Le 29 décembre 1922, le « Secours Rouge International », premier du nom, était fondé à Moscou à l’initiative de la « Société des Vieux Bolcheviks » comme une association d’aide et de solidarité internationale aux combattants de la révolution. Ce premier Secours Rouge (MOPR en russe) allait devenir une organisation de masse, soutenant les mouvements révolutionnaires à travers le monde, notamment en intervenant massivement dans la solidarité avec les anarchistes Sacco et Vanzetti poursuivis aux Etats-Unis, avec les brigades internationales de la Guerre d’Espagne, avec les combattants contre le fascisme à travers l’Europe dès les années ’30, etc. En 1932, dix ans après sa fondation, le SRI comptait 71 sections et 14 millions de membres. Le premier Secours Rouge disparu en se fondant dans les organisations de fronts de la résistance à l’aube de la Seconde Guerre Mondiale. Près d’un siècle plus tard, plusieurs organisations de solidarité révolutionnaire et internationale se revendiquent toujours de l’héritage du Secours Rouge. Dont notre Secours Rouge International et ses sections nationales.

La Russie doit tirer le bilan lundi du test des équipements devant lui permettre d’isoler son internet des serveurs mondiaux et dont le but officiel est de garantir son fonctionnement même en cas de cyberguerre mondiale. Ces essais interviennent dans le cadre d’une loi controversée, dénoncée comme instaurant des dispositifs de censure, entrée en vigueur début novembre (voir notre article). Il s’agit notamment de tester, dans des zones spécialisés, les mécanismes de réaction à des « menaces » au fonctionnement stable et sécurisé de l’internet en Russie, selon le ministère russe des Communications. Des tests ont déjà eu lieu à divers niveaux depuis près de deux semaines.

Concrètement, le trafic internet sera réorganisé de manière à réduire la quantité de données transmises via l’étranger. A cette fin, les fournisseurs d’accès devront installer d’ici 2021, l’année des prochaines législatives en Russie, sur leurs réseaux une infrastructure spéciale fournie par les autorités mais dont la nature n’a pas été révélée. Cette technologie permettra au gendarme russe des télécoms, Roskomnadzor, d’effectuer au besoin une « inspection profonde de paquets » (DPI), soit une analyse de tout le trafic qui transite par les serveurs russes et de rediriger ce flux vers des sites ou des services spécifiques. Roskomnadzor aura également la possibilité de faire basculer le trafic national sous son « contrôle centralisé » en cas de « menace à son intégrité ». Concrètement, il pourra bloquer tout site ou contenu directement, une tâche qui incombe actuellement aux opérateurs avec des succès variables.

Manifestation d'opposition à la loi

 

 

La semaine dernière, la famille d’un volontaire britannique du YPG a été arrêtée et mise en garde à vue pour « soutien à un groupe terroriste ». Le père, la mère et le frère de l’internationaliste ont été interrogé·es pendant 12 heures. Vendredi 20 décembre, Daniel Burke, membre du YPG en 2017-2018 ayant combattu Daech lors de l’offensive de Deir-ez-Zor, est passé devant le devant le tribunal à Westminster. Il est accusé de « financement du terrorisme » pour avoir donné de l’argent à plusieurs de ses camarades via PayPal. Il est également accusé d’avoir aidé un autre britannique à rejoindre les rangs du YPG. Arrêté le 7 décembre, il est depuis en détention provisoire.

Daniel Burke

Daniel Burke

Dans la nuit du mardi 3 au mercredi 4, des policiers étaient en train de patrouiller dans la zone de Falls Road, un quartier républicain de Belfast, quand une grenade a été lancée contre leur Land Rover. Le véhicule s’est éloigné après l’explosion, ses occupants ne sont pas blessés. Cette attaque intervient à quelques jours des élections législatives du 12 décembre au Royaume-Uni centrées sur le Brexit. Un sujet particulièrement sensible pour l’Irlande.

Déploiement policier sur les lieux de l'attaque

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Salutations internationales aux prisonnier·e·s révolutionnaires à l’occasion de la Conférence de Travail du Secours Rouge International, novembre 2019.

