Depuis un an, une campagne s’active au Cameroun et en Europe pour la libération de quatre prisonniers politiques: Mira Angoung (22 ans), Tehle Membou (24 ans), Étienne Ntsama (31 ans) et Moussa Bello (37 ans). Le 18 septembre 2020, ces quatre jeunes étaient au siège du Cameroun People Party à Bali, habillés en noir pour protester silencieusement contre la politique de Biya. Vers la fin de cet après-midi passé à échanger avec d’autres jeunes, ils quittaient à pieds le Siège du CPP pour rentrer chez eux. A peu de distance du siège du CPP, ils sont saisis par des éléments de la Légion de Gendarmerie de Douala. Ils croupissent depuis dans la prison centrale de New-Bell à Douala dans des conditions inhumaines et sont poursuivis pour… conspiration de révolution et d’insurrection. L’audience au tribunal a été reportée à plusieurs reprises. Une nouvelle date est fixée mi-septembre.

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Il y a plus de six ans, le 14 avril 2015, une dizaine de personne masquées pénétraient dans les locaux de feu l’UMP (Union pour la Majorité Présidentielle devenu Union pour un Mouvement Populaire), le parti de Nicolas Sarkozy. En solidarité avec les exilés subissant les violences de l’état et de la mairie UMP à Calais, le groupe expulsait l’UMP. En quelques minutes, du mobilier et des documents se retrouvaient sur le trottoir, deux tags étaient inscrits sur la façade et des tracts distribués (voir ici).

Une enquête est alors ouverte et traine pendant plus de deux ans, mais en novembre 2017, elle prend une autre ampleur et se transforme en instruction. Elle sert en fait à alimenter une autre enquête: l’incendie de véhicules de gendarmerie à Limoges (voir notre article). A partir de l’exploitation de traces ADN et d’empreintes digitales, deux personnes sont ciblées, placées en garde à vue et mises en examen. Aucun des deux accusés n’a donner son matériel génétique ou ses empreintes. Deux ans après la fin d’instruction et plus de six ans après les faits (l’UMP n’existe même plus), les accusés sont renvoyés devant le tribunal pour y être jugé pour « dégradations commises en réunion ». Ils seront jugés le 14 septembre 2021 à 14h au Tribunal d’Instance de Toulouse. Un présence solidaire est bienvenue.

Après l’expulsion du siège de l’UMP à Calais

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Le 20 mai, la Directrice Générale Adjointe d’Orange France et le Préfet du Morbihan ont signé une Convention territoriale de lutte contre les malveillances visant les réseaux de télécommunication. L’opérateur renforce ainsi les actions de prévention et de lutte contre les vols, destructions et dégradations, en coordination étroite avec l’Etat et les forces de police ou de Gendarmerie. Cet accord s’inscrit dans le cadre de la signature d’une convention nationale de lutte contre la malveillance sur les réseaux de télécommunication, signée le 9 mars 2021 par le Ministre de l’Intérieur et les acteurs télécom concernés : Orange, SFR, Bouygues, Free, Cellnex, ATC France, Hivory, TDF et la FFT. Elle sera déclinée dans chaque département.

Grâce à cette convention, les échanges d’informations ainsi que les dépôts de plainte, déjà systématiques en cas de dégradation d’infrastructures, seront facilités ; la collaboration dans les enquêtes menées par les services de l’Etat sera renforcée. Ces derniers 18 mois, une hausse des attaques sur les infrastructures réseaux fixe et mobile a été constatée. Vols de câble cuivre, armoires vandalisées, fibres optique sectionnées, sites mobile incendiés : depuis janvier 2020, Orange a constaté plus de 130 actes de sabotage dont 61 sites mobiles dégradés, privant ainsi de nombreux foyers, entreprises et organismes publics de moyens de communication.

Incendie de l’antenne 5G à Labège, près de Toulouse, le 4 mai

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La Direction générale de la sécurité turque, qui réunit les services de police, vient de mettre en service son premier hélicoptère d’attaque ATAK T129, une version dérivée de l’Agusta A.129 italien développée par Turkish Aerospace Industries. Elle devient la seule police du monde à être équipée d’un matériel de ce type. Outre les forces de police, la gendarmerie (qui dépend du ministère de la défense) possède ses propres ATAK T129 depuis 2018. L’ATAK T129, blindé, est doté de deux turbines Rolls-Royce/Honeywell LHTEC T800, il est armé d’un canon de 20 mm, de roquettes et de missiles. « Nos hélicoptères seront déployés dans les provinces de la région [du Kurdistan], principalement à Diyarbakır, Van, Şırnak et Hakkari », a (inutilement) précisé Mehmet Aktaş, le patron de la Direction générale de la sécurité turque.

