Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Peu avant 10h du matin le 10 mars, exactement 2 ans après le meurtre de Lambros Fountas, quelques personnes ont tagés la Beirut Hellenic Bank de Sidney ‘Burn banks, for Lambros, for Social Revolution’. Les slots à cartes des machines à billets ont été bouchés à la colle forte et les écrans recouverts de peinture.

Australie : Action à la mémoire de Lambros Fountas

C’était le 23 février, lors d’une perquisition chez un forgeron qui aurait fabriqué le crochet qui avait servit lors de la fameuse opération de sabotage. Les enquêteurs de la SDAT avait alors oublié un dossier confidentiel chez le suspect. Les documents sont ‘sans interêts’ selon les autorités ‘compétentes’. Les documents comprenaient pourtant -en plus des repérages, photos, rapports,…- une dizaine de numéros de téléphone d’agents anti-terroristes, les numéros ont été changés et aucune charge n’est retenue contre les suspects. Ce n’est pas la première fois qu’une énorme gaffe brise la grande motivation de la Direction Anti-Terroriste en concernant l’affaire Tarnac, dernière en date : l’irrecevabilité de la plupart des éléments inculpants les premiers suspects à cause de l’illégalité de leur mise en place (écoute clandestine, traçage GPS non-autorissé,…).

Dans un communiqué la Ligue des Droits de l’Homme annonce avoir déposé un recours en annulation devant la Cour Constitutionnelle. La LDH dénonce le fait que cette loi est contraire à la jurisprudence de la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH). La Ligue dit déposer ce recours au nom des justiciables pour leur droit à être défendu correctement. La Loi Salduz, selon ses promoteurs devait permettre aux personnes arrêtées de bénéficier de la présence de leur avocat dés la première audition. Il n’en est rien dans les faits : l’avocat n’a pas accès au dossier et ne peut intervenir d’aucune manière.

Pour répondre aux demandes des services de police et de pompiers souhaitent utiliser les données mobiles, par exemple pour transmettre des photos de suspects ou pour solliciter une vidéo enregistrée par une caméra de surveillance, « Astrid », l’opérateur du réseau radio pour les services de secours et de sécurité en Belgique, va faire appel aux réseaux 3G commerciaux pour les données mobiles. Pour ce faire, Astrid va opter pour une construction MVNO. L’adjudication sera lancée dans les prochains jours. Astrid espère pouvoir proposer les données mobiles à grande vitesse au début de l’année prochaine à la police, aux pompiers et aux autres services de secours. L’actuel réseau Tetra d’Astrid, conçu pour les applications vocales, et n’autorise pas des vitesses élevées pour les données.

Le cahier des charges sera publié prochainement. Il contiendra une protection bout à bout par cryptage et VPN mobile pour garantir la fiabilité, l’activation de nouveaux appareils, l’intervention 24 heures sur 24 ou envoi d’avertissements en cas de problème sur le réseau, etc. Astrid exige aussi du partenaire MVNO des cartes SIM ‘trans-réseaux’ pour pouvoir basculer d’un réseau mobile à l’autre. Si le réseau Proximus n’offre pas de couverture à un endroit donné par exemple, le réseau de Mobistar ou celui de Base devrait pouvoir être automatiquement utilisé et inversement. L’objectif est de rendre opérationnel le ‘data only’ MVNO au cours du premier trimestre de 2013. Rien ne changera au niveau du réseau vocal sur base de la technologie Tetra.

Belgique: « Astrid » passera prochainement au 3G

Un soldat gouvernemental a été tué et 9 autres ont été blessés dans une embuscade de la NPA mardi matin dans dans le village de Nagookan, (Samar Occidental). Un détachement du 34e bataillon d’infanterie a été touché pour l’explosion de deux IED, et par un tir nourri d’armes automatiques. Une autre colonne de la NAP a attaqué un détachement du 10e Bataillon de Service au village de Nueva Visaya (Mawab).

Le régime turc a arrêté 963 personnes au cours du mois de février, a déclaré la Fondation des Droits de l’Homme en Turquie (TIHV). 168 d’entre elles ont été écrouées. La plupart de ces arrestations ont été effectuées dans le cadre de l’affaire KCK et la totalité est liée à la cause kurde. Plus de 6.500 membres actifs du parti kurde BDP dont 31 maires sur 98 et six députés sur 36 sont actuellement en prison dans le cadre de l’affaire KCK, une campagne de répression sans précédente lancée en avril 2009, quelques semaines après le succès historique du parti kurde aux élections municipales.

