Le gouvernement britannique présente mercredi un projet de loi sur le renseignement destiné à actualiser les techniques d’interception des communications. Ce texte devrait à terme octroyer de nouveaux pouvoirs aux agences de renseignement britanniques pour obtenir les données personnelles d’internautes, et notamment celles provenant de plateformes populaires comme Facebook ou WhatsApp.

Baptisé « Loi sur les pouvoirs d’enquête », le texte permettrait au renseignement britannique d’intercepter les communications, de voir qui a échangé avec qui et quand, mais sans avoir toutefois accès dans un premier temps au contenu. Les opérateurs internet devraient conserver les échanges ainsi que l’activité sur les réseaux sociaux pendant un an, et les autorités pourraient se voir contraintes d’obtenir un mandat d’un juge pour accéder à ces données dans le détail et lire les messages. Actuellement, ces mandats sont délivrés par le ministère de l’Intérieur. Le gouvernement pourrait aussi interdire les techniques de chiffrement impénétrables.

Street art à proximité du siège de l'agence chargée des écoutes à Cheltenham

Street art à proximité du siège de l’agence chargée des écoutes à Cheltenham

Au moins 40 personnes, dont plusieurs policiers ont été blessés à Podgorica, la capitale monténégrine, lorsque la police a voulu disperser hier dimanche une manifestation anti-gouvernementale à laquelle participaient des milliers de personnes. De nombreux projectiles enflammés, des pierres et des feux d’artifices ont été lancés sur les policiers qui ont tiré des gaz lacrymogènes.

Les affrontements à Podgorica

Les affrontements à Podgorica

Les menaces et les agressions contre des militants progressistes par les escadrons de la mort ukrainiens se poursuivent loin derrière la ligne de front. Dernier incident en date: dans la nuit du 18 au 19 octobre, une roquette antichar RPG a été tirée dans l’appartement d’une militant communiste bien connu à Mariupol, Alexei Krivun. Alexei Krivun est un de seuls communistes de la ville qui n’était ni en prison, ni en exil, ni dans la clandestinité. Par pure chance, personne n’a été tué (la roquette a dévasté la partie avant de l’appartement, et causé des dégâts aux appartements voisins).

L'immeuble peu après l'attaque

L’immeuble peu après l’attaque

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Lundi 5 octobre 2015, dans le quartier de Kentish, au nord de Londres, des policiers locaux et des bailiffs (sortes d’huissiers assermentés) se sont présentés pour expulser le squat Mamelon Tower, qui avait été occupé par le collectif Squatters & Homeless Autonomy. Ils se sont retrouvés bloqués aussi bien depuis l’intérieur que depuis l’extérieur.

Incapables de faire tomber les barricades de plusieurs portes, la police locale et les huissiers ont bénéficié du renfort de deux escadrons des brigades anti-émeutes du TSG (Territorial Support Group). Ces derniers ont fait irruption dans le bâtiment en arrêtant immédiatement tout le monde à l’exception d’une personne à l’intérieur. Il leur a fallu quatre heures supplémentaires pour réussir à déloger le dernier occupant. Il leur aura fallu six heures pour entrer dans le bâtiment. Six personnes ont été arrêtées pour rébellion. Une manifestation s’est ensuite devant le commissariat où les personnes arrêtées étaient détenues.

L'expulsion du squat Mamelon Tower

L’expulsion du squat Mamelon Tower

Julian Assange, l’un des fondateurs de Wikileaks et l’un des organisateurs de la plus grande fuite de données confidentielles de l’histoire est depuis 2012 confiné à Londres, dans l’Ambassade d’Equateur, pays qui lui a offert le statut de réfugié politique. Il n’a toutefois jamais pu rejoindre ce pays vu la surveillance colossale dont il fait l’objet. La police attendait en effet 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 devant les portes de l’établissement dans le but de lui passer les menottes aussitôt qu’il serait sortit. Cette surveillance a eu un coût : 17 millions d’euros. Face à ce coup astronomique, la police londonienne a annoncée qu’elle levait la garde permanente devant l’ambassade mais que s’il s’avisait d’en sortir « les policiers londoniens fourniront tous les efforts possibles pour l’arrêter ».

Officiellement, le Royaume-Uni veut arrêter Assange pour des accusations d’agressions sexuelles et de ‘non-port du préservatif’ émises par la Suède. S’il venait à être arrêté, il serait immédiatement extradé vers la Suède et aussitôt ré-extradé vers les Etats-Unis. Si certaines accusations sont à présent prescrites, l’accusation de ‘non-port du préservatif’ (crime propre à la Suède) ne sera prescrite qu’en 2020.

Le bras de fer se poursuit donc entre le Royaume-Uni et l’Equateur, les premiers demandant qu’il soit expulsé de l’ambassade, les seconds demandant l’ouverture d’un corridor diplomatique jusqu’à l’aéroport où il serait exfiltré vers l’Equateur. Julian Assange poursuit ses activités depuis l’ambassade qu’il n’a pas quitté depuis le 19 juin 2012.

