

Dossier(s): Monde arabe et Iran

La semi-liberté a été octroyé jeudi à Pierre Alessandri, condamné en 2003 à la perpétuité pour l’exécution en Corse du préfet Erignac et détenu depuis 23 ans. Cette décision du tribunal d’application des peines antiterroriste (Tapat) rendue jeudi devait être effective à partir du 13 juin. Cette décision devait lui permettre de travailler dans la journée dans une exploitation agricole, à l’extérieur de la prison de Borgo (Haute-Corse), où il est détenu depuis le 11 avril avec Alain Ferrandi, autre membre du commando Erignac. Le parquet national antiterroriste a fait appel, ce qui suspend immédiatement la décision. Arrêtés en 1999, Pierre Alessandri et Alain Ferrandi, avaient été condamnés en 2003 à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une période de sûreté de 18 ans. Ils sont libérables depuis mai 2017.

C’est la troisième fois que Pierre Alessandri, 63 ans, demandait à bénéficier du régime de semi-liberté. En réponse à ses deux premières demandes, en octobre 2019 puis en juillet 2021, le tribunal d’application des peines antiterroriste avait déjà donné son feu vert, mais le parquet national antiterroriste (Pnat) avait contesté la décision, qui avait ensuite été infirmée en appel dans les deux cas. La décision de semi-liberté était attendue en Corse, après l’agression mortelle en prison le 2 mars d’Yvan Colonna.

Alain Ferrandi et Pierre Alessandri

Le jeudi 12 mai au soir, de nombreuses villes iraniennes ont été témoins d’un soulèvement populaire contre l’augmentation astronomique des prix du pain et des biens de première nécessité et les projets de mesures du cabinet d’Ebrahim Raisi. À Ahvaz, les gens ont protesté contre les prix élevés dans toute la ville. A Izeh, les forces répressives du régime ont ouvert le feu sur la population, faisant plusieurs blessés. Les habitants de Dorud ont également manifesté contre le régime. Les affrontements entre les jeunes et les agents de la répression se sont poursuivis jusque tard dans la nuit. Des manifestations ont aussi eu lieu à Chahrekord, à Juneqan, à Bakhtiari et à Andimeshk contre la flambée des prix. Dans cette dernière ville, les forces de sécurité de l’État ont ouvert le feu sur la population. Les jeunes ont résisté et les affrontements avec les forces répressives du régime se sont poursuivis pendant des heures. Le régime a coupé ou ralenti l’Internet pour contrer les manifestations dans de nombreux secteurs.

Le vendredi soir, de nouvelles manifestations ont eu lieu, notamment à Khorramabad, Ardabil, Boroudjerd, Dehdacht, Dorud, Chahinchahr, Junaqan, Farsan, et Cholicheh à Chaharmahal et Bakhtiari. À Chahinchahr, des jeunes ont incendié un bâtiment de l’État à côté du poste des Forces de Sécurité de l’État (SSF). Dans de nombreuses villes, telles que Boroudjerd, Dorud et Farsan, les forces répressives du régime ont ouvert le feu pour réprimer les soulèvements populaires. Il y a eu de nombreuses arrestations et au moins un mort.

Dossier(s): Monde arabe et Iran

Deux commandants de la Nouvelle armée populaire (NPA) ont été tués lors d’un affrontement avec les troupes gouvernementales dans le Zamboanga del Norte, jeudi. Ce sont les militaires des 42e et 97e bataillons d’infanterie ont mitraillé un groupe de maoïstes à dans la localité de Barangay Midatag. Les deux maoïstes tués sont Loreto Dagpin et Rolando Maglasang.

