À l’occasion de la finale de l’Eurovision à Bâle, entre 800 à 1500 militants se sont rassemblés à la Barfüsserplatz pour protester contre la participation d’Israël à ce concours de chants. La police locale a mis un important dispositif de répression dès le début de la manifestation, en tentant d’intimider et dissoudre la foule. Des tirs de balles en caoutchouc et des pétards ont été lancés par la police et les manifestants, blessant trois policiers. Entre 21h et 22h, la police a nassé 500 personnes encore présentes, pendant plusieurs heures. Ces derniers ont été libérés à 4h du matin. La police reporte que 400 contrôles d’identité ont été relevés. La violence des agents de sécurité envers un membre du public protestant durant la performance d’Israël a également été filmée : ici

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Ressortissant kurde qui a combattu auprès de la résistance kurde contre Daesh en 2015, Baban Alia a été arrêté le 14 mai dernier dans le canton d’Argovie en Suisse et a été emmené dans un centre de renvoi pour être expulsé vers l’Irak. Baban a été grièvement blessé lors d’affrontements en 2015, en perdant notamment un bras et lui laissant encore de fortes séquelles physiques et psychologiques. En 2016, il demande l’asile en Suisse qui rejette sa demande des années plus tard. Ses amis contestent son extradition en Irak, soulignant les risques encourus pour sa sécurité en tant qu’ancien combattant contre Daesh et pour sa santé. En effet, Baban reçoit actuellement un traitement médical pour ses blessures complexes.

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La riposte consécutive au nassage du cortège révolutionnaire du premier mai à Zurich (voir notre article) n’a pas tardé. Dans la nuit de vendredi à samedi des affrontements ont eu lieu entre des militants révolutionnaires masqués et la police autour de la caserne à Zurich. Les manifestants ont érigé des barricades enflammées à l’aide de conteneurs, de scooters électriques et d’autres objets. Ils ont lancé des pierres, des bouteilles en verre et des engins pyrotechniques sur les policiers. La police de la ville de Zurich a réagi par un déploiement massif, utilisant des canons à eau, des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc. Les émeutes ont continué jusqu’aux premières heures du matin. Un policier a été blessé et a dû être soigné à l’hôpital.

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Jeudi, plusieurs centaines de manifestants révolutionnaires ont défilé en trois petits groupes dans le 4e arrondissement de Zurich. Peu après 15 heures, ils se sont soudainement rassemblés pour former une manifestation. Avec l’appui d’un hélicoptère,  la police de la ville de Zurich a bloqué le cortège dans la Kasernenstrasse. Des pierres, des bouteilles et des feux d’artifice ont été lancés sur la police qui a tiré des balles en caoutchouc et  pulvérisé des gaz lacrymogènes. La police a nassé un groupe de manifestants, mais la majorité des autres a pu éviter l’encerclement (certain traversant même la rivière Sihl).

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Tout est parti de l’affaire des colis piégés à Genève, associés à des demandes de rançon ciblant l’entreprise horlogère Patek Philippe. La police fédérale suisse (Fedpol) est en effet en charge de l’investigation, comme le prévoit la loi en cas de présence d’explosifs. Or sa gestion de l’enquête et l’arrestation erronée de deux frères ont fait émerger plusieurs reproches de la part membres de la police judiciaire et de la justice de différents cantons.

Fedpol recruterait des enquêteurs cantonaux qui n’ont pas assez d’expérience dans la police judiciaire et parfois les enquêteurs sont des policiers dont les cantons ne veulent plus. Elle travaillerait à charge et orienterait ses enquêtes en fonction de ce qu’elle veut trouver. Enfin, les cantons proches de Berne sont sur-représentés dans Fedpol, au détriment des cantons excentrées et l’expertise des polices locales serait souvent dénigrée par leurs homologues venus de Berne. Ces reproches émanant du terrain recoupent plusieurs études récentes. L’Autorité de surveillance du Ministère public de la Confédération  et des experts externes ont pointé un manque d’enquêteurs qualifiés au sein de Fedpol, un manque de formation et des lacunes dans l’échange d’informations entre les cantons.

