La plateforme Ghost permettait à ses utilisateurs d’échanger des messages de manière confidentielle en utilisant une triple couche de chiffrement. En outre, elle proposait un système de destruction automatique des messages, effaçant toute preuve aussi bien du côté de l’expéditeur que du destinataire. Les abonnements, facturés 2.350 dollars pour six mois, comprenaient également un smartphone modifié (photo) et des services de support technique. Le paiement s’effectuait en cryptomonnaie, renforçant l’anonymat des transactions. À son apogée, la plateforme était utilisée par des milliers de personnes à travers le monde, avec environ 1.000 messages échangés quotidiennement. Elle bénéficiait d’un réseau global de revendeurs qui la proposaient à des clients potentiels, notamment des réseaux de trafiquants internationaux.

L’enquête, menée par l’Operational Taskforce (OTF) d’Europol depuis mars 2022, a mobilisé des agents de neuf pays, dont la France, l’Italie, le Canada, les États-Unis et l’Australie. Cette collaboration a permis de localiser les serveurs de la plateforme en France et en Islande, d’identifier ses propriétaires en Australie et de découvrir des actifs liés à l’infrastructure de Ghost aux États-Unis. Les informations recueillies ont conduit à 51 arrestations, dont 38 en Australie, 11 en Irlande, une au Canada et une autre en Italie. Les responsables de la plateforme font face à cinq chefs d’accusation, avec des peines pouvant atteindre 26 ans de prison. Cette opération contre Ghost est la dernière du genre (et probablement pas la dernière) menée par Europol pour cibler des plateformes de communication cryptée, comme Sky ECC, EncroChat et Exlu.

Le militant propalestinien Elias d’Imzalène sera jugé le 23 octobre prochain, dans l’attente, il a été placé sous contrôle judiciaire avec une interdiction de paraître dans le centre de Paris et devra s’astreindre à un pointage hebdomadaire au commissariat. Cette mesure est mise en place après avoir passé 48 heures en garde à vue dans les locaux de la direction de la police judiciaire de Paris où il a été soumis à plusieurs interrogatoires, portant notamment sur son engagement en faveur de la Palestine mais également sur son idéologie religieuse.

Dans les faits, il est accusé d’avoir appelé « au soulèvement armé » lors d’une manifestation qui s’est tenue le 8 septembre dernier.  » Est-ce qu’on est prêt à mener l’intifada dans Paris ?  » avait-il scandé lors de sa prise de parole. Ses propos ont immédiatement fait l’objet d’un signalement au procureur par le ministre de l’Intérieur démissionnaire, Gérald Darmanin. L’ex-ministre estimait qu’Elias d’Imzalène s’est rendu coupable de « provocation à s’armer contre l’autorité de l’Etat ou contre une partie de la population, provocation aux atteintes volontaires à la vie et à l’intégrité des personnes, en l’occurrence ici les personnes de nationalité israélienne ou de confession juive, ainsi que les personnes dépositaires de l’autorité publique. »

Deux rassemblements se sont tenus mardi et mercredi soir en présence de soutiens venus dénoncer « la répression subie par ceux qui dénoncent le génocide à Gaza ». Pour rappel, de nombreux internautes, militants et figures médiatiques font l’objet de poursuites pénales en France pour leurs prises de positions en lien avec la guerre menée par Israël contre la Palestine

Ce mercredi, une centaine de militants du logement ont été rejoints par des groupes environnementaux et des syndicats devant les portes de l’enceinte de la Gran Vía de la Fira de Barcelone pour protester contre la tenue d’un salon immobilier baptisé « The District », où la participation de plus de 12 000 personnes était attendue. Les manifestants dénoncent le caractère spéculatif de certaines des entreprises présentes dans ce salon dédié à l’investissement immobilier. La hausse des prix de l’immobilier est au cœur de leurs préoccupations ainsi que le manque de logement. Parmi des participants au salon, figurent les fonds d’investissement controversés Blackstone et Goldman Sachs, qui sont les principales cibles des attaques. Des affrontements ont eu lieu entre les forces de l’ordre et les manifestants porteurs d’imperméables colorés et masqués alors que ces dernier tentaient de s’approcher du parc des expositions, les militants ont riposté par des jets de poudre colorées et ont finalement réussi à entrer dans le complexe malgré la répression.

Edit: Un manifestant arrêté pour dégradation , suspecté d’avoir brisé une porte vitrée, 64 identifications par les forces de l’ordre .

Des affrontements ont eu lieu en Martinique et en Guadeloupe où la colère contre la vie chère ne cesse de monter depuis le 18 septembre ( voir article ici ) , des mesures ont été prises par les autorités, elles sont renforcées ou étendues à de nouveaux secteurs.