Julian Assange à la fenêtre de l'Ambassade d'Equateur à Londres. Archive.

Julian Assange à la fenêtre de l’Ambassade d’Equateur à Londres. Archive.

Un verdict a été prononcé jeudi 8 octobre par un tribunal de Brest contre des antifascistes accusés d’avoir rossé des néo-nazis le 8 mai 2013. Les antifas étaient poursuivis en fonction des articles 339.3 (hooliganisme) et 147.2 (coups et blessures). Dzmitry Tsimashenka a été condamné à 5 ans de colonie pénitentiaire à régime renforcé et 500€ de dommages et intérêts à verser aux nazis blessés. Roman Bogdan a été condamné à 8 ans de colonie pénitentiaire à régime renforcé et à 3500€ de dommages et intérêts. Un autre antifasciste a écopé de 5 ans de colonie pénitentiaire à régime renforcé et 500€ de dommages et intérêts.

Les antifas biélorusses condamnés jeudi à Brest

Les antifas biélorusses condamnés jeudi à Brest

Vlad Lenko, a été arrêté le 27 décembre 2014 pour une bagarre qui avait eu lieu le 23 décembre avec des néo-nazis. Il est inculpé de hooliganisme et de coups et blessures graves. Il a été condamné à 6 ans d’emprisonnement dans une colonie de sécurité maximale. Les soutiens récoltent des fonds pour financer l’appel. La peine de Vlad pourra être réduite s’il paye 1000€ de dommages et intérêts au nazi blessé.

Vlad Lenko

Vlad Lenko

La résistance antifasciste en Ukraine a revendiqué une attaque à l’explosif dévastatrice (15kg d’Amonal) contre le siège des services secrets ukrainiens (FSB), rue Catherine, à Odessa. Le communiqué présente cette action, qui a eu lieu ce dimanche au petit matin, comme une reprise de la résistance armée antifasciste après les arrestations de ce printemps, et une riposte à la répression de masse, aux tortures et aux disparitions commises par le FSB. Le communiqué du groupe « Odessa souterrain » fait référence à une action du même type mené contre les services secrets russe en avril 1999 (action revendiqué par la NRA) et au dynamitage, pendant la guerre, par les partisans soviétiques odessites, du siège des services de répression de l’occupant fasciste. Le nom même du groupe fait référence aux labyrinthe de souterrains creusés sous Odessa et qui servaient de base à la résistance pendant la guerre.

https://www.youtube.com/watch?v=1ql8eZwcZFE

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Attaque contre le siège du FSB à Odessa

Attaque contre le siège du FSB à Odessa

Le camp anti-nucléaire de Hanhikivi, à Pyhäjoki tentait d’empécher la construction d’une centrale nucléaire. Dés le 15 septembre, à renforts de policiers anti-émeute, de bulldozers et d’agents de G4S ainsi que d’un hélicoptère le camp a commencé à être expulsé. Les personnes expulsées ont reconstruit un camp juste à coté, mais une personne est restée dans une cabane dans un arbre, et la police refusait qu’on lui apporte des vivres. Ce dernier occupant a donc commencé une grève de la faim en réclamant qu’on lui apporte des vivres et des vêtements, quatre autres personnes se sont également mis en grève de la faim en solidarité. Le 23 septembre à 23h30, la police a finalement mis la main sur le dernier occupant, en ayant dû au préalable couper les arbres, aménager une nouvelle route et faire venir des unités spéciales de la police et des pompiers dans des véhicules blindés tout en faisant garder le chantier pour empêcher les soutiens d’approcher. Il a été hospitalisé puis relaché.

Les occupants de ce camp, qui avait commencé le 21 avril, sont accusés d’une centaine de crimes.

La police aura mis une semaine pour expulser le dernier occupant.

La police aura mis une semaine pour expulser le dernier occupant.

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Andreï Sokolov avait été transféré dans la prison de Berdyansk (un transfert de 400 km qui a duré deux semaines) pour y être jugé le 3 septembre, mais l’audience n’a duré que 10 minutes. Faute de traducteur d’ukrainien en russe, l’audience a été reportée au 23 octobre. Andreï est maintenant détenu à la prison de Volnyansk (à 10km de Zaporizhzhya). La perspective d’un échange de prisonniers s’est éloignée. Seuls de petits échanges d’une dizaine de prisonniers de part et d’autre chaque fois, ont eu lieu. Or il y a dans les prisons de l’Ukraine a environ 1.500 prisonniers politiques et prisonniers de guerre. Beaucoup ont commencé à passer devant les tribunaux pour terrorisme, trahison et séparatisme, risquant 15 ans de prison.

Lire l’interview d’Andreï Sokolov

Le Secours Rouge intervient depuis un an, à hauteur de 250 US$ par trimestre, à l’aide financière avec Andreï. Pour nous aider à aider Andreï: voyez la page « soutien » pour faire un don.

Andreï Sokolov

Andreï Sokolov

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