Lukáš Borl était un anarchiste emprisonné en détention provisoire depuis septembre 2016 dans le cadre de l’opération Fenix (voir notre article). Il a été libéré sous caution aujourd’hui: il attendra en liberté provisoire son procès. C’est la première fois depuis le début de l’opération Fenix qu’aucun anarchiste de la République tchèque n’est détenu en prison.

 Lukas Borl (à droite)

Lukas Borl (à droite)

Peu après la prise de pouvoir par la droite et l’extrême droite en Ukraine, la ville d’Odessa a connu, le 2 mai 2014, le massacre de 46 jeunes progressistes, brûlés vifs ou lynchés par les fascistes dans la Maison des syndicats. Depuis ce jour, des parents et amis des victimes exigent une enquête internationale sur le massacre, une demande qui a été bloquée par le gouvernement ukrainien. Cette obstruction a été notée par les Nations Unies, le Conseil de l’Europe et d’autres organismes internationaux. Malgré les nombreuses vidéos montrant les fascistes à l’oeuvre, aucun des responsables du massacre n’a été traduit en justice, alors que de nombreux antifascistes sont emprisonnés souvent sans jugement.

Chaque semaine depuis le massacre, les Odessites se rassemblent sur le lieu du massacre pour se souvenir de leurs morts et demander une enquête. Et presque toutes les semaines, les organisations néo-nazies les harcèlent et parfois les attaquent physiquement. Le 23 février, Alexander Kushnarev, 65 ans, député du conseil de district de Limansk et père d’une des jeune victimes, et Anatoly Slobodyanik, 68 ans, officier militaire à la retraite et chef de l’Organisation des anciens combattants [de l’armée soviétique] ont été arrêtés et accusé de vouloir enlever un député impliqué dans le massacre.

La campagne de solidarité d’Odessa appelle à une Journée internationale de solidarité avec le peuple d’Odessa le 10 avril 2017 pour attirer l’attention sur la répression par le gouvernement ukrainien des antifascistes dans cette ville.

Sous l'oeil complice de la police, les fascistes attaquaient la Maison des syndicats

Sous l’oeil complice de la police, les fascistes attaquaient la Maison des syndicats

La police londonienne a arrêté samedi 14 personnes pour diverses infractions suite à des incidents lors d’un rassemblement fasciste Britain First et de l’English Defense League et d’une contre-manifestation d’Unite Against Fascism. Les fascistes voulant exploiter l’attentat de Westminster d’il y a 10 jours, ils se sont rassemblés Trafalgar square. L’important dispositif policier séparant les deux rassemblements a pu être débordé par les contre-manifestants qui ont pu s’affronter directement aux fascistes protégés par la police.

Arrestation d'un antifa hier à Londres

Arrestation d’un antifa hier à Londres

Plus d’un millier de personnes arrêtées et une condamnation hier lundi à 15 jours de prison pour Alexeï Navalny qui avait appelé les Russes à descendre dans la rue pour protester contre la corruption, c’est le bilan de la répression des manifestations de dimanche. Les vastes manifestations qui ont eu lieu dans près de 100 villes à travers la Russie témoignent d’une protestation allant bien au-delà des partisans d’Alexeï Navalny. Il s’agissait des manifestations les plus massives depuis 2011-2012 et sans doute même des dix dernières années. Les régions ont par ailleurs fait preuve d’une très forte mobilisation, alors que jusqu’ici Moscou a toujours été l’épicentre de la contestation. À Saint-Pétersbourg, Tioumen, Novossibirsk, Tambov, Perm, les régions russes étaient plus remontées et leurs revendications plus fortes que dans la capitale. Remarquable aussi était le très grand nombres de jeunes manifestants.

Tentative d'arrestation dimanche à Moscou

Tentative d’arrestation dimanche à Moscou

Au moins 700 arrestations ont eu lieu samedi lors d’une manifestation pacifique, mais non autorisée par les autorités à Minsk. Les arrestations – moins nombreuses – se sont poursuivies dimanche.

Le mouvement de protestation prend sa source dans l’introduction d’une nouvelle taxe imposée aux chômeurs. Surnommée «taxe des parasites», elle est exigée de 470.000 Biélorusses, ce qui situe le taux de chômage à 5%, alors qu’il n’est officiellement que de 0,9%. Au cours des deux premières semaines de la contestation, les autorités ont laissé les gens manifester. Devant leur détermination, elles ont instauré un moratoire d’un an sur la taxe. Le ton a changé le 3, puis le 15 mars, avec des premières interpellations de journalistes et d’activistes (voir notre article). La manifestation de ce samedi était aussi une dénonciation de la répression du 15 mars.

Arrestation ce samedi à Minsk

Arrestation ce samedi à Minsk

Des dizaines de manifestants avaient été arrêtés le 15 mars à travers la Biélorussie, à la suite d’une série de manifestations contre une taxe sur les chômeurs. Plus de 2.000 manifestants avaient défilé dans la capitale, Minsk, pour protester contre la taxe sur les « parasites sociaux », tandis que les manifestations dans d’autres villes avaient attiré des centaines de personnes. Ces protestations ont déclenché une vague d’arrestations de dirigeants de l’opposition et de journalistes, ainsi que celle de dizaines d’anarchistes à Minsk. Les autorités ont arrêté plus de 100 personnes dont des douzaines ont été condamnées à des peines de prison.

