Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Mardi 15 avril, un tribunal de Moscou a condamné à 5 ans et demi de prison 4 journalistes accusés d’avoir collaboré avec Alexeï Navalny mort en prison. Le mouvement de l’opposant numéro un au président Vladimir Poutine a été méthodiquement éradiqué ces dernières années. Ses alliés et partisans ont été contraints à l’exil ou incarcérés, la justice russe ne se limite plus seulement à ses collaborateurs directs. Les journalistes Antonina Kravtsova, Sergueï Kareline, Konstantin Gabov et Artiom Krieger ont été reconnus coupables de «participation à une organisation extrémiste». Après la lecture du verdict, Artiom Krieger a crié: «Tout ira bien, tout changera! Ceux qui m’ont condamné seront assis ici à ma place». Les 4 journalistes avaient été arrêtés au printemps et à l’été derniers, avant d’être jugés à huis clos. Antonina Kravtsova, connue sous le nom d’Antonina Favorskaïa, couvrait régulièrement les procès d’Alexeï Navalny pour SOTAvision. Elle avait réalisé, le 15 février 2024, la dernière vidéo le montrant encore en vie au cours d’une audience, la veille de sa mort. Les reporters Sergueï Kareline et Konstantin Gabov sont accusés d’avoir participé à la production de vidéos pour l’équipe de l’opposant. Artiom Krieger, journaliste de SOTAvision, est accusé d’avoir collaboré avec l’organisation anticorruption d’Alexeï.

(de g. à dr.) Serguei Kareline, Konstantin Gabov, Antonina Kravtsova et Artiom Krieger

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7 artistes féminines ont été convoquées le 16 avril par la « justice » iranienne dans la province du Khouzistan et ont reçu l’ordre de ne plus chanter. Ces artistes ont été fouillées, puis longtemps interrogées sur leurs activités politiques et artistiques pour être ensuite contraintes de signer un document leur interdisant le chant, d’assister à des réunions de femmes, de jouer d’instruments de musique et de se livrer à des activités artistiques sur les médias numériques. Une décision misogyne et liberticide qui touche: Elaheh Ahadi, Mahsan Ehterami, Negin Mansourinejad, Azardokht Taherpour, Ramesh Seyed, Mojdeh Nasiri et Zolfa Jamashiani. Les autorités les ont menacées d’action en justice et ont limités leur rôle aux uniques récitations religieuses.

La deuxième Chambre pénale collégiale nationale de la Cour supérieure nationale de justice pénale spécialisée a condamné Juan Santos Romero à huit ans de prison pour le délit d’apologie du terrorisme, commis par le biais de médias numériques. Juan Santos Romero a été accusé d’avoir dirigé une organisation secrètement dirigée par le Parti communiste du Pérou « Sentier Lumineux »: Voluntad Transformadora. En octobre 2023, la police nationale péruvienne avait arrêté sept membres de cette organisation à Trujillo, parmi lesquels Juan Santos Romero. Celui-ci avait posté sur les réseaux sociaux « Vive le président Gonzalo, leader du Parti et de la Révolution, disciple de Marx, de Lénine et du président Mao, garant de la victoire jusqu’au communisme », ce qui a contribué à sa condamnation. En plus de la peine pénale, il devra verser 10 000 S/ à titre d’indemnisation civile à l’État.

Arrestations arbitraires, intimidations, menaces de radiation et poursuites judiciaires infondées ponctuent le quotidien des syndicalistes de l’enseignement en Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, Ghislain Dugarry Assy, secrétaire à la communication du syndicat Mouvement des Enseignants pour la Dynamique de la Dignité, a été interpellé dans la nuit du 2 au 3 avril, à son domicile. Une arrestation musclée, la fille du syndicaliste évoque une porte d’entrée défoncée et une maison saccagée. Au moins trois instituteurs avaient également été arrêtés, Ghislain Dugarry Assy a été présenté devant un juge d’instruction et placé sous mandat de dépôt. Poursuivi pour « coalition d’agents publics » et « entrave au fonctionnement des services publics de l’Etat », a été transféré au Pôle pénitentiaire d’Abidjan et il a été condamné à deux ans de prison ferme le 8 avril.