En Martinique: le couvre-feu partiel avait été instauré depuis le 18 septembre, celui-ci devient général depuis lundi 23 septembre de 21h30 à 5h du matin jusqu’au 26 septembre. L’interdiction de vente d’essence aux particuliers ou d’achat et de vente de produits explosifs resteront en vigueur jusqu’au 30 septembre à 18h. Une compagnie de CRS ( Compagnie Républicaine de Sécurité ) a été déployée, cette dernière est spécialisée dans le rétablissement et le maintien de l’ordre et dans la lutte contre les violences urbaines. La décision de faire intervenir la CRS 8 en Martinique n’avait plus été prise depuis 65 ans, lors des émeutes meurtrières de 1959 où trois jeunes avaient perdu la vie durant trois jours de protestation.

En Guadeloupe: lundi 23 septembre mise en place d’un couvre-feu pour les mineurs dans les secteurs des communes de Pointe-à-Pitre, des Abymes, du Gosier et de Sainte-Rose. Les quartiers concernés par ce couvre-feu sont les secteurs de la Boucan et Bébel à Sainte Rose, les quartiers Poucet et Marie-Gaillard au Gosier, les quartiers Lauricisque et Changy à Pointe-à-Pitre et le quartier Boisripeaux aux Abymes. Les mineurs ont l’interdiction de circuler sans être accompagnés d’un adulte référent entre 22h et 5h du matin jusqu’au 28 septembre.

Des dizaines de militants indépendantistes ont bravé l’interdiction de manifester pour commémorer, drapeaux à la main, le 24 septembre, officiellement fête de la citoyenneté mais avant tout,  « jour de deuil du peuple kanak » après 171 ans de colonisation française.

6000 gendarmes et militaires déployés pour éviter les débordements ont, tout au plus, confisqué, devant une grande surface de Nouméa, des charriots remplis de pierres. A Saint-Louis, fief indépendantiste où deux kanaks ont été tués au cours d’une opération de gendarmerie ( voir article ici ), un rassemblement s’est déroulé dans le calme. Lors de la prise de parole, les indépendantistes Kanaks feront état des conséquences indélébiles de la colonisation : « Le chômage est à majorité kanak et océanienne, l’échec scolaire est à majorité kanak et océanienne. Même la prison est à majorité kanak et océanienne. Ça veut dire qu’il y a des choses qui ne sont pas faites ou mal faites. Et ça, nous le vivons comme une forme de racisme. »

Telegram, cette application qui sert à de nombreux réseaux de solidarité et de luttes, plateforme permettant de contourner les censures des réseaux sociaux comme Facebook, Instagram, collaborera avec la justice, ceci fait suite à l’arrestation de Pavel Durov par les autorités françaises (voir ici). L’entreprise a annonce ce lundi 23 septembre qu’elle partagera les adresses IP et les numéros de téléphone avec les autorités, cette pratique encouragée par le DSA (Digital Service Act) s’applique à toutes les plateformes en ligne depuis février 2024 dans l’Union Européenne.

La messagerie Telegram créer en 2013 s’était engagée à ne pas diffuser d’informations sur ses utilisateurs. Cette application permet notamment de créer des canaux de diffusions et d’échanger en groupe public ou privé. La décision de Pavel Durov de se plier à la pression de la justice française pourrait faire jurisprudence. Depuis des mois, les autorités françaises s’attaquent aux moyens d’expression en ligne (voir ici). Après Telegram, Signal est aussi dans le viseur du DSA qui souhaite faire interdire le chiffrement de bout-en-bout, pratique sur laquelle repose cette messagerie qui empêche les autorités d’avoir accès au contenu des messages.

Vendredi 20 septembre, une dizaine d’ONG (dont Amnesty International Belgique, le CNCD – 11.11.11 ou encore la Ligue des droits humains) et le syndicat socialiste FGTB-ABVV ont dénoncé dans un communiqué l’intensification de la répression contre le mouvement propalestinien en Belgique.

Ces organisations citent notamment comme exemple les menaces de poursuite contre les quelques 70 étudiant·es et soutiens accusés de « appartenance à un groupe prônant la haine et la ségrégation raciale » dans le cadre de l’Université Populaire de Bruxelles (une occupation d’un bâtiment de l’ULB pour dénoncer la collaboration de celle-ci avec les universités israéliennes).

