Des manifestants ont violemment occupé samedi soir le Congrès du Paraguay en réaction au vote par les sénateurs d’un projet d’amendement de la Constitution permettant au président d‘être réélu. Aux cris de “Plus jamais de dictature”, les manifestants ont fait irruption à l’intérieur du Congrès après avoir cassé des portes, des palissades et des baies vitrées. Ils ont saccagé les bureaux des sénateurs favorables à l’amendement avant de provoquer des débuts d’incendie. Les affrontements avec la police ont fait un mort, des dizaines de blessés, et au moins 200 arrestations.

Une majorité de 25 sénateurs sur 45 ont voté l’amendement lors d’une session spéciale qui s’est tenue dans les bureaux du Sénat, la salle de l’assemblée plénière étant occupée par les sénateurs opposés à la réforme. L’amendement permettrait au président libéral Horacio Cartes, mais aussi à l’ex-président de gauche Fernando Lugo de briguer un nouveau mandat. Le Paraguay reste marqué par les 45 années de dictature du général Stroessner. Il avait été réélu sept fois de suite et les manifestants refusent la remise en cause du principe du mandat présidentiel unique instauré en 2012.

Les affrontements dans la capitale, Asuncion

Les affrontements dans la capitale, Asuncion

Cinq guérilleros auraient été tués jeudi dans un combat avec un détachement de la 203e Brigade de l’armée à Barangay Benli (région de Bulalacao City). Un militaire a été tué dans la fusillade. Un autre violent combat a opposé le même jour pendant plus de deux heures une unité du 80e Bataillon d’infanterie à 30 guérilleros de la NPA dans la municipalité de General Nakar (province de Quezon). Dix guérilleros, dont deux femmes, et deux sous-officiers (deux sergents) ont été tués – deux autre sous-officiers ayant été blessés.

Par ailleurs, un groupe de guérilleros opérant dans la municipalité de General Santos a attaqué le site d’Amadeo Phela Ressources, une entreprise d’exportation de bananes, incendiant divers équipements. La guérilla a aussi attaqué deux avant-postes des paramilitaires de la CAFGU dans les Visayas orientales et dans le Northern Samar, s’emparant des armes qui y étaient stockées. Une fusillade a également eu lieu dans le Davao Oriental, à Barangay Tagbinunga, laissant un guérillero tué et deux militaires blessés. A Manille enfin, la NPA a organisé un rassemblement éclair de propagande sur le pont Mendiola.

Combattants de la NPA

Combattants de la NPA

Le facebook « Luttes invisibles » a listé les personnes arrêtées et poursuivies pour fait de grève ou manifestation ces 13 derniers mois. Et le chiffre est impressionnant. Au moins 2031 militants politiques et syndicaux sont passé en procès ces 13 derniers mois.

1. 26 février. Mulhouse. J. Moreau, militant CGT PSA retraité ; 250 euros d’amende, 500 euros avec sursis, pour « outrages » lors d’un rassemblement contre la loi travail.
2. 3.03. Clermont-Ferrand. G. Chanut responsable CGT FAPT du Cantal. 3 mois de mise à pied pour soutien à la lutte des postiers de Jussac
3. 3.03 Saran Amazon. Menace de licenciement d’un militant FO
4. 6.03. Refus par l’inspection du travail du licenciement d’une militante CGT à Emirates pour son activité syndicale.
5. 9.03. Beaucaire. S. Polinière militante CGT condamnée à 300 euros pour avoir dit que le FN est un « parti raciste et xénophobe »
6. 10.03 Rennes 9 mois de prison ferme pour zadiste lanceur de patates
7. 10.03. Montpellier. Procès de 10 militants Las Rebes pour protéger une zone verte
8. 12.03 Lyon. Deux condamnations pour manif du 9 mars contre la loi travail à 6 mois de prison ferme et autant avec sursis
9. 12.03. Mulhouse les 12 BDS de mulhouse condamnés saisissent la Cour européenne des droits de l’homme
10. 17.03. Metz. cinq interpellés dont 2 syndicalistes CGT. Jugé le 30 mars, Y. Tavernet, PSA, 500 euros d’amende. En appel, relaxés ; le 26 mai, le parquet fait appel. En attente de date

La suite ici:
sur le Facebook de « Luttes invisibles »
sur le site Paris Luttes Info

Arrestation lors d'une manifestation contre la loi Travail

Arrestation lors d’une manifestation contre la loi Travail

Huit combattants de l’ELN ont été tués dimanche dans un violent combat avec des forces armées gouvernementales et la police nationale. Parmi les morts, tous membres du Front de guerre du Nord-Est, figure le commandant adjoint du Front connu sous le nom de guerre de « Gabino », membre de l’ELN depuis vingt ans. Le combat a eu lieu dans la zone rurale d’El Carmen, une municipalité du Norte de Santander, un département à la frontière du Venezuela. Trois soldats ont été blessés dans l’opération. L’ELN et le gouvernement tiennent des pourparlers à Quito, en Equateur, mais loin de limiter les affrontements, ces négociations semblent les durcir, comme si les protagonistes voulaient renforcer leurs positions respectives dans les pourparlers.