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Onze membres des forces de l’ordre ont été blessés dans la nuit de samedi à dimanche lors d’affrontements au centre alternatif de la Reitschule à Berne. La police est intervenue au Reitschule à minuit et demi et a été confrontée à des manifestants masqués qui ont érigé plusieurs barricades de rue. Les policiers ont été attaqués avec des pierres, des bouteilles, des feux d’artifice et des lasers. Plusieurs véhicules de police et de privés ont été endommagés. Les policiers a fait usage de balles en caoutchouc, de canons à eau et de gaz irritants. La police a lancé un appel à témoins. Le centre culturel alternatif de la Reitschule à Berne est le théâtre d’affrontements à répétition avec la police. Bâtiment occupé depuis 1981 par des jeunes, il a souvent été menacé de fermeture.

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Un centre de recherche et d’évaluation en sécurité biométrique unique en Europe, créé par l’institut de recherche Idiap, a vu le jour à Martigny (Valais). L’objectif de ce centre est de développer la recherche de pointe, de former des chercheurs, de favoriser le transfert de technologie et de proposer des services d’évaluation. Ce dernier service est important car la biométrie n’est pas invulnérable: il est possible de fabriquer de fausses empreintes digitales ou, pour contourner la reconnaissance faciale, de créer le masque d’un visage à partir d’une photo de face et d’une de profil, pour 300 dollars. Seuls deux centres de ce type actuellement dans le monde, l’un aux Etats-Unis et l’autre en Chine.

 

La répression de l’expression de la solidarité avec les Palestiniens ne diminue pas en Europe. En Belgique, les deux propositions  de manifestation du Secours Rouge (une à 1000 Bruxelles, une à Ixelles) ont été interdites, et le meeting de Samidoun (à Jette) est « sous enquête ». En Allemagne, la brutale répression d’une manifestation interdite a tourné à l’affrontement : 174 personnes ont été interpellées, dont 65 font l’objet d’une enquête pénale pour avoir résisté aux forces de l’ordre. Il y a eu des dizaines de blessés. En Suisse alémanique, aucune manifestation relative au Moyen-Orient sera autorisée les prochains jours. C’est en France où la répression est la plus forte: les plus petites initiatives organisées dans les plus petites localités et jusqu’à l’intérieur de locaux sont interdites et interrompues par la police. Et comme toujours dans ce genre de situation, le zèle mène au ridicule: La police municipale de Valence est intervenue mercredi soir pour faire éteindre l’enseigne du restaurant « Chamas Tacos ». En raison d’une panne d’éclairage de la première lettre, elle affichait « Hamas Tacos »…

En France cependant, le Conseil d’Etat, la plus haute juridiction administrative française s’est prononcée mercredi contre l’interdiction systématique des rassemblements propalestiniens décidée par Gérald Darmanin. Le Conseil d’État a estimé qu’il revenait aux seuls préfets d’apprécier s’il y avait localement un risque que de telles manifestation constituent des troubles à l’ordre public. Le Conseil d’Etat avait été saisi en urgence par le Comité action Palestine.

Du 25 au 27 mai, devait se tenir une exposition des affiches de la résistance palestinienne du militant et artiste Marc Rudin, organisée par le Secours Rouge Genève en collaboration avec Samidoun Genève. Cette exposition était l’occasion de rendre hommage à notre camarade décédé le 7 avril dernier, à son travail artistique et politique. À l’occasion du vernissage, une discussion était prévue autour de la thématique « Comment soutenir la résistance palestinienne » avec notre camarade Mohammed Khatib, coordinateur de Samidoun. Le samedi 27, nous avions prévu de projeter le film Fedayin, le combat de Georges Ibrahim Abdallah, réalisé par le Collectif Vacarmes Films. Cette exposition a été interdite par la Ville de Genève.

Moins de 48 heures avant le vernissage de l’exposition, nous avons en effet été contactés par la personne responsable du lieu de l’exposition – l’Almacén. Il nous a été expliqué que la Ville de Genève, propriétaire du bâtiment, avait interdit la tenue de notre exposition. La Ville de Genève prétextait un manque d’information concernant notre projet, informations qui étaient cependant toutes publiques. Peu après, pour la première fois depuis l’annonce de l’interdiction de notre exposition et à notre demande, nous avons finalement été contactés directement par le collaborateur personnel d’Alfonso Gomez, Conseiller administratif en charge du Départements des finances, de l’environnement et du logement (DFEL) et membre du parti des Vert-e-s. Durant cet appel, le représentant de la Ville nous explique qu’il n’a « a priori pas de problème » avec notre exposition, que la Ville ne donne « normalement jamais » son aval regardant les évènements tenus à l’Almacén, que « jusqu’à maintenant [il] ne se savait pas ce qui s’y passait ». Notre exposition aborderait une thématique « sensible » et rendrait hommage à une personnalité « controversée ». Force est de constater le caractère exceptionnel d’une telle censure.

