Vendredi 11 mars, la Corse a connu son sixième jour consécutif de tensions suite à l’agression contre Yvan Colonna. Dans la matinée à Porto-Vecchio une cinquantaine de manifestants ont essayé de pénétrer de force dans la caserne de gendarmerie. Plus tard dans la journée, une nouvelle manifestation de soutien à Yvan Colonna a été organisée à l’initiative des lycéens devant la préfecture de Bastia. Une fois le rassemblement terminé, une vingtaine de manifestants a lancé des pierres et des cocktails Molotov vers les forces de l’ordre qui ont tiré des gaz lacrymogène. Trois personnes  ont été interpellées, qui ont été remises en liberté samedi.

Le gouvernement a annoncé ce même vendredi la levée du statut de « détenu particulièrement signalé » pour Alain Ferrandi et Pierre Alessandri, les militants nationalistes condamnés avec Yvan Colonna pour l’exécution du préfet Erignac et incarcérés sur le continent depuis 1999. Le maintien de ce statut bloquait un éventuel rapprochement, voire une libération conditionnelle à laquelle ils peuvent prétendre depuis 2017. Le statu de DPS avait été maintenu par intervention politique du ministre en 2020, alors que des instances compétentes s’étaient prononcées en faveur de la levée de ce statut. Il a fallu la grave agression contre Yvan Colonna et la vague de mobilisation en Corse pour qui soit mis fin à ce statu.

Alain Ferrandi et Pierre Alessandri

Quatre interpellations en Corse et deux dans le Val-de-Marne, ont été effectuées par la Sdat (sous-direction antiterroriste), la direction territoriale de la police judiciaire d’Ajaccio et la section de recherche de la gendarmerie de Corse lundi 13 décembre. Après avoir été entendues, elles ont été remises en liberté. Le 14 décembre, une septième personne était arrêtée, elle aussi en Corse. Ces arrestations se sont faites dans le cadre de l’enquête sur l’attaque au  cocktails Molotov sur la sous-préfecture de Sartène, dans la nuit du premier au 2 octobre 2020. L’enquête se fait suivant l’accusation de « dégradation par moyen dangereux pour les personnes en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroristes ».

La sous-préfecture de Sartène

 

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Il y a une semaine, les forces armées turque ont lancé une nouvelle opération anti-guérilla baptisée « Eren Hiver-6 » dans la région du Dersim (province de Tunceli). Plus de 1000 militaires ont ainsi été déployés dans les environs du Mont Mercan, dans le district d’Ovacık. Des combats ont eu lieu lors de la découverte de bases souterraines de la guérilla. Les autorités turques ont reconnu au moins une perte en la mort d’un sous officier des commandos de la gendarmerie. Les autorité turques reconnaissent l’activité de la guérilla dans le Dersim (barrage sur mes routes, incendie de véhicules et de bâtiments appartenant au pouvoir, attaques contre les forces de sécurité). Elles affirment avoir tué plusieurs combattants kurdes, dont un responsable, Cihan Söylemez, pour lequel elles offraient une prime d’un million de livres turques.

Un procès contre le militant Suryoye (Araméens, Assyriens et Chaldéens) Sami Grigo Baydar s’ouvrira le 9 décembre au tribunal régional d’Augsbourg. Dans le passé, son travail de solidarité avec les Suryoye en Turquie et en Europe ainsi que sa défense du groupe de musique révolutionnaire turc Grup Yorum lui ont valu de nombreuses poursuites pénales. Cette fois-ci, Sami Baydar comparait devant le tribunal pour avoir publié sur Facebook, le 14 décembre 2020, un message dans lequel il soulignait que des « policiers d’origine turque » lui avaient rendu visite. La plainte pénale indique en outre que Baydar aurait établi un lien entre les policiers et les services secrets de la gendarmerie militaire turque par le biais d’un « J’aime ». Selon l’accusation, Baydar a non seulement exprimé son approbation avec le « J’aime », mais s’est également approprié l’énoncé du commentaire comme étant le sien. Le ministère public d’Augsbourg considère désormais que cela constitue une diffamation. Le 23 juin, Sami Baydar a été condamné par le tribunal de district d’Augsbourg à une amende de 3 600 euros (90 peines journalières de 40 euros chacune). Sami Baydar a fait appel de cette sentence.

Coastal GasLink (CGL) est un projet de gazoduc de l’entreprise TC Énergie qui devrait traverser les montagnes Rocheuses dans la province canadienne de Colombie-Britannique, notamment le territoire de la population Wetʼsuwetʼen (dont le Gidimt’en et le Likhts’amisyu sont des clans). Mercredi 27 octobre, une action a eu lieu en réponse au déploiement de la la Gendarmerie royale du Canada sur le territoire de Likhts’amisyu, situé à environ 40 km de l’occupation du site de forage de Gidimt’en. Elle a été menée en solidarité avec le chef Dtsa’hyl qui, alors qu’il agissait comme représentant du clan Likhts’amisyu, a neutralisé dix bulldozers utilisés pour détruire leur territoire non cédé et construire une nouvelle route, dont CGL dit être propriétaire. L’action a consisté en plusieurs barrages sur la route forestière Morice West, sur le territoire des Gidimt’en. Les équipes de CGL et des agents de sécurité ont été refoulés jusqu’à l’intervention de bulldozers et la Gendarmerie.