Combattants de l'ELN

Combattants de l’ELN

Des milliers de personnes se sont rassemblées dimanche à Paris pour dénoncer la mort de Liu Shaoyao, un père de famille chinois tué par un policier la semaine passée. Les manifestants se sont retrouvés en début d’après-midi sur la place de la République pour à l’appel de plusieurs associations de la communauté chinoise. Comme de précédents rassemblements organisés depuis une semaine, la manifestation a été marquée par des incidents. Des manifestants, issus de la communauté asiatique ou non, ont jeté des projectiles, notamment des bouteilles de verre, des fruits ou des oeufs sur les forces de l’ordre. Les policiers ont répliqué notamment avec des gaz lacrymogènes et ont chargé à plusieurs reprises au cours de ces heurts qui ont duré plus d’une heure.

Affrontements hier place de la République

Affrontements hier place de la République

La police londonienne a arrêté samedi 14 personnes pour diverses infractions suite à des incidents lors d’un rassemblement fasciste Britain First et de l’English Defense League et d’une contre-manifestation d’Unite Against Fascism. Les fascistes voulant exploiter l’attentat de Westminster d’il y a 10 jours, ils se sont rassemblés Trafalgar square. L’important dispositif policier séparant les deux rassemblements a pu être débordé par les contre-manifestants qui ont pu s’affronter directement aux fascistes protégés par la police.

Arrestation d'un antifa hier à Londres

Arrestation d’un antifa hier à Londres

Depuis 2015, Mumia Abu Jamal réclame de recevoir un traitement pour son Hépatite C. En mars dernier, ses avocats avaient décidé d’intenter une action à l’encontre de l’administration pénitentiaire qui refusait d’exécuter l’ordre judiciaire lui imposant de fournir les soins nécessaires au prisonnier (voir notre article). Lundi dernier, le Pennsylvania Department of Corrections, DOC a reçu l’ordre de commencer à fournir le traitement, consistant en une pilule quotidienne durant 12 à 24 semaines. Ce jugement est une grande victoire judiciaire pour Mumia, mais également pour les milliers d’autres prisonniers dans son cas. En effet, il fera jurisprudence et permettra donc à ceux-ci de bénéficier également de la médication nécessaire à leur santé.

Mumia Abu-Jamal

Mumia Abu-Jamal

Le gouvernement veut faire passer d’ici le mois de juin un projet de loi visant à accélérer les expulsions et criminaliser le squat (voir notre article). Une première assemblée de lutte contre la loi anti-squat se tiendra ce lundi 3 avril à 18h30 au (nouveau) Centre Social Anarchiste, 21-23 Rue Godecharle, à Ixelles.

Pour en savoir plus

L'occupation du Centre Social Anarchiste, rue Godecharle

L’occupation du Centre Social Anarchiste, rue Godecharle

Pour la troisième nuit consécutive, des heurts ont éclaté à Paris après la mort d’un ressortissant chinois tué par un policier dimanche. Près de 200 personnes s’étaient réunies sur le parvis de l’Hôtel de ville. Aux cris de « Police assassin », des manifestants ont brièvement coupé la circulation rue de Rivoli avec des barrières de sécurité. Des vitrines de magasins et des publicités ont été endommagées. Les policiers ont utilisé du gaz lacrymogène pour disperser les manifestants qui leur jetaient des projectiles. Il n’y a eu aucune interpellation. Au moins deux manifestants ont été légèrement blessés ainsi que six CRS.

Mercredi soir, quatre personnes étaient toujours en garde à vue sur les 45 personnes interpellées lundi et mardi, tandis que dix autres ont été présentées à la justice soit pour être jugées en comparution immédiate, soit pour une date ultérieure. De nouvelles tensions pourraient à nouveau éclater ce jeudi soir, une quatrième manifestation devrait se tenir à République.

Les affrontements dans le quartier de l'Hôtel de ville

Les affrontements dans le quartier de l’Hôtel de ville

Des étudiants de l’Université nationale ont manifestés à environ 16h30 jeudi à Bogota. ils sont sortis du campus et bloqué les rues 26 et 30 qui passent devant l’université. Ils protestaient suite à l’annonce, par l’administration du district, de l’augmentation des tarifs du TransMilenio, le système de transport en commun de Bogota (un réseau de bus roulant le plus souvent est en site propre). Les forces anti-émeutes (ESMAD) sont intervenues et ont essuyé des jets de pierres et de bombes artisanales de la part de manifestants masqués.

Les ESMAD devant l'université

Les ESMAD devant l’université