Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Les manifestations se sont étendues en Iran pour la cinquième nuit consécutive contre le décès brutal de Masha Amini, une jeune femme arrêtée par la police des mœurs chargée de faire respecter le port du voile obligatoire pour les femmes. Des hommes et des femmes, dont beaucoup avaient ôté leur foulard, sont sortis dans les rues d’une quinzaine de villes, notamment à Téhéran, Mashhad (nord-est), Tabriz (nord-ouest), Rasht (nord), Ispahan (centre) et Kish (sud), bloquant la circulation, incendiant des poubelles et des véhicules de police, lançant des pierres sur les forces de sécurité, détruisant les portraits des ayatollahs, et scandant des slogans hostiles au régime. La police est intervenue partout brutalement. Au total, six personnes ont trouvé la mort lors des manifestations selon le bilan officiel, probablement sous-estimé.

En soutien aux luttes du peuple iranien et en hommage à Mahsa, un rassemblement se tiendra ce vendredi 23 septembre, de 16h à 18h devant l’ambassade d’Iran, 15 avenue Franklin Roosevelt (à hauteur du campus ULB Solbosch).

Plus de mille manifestants ont été arrêtés aujourd’hui mercredi en Russie lors de manifestations spontanées contre la « mobilisation partielle » pour l’offensive en Ukraine, annoncée dans la matinée par le président Vladimir Poutine. Les mobilisations ont eu lieu dans au moins 38 villes du pays. Il s’agit des plus importantes protestations en Russie depuis celles ayant suivi l’annonce de l’offensive de Moscou en Ukraine fin février.

Vendredi 16 septembre, 11 étudiants de l’Université de Birzeit et membres du Pôle Étudiant Démocratique Progressiste ont été arrêtés par les forces de l’occupation israélienne. Un tribunal militaire a décidé hier de remettre en liberté huit des onze étudiants. Deux ont été placés en détention administrative: Muath Botmeh et Ziad Qaddoumi. C’est une forme de répression qui consiste à maintenir en détention sans procès, et même sans inculpation, des opposants à l’occupation pendant des mois voire des années.

Dossier(s): Monde arabe et Iran Tags:

En 1995, les proches des disparus de forces ont créé l’Initiative des « Mères du Samedi » car ses membres étaient essentiellement les mères des disparus. Ces mères, dont certaines sont âgées de plus de 80 ans aujourd’hui, se réunissaient chaque samedi sur la place Galatasaray, à Istanbul. Elles demandaient qu’on leur rende leurs enfants, maris, parents disparus de forces après le coup d’État militaire de 1980 et l’état d’urgence des années 1990 dans les régions kurdes du pays. Leurs rassemblements pacifiques ont été interdits par le gouvernement dès le 25 août 2018, alors que les Mères du samedi célébraient leur 700e rassemblement hebdomadaire. La police a attaqué la foule, blessé et arrêtés de nombreuses personnes dont une mère de plus de 80 ans.

Il en a suivi un procès contre 46 personnes, dont les proches des disparus, devant la 27e Haute Cour Pénale d’Istanbul, qui en est à sa 5e audience. Les « Mères du samedi » devaient faire une déclaration à la presse avant l’audience devant le palais de justice, en compagnie de représentants d’organisations de défense des droits de l’homme, de partis politiques et d’organisations non gouvernementales. Le groupe a été bloqué par la police qui a invoqué une décision d’interdiction d’un jour émise par le bureau du gouverneur du district de Kağıthane. Les participants aux rassemblement ont été encerclés, brutalisés et, pour 14 d’entre eux,  arrêtés par la police, dont les avocats chargés de l’affaire, Efkan Bolaç et Meriç Eyüboğlu, Gülseren Yoleri, directeur de la branche d’Istanbul de l’Association des droits de l’homme (IHD), Leman Yurtsever, directeur de la branche d’Istanbul de l’IHD, et Alper Taş, membre du Parti de gauche.

Les « mères du samedi » (archive)

Dossier(s): Turquie-Kurdistan Tags:

Un dirigeant maoïste du Jharkhand, dont l’arrestation était assortie d’une récompense de 15 millions de roupies, a été arrêté dimanche par la brigade antiterroriste du Maharashtra dans le district de Palghar. Karu Hulas Yadav (45 ans) était un membre du comité régional du Parti Communiste d’Inde (Maoïste) clandestin. L’arrestation a eu lieu tôt le matin, après un raid dans une communauté dans la zone de Nalasopara du district de Palghar. Yadav, originaire de Hazaribagh dans le Jharkhand, était venu au Maharashtra pour un traitement médical.

