Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Les polices italiennes et grecques ont lancé une opération de répression hier matin à l’aube contre les militants qui ont participé à la Journée #NoExpo, en mai 2015, à Milan, mobilisation qui avait donné lieu à de violents affrontements avec la police. Cinq personnes ont été arrêtées à Milan et 5 en Grèce. Elles sont accusées de « destruction et pillage », « résistance aggravée à la police » et « fausses déclarations ». Cinq autres camarades, qui sont toujours en fuite, sont eux aussi inculpés pour les mêmes chefs d’accusation: trois à Milan, un à Côme et un en Grèce. Des échantillons d’ADN ont été prélevés sur eux. Une militante, qui avait été une des 5 arrêtés de Milan, a depuis été libérée en attendant une enquête plus approfondie.

Les affrontements de mai 2015 à Milan

Le ministre de la Justice a libéré 8,7 millions d’euros supplémentaires pour les unités spéciales de la police fédérale, a-t-il annoncé mardi en marge d’une visite à ce corps, en présence du roi et du ministre de l’Intérieur. Ce montant est prélevé sur le budget sécurité de la Justice (32 millions d’euros). Le ministre explique sa décision par l’évolution des technologies et plus spécifiquement des systèmes d’interception, en citant l’opération anti-islamiste de ce début d’année à Verviers.

Membres des les unités spéciales de la police fédérale

Membres des les unités spéciales de la police fédérale

La famille béké (créoles blancs, descendants d’esclavagistes, en Martinique et en Guadeloupe, peu nombreux mais possèdant une grande partie de l’économique locale) Huyghues-Despointes annonçait en 2012 un plan de licenciements dans son hypermarché Milénis, avançant de mauvais résultats. Une enquête annonçait plus tard que rien ne justifiait les licenciements, et qu’en plus, l’employeur avait « omis » de payer les participations aux bénéfices. Pendant la mobilisation syndicale qui suivra, la CGTG a donc rappelé d’où provient la fortune des propriétaires du centre commercial.: « la famille Despointes a bâti toute sa fortune sur la traite négrière, l’économie de plantation et l’esclavage salarial ». Rappel qui provoquera une plainte en diffamation déposée par Jean et Martin Huyghues-Despointes.

Le tribunal de grande instance de Pointe-à-Pitre donnera raison aux plaignants, condamnant la CGTG à payer plus de 53000 euros, entre amende et frais de justice, pour avoir écrit une évidence historique. La peine sera aggravée en appel, et les comptes du syndicat, ainsi que ceux de l’un de ses membres, seront bloqués. Lorsqu’Alain Huyghues-Despointes avait tenu des propos ouvertement racistes, défendu l’eugénisme des békés et les « bons côtés de l’esclavage », la Cour de cassation l’a totalement blanchi. Des membres de la CGTG ont bloqué, mardi 3 novembre, tous les accès au centre commercial Milénis pour dénoncer l’alliance du pouvoir judiciaire et des gros patrons, et la répression syndicale.

Rassemblement devant le centre commercial Milénis le 3 novembre

Rassemblement devant le centre commercial Milénis le 3 novembre

Lufthansa, géant du transport aérien, est confronté à une grève de son personnel navigant qui pourrait devenir la plus longue de son histoire si elle se poursuit comme prévu jusqu’à vendredi. Lufthansa a annulé 933 vols aujoud’hui jeudi, sixième jour de grève, Il s’agit des vols au départ et à destination des trois plus importants aéroports d’Allemagne, celui de Francfort, de Munich et de Düsseldorf. Depuis vendredi, le mouvement social a provoqué l’annulation de 3733 vols.