Les protestations ont continué malgré l’annonce de Lukashenka le 9 mars que la perception de la taxe serait suspendue jusqu’en 2018, et demain samedi 25 mars aura lieu à Minsk une manifestation contre la répression.

La manifestation du 15 mars à Minsk

La manifestation du 15 mars à Minsk

Plusieurs prisonniers emblématiques des abus du système judiciaire russe ont été libérés anticipativement ces dernières semaines:
Ildar Dadine, premier citoyen russe condamné en vertu de la loi de l’été 2014 punissant sévèrement toute manifestation non autorisée. Pour s’être posté tout seul avec une pancarte, à plusieurs reprises, non loin du Kremlin, il avait été condamné à deux ans et demi de colonie pénitentiaire en Carélie où il avait été maltraité. La Cour suprême a décrété que son jugement avait été abusif et a ordonné sa réhabilitation, ainsi que son droit à des dommages et intérêts.
Evguenia Tchoudnovets, une jeune institutrice de maternelle condamnée à cinq mois de prison pour avoir posté sur son compte VKontakte (le Facebook russe) une vidéo de trois secondes considérée par les juges comme de la « pornographie infantile ». Elle avait en réalité voulu dénoncé l’humiliation d’un enfant nu par des éducateurs.
Dmitri Boutchenkov, le dernier détenu de Bolotnaïa – lieu de rassemblement à Moscou des grands défilés de protestation contre M. Poutine à l’hiver 2011-2012 (il reste en résidence surveillée).
Oksana Sevadisti, 46 ans, condamnée pour « haute trahison » à sept ans de colonie pénitentiaire. En 2008, juste avant le début de la guerre russo-géorgienne, cette vendeuse résidant à Sotchi avait envoyé un SMS pour décrire ce qu’elle voyait passer, comme tout le monde, sous ses yeux : un train de blindés faisant route vers l’Abkhazie. Elle a bénéficié d’une grâce présidentielle.
Rouslan Sokolovski, condamné pour « extrémisme et outrage » pour avoir chassé des Pokémons dans une église (son histoire ici).

Rouslan Sokolovski chassant les Pokémons dans l’église de Tous-les-Saints à Ekaterinbourg

Rouslan Sokolovski chassant les Pokémons dans l’église de Tous-les-Saints à Ekaterinbourg

Trois quartiers parmi les plus riches de Londres bénéficieront de leur propre police privée. La société nommée « My Local Bobby » (LMB) pourra faire des arrestations et rassembler des preuves pour lancer des poursuites privées, elle est ouverte par d’anciens policiers gradés et appartient à TM Eye, une société d’enquête privée bien établie. Elle offrira également aux habitants de payer un abonnement mensuel pour des services supplémentaires comme des vérifications de sécurité informatique ou des escortes nocturnes. L’ouverture de LMB survient alors qu’une cure d’austérité a lieu dans la police. Pour démarrer, elle comprendra 20 agents privés qui patrouilleront dans ces trois quartiers, équipés de body-cams. Ils pourront faire des arrestations et devront remettre leurs suspects à Scotland Yard. LMB aura accès au Police National Computer, le fichier de la police métropolitaine.

My Little Bobby

My Little Bobby

Des incidents ont opposés mercredi de jeunes manifestants à la police pour le 10e anniversaire des émeutes consécutives à l’évacuation de l’Ungdomshuset, un grand centre social occupé de Copenhague. Des manifestants ont lancé des pierres, des cocktails Molotov et d’autres projectiles sur les policiers et leurs véhicules, et brisé des vitrines de banques et de commerces. Neuf personnes ont été arrêtées, interrogées et remises en liberté.

Affrontements mercredi à Copenhague

Affrontements mercredi à Copenhague

Ce 23 février, des agents de la police de Manchester sont intervenus à la Levenshulme Station après avoir reçu un appel qui indiquait la présence d’un homme muni d’une arme à feu. Après que les agents aient demandé à l’homme de « lâcher son arme », ils ont utilisé un taser et lui ont infligé une décharge de 50.000V. L’homme s’est évanoui et a ensuite été arrêté par les policiers. L’homme était en fait une personne malvoyante de 43 ans, « l’arme à feu » sa canne blanche. La police a ensuite déclaré en défense de ses agents « Ils ont répondu rapidement à l’incident pour s’assurer de la sécurité de la communauté de Levenshulme », alors qu’elle avait reconnu « qu’aucune menace n’existait en fait ».

Ce n’est pas une première pour la police britannique, en octobre 2012 elle avait déjà attaqué une autre personne aveugle en ayant confondu sa canne blanche avec « un sabre de samouraï ». Cette première victime a d’ailleurs réagi à cette nouvelle agression, soulevant qu’aucune leçon n’avait été apprise depuis.

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