Les délégué·e·s de Belgique, Suisse, Italie, Allemagne et Turquie/Kurdistan présent·e·s à la Conférence de Travail 2019 du Secours Rouge International vous adressent leurs salutations les plus chaleureuses.

La conférence s’est tenue dans un contexte général de progrès du fascisme sous toutes ses formes : du fascisme déchaîné au pouvoir en Turquie à l’action des gangs néo-nazis ou islamistes en passant par les politiques gouvernementales racistes et répressives des États de l’Union Européenne.

Cette tendance est issue de la crise générale du capitalisme, qui ne peut répondre aux aspirations des peuples que par la répression et la violence. Le SRI a toujours considéré que la dialectique lutte/répression/résistance était une partie importante, organique, du processus révolutionnaire. Il faut assumer cette dialectique comme partie intégrante de la tendance à la guerre de classes, un espace de maturation et de qualification de la lutte révolutionnaire.

Cette perspective prend un caractère concret avec le développement de nouveaux mouvements de masse, comme celui des Gilets Jaunes en France, des mouvements populaires au Chili, etc. Ces mouvements sont eux aussi issus de la crise générale du capitalisme, et ils expriment, par de nouvelles voies, l’aspiration des peuples à un changement de société. Ces mouvements sont confrontés à une répression très brutale, à laquelle ils offrent, ne serait-ce que par leur continuité, une résistance admirable. La défense des luttes dans la rue est l’une de nos préoccupations dans la période actuelle.

Les enjeux de la résistance du Rojava à l’agression fasciste turque concernent tout le mouvement révolutionnaire. Le destin politique de l’Europe est étroitement lié à celui du Moyen-Orient, et le Rojava est la principale ligne de front. On y voit s’opposer de la manière la plus nette et la plus radicale le projet de société nouvelle aux formes les plus barbares de répression et de réaction. Cet enjeu est assumé par les internationalistes (notamment ceux du Bataillon International de Libération) dont 48 ont payé de leur vie cet engagement. Notre campagne pour fournir les combattant·e·s du Rojava en matériel médical de première ligne est notre contribution modeste, mais effective. La délégation turque a souligné, à notre conférence, l’importance de l’internationalisme, dans toutes ses formes et à tous les niveaux d’action, dans cet affrontement d’une portée internationale.

Le succès du mois d’agitation pour Georges Abdallah est l’expression d’une autre facette de notre travail qui unit la défense des prisonnier·e·s révolutionnaires à la valorisation des causes qu’ils incarnent, dans le cas de Georges à la cause du peuple Palestinien. Cette mobilisation prend un sens tout particulier alors que les peuples arabes, notamment en Irak et au Liban, descendent dans la rue contre des régimes réactionnaires et corrompus.

Malgré les progrès du fascisme et de la réaction, impulsés par le système pour désamorcer les conflits que sa crise génère, les luttes de classes et populaires constituent une alternative puissante, à laquelle nous contribuons dans la mesure de nos moyens. Vous êtes une part de cette alternative, comme dans cette lutte contre la section spéciale d’isolement de la prison de l’Aquila, partie de la lutte contre la loi 41bis, qui a montré que la détermination et l’unité entre prisonnier·e·s révolutionnaires de différentes tendances, renforcée par la solidarité extérieure et intérieure, pouvait déboucher sur une victoire.

C’est en soulignant votre importance pour le processus révolutionnaire et en saluant votre résistance dans les prisons que nous vous adressons, cher·e·s camarades, nos salutations les plus chaleureuses.

Dimanche 17 novembre, des militant·es antifascistes qui participaient à un championnat d’arts martiaux à Moscou ont subi un raid de l’unité « anti-extrémisme » de la police. 25 personnes ont été identifiées, arrêtées et emmenées pour interrogatoire. Les policiers auraient cherché à savoir si des participant·es au tournoi avaient pris part à des émeutes massives à Moscou cet été (voir notre article). Un des antifascistes arrêtés, Vladislav Barabanov, avait déjà été soupçonné d’avoir pris part aux émeutes, mais les charges retenues contre lui ont finalement été abandonnées. Le championnat de dimanche était organisé pour commérer Ivan Khutorskoy, un militant anarchiste bien connu qui avait été abattu en 2009 par le groupe BORN (Organisation de combat des nationalistes russes), un groupe armé fasciste.