Lufthansa a saisi la justice mardi à Düsseldorf et à Darmstadt pour faire cesser le mouvement social. Les deux tribunaux ont autorisé le syndicat UFO, qui représente les 19’000 stewards et hôtesses de l’air de la compagnie, à poursuivre la grève. La compagnie a fait appel de la décision des prud’hommes de Düsseldorf. Lufthansa affirme que les motifs de la grève sont formulés de manière « trop vague ». Lufthansa n’a pas indiqué s’il ferait appel de la décision des prud’hommes à Darmstadt, tandis que UFO s’est déclaré prêt à poursuivre le mouvement après vendredi.

Grève à Lufthansa

Grève à Lufthansa

Une cinquantaine de personnes, parmi lesquels des militants du squat et de la Coordination des Sans-Papiers, ainsi qu’une famille de trente roms slovaques avec une quinzaine d’enfants,qui vivaient dans l’ancienne ambassade d’Espagne, 42 avenue Demolder, devenue le squat Utopirate, ont été expulsées ce matin.

L’expulsion a débuté peu avant 9h et a eu lieu à la demande du propriétaire du bâtiment (l’avis d’expulsion avait été remis la veille aux occupants). Le squat donne également sur la rue Courouble et en raison de cette configuration particulière des lieux et de la taille du site, environ 200 policiers de la zone de police Nord (Schaerbeek, Evere, Saint-Josse-ten-Noode) ont participé à l’action qui se serait déroulée sans incident. Un rassemblement solidaire s’organise.

Le dispositif policier avenue Demolder

Voir le FB d’Utopirate

Première vidéo de la RTBF
Seconde vidéo de la RTBF

Utopirate

EDIT 16H00: Huit personnes ont été arretées dans un autre lieu ouvert à deux pas d’Utopirate, plus un autre violemment et arbitrairement devant ce lieu. Il reste une douzaine de détenus au commissariat de la gare de Schaerbeek, avenue Rodenbach, lieu d’un rassemblement solidaire. La manifestation des sans-papier est venue en solidarité jusque devant le commissariat (info FB Utopirate).

EDIT: Tous les arrêtés (une vingtaine de personnes) ont finalement été libérés; six heures de rassemblement devant le commissariat…

EDIT final: Récit des événements par Utopirate: « ça a été violent, pas d’avertissement verbal, pas de possibilité de négociations, défonçage de portes au bélier, certain.e.s ont reçu des coups, d’autres ont dû sortir sans pouvoir prendre une seule de leurs affaires, une camarade a été fouillée et TRES bien fouillée par un policier HOMME, il y a eu en tout une vingtaine de personnes arrêtées, dont 5 sans papiers. Heureusement et grâce à la mobilisation générale, à la solidarité entre autre de la coordination des sans papiers, tout.e.s les camarades ont été relaché.e.s suite à un rassemblement relativement massif de midi à 18h devant le commissariat où ils étaient détenus. »

Le dispositif policier avenue Demolder
Utopirate

62 manifestants palestiniens ont été blessés dans des heurts avec les forces israéliennes en Cisjordanie occupée hier mercredi, 11e anniversaire de la mort de Yasser Arafat. Au moins quatre personnes ont été blessées par balles réelles à Al-Bireh près de Ramallah. Des médecins essayaient de sauver la vie de l’un d’eux touché au coeur. Six autres Palestiniens ont été atteints par balles réelles dans des heurts dans la ville de Tulkarem.

21 agents de l’unité des moustarabine (des militaires infiltrés déguisés en Palestiniens) ont mené le raid dans la chambre de Azzam Shalaldeh, dans le département de chirurgie de l’hôpital de Hébron, touchant mortellement son cousin, Abdallah Azzam Shalaldeh, 27 ans, de plusieurs balles. Le raid avait pour but d’arrêter Azzam Shalaldeh, blessé lors d’un attaque au couteau contre un colon de Mezad, près de Hébron.