La Fondation a notamment attiré l’attention sur l’isolement du chef du PKK, Abdullah Öcalan, qui n’est pas autorisé à rencontrer ses avocats depuis 27 juillet 2011 et les abus sexuels sur les enfants kurdes dans la prison de Pozanti à Adana. Il s’agit des enfants arrêtés pour avoir jeté des pierres sur les policiers ou avoir crié des slogans « illégaux ». Ozlem Agus, la journaliste de l’agence de presse kurde DIHA qui a révélé le scandale d’abus sexuels et de la torture dont les enfants ont été victimes, a été emprisonnée le 9 mars par un tribunal d’Adana avec 20 responsables du parti kurde.

Au moins 887 personnes ont été placées en garde à vue en janvier, soit 1.850 arrestations au cours des deux premiers mois de l’année 2012. Plus de 29.360 cas de violation des droits de l’homme ont été recensés en 2011 dans la seule région kurde, contre 23.573 en 2010 et 20.720 en 2009. 6.306 personnes ont été arrêtées et 1.917 d’entre elles ont été emprisonnées pour des raisons politiques au cours de l’année 2011, constate le rapport qui parle de 1.555 cas de torture et de mauvais traitement, contre 2 788 arrestations, 747 emprisonnements et 747 cas de torture et de mauvais traitement en 2010.

Au 10 février 2012, 15.596 sites ont été suspendus par les autorités turques, suite à une décision de justice ou à l’initiative de la Haute Instance de la Télécommunication (TIB), soit près du double par rapport à l’année passée. Outre les sites pornographiques et ceux violant les droits de retransmission, les sites d’information jugés pro-kurdes ont été interdits sur décision de justice en 2011, tels Firat News, Gundem-online ou Welat.org.

Alexander Beltran Herrera, 35 ans, membre présumé des FARC, accusé d’avoir pris en otage trois Américains dont le petit avion s’était écrasé en Colombie en 2003, avait été extradé vers les États-Unis le week-end dernier pour répondre de ces accusations et d’autres de nature terroriste. Le gouvernement américain affirme que deux autres passagers avaient été exécutés par les FARC.

L’avocat d’Herrera a enregistré le plaidoyer de non culpabilité au nom de son client, lundi. Herrera compte parmi les 18 membres présumés des FARC mis en accusation le mois dernier. Il est passible de la prison à vie s’il est reconnu coupable. Les 17 autres accusés sont toujours recherchés, selon le département de la Justice des États-Unis. Les trois Américains avaient été secourus par l’armée colombienne en 2008, après plus de cinq ans de captivité.

Alexander Beltran Herrera

Alexander Beltran Herrera

Plus les semaines passent, plus le budget ‘sécurité’ des Jeux Olympiques augmente. Il y a sept ans, lors de l’attribution de l’événement à la capitale britannique, il avait été évalué à 2,37 milliards de livres (près de 3 milliards d’euros). L’estimation actuelle du montant total que coûteront finalement toutes ces mesures est de 11 milliards de livres (13 milliards d’euros).

Les Jeux Olympiques seront le théâtre de la plus grande mobilisation de forces militaires et de sécurité britanniques depuis la seconde guerre mondiale. Environ 13500 militaires seront déployés à travers la ville. Durant les Jeux, un porte-avions sera amarré sur la Tamise. Des systèmes de missiles sol-air balayeront le ciel. Des drones survoleront les stades et les cérémonies d’ouverture et de clôture. Un milliers d’agents diplomatiques américains et du FBI ainsi que 55 patrouilles canines patrouilleront dans la zone olympique. Celle-ci sera cloisonnée du reste de la ville par une clôture électrifiée à 5000 volts d’une quinzaine de kilomètres.

Outre ces mesures voyantes et spectaculaires, d’autres changements sont en cours. Les autorités ont adopté le London Olympic Games Act, ainsi que d’autres lois punitives qui sont déjà entrée en vigueur. Celles-ci légitiment l’utilisation de la force, potentiellement par des sociétés privées de sécurité, pour proscrire les mouvements du type ‘Occupy’. Elles autorisent également le personnel de la sécurité olympique de traiter par la force toute exposition de matériel commercial qu’il estimerait contester la gestion de Londres en tant que ‘ville propre’ pour n’être marquée que par les sponsors officiels.

Londres est aussi en train d’être équipée de scanners, de cartes d’identité biométriques, de multiples systèmes CCTV (notamment de reconnaissance faciale), de systèmes de suivi des maladies, de nouveaux centres et postes de contrôle policiers,… Tout cela a été mis en place pour un événement long de 17 jours, qui accueillera 17000 sportif pour un coût de 3500 livres (4000 euros) par athlète par jour. Les autorités ont par ailleurs déjà annoncé que tous les systèmes sont destinés à subsister longtemps après les Jeux Olympiques.

Chaque publication mensuelle de l’administration pénitentiaire est l’occasion d’établir un nouveau record. Et le mois de février ne fait pas exception. Selon les statistiques mensuelles de l’organisme, au 1er mars, 66445 étaient incarcérées dans les prisons françaises. Le précédent record, établi au 1er février, faisait état de 65699 détenus.