Le dispositif nocturne des jours précédents, soit un effectif maximal de 45.000 policiers et gendarmes, a ainsi été maintenu dans la nuit de lundi à mardi, septième nuit d’affrontements. Le nombre d’interpellations en Ile-de-France a baissé lundi soir, comme lors des nuits précédentes : 72 pour plus de 400 jeudi dernier. Depuis vendredi, 3.915 personnes ont été interpellées (dont 1.244 mineurs) donnant lieu à 374 comparutions immédiates. 12.202 véhicules ont été incendiés, 1.105 bâtiments ont été incendiés ou dégradés et 209 locaux de la police et de la gendarmerie ont été attaqués. Les dégâts sont estimés par le président du Medef, l’association patronale française, à un milliard d’euros, sans compter l’impact sur le tourisme à un an des Jeux Olympiques de Paris.

 

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Dans de samedi à dimanche en France. 10 commissariats, 10 casernes de gendarmerie et 6 postes de police municipale ont été pris pour cible lors de la cinquième nuit de violences consécutives à la mort de Nahel, tué mardi par un policier. Pour la deuxième nuit consécutive, le ministre de l’Intérieur avait reconduit un dispositif de 45.000 policiers et gendarmes, mais de nouveaux moyens (ou de nouvelles possibilités d’utilisation de moyens) sont apparu.

C’est ainsi qu’un arrêté préfectoral a autorisé la captation, l’enregistrement et la transmission d’images au moyen de drones par la police dans Paris, dans certaines communes du 92 et toutes les communes du 93, de dimanche à lundi 3 juillet. Par congre, contrairement aux rumeurs, l’accès à Internet n’a nulle part été réduit. A Marseille la police a reçu non seulement des renforts de CRS mais aussi l’engagement de blindés, du Raid et du GIGN, de deux hélicoptères et d’un avion de la gendarmerie.

En Belgique, un trentaine d’arrestation préventive a eu lieu à Bruxelles, ce qui porte le total à une centaine. À Tournai, qui est à 30 kilomètres de Lille, où les magasins de feux d’artifices ont vu leur chiffre d’affaires exploser, le bourgmestre a pris un arrêté interdisant la vente de matériel pyrotechnique aux particuliers du 1er au 3 juillet. Une décision similaire a été prise à Mouscron, ville voisine de Tourcoing. Il s’agit de s’aligner avec la préfecture du Nord, de l’autre côté de la frontière, qui a interdit la détention et l’utilisation de tous les artifices de divertissements dès le 29 juin.

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Hier, mercredi 28 juin, plus de 150 de rassemblements en soutien aux personnes arrêtées et contre la dissolution des Soulèvements ont été organisés partout en France et en Europe. A Paris, à 19 heures, des centaines de personnes se sont réunies place de la République. Le rassemblement initialement prévu de s’opposer à la dissolution des SLT, prononcée le 21 juin par le ministre de l’Intérieur, et de protester contre les gardes à vues «abusives» de militants et syndicats écologistes, s’est étendue à la dénonciation de l’assassinat du jeune Nahel par un policier à  Nanterre. A Bruxelles le rassemblement s’est tenu sur les lieus du projet immobilier Key West. La police en venue en signifier l’interdiction mais le rassemblement de plusieurs centaines de personnes a finalement été « toléré ».

Ce même 28 juin prochain, au moins huit camarades impliqués dans le mouvement d’opposition aux méga-bassines sont convoqués par la gendarmerie au motif qu’ils auraient organisé ou participé à l’une ou l’autre des deux grandes manifestations à Sainte-Soline. Six sont encore en garde à vue.

 

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La ville de Skhirat a été le théâtre de violents affrontements entre les habitants du douar Amhijr et les forces de l’ordre, police et gendarmerie. Des émeutes ont éclaté suite à une manifestation non autorisée organisée par des habitants qui ont protesté contre la démolition d’un bidonville. Le projet de démolition des habitations illégales remonte à 2004. Déployées en grands effectifs, les forces de l’ordre ont été confrontées à une forte résistances des manifestants qui ont lancé les pierres à leur direction, les forçant à reculer.