Les auteures citent également les sanctions administratives communales infligées à plusieurs dizaines de personnes en raison de leur participation à des manifestations en soutien à la Palestine, à Bruxelles, à Gand et à Louvain. Enfin, elles dénoncent les pressions policières exercées sur des personnes portant des signes de soutien à la Palestine (drapeau palestinien et keffieh) dans l’espace public (ces personnes sont priées d’enlever ces signes, sous peine d’arrestation).

Le lendemain de la publication du communiqué, Denis Ducarme, ministre MR participant aux négociations pour la formation du nouveau gouvernement fédéral, a annoncé qu’il réclamerait l’introduction d’un loi permettant l’interdiction de l’organisation palestinienne Samidoun qu’il accuse d’être lié au « terrorisme ». Une formulation intéressante lorsqu’on se rappelle que, quelques jours avant, Israël perpétrait un attentat au bipeur piégé, qui a tué au moins 12 personnes, dont 2 enfants, et fait près de 3000 blessés au Liban. Les pressions pour interdire cette organisation, basées sur les demandes de la droite israélienne, ne sont pas nouvelles (voir notre article).

Menace d'interdiction contre Samidoun en Belgique

Menace d’interdiction contre Samidoun en Belgique

Les députés italiens ont approuvé le 18 septembre un « paquet sécurité ». Ce projet de loi, qui doit encore être voté au Sénat en deuxième lecture, comporte une mesure surnommée « règle anti-gandhi ».  Actuellement, en Italie, bloquer une route en faisant barrage de son corps est passible d’une amende. Si ce projet de loi est entériné, la peine pourra aller jusqu’à un mois de prison. Et si plusieurs personnes se réunissent pour bloquer une voie routière ou ferrée, les faits seront passibles de 6 mois à 2 ans de prison. Les militants écologistes sont clairement visés (notament les militants No-TAV) parce que la loi spécifie que sont concernés les blocages avec son “corps” pour éviter d’interférer avec d’autres blocages fréquents en Italie, comme celles des chauffeurs de taxi ou des transporteurs routiers.

Dans ce projet de loi, s’opposer à une infrastructure stratégique est considéré comme un facteur aggravant en cas de menace, de violence ou de résistance face à un représentant de l’État. Sont notamment concernés les projets du pont entre la Sicile et le reste de la péninsule, ainsi que les projets de ligne à très grande vitesse. Le projet de loi comporte aussi des mesures « anti-terroritstes » et contre les révoltes en prison (y compris, là aussi, contre les résistances passives), il prévoit la fin du renvoi automatique des peines de prisons pour les femmes enceintes et les jeunes mères, et l’interdiction de vente des cartes SIM aux sans-papiers.

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Des six condamnations de 6 à 9 mois de sursis et de 9 et 12 mois ferme, du procès pour « association de malfaiteurs » de Bure, en première instance, début juin 2021 (photo), il ne restait déjà plus à l’issue l’audience devant la cour d’appel de Nancy de novembre 2022, que trois condamnations à 4 mois de prison avec sursis, sur les seuls motifs d’attroupement sans arme après les sommations et d’organisation de manifestation non autorisée. Les condamnés s’étaient pourvus en cassasstion. Ce 11 septembre de la Cour de Cassation a cassé l’arrêt de la Cour d’appel de Nancy, invoque l’absence d’examen par cette dernière de la proportionnalité de l’ingérence que constituait leur incrimination au regard des droits fondamentaux que sont les libertés de s’exprimer et de communiquer librement ses opinions.

La question de la proportionalité se pose quand on sait que l’instruction de 24000 pages pour en association de malfaiteurs alignait jusqu’à 8 chefs d’accusation initiaux pour lesquels les peines encourues sont de 5 à 10 années d’emprisonnement. Cela après deux années et demie d’instruction assorties de contrôles judiciaires d’interdictions d’entrer en contact et de territoire pour une dizaine de personnes, une procédure qui aura mobilisé des centaines de gendarmes, des dizaines d’enquêteurs, qui aura coûté plus d’un millions d’euros et une surenchère dans les moyens de surveillance… (lien)

 

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Les forces armées philippines annoncent la mort de deux guérilleros et la capture de seize autres suite à une série de combats qui ont eu lieu ces dernières semaines dans les régions de Caraga et du nord de Mindanao. C’est le 9 septembre, qu’un accrochage dans la région de San Miguel (Surigao del Sur), entre le 75e bataillon d’infanterie et la guérilla, a conduit à la mort de Felipe Tejero Sr, commandant de la section 7 du 9e Front de guérilla NEMRC. Le lendemain, des troupes de la 401e brigade d’infanterie de l’armée ont rencontré le même groupe de rebelles de la NPA à Barangay Bolhoon, entraînant la mort de Florencio Montella, un instructeur politique du NEMRC.