Cinq maoïstes ont été tués par des soldats de l’armée gouvernementale (9e Division d’infanterie) et des agents des forces d’action spéciale de la police dans la localité de Barangay Dolos, dans la province de Sorsogon, vers 5h30 ce matin. Les forces gouvernementales ont récupérés plusieurs trois fusils M16A1, trois M16, un fusil M14, un lance-grenades M79, une mitrailleuse Ultimax, et des pistolets. Par ailleurs, des membres présumés de la guérilla maoïste ont abattu hier jeudi un ancien membre de l’armée à Surigao del Sur. Un groupe de quatre hommes l’a abattu puis ils ont déclaré aux témoins dans le dialecte local:  « Il a commis des actes criminels auparavant, il devait être puni ».

La province de Sorsogon

Deux soldats ont été tués et trois autres ont été blessés la semaine passée lors d’une attaque de guérilleros maoïstes dans la province d’Aurora. L’embuscade a eu lieu mardi à Barangay Diaat, dans le secteur de Maria Aurora. C’est un peloton de reconnaissance du 91e bataillon d’infanterie effectuant une patrouille de sécurité qui est tombé sous le feu de la guérilla. La fusillade a duré environ une heure. Il y a eu ces derniers temps un certain nombre d’affrontements entre les forces gouvernementales et la NPA malgré la déclaration par cette dernière d’un cessez-le-feu unilatéral jusqu’au 30 avril. C’était en réponse à l’appel des Nations Unies pour une trêve mondiale afin que tous les États puissent se concentrer sur la pandémie COVID-19. Mais le cessez-le-feu du gouvernement a pris fin le 15 avril dernier. Le Parti communiste des Philippines a déclaré que les forces armées avaient mené six bombardements aériens depuis la déclaration de l’état d’urgence sanitaire le 16 mars. Le dernier bombardement aérien a eu lieu dimanche dernier dans la province de Saranggani.

Combattants de la NPA

Dimanche 19 avril, Des éléments du 61e bataillon d’infanterie des Forces Armées Philippines (AFP, l’armée gouvernementale) ont abattu un mineur et arrêté douze autres. Ils prétendent que ces jeunes civils étaient des membre de la New People’s Army (NPA) avec lesquels ils avaient eu un accrochage la veille. La guérilla dément cependant la version gouvernementale selon laquelle il y aurait eu des combats entre ses troupes et l’AFP. Elle affirme que les prisonniers et le jeunes tué sont en réalité de simples civils non-armés. Plus d’infos ici et ici.

Militaires philippins

A Hong Kong, depuis jeudi, les personnes venant de l’étranger (y compris les citoyens de Hong Kong) se voient mettre par les policiers un bracelet au poignet similaire à ceux des détenus en libération conditionnelle. Le dispositif est relié à une application que la personne doit télécharger sur son téléphone avant d’entamer ses deux semaines obligatoires de quarantaine à domicile. L’ensemble permet aux autorités de vérifier en temps réel où il se trouve, pour s’assurer que les personnes rentrant de l’étranger ne propagent pas le coronavirus. Le bracelet alerte les autorités en cas de sortie du domicile Les autorités hongkongaises tiennent des points presse quotidiens sur l’épidémie. Mais c’est en toute discrétion que le recours à ce dispositif relevant normalement de services de l’application des peines a été annoncé, lundi soir dans un communiqué. Environ 5.000 étaient prêts à être utilisés, et 55.000 autres ont été commandés, selon les autorités.

La Corée du Sud, la Chine, Taïwan et Singapour ont tous fait appel à la technologie. Le centre taïwanais de contrôle des épidémie, organe créé dans la foulée de l’épidémie de Sras en 2003, a recours au big data pour rechercher les porteurs potentiels du virus, et surveiller ceux en quarantaine. Ces derniers reçoivent un smartphone doté d’un GPS et sont surveillés par les autorités au travers de l’appli de messagerie Line. Des messages sont envoyés à ceux qui ne respectent pas leur quarantaine. Le tracker est directement relié aux services de police. Les contrevenants risquent un million de dollars taïwanais (30.000 euros) d’amende et la publication de leur nom. La Corée du Sud a une application similaire, mais son utilisation n’est pas obligatoire. Singapour, de son côté, a affecté des enquêteurs à la surveillance des quarantaines, et à la reconstitution des déplacements des malades.

Le bracelet-mouchard de la police de Hong Kong

Samedi 11 avril, les prisonniers de la prison de Tuminting dans la ville de Manado se sont révoltés et ont incendié des bâtiments. Des centaines de policiers et de soldats ont ensuite pris d’assaut la prison et ont tiré des balles réelles sur les prisonniers en touchant au moins un à la poitrine. Les prisonniers réclament des tests pour dépister le Coronavirus ou leur libération. Une source anonyme à l’intérieur de la prison a déclaré que les responsables de celle-ci tentaient de cacher le début d’une épidémie.