Les familles des deux manifestants grièvement blessés lors de la manifestation de samedi contre les « méga-bassines » porte plainte à son tour pour « tentative de meurtre » et « entrave aux secours ». L’enquête judiciaire sur les conséquences de ces violents affrontements a été transférée mardi du parquet de Niort au parquet de Rennes en raison de sa compétence pour les affaires militaires (les gendarmes sont des militaires). Les investigations ont été confiées à l’IGGN (Inspection générale de la Gendarmerie nationale), ce qui n’est pas pour rassurer… « Quand on prévoit autant de grenades [4000 grenades ont été tirées) tirées, on peut anticiper pour prendre en charge de manière urgente les personnes qui peuvent être atteintes par ce dispositif », a déclaré l’avocate des familles. Un enregistrement a rpouvé que non seulement rien n’avait été prévu pour prendre en charge les blessés, mais que les secours ont même été interdit d’aller les prendre en charge: voir ici

Les parents d’un des blessés ont rendu publique cette déclaration: Notre fils Serge est actuellement hospitalisé avec un « pronostic vital engagé », suite à la blessure occasionnée par une grenade GM2L, lors de la manifestation du 25 mars 2023 organisée à Sainte-Soline (79) contre les projets de bassines irrigantes.
Nous avons porté plainte pour tentative de meurtre, entrave volontaire à l’arrivée des secours ; et pour violation du secret professionnel dans le cadre d’une enquête de police, et détournement d’informations contenues dans un fichier de leur finalité.
Suite aux différents articles parus dans la presse, dont beaucoup sont inexacts ou mensongers, nous tenons à faire savoir que :
– Oui, Serge est fiché « S » – comme des milliers de militants dans la France d’aujourd’hui.
– Oui, Serge a eu des problèmes judiciaires – comme la plupart des gens qui se battent contre l’ordre établi.
– Oui, Serge a participé à de nombreux rassemblements anticapitalistes – comme des millions de jeunes dans le monde qui pensent qu’une bonne révolution ne serait pas de trop, et comme les millions de travailleurs en lutte actuellement contre la réforme des retraites en France.
Nous considérons qu’il ne s’agit là nullement d’actes délictueux qui saliraient notre fils, mais que ces actes sont au contraire tout à son honneur.
Les parents de Serge
Le mercredi 29 mars 2023

25.000 personnes ont répondu à l’appel du collectif d’associations « Bassines non merci », des « Soulèvements de la Terre » et la Confédération paysanne. La manifestation, interdite comme la dernière à l’automne, a convergé vers la « bassine » de Sainte-Soline, ce réservoir d’eau prélevée dans la nappe phréatique pour l’irrigation de l’agriculture industrielle en période de secheresse. 3.200 gendarmes et policiers et 9 hélicoptères avaient été mobilisés par les autorités pour défendre le site. Les  manifestants ont réussi à encercler le chantier et un des cortèges a réussi à s’introduire brièvement dans le chantier, les affrontements ont éclaté à coups de  jets de projectiles, de tirs de mortier et de cocktails Molotov d’un côté; de gaz lacrymogènes, de grenades de désencerclement et de canon à eau de l’autre. Des binômes de policiers en quad ont massivement bombardé les manifestants de grenades de désencerclement. Plusieurs véhicules de gendarmerie ont été incendiés (photos) par les manifestants qui ont forcé le premier cercle de défense sans parvenir à forcer le deuxième.

Au final, plus de 200 blessé.e.s sont recensé.es pour cette journée dont une quarantaine avec des plaies profondes (délabrantes) et des éclats surtout au niveau des jambes et du visage (dues aux grenades de désencerclement et aux tirs de LBD). Une dizaine de blessés graves ont été transférés au CHU. Un manifestant est dans le coma avec son pronostic vital engagé, deux autres ont leur pronostic fonctionnel engagé. Des équipes de medic ont été la cible de la police. La police ayant également bloqué la route aux secours et retardée la prise en charge des blessés. Le Samu a été interdit d’aller chercher les manifestants blessés. Certains ont du attendre plus d’une heure avant d’être évacué dans des voitures personnelles. 16 gendarmes ont également été blessés, dont six évacués vers les hôpitaux de la région et un grièvement touché qui a été héliporté.

Avant de repartir du chantier, les manifestant.e.s ont excavé et désarmé une pompe et une canalisation centrale de la bassine de Sainte-Soline. La Confédération paysanne a planté 300 m de haies et également monté une serre maraîchère afin d’aider à l’installation d’un paysan sur une parcelle proche de la bassine.

 

La colère ne retombe pas. Contre la réforme des retraites, des dizaines de milliers de personnes étaient encore mobilisées ce mardi 21 janvier au soir, au lendemain de l’adoption définitive du texte à l’Assemblée nationale. A Paris, des tensions ont débuté autour de 20h30, place de la République, à la fin du rassemblement syndical. Jets de projectile et de grenades lacrymogènes ont été échangés. Plusieurs charges de police ont été menées sur la place quadrillée à ses extrémités par des unités de police et de gendarmerie. Les forces de l’ordre ont procédé au total à 81 interpellations. Des petits groupes de manifestants se sont dispersés dans les rues proches de la place de la Bastille, où de nombreuses poubelles ont été brûlées. 109 personnes ont été verbalisées et les pompiers ont procédé à 89 interventions pour des départs de feu.