 

À la fin des années 2000, dans un contexte marqué par son intégration au sein du ministère de l’Intérieur ainsi que par la Révision générale des politiques publiques, la Gendarmerie nationale a créé des « communautés de brigades », ce qui s’est traduit par la fermeture de 500 brigades dans ses zones de compétence. Résultat : le temps d’intervention des gendarmes s’est allongé. Alors qu’elle a « rectifié le tir » en ne fermant plus de brigade et en mettant en place des « brigades territoriales de contact », la Gendarmerie a été invitée, en 2019, par la Cour des comptes à rationaliser son dispositif dans les zones rurales. Or, en septembre, en conclusion du Beauvau de la sécurité, le président Macron a dit vouloir « doubler sur dix ans la présence des policiers et gendarmes sur la voie publique ».

Pour résoudre cette contradiction, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, ce 6 octobre, le Directeur de la Gendarmerie nationale, le général Christian Rodriguez, a avancé une idée, dont la concrétisation dépendra de la hausse annoncée de l’effectif des gendarmes réservistes, ce dernier devant passer de 34 000 à 50 000 à cout terme. L’idée est d’aller vers des modèles alternatifs, qui pourraient être des postes de gendarmerie dans des endroits où il n’y a pas de brigade. Concrètement, il s’agirait d’affecter deux gendarmes dans le local d’une mairie, à qui il serait confié un budget et des réservistes qui habitent dans le coin.

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Depuis un an, une campagne s’active au Cameroun et en Europe pour la libération de quatre prisonniers politiques: Mira Angoung (22 ans), Tehle Membou (24 ans), Étienne Ntsama (31 ans) et Moussa Bello (37 ans). Le 18 septembre 2020, ces quatre jeunes étaient au siège du Cameroun People Party à Bali, habillés en noir pour protester silencieusement contre la politique de Biya. Vers la fin de cet après-midi passé à échanger avec d’autres jeunes, ils quittaient à pieds le Siège du CPP pour rentrer chez eux. A peu de distance du siège du CPP, ils sont saisis par des éléments de la Légion de Gendarmerie de Douala. Ils croupissent depuis dans la prison centrale de New-Bell à Douala dans des conditions inhumaines et sont poursuivis pour… conspiration de révolution et d’insurrection. L’audience au tribunal a été reportée à plusieurs reprises. Une nouvelle date est fixée mi-septembre.

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Il y a plus de six ans, le 14 avril 2015, une dizaine de personne masquées pénétraient dans les locaux de feu l’UMP (Union pour la Majorité Présidentielle devenu Union pour un Mouvement Populaire), le parti de Nicolas Sarkozy. En solidarité avec les exilés subissant les violences de l’état et de la mairie UMP à Calais, le groupe expulsait l’UMP. En quelques minutes, du mobilier et des documents se retrouvaient sur le trottoir, deux tags étaient inscrits sur la façade et des tracts distribués (voir ici).

Une enquête est alors ouverte et traine pendant plus de deux ans, mais en novembre 2017, elle prend une autre ampleur et se transforme en instruction. Elle sert en fait à alimenter une autre enquête: l’incendie de véhicules de gendarmerie à Limoges (voir notre article). A partir de l’exploitation de traces ADN et d’empreintes digitales, deux personnes sont ciblées, placées en garde à vue et mises en examen. Aucun des deux accusés n’a donner son matériel génétique ou ses empreintes. Deux ans après la fin d’instruction et plus de six ans après les faits (l’UMP n’existe même plus), les accusés sont renvoyés devant le tribunal pour y être jugé pour « dégradations commises en réunion ». Ils seront jugés le 14 septembre 2021 à 14h au Tribunal d’Instance de Toulouse. Un présence solidaire est bienvenue.

Après l’expulsion du siège de l’UMP à Calais

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Le 20 mai, la Directrice Générale Adjointe d’Orange France et le Préfet du Morbihan ont signé une Convention territoriale de lutte contre les malveillances visant les réseaux de télécommunication. L’opérateur renforce ainsi les actions de prévention et de lutte contre les vols, destructions et dégradations, en coordination étroite avec l’Etat et les forces de police ou de Gendarmerie. Cet accord s’inscrit dans le cadre de la signature d’une convention nationale de lutte contre la malveillance sur les réseaux de télécommunication, signée le 9 mars 2021 par le Ministre de l’Intérieur et les acteurs télécom concernés : Orange, SFR, Bouygues, Free, Cellnex, ATC France, Hivory, TDF et la FFT. Elle sera déclinée dans chaque département.

Grâce à cette convention, les échanges d’informations ainsi que les dépôts de plainte, déjà systématiques en cas de dégradation d’infrastructures, seront facilités ; la collaboration dans les enquêtes menées par les services de l’Etat sera renforcée. Ces derniers 18 mois, une hausse des attaques sur les infrastructures réseaux fixe et mobile a été constatée. Vols de câble cuivre, armoires vandalisées, fibres optique sectionnées, sites mobile incendiés : depuis janvier 2020, Orange a constaté plus de 130 actes de sabotage dont 61 sites mobiles dégradés, privant ainsi de nombreux foyers, entreprises et organismes publics de moyens de communication.

Incendie de l’antenne 5G à Labège, près de Toulouse, le 4 mai

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La Direction générale de la sécurité turque, qui réunit les services de police, vient de mettre en service son premier hélicoptère d’attaque ATAK T129, une version dérivée de l’Agusta A.129 italien développée par Turkish Aerospace Industries. Elle devient la seule police du monde à être équipée d’un matériel de ce type. Outre les forces de police, la gendarmerie (qui dépend du ministère de la défense) possède ses propres ATAK T129 depuis 2018. L’ATAK T129, blindé, est doté de deux turbines Rolls-Royce/Honeywell LHTEC T800, il est armé d’un canon de 20 mm, de roquettes et de missiles. « Nos hélicoptères seront déployés dans les provinces de la région [du Kurdistan], principalement à Diyarbakır, Van, Şırnak et Hakkari », a (inutilement) précisé Mehmet Aktaş, le patron de la Direction générale de la sécurité turque.

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