Aujourd’hui, 16 mars, le gouvernement français a passé la réforme des retraite via l’article 49.3 de la constitution permettant au gouvernement de faire adopter un texte sans vote au Parlement. Des manifestations se sont organisées rapidement dans toutes les villes de France. À Paris, un rassemblement autour de la place de la Concorde. Des manifestants ont défilé dans les rues se rapprochant de l’Élisée. La police et la gendarmerie ont été mobilisées en force avec la BRAV (brigades mobiles à moto) en soutien. Jusqu’à présent près de 120 personnes ont été interpellées à Paris. Pour ralentir les policiers et gendarmes, les rues ont été bloquées par des feux dans les rues, sur des véhicules, poubelles et mobiliers urbains. Les forces de l’ordre sont entrées en action, notamment avec des canons à eau. Leurs charges et l’utilisation de gaz lacrymogènes ont éloigné les manifestants du pont qui mène à l’Assemblée nationale (photo), et les ont repoussés de l’autre côté de la place. Les manifestations se poursuivent.

Des affrontements ont aussi éclaté dans d’autres villes. A Nantes, où environ des milliers de personnes se sont rassemblées en début de soirée, les forces de l’ordre ont charge, faut usage de gaz lacrymogène et essuyé des tirs de cocktails Molotov et de feux d’artifices. A Rennes, une manifestation a marché jusqu’à la mairie qui a eu ses vitres brisées. Il y a eu cinq interpellations. A Marseille sur la Canebière, où des jeunes manifestants ont fracassé la vitrine d’une agence bancaire et un panneau publicitaire aux cris de « à bas l’Etat, les flics et le patronat ». Les CRS ont fait usage de gaz lacrymogène également à Amiens et Lille. A Dijon, il y a aussi eu des affrontements.

 

Une journée d’action solidaire a eu lieu avec le prisonnier anarchiste Marcelo Villarroel (photo) au Chili. Marcelo a été arrêté en 2008 en Argentine et condamnés pour port d’arme de guerre et passant 22 mois en prison et ensuite expulsés vers le Chili. Là-bas, ils a été condamné par la justice militaire, avec d’autres militants anarchistes, pour deux braquages, à 14 ans de prison (la plus lourde condamnation, 42 ans de détention, ayant frappé Juan Aliste accusé d’avoir tué un policier lors d’un des deux hold-up). Après 16 ans de détention, Marcelo Villarroel devrait être hors de prison. Cependant, les traficotages des calculs de peine à travers la loi dl-321 héritée du régime de Pinochet a prolongé la détention. Des initiatives solidaires ont eu lieu  au Chili et ailleurs, hors et dans les prisons, avec notamment une grève de la faim solidaire du prisonnier anarchiste grec Dimitris Chatzivasileiadis (lien).

Hier 15 mars était la 27 e journée contre les violences policières. A Bruxelles (première photo), 600 personnes ont défilé à partir du Palais de justice. A Montréal (2e photo), la manifestation a donné lieu à quelques quelques incidents (bris de vitrine, tag) et la police a procédé à l’arrestation d’une personne durant la manifestation.

A Montréal, 16 recours collectifs ont été lancés pour des arrestations et des détentions illégales d’environ 3300 personnes entre 2011 et 2015. Les manifestants dénonçaient notamment la hausse des droits de scolarité ou les brutalités policières. Ces arrestations avaient souvent lieu avant même que la manifestation ne se mette en marche au prétexte que l’itinéraire n’avait pas été communiqué aux forces policières en vertu du règlement P-6. La validité du règlement P-6, adopté sous l’administration précédente, a finalement échoué en Cour et a été abrogé (de même que la pratique de la nasse). Les manifestants brimés par la police de Montréal entre 2011 et 2015 recevront des compensations totalisant 6 millions de dollars.

Des membres de l’Assemblée du Parti socialiste des opprimés (ESP), de la Fédération des associations de jeunesse socialiste (SGDF) et de l’Union des femmes socialistes (SKB) s’étaient rassemblés devant le palais de justice d’Istanbul à Çağlayan afin de demander la libération de leurs collègues détenus depuis le 12 mars dans le cadre d’une enquête menée par le bureau du procureur général d’Istanbul. Les militants ont été bloqués par la police avant de faire une déclaration à la presse devant le palais de justice. De nombreux militants ont été battus par la police lors d’une détention massive. Près de 20 militants auraient été arrêtés.

