Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Au Soudan, des manifestants se sont une nouvelle fois rassemblés pour dénoncer le coup d’état militaire à l’appel de divers groupes de résistance. Des milliers de personnes ont défilé en direction du palais présidentiel de Khartoum sous des températures élevées et une forte présence sécuritaire. Il s’agit de la première grande manifestation depuis le mois de jeûne du Ramadan et de la plus grande participation depuis plusieurs semaines. Jeudi, la police anti-émeute a tiré des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes sur eux, et des affrontements entre les forces de sécurité et les manifestants ont eu lieu. Cette manifestation est la dernière en date d’une longue série de rassemblements consécutifs suite au coup d’état militaire du mois d’octobre 2021. Cela fait plus de huit mois que le Soudan est paralysé politiquement.

Manifestation contre le coup d’état militaire au Soudan (archive)

Dossier(s): Afrique Tags: ,

Jeudi 5 mai, l’anarchiste emprisonné Alfredo Cospito a été informé qu’on lui avait imposé le régime de détention 41 bis. Ce régime, particulièrement dur, a pour but d’empêcher toute forme de communication. Il prévoit l’isolement, l’interdiction de tout moment en commun entre détenus et de toute activité interne à la prison, le silence, la censure du courrier, une heure de parloir par mois, séparés par une vitre par un interphone et avec l’enregistrement des dialogues, dix minutes d’appels téléphoniques par mois avec une membre de la famille qui a reçu une autorisation et qui est obligé d’appeler à partir d’une caserne des Carabinieri. Les détenus ont l’interdiction de recevoir des journaux et des livres, la majorité du courrier est bloqué de manière préventive, ils n’ont pas la possibilité d’acheter des journaux et ont des fortes limitation quant aux objets qu’ils peuvent garder dans leur cellule (il y a un nombre maximale de livres, d’habits, de nourriture, de papier et de stylos).

Ce n’est pas la première fois que ce régime de détention est appliqué à des révolutionnaires : il a été décrété contre quatre prisonniers des Brigades Rouges PCC. Une des prisonnière s’est depuis suicidée, les autres restent détenus sous ce régime. Ce qui est particulier en ce cas, c’est que le 41bis est demandé contre Alfredo… après dix ans d’emprisonnement. Alfredo Cospito avait participé à la jambisation du PDG d’Ansaldo Nucleare. Le fait que l’État n’a pas réussi à isoler Alfredo ni à faire taire sa contribution révolutionnaire, a été une épine dans le pied pour la magistrature et la police. Cela a mené, ces dernières années, à d’autres mesures répressives à son encontre.

Alfredo Cospito

Alfredo Cospito

Dossier(s): Italie Tags: , ,

Maria Aliokhina, 33 ans est la chanteuse des Pussy Riot, un collectif féministe punk depuis dix ans dans le collimateur des autorités russes. Ses prises de position contre le pouvoir lui valent régulièrement arrestations et séjours en prison. Maria Aliokhina a déjà purgé une peine de deux ans pour avoir joué une « prière punk » dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou en 2012. Suite à l’intensification de la répression consécutive à la guerre en Ukraine, les autorités lui avaient annoncé que que son assignation à résidence (pour avoir appelé à manifester pour la libération des prisonniers politiques) allait être changé en une détention dans une colonie pénitentiaire. C’est ce qui l’a déterminé à s’évader .

Après avoir laissé son téléphone portable, et elle sortie vêtue de l’uniforme du Delivery Club (un équivalent d’Uber Eats en Russie), qu’une amie a réussi à lui faire passer. Blouson à capuche qui dissimule son visage, gros sac carré réfrigéré dans le dos. Un complice la conduit ensuite en voiture jusqu’à la frontière avec la Biélorussie, à six heures de route. Il a fallu trois tentatives pour passer la frontière de la Lituanie.  Maria Aliokhina est à Vilnius, elle y a retrouvé des membres de son groupe dont sa petite amie, Lucy Shtein, qui eux aussi se sont enfuis.

 

Dossier(s): Reste de l'Europe Tags:

Huit personnes ont perdu la vie suite à l’attaque des manifestants pacifiques par la police sri-lankaise dans le quartier de Negombo lundi. En outre, six  décès ont été signalés dans la province occidentale du Sri Lanka, tandis que deux décès ont été enregistrés dans la province méridionale. Parmi les personnes qui ont perdu la vie figurent un parlementaire et son garde de sécurité. Ils se seraient suicidés après qu’une foule de manifestants ait encerclé leur véhicule. Par ailleurs, un policier a perdu la vie suite à l’explosion d’une grenade lacrymogène. En outre, un jeune a également été blessé par balle par le policier. Enfin, un politicien a succombé à ses blessures lors de l’attaque de sa résidence lundi et est mort d’une crise cardiaque. Pendant ce temps, les 216 personnes qui ont été blessées lors des affrontements qui ont eu lieu à Colombo ont été admises à l’hôpital national de Colombo. Selon des sources hospitalières, cinq des blessés sont traités dans l’unité de soins intensifs. Le ministère de la Défense du Sri Lanka a annoncé que les forces armées avaient reçu l’ordre d’abattre tuer toute personne qui volerait ou détruirait des biens publics.