À Nantes, où 10.000 manifestants ont participé à un cortège avec des flambeaux, des gaz lacrymogènes ont été tirés peu après le début de la manifestation par les forces de l’ordre, qui essuyaient de nombreux tirs de mortier. Des slogans comme « 49.3 ça passera pas » ou « Macron ne comprend que l’émeute » ont été tagués. À Clermont-Ferrand, la fin d’un rassemblement a été marquée par une charge policière. Il y a eu d’autres manifestations à Grenoble, Rennes, Le Mans, Lille, etc.. Hors Paris, 47 personnes ont été interpellées dans la soirée et 55 policiers ont été blessés, notamment à Nantes et Lyon.

Aujourd’hui, 16 mars, le gouvernement français a passé la réforme des retraite via l’article 49.3 de la constitution permettant au gouvernement de faire adopter un texte sans vote au Parlement. Des manifestations se sont organisées rapidement dans toutes les villes de France. À Paris, un rassemblement autour de la place de la Concorde. Des manifestants ont défilé dans les rues se rapprochant de l’Élisée. La police et la gendarmerie ont été mobilisées en force avec la BRAV (brigades mobiles à moto) en soutien. Jusqu’à présent près de 120 personnes ont été interpellées à Paris. Pour ralentir les policiers et gendarmes, les rues ont été bloquées par des feux dans les rues, sur des véhicules, poubelles et mobiliers urbains. Les forces de l’ordre sont entrées en action, notamment avec des canons à eau. Leurs charges et l’utilisation de gaz lacrymogènes ont éloigné les manifestants du pont qui mène à l’Assemblée nationale (photo), et les ont repoussés de l’autre côté de la place. Les manifestations se poursuivent.

Des affrontements ont aussi éclaté dans d’autres villes. A Nantes, où environ des milliers de personnes se sont rassemblées en début de soirée, les forces de l’ordre ont charge, faut usage de gaz lacrymogène et essuyé des tirs de cocktails Molotov et de feux d’artifices. A Rennes, une manifestation a marché jusqu’à la mairie qui a eu ses vitres brisées. Il y a eu cinq interpellations. A Marseille sur la Canebière, où des jeunes manifestants ont fracassé la vitrine d’une agence bancaire et un panneau publicitaire aux cris de « à bas l’Etat, les flics et le patronat ». Les CRS ont fait usage de gaz lacrymogène également à Amiens et Lille. A Dijon, il y a aussi eu des affrontements.

 

De nouveaux affrontements ont eu lieu dans la banlieue dakaroise. Les jeunes de Yarakh se sont encore révoltés pour dire non à un projet privé de gare maritime qui impliquera l’impossibilité d’accéder à une plage qui est le seul espace public qui leur reste (voir notre article). Ils sont descendus dans les rues pour bloquer la circulation avant d’y brûler des pneus. Et c’est la gendarmerie a tenté de disperser les manifestants. Des affrontements ont eu lieu et trois manifestants ont été interpellés.

 

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Un des manifestants de Sainte-Soline (voir notre article) a pris un tir de LBD en pleine tête, à 10 mètres. Les gendarmes arrivés sur place ont voulu contrôler son identité et l’auditionner alors qu’il n’était pas en état de parler. Dans le poste de secours temporaire, les gendarmes continuaient leurs auditions auprès des blessé.e.s. Les soignant.e.s sur place ont estimé qu’il pouvait repartir au bout d’une heure alors qu’il avait un trauma crânien nécessitant un scanner, comme la suite des événements l’a montré. Le blessé a été arrêté une première fois à sa sortie de ce poste médical temporaire. Les gendarmes l’ont suivi dans le premier hôpital où il a été envoyé. Il a passé son scanner menotté alors qu’il tenait à peine debout les examens ont démontré qu’il avait une fracture de l’orbite, ainsi qu’une hémorragie interne. Ces deux blessures graves ont nécessité deux jours en réanimation en neurochirurgie au CHU de Poitiers. Il a ensuite été transféré en soins continus, toujours en neurochirurgie au CHU de Poitiers. Il y a passé quatre jours sans voir un médecin mais par contre, à l’issue de son dernier scanner de contrôle, les soignant.e.s ont trouvé le temps d’appeler les forces de l’ordre. Il a donc été arrêté juste après son scanner, dans sa chambre d’hôpital, à une heure où les visites sont interdites et alors que son état nécessite beaucoup de repos. Un rassemblement s’est tenu devant la gendarmerie de Poitiers où il était supposé détenu. Déféré le lendemain matin, il écope d’un contrôle judiciaire. Aucun fait spécifique ne lui est reproché en-dehors de sa participation à la manifestation. Ses blessures lui valent 30 jours d’ITT…

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