Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Le 10 mai 2016, les deux anarchistes Bayram Mammadov et Qiyas Ibrahimov ont été arrêtés par la police à Bakou pour avoir tagué sur un monument dédié à la gloire de l’ancien président -père de l’actuel- Heydar Aliyev. Les graffitis disaient « Nique le système » et « Joyeuse fête des esclaves ». Ceux-ci ont été peints à la veille de l’anniversaire de Aliyev qui est chaque année l’occasion d’une célébration pour le régime. Le simple fait d’avoir tagué la statue aurait valu une année de prison, mais ce n’était pas assez pour la police qui a accusé les deux de transporter trois kilos d’héroïne chacun. Bayram a pu témoigner de son calvaire: il a été arrêté vers 14h30 alors qu’il photographiait les graffitis, la police l’attendait pour l’embarquer. Il a aussitôt été jeté dans une jeep et emmené au commissariat où il a été battu et menacé d’être violé avec un bâton jusqu’à lui faire signer des aveux, y compris pour la drogue. Il a ensuite été emmené au bureau de police où on lui a proposé un deal: s’excuser en déposant des fleurs devant le monument d’Aliyev et devant la télévision. A nouveau battu, il a été transporté au centre de détention provisoire où il est encore tabassé. Le lendemain, passage devant le juge puis passage à tabac pour lui faire cracher d’autres noms. Les humiliations et tabassages se sont poursuivis pendant plusieurs jours, parfois filmés par les policiers.

Une campagne de solidarité appelle à manifester devant les ambassades et consulats azeris pour réclamer leur libération. Les déclarations devant le tribunal peuvent être lues et entendues sur le site de la campagne de la Fédération des Anarchistes Germanophones.

Azerbaïjan: Douze ans de prison et de la torture pour des graffitis anarchistes

Nous publions ici les traductions en français de deux textes de Nikos Maziotis. Le premier, très court, est un message de solidarité avec Georges Ibrahim Abdallah, publié le 18 octobre à l’occasion de la semaine de solidarité. Le second a été publié le 31 octobre dans le cadre du procès en appel contre Lutte Révolutionnaire et concerne l’attaque contre la police anti-émeute grecque en représailles au meurtre d’Alexis Grigoropoulos le 6 décembre 2008.

Télécharger le texte de solidarité avec Georges Abdallah (en PDF)
Télécharger le texte lu à l’audience en appel contre Lutte Révolutionnaire le 31 octobre (en PDF)

Jusqu’au début années 80, David Duke a été l’une figure de proue des «Knights of the Ku Klux Klan». Aujourd’hui candidat à l’élection au Sénat américain en Louisiane, il était donc appelé à débattre avant-hier l’université de Dillard, située à La Nouvelle-Orléans, une des «universités historiquement noires» du pays, créées à la fin de la guerre civile. Le débat a bien eu lieu, mais à huis clos: les étudiants protestataires ont manifesté leur mécontentement devant les portes de l’auditorium dans lequel se déroulait le débat. Les policiers présents sur place ont alors tenté de les repousser avec une utilisation massive de bombes lacrymogène et de tasers.

A l’université de Dillard, avant-hier

A l’université de Dillard, avant-hier

Une manifestation antimigrants à l’appel du FN a rassemblé ce samedi à Marseille 150 personnes environ, tandis que quelque 350 militants antifascistes leur faisaient face. En face de cette manifestation antimigrants, séparés d’elle par des CRS, plus de trois cents militants criaient leur colère: « Cassez-vous! Cassez-vous! », derrière une bannière: « Migrants bienvenus, facho dégage! ». A l’issue de la manifestation des militants promigrants sont partis en cortège dans les rues de Marseille. Manifestants et policiers se sont affrontés à coups de projectiles, et quatre fonctionnaires ont été légèrement blessés. Un militant a été interpellé avec des projectiles sur lui.

Le rassemblement antifa à Marseille

Le rassemblement antifa à Marseille

Les Forces Démocratiques Syriennes (QSD) qui avaient déjà lancé une opération pour libérer Raqqah en début d’été ont annoncé reprendre les opérations. Lors des dernières opérations, c’était le nord de la province qui était visé, l’objectif principal était de sécuriser les grandes villes du Rojava régulièrement frappées par les kamikazes islamistes, les opérations avaient été interrompues par l’entrée en Syrie de la Turquie. Ici, selon le communiqué des QSD, c’est la ville même de Raqqah qui est visée lors de l’opération « Colère de l’Euphrate », les QSD se trouvent à une grosse quarantaine de kilomètres de Raqqah pour l’instant. Les principaux fronts se trouvent à Aïn Issah et à Suluq. Lors de cette première journée d’opérations, les QSD ont annoncé avoir progressé de 10km à Aïn Issah et de 11km à Suluq.