Dossier(s): Inde-Népal Tags: ,

Des manifestations ont commencé lundi dernier à Colón, sur la côte caraïbe du Panama, pour demander au gouvernement de mettre en œuvre des projets visant à améliorer les conditions de vie et les infrastructures dans la province, l’une des plus pauvres du Panama. Mardi, des affrontements ont eu lieu entre la police anti-émeute, qui a lancé des gaz poivrés, et des manifestants qui ont incendié des pneus dans plusieurs parties de la province, notamment dans la ville de Colon, l’une des plus importantes du pays car elle constitue l’entrée caraïbe du canal de Panama. Le secteur des transports a bloqué les routes principales pour demander l’intervention du gouvernement afin de geler ou de baisser les prix des carburants. Au moins six personnes ont été arrêtées mardi dont Edgardo Voitier, dirigeant du Frente Amplio Colonense et de la Coalición de Unidad por Colón. La police a déclaré qu’un policiers avait été sérieusement blessé et que des amendes avaient été infligées à des camions pour obstruction des routes.

 

 

Des coups de feu tirés depuis la résidence du Premier ministre sri lankais, Mahinda Rajapaksa, assiégée par des manifestants,alors que l’île est en proie à une vague de révolte due à la crise économique qu’elle traverse. Le Premier ministre, avait annoncé sa démission un peu plus tôt ce lundi, quelques heures après des affrontements meurtriersdans la capitale commerciale Colombo. Ces dernières semaines, poussés par la pire crise économique du pays, des milliers de manifestants ont exigé que le président Gotabaya Rajapaksa, 72 ans, et son frère aîné, le Premier ministre Mahinda Rajapaksa, 76 ans, démissionnent.

Ce départ fait suite à une journée de révolte à Colombo, qui a culminé avec l’imposition d’un couvre-feu par la police dans tout le pays. Tout a commencé après que des centaines de partisans du parti au pouvoir se sont réunis devant la résidence officielle du Premier ministre. Une manifestation antigouvernementale s’organisait devant la résidence officielle du président. La police avait formé une ligne à l’avance sur la route principale menant au site mais n’a pas fait grand-chose pour empêcher les miliciens pro-gouvernementaux d’avancer. Les miliciens pro-gouvernementaux armés de barres de fer, ont attaqué les manifestants anti-gouvernementaux au village de tentes qui a vu le jour le 9 avril dernier et qui est devenu le point central des protestations dans tout le pays. La police est enfin intervenue et les affrontements ont fait au moins cinq morts et 189 blessés.

Au moins un militant de la région bruxelloise a été convoqué par la police de la zone Bruxelles-Ixelles, accusé notamment de diffamation contre un serveur d’un café du Cimetière d’Ixelles. Il y aurait près d’une centaine d’autres personnes convoquées.

En octobre 2021, de nombreuses accusations de viol sous GHB avaient visé un barman qui travaillait aux cafés Waff et El Café, au Cimetière d’Ixelles. Suite à l’affaire, de nombreux nouveaux témoignages sont apparus, y compris contre d’autres serveurs de cafés bruxellois. Plusieurs grandes manifestations avaient eu lieu. Bilan, malgré les grands discours de la commune, le serveur n’avait toujours pas été auditionné en février dernier et ce sont à présent les soutiens des victimes qui vont être interrogé·e·s.

Si vous êtes vous-même concerné·e par l’une de ces convocations, n’hésitez pas à contacter notre legal-team au +32 456 20 06 42 ou par e-mail.

Une marche féministe a commencé à 9 heures du matin à San José, la capitale du Costa Rica, à l’occasion de l’investiture du nouveau président Rodrigo Chaves. Vers la fin de cette marche, des manifestantes ont fait tomber des barrières protégeant un périmètre devant l’Assemblée législative, ce qui a entrainé l’intervention de la police anti-émeute. La manifestation s’est poursuivi et achevée dans les rues autour de la Plaza de la Democracia. Les manifestantes dénonçaient Rodrigo Chaves comme harceleur et misogyne.

 

Dix-neuf policiers ont été blessés samedi (et 12 de leurs véhicules endommagés) lorsqu’ils ont tenté de contrôler l’attaque, par des ouvriers syndicalistes, d’une entreprise sidérurgique de la ville de Boisar, dans le district de Palghar (état du Maharashtra). Les syndicalistes avaient fait irruption dans les locaux de la société et avaient entrepris de les dévaster lorsqu’une équipe police a voulu s’interposer. Mal leur en a pris car ils ont été caillassés et évincés. La police a depuis arrêté 27 personnes en relation supposée avec l’incident. Ils sont accusés de « tentative de meurtre, émeute et conspiration criminelle ». L’entreprise est depuis longtemps le théâtre de conflits sociaux.

Les systèmes informatiques avec lesquels les services de police travaillent en Belgique datent du début des années 1990. Il existe certes une banque de données nationale, mais les 185 zones de police locales disposent chacune de leurs propres systèmes. Quant à la police fédérale, elle recourt à un processus encore différent. En mai 2016 déjà, le gouvernement Michel avait annoncé un plan « i-Police ». « Alors qu’en 2016, on avait budgété 90 à 110 millions d’euros, on prévoit aujourd’hui 299 millions d’euros.

Grâce à i-Police, 80 applications utilisées par la police seront remplacées par une seule, centrale, qui traitera tous les dossiers. Ce méga-contrat a été accordé à un consortium qui gravite autour du groupe télécom français coté en bourse Sopra Steria, en partenariat avec des firmes comme KPMG, Microsoft, Niche, Orbit et TA9. Les premiers projets pilotes démarreront l’an prochain et le processus de basculement devrait être finalisé d’ici fin 2025. Le système scrutera automatiquement d’autres banques de données comme le registre national, la DIV et les banques de données de la justice. Des algorithmes permettront de croiser ces données avec des images de caméras, des photos, des empreintes digitales ou autres documents.