À Berlin, samedi 2 août, la police a violemment dispersé une manifestation en soutien au peuple palestinien, procédant à de nombreuses arrestations. Le rassemblement, qui a eu lieu près de la très fréquentée Breitscheidplatz, visait à dénoncer le siège imposé par Israël à Gaza et la famine imposée par l’Etat sioniste. Munis de casseroles et de cuillères, les manifestants ont fait du vacarme pour attirer l’attention sur la crise humanitaire et condamner le blocage de l’aide par Israël. Des slogans contre le génocide en cours à Gaza ont été scandés. Les autorités allemandes ont choisi de les réduire au silence par la force. La police a procédé à l’interpellation musclée d’une cinquantaine de manifestants.

Samedi 26 juillet, lors d’une manifestation pro-palestinienne qui a réuni près de 10.000 militants organisée à Berlin, la police a arrêté 57 manifestants. Les militants se sont rassemblés en marge de la Marche des Fiertés à l’appel du mouvement dénommé « la fierté Queer internationaliste pour la libération » qui  revendique une lutte anti-impérialiste, anticoloniale et antisioniste. Tentant de disperser le cortège, les forces de l’ordre ont dû faire face à des actes de résistance tel que des jets de bouteilles et des coups, 17 policiers ont été blessés. La marche des fiertés qui se déroulait dans un autres quartier à elle aussi donné lieu à 64 interpellations pour « insultes, coups, blessures envers les forces de l’ordre ».

Le groupe d’action directe Palestine Action pourra contester devant les tribunaux le fait que le ministère de l’Intérieur l’ait récemment désigné comme organisation terroriste et interdit dans le pays, a décidé un juge. L’interdiction est entrée en vigueur début juillet (voir notre article), faisant du soutien à Palestine Action une infraction pénale, l’appartenance ou l’expression d’un soutien au groupe étant passible d’une peine pouvant aller jusqu’à 14 ans de prison. Depuis, plusieurs dizaines de personnes ont été arrêtées et poursuivies pour leur soutien (voir notre article).

Stephen Murney, président national de Saoradh, a été arrêté par la RUC (gendarmerie britannique pour l’Irlande du Nord) à son domicile à 1h du matin jeudi 24 juillet. Saoradh (en gaélique « Libération ») est un parti de la gauche révolutionnaire fondés en 2016 par des républicains irlandais déconçant les Accords de paix comme une capitulation. Stephen Murney est accusé d’avoir participé à un piquet de grève en soutien aux prisonniers républicains organisé par l’IRPWA et qualifié de défilé illégal.

 

4 heures du matin le samedi 19 juillet à Azpeitia, un jeune graffeur a été identifié, mis à l’amande et emmené par les agents locaux au poste de police alors qu’il faisait un graffiti sur du mobilier urbain contre les forces de l’ordre. Une douzaine de camarades sont sortis du gaztetxe (local pour jeunes autogéré) se sont rendus au commissariat pour soutenir le jeune interpellé. Deux agents locaux sont intervenus, lorsqu’ils ont ouvert la porte, les jeunes ont tenté de pénétrer dans le commissariat pour libérer leur camarade. Les agents, surpassés ont tenté de les contenir physiquement. Les policiers ont demandé des renforts à l’Ertzaintza (police autonome Basque) qui a envoyé plusieurs équipes avec du matériel anti-émeute. À la suite d’un appel sur les réseaux sociaux, environ deux cents jeunes se sont également rendus sur place pour soutenir les assaillants, mais ils ont dû rester à distance du poste de police maintenu par un cordon d’agents de l’Ertzainas munis de boucliers. Deux agents ont été blessés, aucune arrestation.
photo d’illustration : répression
d’une manifestation par l’Ertzaintza à Bilbao .

Le gouvernement travailliste a lancé, lundi 21 juillet, une enquête pour établir les responsabilités de la police et du gouvernement Thatcher dans la brutale répression de la grande grève des mineurs de 1984. Cette grève et sa répression reste encore, plus de quarante ans plus tard, ancrée dans la mémoire britannique. Elle dura de mars 1984 à mars 1985, quand l’Union Nationale des Mineurs s’opposa au projet soutenu par le gouvernement de Margaret Thatcher de fermer des charbonnages. L’enjeu était surtout de briser la puissance des syndicats britanniques et la répression a été féroce: 11 000 mineurs grévistes furent arrêtés, 5 653 poursuivis en justice, 200 emprisonnés parfois de nombreuses années. Près d’un millier ont été licenciés, six sont morts sur les piquets de grève et des centaines ont été blessés par la police.