Ce qui a motivé une telle décision, aussi exceptionnelle que politique, ce sont les « pressions » que la Ville reçoit d’organisations telles que la European Jewish Association et une ONG israélienne qui a contacté le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE).

Au téléphone, on nous explique donc que l’annulation de notre exposition est le fait d’organisation sionistes étrangères, sous le joug desquelles se placent la Ville de Genève. Rien de surprenant venant de la gauche bourgeoise parlementaire, qui révèle toujours l’étendue de ses contradictions, sinon de son hypocrisie.

La Ville nous accuse de surcroît de « prendre en otage » l’Almacén, considérant que la lutte palestinienne « dépasse » l’association qui tient le lieu, et ajoute qu’il aurait fallu demander « l’accord de quelqu’un de bien plus haut qu’une simple personne qui est bénévole du lieu ». Nous pensons et savons que les personnes responsables de l’Almacén sont tout à fait capables de saisir les enjeux d’une telle exposition, n’en déplaise à la Ville. Notre projet a toujours été clair, notre ligne déclarée, et nous avons toujours été transparent-e-s avec nos interlocuteurs. Par ailleurs, il n’existe aucune information concernant la démarche qu’il aurait supposément fallu entreprendre pour demander l’accord de la Ville. En somme, c’est bien le Conseil administratif qui décide, sous les pressions d’organisations sionistes, de forcer la main de l’Almacén pour interdire notre exposition, c’est-à-dire sans même acter sa propre décision. C’est bien la Ville de Genève, complice du chantage politique israélien, qui prend en otage les responsables de l’Almacén, et les menace de leur retirer le lieu qu’ils font vivre.

Finalement, nous soulignons la censure effarante d’œuvres artistiques et militantes. Les affiches de Marc Rudin, à qui nous souhaitions rendre hommage à travers cette exposition, ont en effet déjà été exposée à Genève en 1993 et, plus récemment, en 2015 lors du festival Palestine Filmer C’est Exister, exposition à laquelle Marc Rudin avait assisté en personne. La Ville de Genève censure un artiste suisse, sa liberté d’expression et son œuvre révolutionnaire. C’est notre devoir de les défendre. Nous défendons son travail ainsi que nous défendons toutes les formes de résistances palestiniennes. Nous ne céderons pas au chantage d’Israël, ni à celui de ses pions genevois. Nous n’avons pas dit notre dernier mot.

Tout cela montre bien que les bourgeoisies occidentales défendent avant tout les intérêts de l’impérialisme que représente Israël.

Quand l’expression de notre solidarité dépasse celle d’un humanisme condescendant et qu’elle parle de la résistance sous toutes ses formes, même la Grande Genève Internationale se sent menacée, même le Conseil Administratif de la Ville de Genève, pourtant composée de tant de représentant-es « de gauche », ploie le genou.

Plus que jamais, renforçons notre soutien à toutes les formes de résistance du peuple palestinien, passées, présentes et futures !

Du boycott à la lutte armée, leur droit à la résistance est inaliénable. Par sa nature anti-impérialiste et anti-coloniale, la lutte de nos camarades contre l’Israël est aussi la nôtre !

Marc vit dans nos luttes !

De la mer au Jourdain, liberté pour la Palestine !

Secours Rouge Genève

Samidoun Genève

Le 1er mai à Zurich, où plus de 10’000 personnes ont défilé dès 10h30, de nombreux manifestants ont lancé des pétards et allumés des fumigènes, tagué des façades et attaqué deux banques dont les vitres ont été brisées. La police de de Zurich a tiré sur les manifestants avec des balles en caoutchouc et a blessé gravement un jeune camarade à l’oeil et un autre à la main. A Bâle, de nombreux policiers sont intervenu pour bloquer le cortège et isoler le bloc de tête. La police a proposé un autre parcours « à ceux qui souhaitaient défiler pacifiquement ». Mais cette tentative de provoquer la désolidarisation du cortège a échoué: les autres manifestants ont refusé l’itinéraire alternatif et ont choisi de rester en soutien au bloc encerclé. La police a alors utilisé des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc pour séparer les deux groupes.

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