Mercredi 15 avril, le régime truc a décidé de libérer Alaattin Çakici à la faveur d’une loi visant à désengorger les prisons menacées par le Coronavirus. Alaattin Çakici est un chef de la mafia ultranationaliste qui a participé dans les années 1990 à la « sale guerre » menée par l’État turc contre les sympathisants de la rébellion kurde. Depuis sa retraite dans un hôtel de la station balnéaire de Saros, en Thrace orientale, le chef mafieux ultranationaliste, jusque-là connu pour son aversion à l’égard d’Erdogan, a cette fois salué, dans un texte manuscrit, sa politique.

Çakici n’est pas le premier caïd à mettre le genou à terre devant Erdogan. Avant lui, Sedat Peker, bénéficiaire d’une libération anticipée, avait menacé en 2016 les opposants du reis qui avaient osé réclamer un arrêt des combats au Kurdistan turc de « faire couler [leur] sang à gros bouillons ». Mais Çakici est d’un autre calibre. Militant du MHP (les Loups Gris) durant sa jeunesse, il est approché en en 1987 par  l’organisation nationale du renseignement (MIT). Il participe durant les années 1990 à la lutte clandestine contre les soutiens supposés du PKK et profite de la protection de l’état pour faire prospérer ses entreprises. Il est arrêté en 1998 alors que l’état est obligé, par l’opinion publique, de sévir contre le crime organisé. Libéré sous condition en 2002, il s’enfuit en Europe avant d’être ré-arrêté en Autriche avec un faux passeport au nom d’un agent du MIT. Il doit sa dernière libération à l’insistance de Devlet Bahçeli, le chef du MHP, membre de la coalition gouvernementale depuis le putsch raté de l’été 2016. Bahçeli a, en effet, appelé à plusieurs reprises, en 2018, au vote d’une loi d’amnistie pour le chef mafieux. Un convoi de 700 véhicules étant présent lors de sa libération.

Alaattin Çakici

Alaattin Çakici

Dimanche 3 mai, une émeute a éclaté dans la prison pour hommes de Santiago del Estero située dans la province d’Alsina. La révolte a commencé vers dix heures du soir depuis le pavillon J avant de s’étendre aux autres secteurs. La police et l’infanterie sont intervenus en nombre pour réprimer le mouvement et des coups de feu ont été entendus. On dénombre 13 prisonniers blessés.

Mutinerie de la prison de Varones

Mutinerie de la prison de Varones

Le ministère turc de l’Intérieur a récemment nommé des administrateurs dans sept municipalités de la province de Van remportées par le Parti démocratique du peuple (HDP) lors des élections locales du 31 mars 2019. M. Emin Bilmez, le gouverneur de Van qui a été nommé administrateur de la municipalité métropolitaine, avait annoncé après son entrée en fonction que les employés municipaux ne seraient pas licenciés. Malgré cette affirmation, 175 travailleuses et travailleurs ont été licenciés à Van et dans les districts environnants. Ces kurdes ont été licenciés sous prétexte de « lutte contre le terrorisme ». Le remplacement des maires HDP élu·es est une technique courante du régime (voir notre article).

Les municipalités kurdes de Batman, Silvan, Lice et Ergani sous tutelle du gouvernement turc (archive)

Les municipalités kurdes de Batman, Silvan, Lice et Ergani sous tutelle du gouvernement turc (archive)

Vendredi 1er mai, les prisonniers, de la prison de Guanare dans l’État de Portuguesa, se sont révoltés. Ils protestaient contre le manque de nourriture que les gardiens auraient refusé de servir. Selon les autorités, ils auraient tenté de mener une évasion massive. Au moins 47 personnes seraient mortes et 75 autres blessées. Le bilan officiel est de 17 morts.

Révolte à la prison de Guanare

Révolte à la prison de Guanare

Dimanche 3 mai, un groupe de mercenaire a tenté une incursion maritime armée depuis la Colombie. Huit personnes ont été tuées, une douzaine d’autres ont été arrêtées, dont deux ressortissants états-uniens. À Miami, Jordan Goudreau, un états-unien de 43 ans, vétéran d’Afghanistan et directeur d’une entreprise de conseil en sécurité, la SilverCorp USA, affirme avoir dirigé cette opération baptisée « Gedeon ». Plusieurs groupes de militaires vénézuéliens déserteurs revendiquent l’opération « Gedeon » dans des vidéos publiées sur les réseaux sociaux. Sur l’une d’entre elles, un capitaine de la garde nationale, Javier Nieto, apparaît aux côtés de Jordan Goudreau. Il y expliquait que plusieurs cellules, entrainées en Colombie, sont en action, pour atteindre, entre autres, le cœur de Caracas. Lundi, deux nouveaux groupes de mercenaires ont été interceptés sur la côte vénézuélienne. À Chuao, un village producteur de cacao dans l’état d’Aragua, à 80 km à l’ouest de Caracas, huit individus ont été arrêtés. Parmi les détenus se trouvent Antonio Sequea, un militaire qui avait participé à la tentative de soulèvement militaire avortée du 30 avril 2019. Caracas n’exclut pas que d’autres commandos soient toujours opérationnels. L’armée, qui reste en état d’alerte, dit avoir déployé 25 000 soldats pour les neutraliser. Interviewé par la presse vénézuélienne et américaine, M. Goudreau a déclaré que l’opération « Gedeon » avait été négociée avec M. Guaido pour un montant de 213 millions de dollars.