Meeting clandestin du PCI(M) dans le Jharkhand (archive)

 

Dossier(s): Inde-Népal Tags: ,

Les forces de sécurité ont dispersé samedi à coup de gaz lacrymogènes et de balles réelles une manifestation dans le Kurdistan iranien après l’assassinat d’une jeune femme arrêtée à Téhéran par la police des mœurs. Mahsa Amini, 22 ans, a été arrêtée mardi par l’unité de police chargée de faire respecter le code vestimentaire de la République islamique pour les femmes. Elle a été inhumée samedi dans sa ville natale de Saghez, dans la province du Kurdistan. Lors des funérailles, les femmes ont retiré leurs voiles dans une foule scandant « À mort la dictature ». Du cimetière, la foule s’est dirigée vers le bureau du gouverneur local. Des manifestants ont jeté des projectiles sur le portrait du guide suprême iranien Ali Khameneï. Un rassemblement du même ordre a eu lieu à Sanandaj, la capitale de la province du Kurdistan.  Comme à chaque manifestation, la foule a été violemment réprimée, les forces de sécurité ayant tiré à balle réelle. 38 personnes ont été blessées, dont au moins une par balle, tandis que treize ont été arrêtées. A Téhéran, des étudiants se sont également rassemblés. Les partis politiques kurdes ont donc appelé à la grève générale ce lundi dans la région.

Les manifestations contre l’introduction de patrouilles de police sur les campus universitaires se sont poursuivies dans plusieurs endroits d’Athènes samedi 17, les policiers ayant eu recours à des gaz lacrymogènes et à des canons à eau pour disperser les manifestants. Plusieurs importantes manifestations ont été organisées par les étudiants et les enseignants dans les universités au cours des deux dernières semaines, tant à Athènes qu’à Thessalonique. Les manifestants refusent le déploiement de la « police universitaire » (les soi-disant »équipes de protection des institutions universitaires ») sur les campus. Une première tentative d’instaurer une telle police avait été faite en 2019, mais qu’elle avait été révoquée plus tard à la suite d’une manifestation nationale.

Dossier(s): Grèce Tags: ,

Différentes actions ont été menées en solidarité avec les prisonniers et prisonnières anarchistes, notamment Marcelo Villarroel, Gabriel Pombo da Silva, Claudio Lavazza, Juan Sorroche, Giannis Michailidis, Mónica Caballero, Francisco Solar, Anna Beniamino, Alfredo Cóspito et Boris. Parmi ces actions, l’incendie d’une voiture de patrouille de la police à Cochabamba, en Bolivie (communiqué ici) ainsi que l’incendie de plusieurs voitures du corps diplomatique grec à Berlin (communiqué ici).

 

 

Le Congrès de la société démocratique (DTK), le Mouvement des femmes libres (TJA), le Parti des régions démocratiques (DBP), le Parti démocratique des peuples (HDP) et le Mouvement écologique de Mésopotamie organisent une marche vers le Mont Cudi dans la province de Şırnak pour protester contre la destruction de la nature menée par l’armée turque dans le cadre de sa guerre totale contre la guérilla kurde. C’est pour dénoncer des pratiques tels que les abattages massifs d’arbres ou l’incendie des forêts que les manifestants sont venus de la région de Serhat et de Van, mais aussi d’Amed et des métropoles turques. Dans une tentative d’empêcher l’action, les soldats turcs ont attaqué les gens avec de l’eau sous pression et des bombes à gaz.

 

Dossier(s): Turquie-Kurdistan Tags: ,

Nous étions une trentaine vendredi 16 septembre au local du Chat Noir à Toulouse pour assister à la projection de « Rien à déclarer » organisée par le Secours Rouge Toulouse. Le film, réalisé par le Secours Rouge de Belgique et le Collectif des Stagiaires de Bruxelles, a reçu un bel accueil. Lors de la discussion suivant la projection, il a été rappelé l’importance de s’armer avec, entre autres, des outils comme celui-ci contre la répression. Comme le rappelle le film, connaître son adversaire permet de ne pas faire l’erreur de le surestimer ou de le sous-estimer. Chacun et chacune a pu partager son ou ses expériences de garde à vue ou d’interrogatoire rendant encore plus concrètes les différentes thématiques abordées dans le film. D’autres sujets ont également été discutés comme le rôle des avocats, des médecins ou tout autre intervenant-e lors d’une garde à vue. Il a été rappelé et démontré que le mot d’ordre « rien à déclarer » face à la police n’était pas une question de morale ou de posture, mais bien la seule voie possible et viable pour notre défense individuelle et collective. Nous remercions encore une fois le Chat Noir pour leur accueil.
Mercredi 28 septembre, une projection de « Rien à déclarer » est organisée à Strasbourg par l’AIM, la BRIF et la CNT-STP 67.  Par ailleurs, n’hésitez pas à nous contacter si vous voulez organiser une projection.