Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

De nombreux manifestants se sont rassemblés devant le siège des Tories à Londres pour protester contre l’élection de Cameron -avec 27% des voix- et pour une réforme électorale. D’autres rassemblements ont eu lieu en Angleterre. A Londres, la police a réprimé la manifestation.

Posted by Kallum Shah on samedi 9 mai 2015

Affrontement devant le siège du parti conservateur britannique.

Affrontement devant le siège du parti conservateur britannique.

L’événement déclencheur du soulèvement est la mort d’une jeune femme kurde, Ferinaz Xosrawanî, à Mahabad qui s’est jetée du quatrième étage de l’hôtel où elle travaillait pour échapper à des policiers qui tentaient de la violer. Le propriétaire de l’hôtel avait accepté de laisser les agents des forces de sécurité violer Ferinaz en échange de la 5ème étoile de son hôtel, il a été « arrêté » pour sa propre protection (selon les forces de sécurité elles-mêmes). De nombreuses manifestations ont eu lieu. Le 7 mai, les manifestants ont incendié l’hôtel où a eu lieu le meurtre de Ferinaz, suite à quoi la police a ouvert le feu sur les manifestants faisant 27 blessés, deux morts, et des dizaines d’arrestations. Les manifestations se répandent par tout dans le Kurdistan Oriental (Ouest de l’Iran).

Depuis le début du soulèvement, au moins 700 personnes ont été arrêtées par les forces de sécurité et par les services de renseignement. Plusieurs d’entre-elles ont été arrêtées à l’hôpital alors qu’elles recherchaient des soins après s’être fait tirer dessus. La plupart des prisonniers sont emmenés dans les villes environnantes pour y être interrogées.

 

LIVE PHOTOSIranian police are shooting #MahabadRevolution

Posted by Kurdi Hollandi on vendredi 8 mai 2015

Emeutes à Mahabad.

Emeutes à Mahabad.

Un Toulousain est poursuivi par la justice pour « provocation publique à la commission d’un délit ou d’un crime ». Il est soupçonné d’être un « administrateur » de IAATA.info, un site d’information anti-autoritaire basé à Toulouse. Cette poursuite serait liée à la publication d’un compte-rendu de la manif du 21 février 2015 à Toulouse. Cette manifestation était organisée un an après la manifestation nantaise contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes où 3 personnes avaient été éborgnées par des tirs de flashball. Elle avait pour mot d’ordre « Contre les violences policières et en soutien aux ZAD ». L’article en question propose quelques pistes de résistance contre les techniques de maintien de l’ordre employées par la police. IAATA est un site ouvert à la participation de tous, qui garantit l’anonymat des contributeurs.

Lire l’article incriminé

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La Chambre basse du Parlement du Canada a voté, mercredi 6 mai, une loi antiterroriste étendant considérablement les pouvoirs de ses services de renseignement. Annoncée il y a six mois, au soir d’une fusillade au Parlement, puis débattue par les députés en à peine deux mois, cette réforme suscite des contestations au Canada. En théorie, cette loi doit renforcer l’arsenal juridique pour empêcher les départs vers des zones de combat et prévenir de prochaines attaques.

Jusqu’ici cantonné à la collecte d’informations et à la surveillance, le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) peut désormais « perturber » les actions de présumés terroristes (en piratant par exemple leurs comptes Internet) et placer sur écoute des Canadiens et leurs proches s’ils sont soupçonnés d’avoir une « intention » malfaisante. Pour arrêter plus facilement un individu, les agences fédérales pourront s’adresser à un juge lors d’auditions secrètes auxquelles aucun avocat de la défense ne sera présent. L’échange et le partage de contenu sur Internet servant de « propagande terroriste » deviendront en outre un geste criminel, quelle que soit l’intention de l’internaute en cause.

Le siège du SCRS à Ottawa

Le siège du SCRS à Ottawa

La cour de cassation a décidé de réduire les condamnations d’Alfredo Cospito et de Nicola Gai, qui avaient été condamnés pour avoir jambisé le manager de la société Ansaldo Nucleare, Roberto Adinolfi, le 5 mai 2012. Les condamnations finales sont: pour Alfredo Cospito: 9 ans, 5 mois et 10 jours (au lieu de 10 ans et 8 mois) ; pour Nicola Gai: 8 ans, 8 mois et 20 jours (au lieu de 9 ans et 4 mois).