Les militaires déguisés filmés ä leur entrée de l’hôpital par une caméra de surveillance

Les militaires déguisés filmés ä leur entrée de l'hôpital par une caméra de surveillance

La police fédérale s’informe en vue de l’achat possible de trois drones de haute technologie. Dans son cahier des charges, elle évoque ces engins en tant qu' »aéronefs d’Etat », ce qui les excluerait dès lors du projet de loi en préparation sur les aéronefs télépilotés. Fin juin, le gouvernement fédéral avait libéré 40 millions d’euros dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et la radicalisation. Il était alors déjà question de l’achat d’un drone pour la police judiciaire fédérale de Bruxelles.

Les Unités spéciales recevraient deux drones pour des missions de soutien (covert operations) lors d’enquêtes judiciaires sur la « grande criminalité ». Ils devront pouvoir opérer dans la plupart des circonstances climatiques et être le plus silencieux possible pour mener des missions d’observation en milieu rural et urbain. Ils devront également être équipés de caméras utilisables de jour comme de nuit et capables de filmer de près comme de loin. Les données enregistrées devront par ailleurs pouvoir être cryptées et envoyées en temps réel vers l’opérateur de l’engin. Un troisième drone est prévu pour la police technique et scientifique.

Un drone de la police de Seattle

Un drone de la police de Seattle

Les militaires de la 8e Division de l’armée colombienne ont capturés dans la municipalité de Fortul (département d’Arauca), la nuit de lundi, trois membres présumés du Front « Domingo Lain Sáenz » de l’ELN. C’est ce Front qui a mené fin octobre l’embuscade du Guican (Boyacá) où 12 soldats avaient été tués (voir notre article).

Parmi les guérilleros capturés, un membre de l’ELN âgé de 28 ans, originaire de Saravena (Arauca), connu sous le nom de guerre de  » Ratón », qui serait le commandant militaire de la Commission « Ernesto Che Guevara » de ELN. La deuxiüme personnes capturés est un autochtone et le troisième serait un responsable de la logistique de la guérilla.

Combattants de l’ELN

Combattants de l'ELN

Le 20 octobre ä midi, dans la ville de Bliss, la République populaire de Donetsk (RPD) a procédé à un échange de prisonniers avec l’Ukraine en présence de représentants du Comité international de la Croix-Rouge.Les autorités de la RPD ont libéré 11 militaires ukrainiens. Les Ukrainiens ont libéré neuf des onze prisonniers promis, parmi lesquel le militant antifasciste Valeriy Berest. Cet échange est le premier survenu depuis de longs mois, et il avait déjà été reporté. Il reste en Ukraine environ 1200 prisonniers politiaues et prisonniers de guerre: 450 combattants et 200 civils des républiques du Donbass, et environ 550 prisonniers politiques antifascistes ukrainiens. La condition de ces prisonniers est extrêmements difficiles, les autorités carcérales ukrainiennes lachant régulièrement contre eux les gangs de prisonniers sociaux.

A l’avant-plan, les prisonniers ukrainiens, au second, ceux du Donbass

A l'avant-plan, les prisonniers ukrainiens, au second, ceux du Donbass

La vice-première ministre et ministre de la Sécurité publique a présenté la semaine passée à l’Assemblée nationale, un projet de loi concernant la vérification de l’identité des personnes incarcérées au moyen de leurs empreintes digitales. Les mesures proposées permettraient l’implantation progressive du système biométrique dans les établissements de détention québécois, et ce, dès la mise en vigueur du projet de loi.

Dans un premier temps, quatre établissements de détention seraient dotés du système biométrique : Bordeaux, Québec, Rivière-des-Prairies et Saint-Jérôme. De plus, l’outil serait implanté dans les quartiers cellulaires des palais de justice de Montréal, de Québec et de Saint‑Jérôme. En 2014-2015, près de 44 000 admissions ont été enregistrées dans le réseau correctionnel du Québec. Au total, quelque 306 000 déplacements (libérations, permissions, comparutions et transferts) sont répertoriés chaque année dans les 19 établissements de détention du Québec et les 56 palais de justice.

Prison de Rivière-des-Prairies

Prison de Rivière-des-Prairies