L’organisation de la libération de Raqqah a longtemps été considérée comme un casse-tête politique, puisque le ville est très majoritairement habitée par des populations arabes et que les QSD sont majoritairement kurdes. La solution qui a été trouvée est de former (comme cela a été le cas dans d’autres villes arabes) un « Conseil Militaire » de Raqqah. A la différence de celui de Manbij, le Conseil Militaire de Raqqah sera rendu très largement autonome des QSD après la libération. En attendant, ce sont les QSD (y compris ses composantes kurdes) qui participent aux opérations: 30.000 combattants sont sur le front.

Situation dans la province de Raqqah au 6 novembre 2016

Situation dans la province de Raqqah au 6 novembre 2016

Le consulat de Turquie à Nantes a été visé dans la nuit du samedi 5 au dimanche 6 novembre par des jets de cocktails Molotov. Les bouteilles incendiaires ont été lancées sur une façade latérale, sans ouverture, du bâtiment un peu avant minuit. Des investigations étaient en cours dimanche après-midi et aucune interpellation n’avait encore eu lieu. Plusieurs manifestations prokurdes se sont déroulées à Nantes ces dernières semaines, de même qu’à Rennes, à Paris ou à Marseille, où plusieurs centaines de personnes ont encore défilé samedi.

Le consulat de Turquie à Nantes

Le consulat de Turquie à Nantes

Recherché depuis 2008, Mikel Irastorza a été arrêté, samedi 5 novembre, à Ascain, au pays basque français (Pyrénées-Atlantiques). Il est présenté par le gouvernement espagnol comme « le plus haut dirigeant actuel du groupe terroriste ETA qui échappait à la justice ». Mikel Irastorza, ainsi que le couple franco-espagnol qui l’hébergeait, a été placé en garde à vue à la police judiciaire de Bayonne. L’arrestation a été menée par des agents de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) en collaboration avec la garde civile espagnole. Les trois personnes devraient être transférés à Paris. Une enquête préliminaire avait été ouverte vendredi pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste » et les investigations sont confiées à la Sous-direction anti-terroriste (SDAT), la DGSI et la police judiciaire de Bordeaux-Bayonne. Environ 200 manifestants ont protesté contre l’opération policière en début de soirée à Ascain, à l’appel de plusieurs mouvements nationalistes basques.

Mikel Irastorza

Mikel Irastorza

Des manifestations de masse ont eu lieu dans tout le Chili vendredi contre le système de retraite mis en place par Pinochet, qui pénalise les bas revenus, et que le gouvernement veut maintenir avec de légères réformes. Des affrontements ont eu lieu à à Valparaiso, Arica, Santiago, Viña del Mar, ainsi qu’à Concepción. A Santiago du Chili, des dizaines de barricades ont été érigées dans différentes parties de la capitale, le métro a été bloqué et deux bus incendiés.

Affrontements vendredi à Santiago

Arrestation à Valparaiso

Affrontements vendredi à Santiago
Arrestation à Valparaiso

Des militants de l’Initiative de la Jeunesse Apoïste a mené une attaque contre les bureau de l’UETD (Union des Démocrates Européens et Turcs), à Grevenbroich (Rhénanie-du-Nord-Westphalie), la semaine passée, en représailles à l’assassinat de deux combattantes des YJA-Star. Celles-ci ont été abattues par des militaires turcs (avec des armes vendues par l’Allemagne) après leur reddition.

Les bureaux visés après l’attaque

Les bureaux visés après l'attaque

Le 30 octobre le ministère de l’intérieur français a fait publier un décret instaurant la base de données des « Titres électroniques sécurisés » (TES).Tout porteur d’une pièce d’identité ou passeport biométrique verra l’ensemble des données personnelles qu’il a transmis regroupées dans un fichier comportant ainsi l’identité, l’adresse postale et électronique, la signature, la taille, le sexe, la couleur des cheveux, mais aussi les empreintes digitales et la filiation. Au total, 66 millions de personnes sont concernées soit la quasi-totalité de la population.

Toutes ces informations seront consultables par la police, la gendarmerie, les préfectures ainsi que les services du renseignement. Interpol et le système d’information Schengen pourront également obtenir des données sur la perte ou le vol d’une carte d’identité ou d’un passeport. Cette loi avait été votée en 2012 mais jamais appliquée. La France n’a créé qu’une seule fois un fichier général de la population, c’était en 1940 sous Pétain. Il fut d’ailleurs détruit à la Libération.

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