Alfredo Cospito et Nicola Gai

Alfredo Cospito et Nicola Gai

Situé près de Montbéliard, Castmetal produit des aciers spéciaux. Les conditions de travail y sont particulièrement pénibles, les accidents du travail nombreux et le matériel vétuste. Une bonne trentaine d’ouvriers (sur 180) a décidé de créer un syndicat CGT. Avant les élections professionnelles (devant avoir lieu début juin), le patron a prétexté une altercation (purement verbale) entre un provocateur et les 5 travailleurs susceptibles d’avoir des responsabilités syndicales. Le directeur lance une procédure de licenciement pour 5 ouvriers. Une grève a démarré lundi 20 avril à l’appel de l’UL CGT de Montbéliard, lorsque les 5 ouvriers ont été convoquées à l’entretien préalable au licenciement. Et elle continue. a revendication de la quarantaine de grévistes, c’est le refus des 5 licenciements.

Devant l’usine de Castmetal

Devant l'usine de Castmetal

Suite à l’action du DHKP-C contre le procureur Kiraz, pris en otage au palais de justice de Çağlayan, la police avait mené une vaste opération au cours de laquelle, le 1er avril, Sıla Abalay, 16 ans, a été arrêtée pour appartenance à une organisation illégale et placée en détention à la prison des femmes et des enfants de Bakırköy. Abalay a commencé une grève de la faim pour être détenues avec les prisonniers politiques. Elle en est aujourd’hui à son 37e jour de grève de la faim.

Sıla Abalay

Au Mexique, voilà déjà plus de sept mois qu’ont disparu les 43 manifestants étudiants d’Ayotzinapa. Dans le cadre de l’enquête, les autorités mexicaines viennent d’arrêter Francisco Salgado, l’ex-sous-directeur de la sécurité publique d’Iguala, la ville où avaient été kidnappés ces futurs maîtres d’écoles. C’est en effet Francisco Salgado qui aurait remis les étudiants aux membres d’un gang qui les ont exécutés, avant de brûler leur corps. Jusqu’alors, ce groupe de narcotrafiquants versait chaque mois à Salgado 35 000 euros, en échange d’une protection de la police municipale.

Manifestation pour les disparus d’Iguala

Mercredi 6 mai 2015, la police a expulsé le squat Cibulka, ouvert la première fois en 2008 (Cibulka était une ferme située dans le cinquième arrondissement de Prague). L’opération d’expulsion, qui a duré au moins deux heures, a été menée par 200 policiers équipés notamment d’un canon à eau et d’un hélicoptère, avec l’aide des pompiers… Une cinquantaine de personnes étaient sur les lieux au moment de l’expulsion. Quatre personnes étaient montées sur le toit pour empêcher ou au moins retarder l’expulsion, mais ont été forcées à descendre. Au moins douze personnes ont été arrêtées, quelques-unes blessées (quatre personnes ont été emmenées à l’hôpital).

Expulsion du squat Cibulka à Prague

Expulsion du squat Cibulka à Prague

Cinq militants du CPI(Maoist) activement recherchés par les autorités depuis de long mois, parmi lesquels Roopesh (40 ans), président du comité zonal des Western Ghats (Tamil Nadu) ont été arrêté ce lundi à Karumathampatti, sur la route entre Coimbatore et Avinashi. Une équipe du State Intelligence Bureau de l’Andhra Pradesh campait dans la région depuis plus d’une semaine après avoir été informée que Roopesh et de ses camarades se cachaient dans une maison du village. Après avoir pu confirmer leur identité, vers 5h30 du matin lundi, épaulés par des soldats et des membres de la police locale, l’équipe a encerclé la boulangerie où ils faisaient des achats, interpellant cinq personnes, Roopesh, alias Praveen, alias Jogi, sa femme P A Shyna et leurs camarades Anoop, Kannan et Easwaran.

Roopesh, Shyna et Anoop sont inculpés dans plusieurs affaires menées par la justice du Kerala. Roopesh est inculpé dans plus de trente affaires. Il est à la tête d’une équipe de plus de cinquante maoïstes actifs dans les Western Ghats. Membre du People’s War Group, il a rejoint le CPI(Maoist) en 2004 lors de la fusion entre son parti et le MCC. Il est actuellement membre du South Indian Regional Committee des maoïste, groupe extrêmement présent le long des frontières entre le Kerala, le Tamil Nadu et le Karnataka.

Mercredi, ils ont comparu tous les cinq devant un tribunal local. Roopesh a refusé de collaborer et n’a répondu à aucune question des autorités. Il semblerait que lors de son interpellation, il soit parvenu à se débarrasser d’une carte SIM et d’un agenda, mais la police a déclaré avoir pu les retrouver. C’est une des raisons invoquées par les autorités pour garder les cinq personnes derrière les barreaux, qui souhaitent poursuivre les interrogatoire et espèrent obtenir des informations concernant les contacts des cinq militants.