Une prison en Indonésie

Une prison en Indonésie

Un soldat de l’armée gouvernementale et un combattant de la guérilla maoïste (NPA) ont été tués samedi lors d’un affrontement dans la province de Rizal. Un détachement de 18 militaires de la 2e division d’infanterie de l’armée s’est heurté à  une trentaine de maoïste à Barangay Puray, Deux soldats ont également été blessés lors de la fusillade mais sont maintenant dans un état stable. L’affrontement a eu lie malgré le cessez-le-feu décrété par le Parti communiste des Philippines (CPP) pour permettre au gouvernement de se concentrer sur sa lutte contre la propagation du coronavirus dans le pays.

Combattants de la NPA

Combattants de la NPA

Des nouvelles révoltes ont éclaté, ces derniers jours, dans les prisons de Belgique, d’Iran et de Thaïlande. Samedi 28 mars, une révolte a éclaté à la prison de Jamioulx car le personnel a refusé de distribuer des masques longtemps attendus par les prisonniers. Ceux-ci revendiquent la gratuité du téléphone, du gel douche et de la télévision, des prix décents à la cantine (les prix ayant augmenté suite à la pandémie), des masques (que le personnel de la prison a refusé de distribuer), ainsi que du liquide désinfectant pour les mains. Ils revendique également une égalité de traitement entre tous les prisonniers.

Le lendemain, des révoltes se sont produites dans les prisons Adel Abad (Shiraz) et Avland (Hamedan) en Iran. À la prison Adel Abad, les prisonniers ont déclenché une émeute détruisant les caméras de surveillance et causant divers dommages dans deux bâtiments. À la prison Avland, les prisonniers se sont mutinés permettant à plusieurs d’entre eux de s’échapper. Des affrontements ont eut lieu avec les gardiens et les Gardiens de la révolution qui ont ouvert le feu. Le même jour, les prisonniers de la prison de Buriram en Thaïlande se sont mutinés. Ils ont détruit du mobilier et déclenché des incendies, rendant la prison inutilisable. Onze prisonniers se sont échappés, dont un était toujours en fuite lundi.

Une prison en Iran

Aujourd’hui, la Nouvelle Armée Populaire (NPA) a annoncé un cessez-le-feu unilatéral en raison du Coronavirus. Ce cessez-le-feu ordonné par le comité central du Parti communiste des Philippines (CPP) prendra effet le 26 mars et devrait se terminer le 15 avril. Les commandant·es d’unité et les milices populaires et les masses qui les soutiennent devront donc s’abstenir de lancer des offensives tactiques et consacrer leur énergie à la lutte contre la pandémie. Le but de ce cessez-le-feu unilatéral est d’assurer et de faciliter l’assistance médicale, sanitaire et économique nécessaire à lutte contre la pandémie. Par ailleurs, le Front démocratique national des Philippines (NDFP), coalition des forces révolutionnaires, exige la libération immédiate de tous les prisonniers politiques ainsi qu’une amnistie générale.

Combattantes de la NPA

Le 20 mars, Erlan Baltabay, dirigeant du Syndicat indépendant des travailleurs du pétrole et de l’énergie au Kazakhstan, a été libéré de prison. Condamné à 7 ans de prison en juillet 2019 pour des raisons politiques, Erlan Baltabay avait été relâché en août de la même année, sa peine ayant été remplacée par une amende qu’il avait refusé de payer et fait appel à sa condamnation. En octobre 2019, il a été condamné à une nouvelle peine de prison de cinq mois et huit jours pour avoir refusé de payer l’amende (voir notre article). Il a purgé sa nouvelle peine de prison dans son intégralité, mais est toujours interdit de toute activité publique, y compris les activités syndicales, pour les sept prochaines années.

Erlan Baltabay

Le vendredi 13 mars, Julius Soriano Giron, président de la Commission militaire nationale du Parti communiste des Philippines (maoiste), son épouse Lourdes Tan Torres (membre du comité exécutif du PCP) et deux aides, ont été tués lors d’un raid de militaires et de policiers. Selon la police, l’opération s’est faite dans le cadre d’un mandat d’arrêt. Julius Giron et Lourdes Tan Torres auraient utilisé des armes lors de cette intervention. Le PCP a dénoncé cette affirmation comme mensongère, a indiqué que Julius Giron et de Lourdes Tan Torres n’étaient pas armés et n’étaient pas en mesure de riposter. Cet assassinat aurait été perpétré dans le cadre de la guerre de répression du président philippin Duterte contre l’insurrection maoiste aux Philippines. Julius Giron était l’un des principaux cadres du Parti et principal consultant pour la paix auprès du Front démocratique national des Philippines (NDFP).

Julius Soriano Giron