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Entre décembre 2024 et février 2025, les autorités saoudiennes ont libéré au moins 44 prisonniers (voir notre article). Mais les prisonniers libérés continuent de faire l’objet de restrictions, telles que des interdictions arbitraires de voyager et le port obligatoire d’un bracelet électronique. Ceux qui sont toujours détenus continuent de subir des violations systématiques de leur droit à une procédure régulière et à un procès équitable. Les autorités saoudiennes continuent d’emprisonner des individus au motif de la liberté d’expression, de réunion, d’association et de croyance. Parmi les détenus de renom, Waleed Abu al-Khair, un avocat et défenseur des droits humains saoudien dont le travail a été récompensé par plusieurs prix (photo) ou Abdulrahman al-Sadhan, un travailleur humanitaire,

C’est La gendarmerie canadienne (GRC) a entrepris de renouveller sa flotte d’hélicoptères. La GRC vise à remplacer la dizaine de mono-turbine par quatorze exemplaires d’un seul modèle bi-turbine. Entre-temps, la GRC a affrété trois Sikorsky UH-60 Black Hawk. En raison de la guerre tarifaire et des discours d’annexion de Trump, il n’est pas question pour le Canada d’acheter des hélicoptères de facture américaine. L’unique Airbus H145 actuellement en service à la GRC donne satisfaction (photo) et la demande d’information lancée par la GRC auprès des hélicoptéristes vise un appareil similaire. Le calendrier prévoit que les quatre premiers appareils soient livrés en 2027, quatre autres en 2028 et le reste d’ici 2033.

En novembre dernier, le média avait lancé un appel à témoins sur les violences policières attribuées à la brigade cycliste de la police de Bruxelles Capitale Ixelles. Après une enquête et de nombreux témoignages recueillis, il publie un article consacré à ces abus. Depuis 2003, la police de Bruxelles Capitale Ixelles a employé une brigade cycliste, cette brigade a pour but de développer la proximité entre policier·es et habitant·es tout en axant leurs actions aux flux routiers. La réalité est toute autre, il semblerait que cette brigade soit coutumière des violences policières.  

Enquête complète de Bruxelles Dévie ici

Université Humbolt de Berlin, lors de l’occupation du mercredi 26 avril, 95 militants pro-palestiniens ont été violemment arrêtés et une centaine d’enquêtes pénales ont été engagées. Les motifs de ces interpellations sont selon la police: soupçons d’intrusion grave, violation de la paix particulièrement grave, sédition, utilisation de signes distinctifs d’organisations inconstitutionnelles et terroristes, ainsi que résistance aux policiers. Une soixantaine de militants ont occupé durant 3 heures une salle de conférence, jusqu’à ce que la police en nombre évacue avec force la salle barricadée à la demande de la présidence de l’université. À l’intérieur, les murs et l’ameublement ont été tagués, les portes et bancs de la salle de conférence ont été démontés pour servir de barricades. Des banderoles ont été suspendues aux fenêtres et font l’objet d’une enquête pénale à propos de leur contenu.

Ce mercredi, une action d’ Extinction Rebellion a eu lieu au Château des Comtes de Gand. Une quinzaine d’activistes sont entrés dans la forteresse médiévale et ont placé des banderoles sur les remparts. Les militants appellent à la création d’un “conseil citoyen pour le climat”. Wouter Mouton, membre des militants XR s’est collé la main au sol devant la porte du château pour empêcher la police de le déloger. Le lieu a rapidement été fermé par les forces de l’ordre. Les équipes spéciales d’intervention de la police sont également arrivées sur les lieux, elles ont procédé à une dizaine d’arrestations administratives. Pour décoller Wouter Mouton, un liquide semblable à de l’huile d’olive a été utilisé.

Après la vague de manifestations de mai 2024 en kanaky contre le projet gouvernemental de réforme du corps électoral, l’état d’urgence était déclaré sur l’archipel le 15 mai, avant d’être levé le 28 mai. Certaines mesures ont toutefois continué de s’appliquer, dont un couvre-feu nocturne ainsi que des interdictions de rassemblement, de transport et de vente d’armes et d’alcool. Ce jeudi, le tribunal administratif, saisi en référé, a ordonné la suspension des interdictions de manifester dans l’archipel. La Ligue des droits de l’homme avait saisi la justice pour demander la suspension de l’arrêté du 20 mars du haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie qui interdisait tout rassemblement, manifestation et cortège dans les communes de Nouméa, de Dumbéa, de Païta et du Mont-Dore, et ce jusqu’au 30 avril inclus. Le juge des référés a demandé que l’exécution de cet arrêté « soit suspendue jusqu’à ce qu’il soit statué au fond sur la demande tendant à son annulation ».