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Le Canard Enchainé a révélé que douze commissaires de police viennent d’être recrutés comme « communicants ». Payés à plein temps pour arpenter les plateaux télés! Le ministère de l’Intérieur rémunère déjà quatre porte-parole : pour la Préfecture, pour la gendarmerie, pour la police et pour le ministère, auxquels s’ajoutent 11 « adjoints ». Au total, ce sont 409 policiers dans plusieurs services de l’État qui sont payés pour assurer la com’ de la répression gouvernementale.

 

Le commandant de la gendarmerie du Front Polisario a été tué par une frappe de drone marocaine au Sahara occidental dans la nuit du mercredi 7 au jeudi 8 avril. Addah Al-Bendir était en mission militaire dans la zone libérée de Rouss Irni, à Tifariti, une localité située dans le nord du territoire libéré et sous contrôle du Polisario. Né en 1956, il avait rejoint le Polisario en 1978. Il a été tué peu après une attaque des combattants du Polisario dans la zone de Bir Lehlou contre le mur qui sépare les deux camps sur plus d’un millier de kilomètres. Ces derniers mois, pour la première fois depuis des décennies, des accrochages armés opposent l’Armée de libération populaire sahraouie (ALPS) aux forces marocaines. L’ALPS revendique quotidiennement des attaques visant les positions des forces d’occupation marocaines le long du mur.

Combattants du POLISARIO

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Un collégien a été tué samedi dans le sud du Sénégal, portant à cinq le nombre de morts dans les émeutes qui agitent le pays depuis l’arrestation du principal opposant Ousmane Sonko (voir notre article). Ce samedi à Diaobé, où les manifestants réclamaient la libération d’Ousmane Sonko, les affrontements ont fait six blessés graves et un jeune collégien est décédé des suites de ses blessures. Le poste de gendarmerie, celui des douanes, des Eaux et Forêts ainsi qu’une station-service, ont été saccagés et brûlés, ainsi qu’une dizaine de véhicules.

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Dakar a été le théâtre de très violents affrontements vendredi 5 mars, opposant les forces de l’ordre à des centaines de jeunes. Ces derniers ont gagné les rues depuis l’arrestation, il y a deux jours, de l’opposant Ousmane Sonko, dont la garde à vue a été prolongée. Dans le quartier populaire de la Médina, au cœur de la capitale sénégalaise à l’arrêt des groupes de jeunes harcelaient à coups de cailloux de très nombreux policiers anti-émeute. Lors d’une charge sur la grande avenue Blaise Diagne, au moins des dizaines de jeunes scandant « Libérez Sonko » ont réussi à faire reculer provisoirement les policiers, malgré les tirs nourris de grenades lacrymogènes. Le sol était jonché de pierres, de cartouches de grenades et de pneus incendiés.

L’arrestation d’ Ousmane Sonko a non seulement provoqué la colère de ses partisans, mais aussi porté à son comble l’exaspération accumulée dans ce pays pauvre. Cela face à la dureté de la vie depuis au moins un an et la pandémie de Covid-19. Les manifestations ont fait au moins un mort, jeudi, dans le sud du pays. Plusieurs autres décès ont été rapportés, sans être confirmés formellement. Jeudi soir, des manifestants ont attaqué les locaux du quotidien le Soleil et de la radio RFM, jugés proches du pouvoir. Les écoles françaises dans le pays ont fermé, tout comme l’agence d’Air France. L’armée a été réquisitionnée pour aider la police et la gendarmerie.

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Des affrontements ont opposé des habitants de la commune de Koungou, dans le nord de Mayotte, et la gendarmerie française vendredi, alors que la mairie prépare la destruction d’un bidonville. Les violences ont débuté à la suite d’une vague d’interpellations par les gendarmes dans le quartier informel dit de la Jamaïque. La mairie de Koungou prépare l’évacuation d’une parcelle à la demande de son propriétaire, une société de négoces, où sont installées illégalement 200 cases en tôle, construites sur de fortes pentes, qui n’ont ni eau courante ni électricité et dont la majorité des habitants seraient des personnes en situation irrégulière. Des jeunes ont résisté en érigeant des barrages en incendiant des poubelles et des objets encombrants dans les rues. Certaines maisons des lotissements proches de la mairie ont été pillées. Les gendarmes ont tiré des dizaines de grenades lacrymogènes pour disperser les manifestants.