Raid contre un championnat d'arts martiaux antifasciste à Moscou

Jeudi 7 novembre, Aidan James a été condamné à un an de prison pour être parti s’entraîner à combattre l’État islamique aux côtés des YPG. La cour criminelle de l’Old Bailey (à Londres) l’a condamné pour « formation au terrorisme ». Il était accusé d’avoir reçu en 2017 des entraînements au maniement d’armes en Syrie et en Irak donnés par le PKK qui figure sur la liste des organisations « terroristes » du Royaume-Uni. Il était revenu au Royaume-Uni en avion en février 2018 et avait immédiatement été placé en détention (voir notre article).

Aidan James

Aidan James

Le groupe « Support Your Local Antifa » appelle à soutenir plusieurs militant·e·s antifascistes de Bristol qui ont été à plusieurs reprises pris·e·s pour cibles par la police. Une amende particulièrement lourde de 1 500 £ a été infligée à un antifasciste, un homme de couleur, qui a également été victime d’intimidation et de harcèlement de la part de policiers locaux. Trois antifascistes font actuellement face à de fausses accusations suite à une opération « totale de maintien de l’ordre », une opération destinée à empêcher les mobilisations en opposition à une manifestation d’extrême droite à Dewsbury le 12 octobre. Le groupe demande de l’aide pour pouvoir payer leurs frais de justice ainsi que les amendes imposées. Leur objectif est de récolter 1 000 £.

Le lien vers la collecte de fond.

Campagne de don pour soutenir des antifascistes réprimé·e·s à Bristol

Campagne de don pour soutenir des antifascistes réprimé·e·s à Bristol

Dimanche 3 novembre, Partizan a organisé une commémoration à la Maison de la culture sociale d’Erevan à Almelo en hommage à Nubar Yalim. Ses amis et camarades l’ayant connu à l’époque ont échangé sur leurs souvenirs et ont appelé à poursuivre son combat.

Nubar Yalim était un maoïste arménien membre du TKP/ML TIKKO en Turquie. Il eut un rôle très important dans les luttes révolutionnaires en Turquie puis dans les Pays-Bas après son exil en 1978. Il sera assassiné par les services secrets turcs le 5 novembre 1982 à Utrecht (Pays-Bas). Des manifestations de masse regroupant des milliers de personnes auront lieu partout en Europe pour dénoncer ce crime de l’État fasciste turc.

Ce vendredi 1er novembre, est entrée en vigueur en Russie la loi visant à créer un « internet souverain », capable de fonctionner seul, indépendamment des serveurs étrangers. Concrètement, le texte prévoit la création d’une infrastructure permettant d’assurer le fonctionnement des ressources internet russes en cas d’impossibilité pour les opérateurs russes de se connecter aux serveurs internet étrangers. Les fournisseurs russes d’accès à internet devront également s’assurer désormais de la mise en place sur leurs réseaux de « moyens techniques » permettant un « contrôle centralisé du trafic » pour contrer les menaces éventuelles. La loi a été critiquée comme une tentative de contrôler les contenus, voire d’isoler progressivement l’internet russe, l’un des derniers espaces de liberté pour l’opposition et les voix critiques du pouvoir (voir notre article).

La loi s’inscrit dans la tendance observée depuis sept ans : un mouvement en faveur d’une réglementation stricte de l’espace Internet. La Russie pourra aussi décider de couper internet dans une région, voire dans le pays tout entier. Le gouvernement peut maintenant directement censurer du contenu ou même transformer l’internet russe en système clos sans informer le public sur ce qu’il fait ou pourquoi. Les autorités russes n’ont cessé de serrer la vis ces dernières années sur le réseau internet national, bloquant des contenus et sites liés à l’opposition, mais aussi des services qui refusaient de coopérer avec elles tels que la plateforme vidéo Dailymotion, le réseau social LinkedIn et la messagerie Telegram.