 

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Un sous-officier de l’armée péruvienne a été tué lors d’un affrontement avec des guérilleros du Parti Communiste du Pérou Militarisé. Le militaire faisait partie de la patrouille qui a affronté lundi les maoïstes dans le district de Vizcatán del Ene, dans le département central de Junín, dans la région VRAEM. La VRAEM est une vaste région de jungle montagneuse répartie sur quatre départements différents sur les pentes orientales des Andes péruviennes méridionales.

La jeunesse marseillaise continue de se mobiliser contre la réforme des retraites en organisant de blocus de ses lycées. Hier lundi, au lycée Jean-Perrin (photo), dans le 10e arrondissement de Marseille, confronté au blocus de l’établissement, la direction a contacté les forces de l’ordre. S’en sont suivis des affrontements entre la police et les jeunes au terme desquels trois lycéens de Jean-Perrin ont été arrêtés. Deux autres élèves, issus des lycées Ampère et Marcel-Pagnol ont également été placés en garde à vue.

Les étudiants des écoles normales de Oaxaca maintiennent un sit-in dans la capitale de l’état depuis un mois en raison du désintérêt pour l’enseignement de la part des autorités ; ils réclament des postes et des embauches urgentes. Un des manifestants ayant été arrêté et ils ont décidé de manifester pour exiger sa libération. Ils ont brisé les vitres du Palais du gouvernement, lancé des pétards artisanaux et brûlé des pneus à l’extérieur du bâtiment. Après 60 minutes de protestation, les normaliens sont partis en indiquant qu’ils avaient déjà été informés de la libération de leur camarade.

Le 24 février la Cour de Cassation a rejeté la dernière possibilité de sortie d’Alfredo Cospito du 41bis par les voies légales. Cette décision explique la colère et la radicalité des manifestant.e.s de Turin, samedi 4 mars: casse de vitrines des banques et de boutiques, de voitures de luxe, etc. (voir notre article). Il y a eu encore des manifestations importantes mais, surtout après des signes de convergence avec le mouvement étudiant et le syndicalisme de base (une grève ouvrière locale a intégré le mot d’ordre «Alfredo hors du 41bis»), la pression répressive a augmenté. C’est pour cela que le mouvement solidaire recourt à des rassemblements décentralisés dans les quartiers populaires et à des actions directes. Dans la nuit du 9 mars, un site de distribution du réseau TIM, le deuxième opérateur de téléphonie mobile en Italie, a été incendié dans un quartier de Rome (TIM collabore e.a. dans la mise en œuvre de bracelets électroniques pour contrôler les personnes assignées à résidence).

La lutte se focalise maintenant sur la menace d’alimentation forcée. Un procureur a tenu à rappeler qu’il était illégal en Italie d’attenter à ses jours. A l’opposé, des médecins ont rappelé que leur déontologie leur interdisait de poser un acte contre la volonté du patient. Cependant, l’expérience d’autres pays montre que les autorités ont toujours trouvé des médecins complices pour appliquer la nutrition forcée. Le 18 mars, journée international des prisonniers et prisonnières politiques, le Secours Rouge organise une projection du documentaire « Jusqu’au dernier souffle » qui retrace l’histoire judiciaire des militants anarchistes, Alfredo Cospito et Anna Beniamino et permet une meilleur compréhension du régime de torture qu’est le 41 bis. Des camarades seront présent.e.s pour une discussion après la projection.

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Les forces militaires et policières ont pénétré vendredi dans une région du nord-ouest de la Colombie paralysée depuis plus d’une semaine par des mineurs illégaux, tandis que les autorités ont décrété un couvre-feu. Les routes sont bloquées par des mineurs qui protestent depuis le 2 mars contre la destruction par les forces de sécurité des dragues qu’ils utilisent pour extraire de l’or illégalement. La semaine dernière, ils ont tenté d’incendier la mairie de Caucasia (voir notre article) et, jeudi, ils ont détruit une banque dans la même municipalité. Selon le gouvernement, les mines clandestines financent cartels et guérillas.