Combattants de la NPA

Combattants de la NPA

 

La police israélienne a brutalement dispersé une foule brandissant des drapeaux palestiniens vendredi dans l’enceinte d’un hôpital à  Jérusalem-Est, secteur palestinien de la ville occupé et annexé, à la sortie du cercueil de la journaliste palestinienne Shireen Abu Akleh. Des images retransmises par des télévisions locales montrent le cercueil manquer de tomber au sol alors que des policiers israéliens chargent la foule. “Si vous n’arrêtez pas ces chants nationalistes, nous devrons vous disperser en utilisant la force et nous empêcherons les funérailles d’avoir lieu », avait précédemment déclaré dans une mégaphone un policier israélien en direction de la foule. Le cercueil de Shireen Abu Akleh a finalement été transporté vers la Vieille Ville pour une messe dans une église, avant l’inhumation dans un cimetière à proximité. Le décès de cette reporter, icône du journalisme palestinien, a suscité une vague d’émotion dans les Territoires palestiniens, dans le monde arabe où ses reportages ont été suivis pendant plus de deux décennies, en Europe et aux États-Unis. Palestinienne chrétienne âgée de 51 ans et ayant aussi la nationalité américaine, la journaliste a été tuée d’une balle dans la tête alors qu’elle couvrait une opération israélienne dans le camp de réfugiés palestiniens de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie.

Dossier(s): Monde arabe et Iran Tags:

Ce jeudi 12 vers midi, des membres du syndicat des travailleurs de l’université de Panama, de Frenadeso, de Suntracs et de Conusi ont organisé une manifestation pour protester contre les augmentations constantes du panier alimentaire de base et du prix du carburant. Dans l’après-midi, un groupe de manifestants a affronté des membres de l’unité anti-émeute de la police nationale dans l’enceinte de l’Université du Panama (UP). Vers 14 heures, la police a commencé à tirer des gaz lacrymogènes sur les participants à la manifestation qui avaient fermé les quatre voies de l’autoroute Transístmica depuis midi. Les manifestants se sont réfugiés à l’Université de Panama. Depuis le parking de l’université, un groupe d’étudiants a jeté des pierres sur les policiers.

Au Soudan, des manifestants se sont une nouvelle fois rassemblés pour dénoncer le coup d’état militaire à l’appel de divers groupes de résistance. Des milliers de personnes ont défilé en direction du palais présidentiel de Khartoum sous des températures élevées et une forte présence sécuritaire. Il s’agit de la première grande manifestation depuis le mois de jeûne du Ramadan et de la plus grande participation depuis plusieurs semaines. Jeudi, la police anti-émeute a tiré des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes sur eux, et des affrontements entre les forces de sécurité et les manifestants ont eu lieu. Cette manifestation est la dernière en date d’une longue série de rassemblements consécutifs suite au coup d’état militaire du mois d’octobre 2021. Cela fait plus de huit mois que le Soudan est paralysé politiquement.

Manifestation contre le coup d’état militaire au Soudan (archive)

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Jeudi 5 mai, l’anarchiste emprisonné Alfredo Cospito a été informé qu’on lui avait imposé le régime de détention 41 bis. Ce régime, particulièrement dur, a pour but d’empêcher toute forme de communication. Il prévoit l’isolement, l’interdiction de tout moment en commun entre détenus et de toute activité interne à la prison, le silence, la censure du courrier, une heure de parloir par mois, séparés par une vitre par un interphone et avec l’enregistrement des dialogues, dix minutes d’appels téléphoniques par mois avec une membre de la famille qui a reçu une autorisation et qui est obligé d’appeler à partir d’une caserne des Carabinieri. Les détenus ont l’interdiction de recevoir des journaux et des livres, la majorité du courrier est bloqué de manière préventive, ils n’ont pas la possibilité d’acheter des journaux et ont des fortes limitation quant aux objets qu’ils peuvent garder dans leur cellule (il y a un nombre maximale de livres, d’habits, de nourriture, de papier et de stylos).

Ce n’est pas la première fois que ce régime de détention est appliqué à des révolutionnaires : il a été décrété contre quatre prisonniers des Brigades Rouges PCC. Une des prisonnière s’est depuis suicidée, les autres restent détenus sous ce régime. Ce qui est particulier en ce cas, c’est que le 41bis est demandé contre Alfredo… après dix ans d’emprisonnement. Alfredo Cospito avait participé à la jambisation du PDG d’Ansaldo Nucleare. Le fait que l’État n’a pas réussi à isoler Alfredo ni à faire taire sa contribution révolutionnaire, a été une épine dans le pied pour la magistrature et la police. Cela a mené, ces dernières années, à d’autres mesures répressives à son encontre.

Alfredo Cospito

Alfredo Cospito

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