Au début de l’année 2024, le ministère russe de la Justice a ajouté la fédération américaine de l’Anarchist Black Cross à sa liste des « organisations indésirables ». À l’époque, l’ABC de Moscou a déclaré publiquement qu’elle n’avait aucun lien organisationnel avec la fédération américaine : les groupes de l’ABC dans le monde sont autonomes et les groupes russes n’ont jamais fait partie de la fédération américaine. Mais il est vite devenu clair que les autorités russes ne visaient pas seulement la fédération américaine, mais tous les groupes de l’ABC. Ainsi, au printemps 2025, deux librairies ont été poursuivies en vertu de l’article sur la participation aux activités d’une « organisation indésirable ». La base des accusations ? L’existence d’un post-scriptum de l’ABC Bélarus dans un livre qu’elles vendaient.

Donc, le simple fait de relayer des infos, de faire un don ou de publier du contenu comportant des symboles de l’ABC ou de l’un de ses groupes peut constituer un motif de poursuite, en Russie. Cela peut relever de l’infraction de « Participation à l’activité d’une organisation indésirable » (en vertu du droit administratif), ou du délit (jusqu’à quatre ans de prison pour la participation, cinq ans pour le financement et six ans pour l’organisation de telles activités).

Les actions se poursuivent pour revendiquer la libération de Maja. Outre les nombreux tags (comme sur l’ambassade d’Allemagne à Helsinki le 15 juillet – photo – ou les sièges du SPD à Francfort et à Leipzig le 17 juillet) et accrochages de banderoles, on peut signaler que le 10 juillet, un véhicule de l’entrepise Stölting (un grand prestataire du système carcéral allemand) a été incendié à Berlin et que le 11 juillet, une bombe incendiaire a été placée contre un véhicule de la multinationale allemande AEG à Petralona (Athènes).

Plus de 100 personnes ont été arrêtées à travers le Royaume-Uni dans le cadre de manifestations liées au groupe Palestine Action, désigné comme organisation terroriste par le gouvernement britannique il y a trois semaines (voir notre article). Des manifestations ont eu lieu samedi à Londres, Manchester, Édimbourg, Bristol et Truro dans le cadre d’une campagne coordonnée par le collectif Defend Our Juries, tandis que la répression contre les soutiens présumés de Palestine Action s’accélère.

La police métropolitaine (londonienne) a indiqué samedi que 55 personnes avaient été interpellées à Parliament Square, en vertu de la loi antiterroriste de 2000, pour avoir brandi des pancartes portant « Je m’oppose au génocide, je soutiens Palestine Action » . À Manchester, la police locale a arrêté 16 personnes, toujours en garde à vue pour interrogatoire. À Bristol, la police d’Avon et Somerset a confirmé l’interpellation de 17 manifestants. En Cornouailles, la police du comté a arrêté 8 personnes. En Écosse, un manifestant a également été arrêté. La semaine précédente, plus de 70 personnes avaient déjà été interpellées lors de manifestations similaires à travers le Royaume-Uni (voir notre article).

Les manifestations d’hier interviennent alors que la décision du gouvernement d’interdire Palestine Action continue de susciter de vives critiques. Le groupe a été officiellement désigné comme organisation terroriste le 5 juillet. Un recours en justice contre cette interdiction est attendu lundi : la cofondatrice du groupe, Huda Ammori, doit demander à la Haute Cour l’autorisation de contester la décision. Plusieurs ONG, des figures du monde culturel et des centaines d’avocats dénoncent cette interdiction.

Ce jeudi 17 juillet, un texte interdisant explicitement la promotion du communisme dans l’espace public a été promulgué par le président tchèque, Petr Pavel. Le texte est radical, il place la propagande communiste au même niveau que la propagande nazie sur le plan judiciaire. Désormais, elle est passible de poursuites et d’emprisonnement. Le texte prévoit des peines de prison pouvant aller jusqu’à cinq ans pour toute personne qui « crée, soutient ou promeut des mouvements nazis, communistes ou autres qui visent manifestement à supprimer les droits de l’homme et les libertés ou à inciter à la haine raciale, ethnique, nationale, religieuse ou fondée sur la classe sociale ».