Tentative d'invasion au Venezuela

Tentative d’invasion au Venezuela

A Toulouse, plusieurs actions ont eu lieu ces derniers jours contre des banques. Dans la nuit du 4 au 5 mai 2020,  les vitrines de la banque Crédit Agricole (située avenue des Minimes) ont été brisées et étoilées. L’établissement a aussi été tagué. Un communiqué revendiquant l’action a été diffusé par un auto-média.

Fin avril c’est l’entrée d’une autre banque qui a été incendiée route d’Espagne, l’action avait été revendiquée dans un communiqué.

Lundi 27 avril, des militants ont érigé une barricade sur l’avenue Salvador Allende pour bloquer la circulation du port d’Antofagasta. Le lendemain, une autre barricade a été érigée et incendiée sur l’avenue Óscar Bonilla. Au cours de ce deuxième blocage, les carabiniers sont parvenus a identifier deux personnes. Les deux militants ont chacun été condamnés à 61 jours d’emprisonnement pour « entrave méchante à la circulation ».

Deux militants condamnés pour avoir érigé une barricade

Deux militants condamnés pour avoir érigé une barricade

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Le Comité P a reçu en cinq semaines 111 plaintes de citoyens à propos d’amendes infligées dans les cadre des mesures de lutte contre le Covid-19. Les plaintes portent sur les faits constatés, sur le fait que les policiers n’auraient pas respecté les distances de sécurité lors du contrôle ou ne portaient ni masque, ni gants, qu’ils se seraient montrés agressifs ou encore qu’ils auraient usé d’intimidations voire de contrainte et de violence. Certains dénonciateurs se plaignent aussi puisque des plaintes portent également sur l’absence de suite donnée à une dénonciation ou le non-respect de l’anonymat des délateurs!

Les amendes dressées pour les violations des mesures imposées durant la lutte contre la pandémie de coronavirus commencent à prendre d’énormes proportions. Le président du Collège des procureurs généraux a déclaré qu’un plan visant les mauvais payeurs a été soumis au ministre de la Justice. Il y est proposé que les contrevenants se présentent de leurs propres initiatives au tribunal pour défendre leurs causes. Sans quoi, et si ils continuent à ignorer les amendes, celles-ci seront automatiquement transmises au fisc. Le montant exigé sera repris sur la fiche d’impôt. La grosse question est la perspective que des milliers ou des dizaines de milliers de personnes contestent leur amende et encombrent totalement les tribunaux… A ce propos, nous invitons les camarades ciblés par une amende à se mettre en contact avec notre legal team.

amende "corona"

Le musicien Ibrahim Gökçek était en grève de la faim contre l’interdiction en Turquie du groupe de musique sociale Grup Yorum. Mardi 5 mai, il a annoncé  arrêter sa grève de la faim après qu’une délégation composée d’artistes et de parlementaires CHP, HDP et TIP ait annoncé qu’elle se porterait garante de la concrétisation d’un concert de Grup Yorum. Leurs avocats ont déposé une nouvelle demande de concert le 5 septembre prochain à Istanbul, celle-ci n’a pas encore été acceptée.

Après 323 jours de grève de la faim (il n’absorbait que de l’eau, du sucre, du sel, des tisanes et de la vitamine B1), ses fonctions vitales sont fortement endommagées. Il menait ce combat avec Helin Bölek, chanteuse de Grup Yorum décédée le 3 avril dernier (voir notre article).

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Samedi 2 mai, les prisonniers de la prison de Puraquequara à Manaus, au Brésil, se sont mutinés et ont pris 7 gardiens en otage. La révolte a commencé vers 6 heures du matin, pendant le petit déjeuner, lorsque les prisonniers ont scié à travers les grilles de deux cellules et ont capturés les gardiens. Les prisonniers se sont ensuite rassemblés dans des tours à eau situées à l’extérieur de la prison pour protester en amenant les gardiens capturés avec eux. Les prisonniers réclament de meilleures conditions à l’intérieur de la prison et pour protester contre la suspension de toutes les visites. La prison compte actuellement 1 079 prisonniers. Environ 200 proches des prisonniers se sont rassemblaient à l’extérieur de la prison durant la révolte. Les gardiens ont finalement été libérés et la révolte s’est clôturée, semble-t-il, sans aucun mort, ni blessé.

Mutinerie à la prison de Puraquequara

Mutinerie à la prison de Puraquequara

 

L’Alliance du premier mai révolutionnaire, à laquelle appartient notre Secours Rouge, a publié un premier bilan du premier bilan des initiatives de ce premier mai 2020:

En cette période de confinement, nous avions décidé il y a quelques semaines de reporter la grande manifestation révolutionnaire au mois de juillet prochain, afin de pouvoir garantir les meilleures conditions de sécurité possibles pour un rassemblement de cette ampleur.
Pour autant, il n’a jamais été question pour les organisations révolutionnaires -membres ou non de notre Alliance- de se retrouver réduites à l’impuissance, chassées de la rue par les mesures d’exception. Lire la suite

Rassemblement devant le Colruyt