Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Un vaste appel avait été lancé pour que hier soit une journée de grève générale à Dhaka. La population entendait dénoncer la hausse des prix des carburants. La plupart des écoles, des magasins étaient fermés et la capitale vidée de ses habitants, affectant toutes les activités commerciales, et notamment portuaires. Des manifestants s’étaient rassemblés devant le quartier général d’un parti de l’opposition pour tenter d’ériger des barricades sur une voie de circulation importante de la ville. Les forces de l’ordre sont immédiatement intervenues. Pour les disperser, elles ont fait usage de gaz lacrymogène et de canon à eau colorée. Plusieurs personnes ont été blessées.

Canon à eau colorée à Dhaka

Canon à eau colorée à Dhaka

Cette nuit, trois guérilleros du PKK ont fait feu sur un véhicule de police qui effectuait une patrouille dans la province de Mardin (sud-est). Les occupants de la voiture ont répliqué, entraînant une violente fusillade au cours de laquelle un officier a été grièvement blessé. Il est décédé quelques heures plus tard. Une opération militaire a été déclenchée pour capturer les trois guérilleros.

Les communes de Ranst et de Zandhoven sont depuis aujourd’hui le théâtre d’un nouveau projet de la police fédérale. Cette dernière a décidé d’embaucher des citoyens pour qu’ils lui signalent les ‘personnes et agissements suspects’. Les agents de quartier vont donc demander aux riverains qui font leur jogging ou promènent leur chien s’ils ne veulent pas collaborer avec la police. Les candidats auront la possibilité de suivre une formation pour apprendre à évaluer les situations suspectes.

Hier mardi 15 janvier, des militants des Comités de Sans-papiers de la région parisienne devaient manifester à Paris en soutien aux sans papiers grévistes de Lille et pour la régularisation de tous les sans papiers. A 14h, les manifestants ont commencés à se rassembler place Saint-Michel d’où était prévu le départ en manifestation jusqu’au siège du PS, rue de Solférino. Une centaine de manifestants ont immédiatement été arrêtés et embarqués par la police. La veille déjà, lors du rassemblement place des Saussaies, une centaine avaient de même été arrêtés et conduits au commissariat du XVIIIe, pour contrôle des identités. Tous étaient finalement relâchés en début de soirée.

Une septantaine de personnes travaillant chez des fournisseurs de Ford Genk bloquent toujours l’accès aux portes de l’usine automobile, en dépit des astreintes auxquelles ils s’exposent. Ford a obtenu d’un juge, en référé, la levée du blocage de l’usine, sous peine d’une astreinte de 1.000 euros par infraction. Ce jugement ne semble toutefois pas impressionner les ouvriers Mercredi matin, ils ont notamment bouté le feu à des palettes de bois et à des pneus pour barrer l’accès à l’usine. Ils contestent que le jugement obtenu par Ford s’applique à la voie publique ou aux terrains privés liés aux entreprises sous-traitantes. Ils promettent un chaleureux accueil à l’huissier qui serait éventuellement dépêché sur place.

Belgique: Piquet à Genk malgré les astreintes

En trois jours, du 11 au 13 janvier, une vague d’actions incendiaires a répliqué aux attaques des squatts d’Athènes par la police. Ont ainsi été incendiés: les permanences du parti Nea Dimokratia à Dafni, Halandri, Glyfada, Argyroupoli et Kypseli; la permanence du parti PASOK à Glyfada; les bureaux de la Compagnie Publique d’Éléctricité à Menidi, des automates bancaires à Vyronas (deux), Nea Smyrni, Neo Iraklio, Kaisariani (deux), Kypseli, Papagou et Drapetsona (deux), deux agences bancaires à Kaisariani, une voiture du corps diplomatique à Elliniko, un véhicule de la Poste Hellène (ELTA) à Ilion et une moto de la police à Zografou.

L’offensive policière contre les squatts se poursuivt. Le 15 janvier, c’est le squat Lelas Karagianni 37, dans le quartier de Kypseli, qui a été attaqué. Ce bâtiment était occupé depuis 24 ans. Des rassemblements de solidarités à l’extérieur ont été l’occasion d’incidents. 14 occupants et au moins deux manifestants ont été arrêtés puis relâchés. Le soir même les scellées étaient brisées et le bâtiment réoccupé.

Grèce: Offensive policière anti-squatt et représailles incendiaires

Sevil Sevimli, l’étudiante franco-turque poursuivie par les autorités turques pour avoir, entre autre, pris part au cortège du 1er mai dernier à Istanbul a comparu ce mercredi devant le tribunal de Bursa. Celui-ci a requis 21 ans de réclusion à son encontre, l’accusant d’être membre d’une organisation armée (en l’occurrence, le DHKP-C) et d’en avoir fait la propagande lors de manifestations publiques. Sevimli portait, lors du cortège en question, un calicot réclamant la gratuité de l’éducation. Le procureur a également confirmé son placement sous contrôle judiciaire ainsi que l’interdiction de quitter le territoire turc. Sevil Sevimli, en échange Erasmus en Turquie en provenance de l’université de Lyon, avait été interpellée le 10 mai dernier, placée en détention préventive avant d’être relâchée au début du mois d’août, dans l’attente de son procès.

Sevil Sevimli

Des avions turcs ont frappé plus de cinquante cibles du PKK dans le nord de l’Irak où, selon les autorités, plus de 2000 guérilleros seraient actuellement basés. Seize F-16 ont décollé de leur base à Diyarbakir vers 20h mardi soir et ont bombardé leurs objectifs dans les monts Qandil, à environ 90 kilomètres de la frontière turque. L’opération a duré plus de trois heures, et pour la première fois, des bombes perforantes capables de percer les murs de bâtiments blindés ont été utilisées. Un élu local a déclaré que dans la région de Senkasar, les forces armées avaient visé deux villages vers 23h, détruisant au moins cinq maisons. De leur côté, les autorités n’ont communiqué aucun bilan de cette opération aérienne de grande envergure.

De violents affrontements se sont déroulés hier à Turin durant l’inauguration de la nouvelle gare Porta Susa. De nombreux manifestants s’étaient réunis, pour la plupart des militants NO TAV opposés à la liaison TGV entre Lyon et Turin. Les force de police sont rapidement intervenue pour les évacuer du bâtiment pour ensuite les poursuivre dans tous le quartier. De nombreuses personnes ont été blessées et deux étudiants ont été interpellés.

Affrontements en marge de l'inauguration de Porta Susa