Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Les autorités ont annoncé ce mardi matin qu’une fusillade avait éclaté hier soir entre la police et des maoïstes présumés dans la forêt de Ganapuram, située dans le district de Khammam (Andhra Pradesh). D’après leurs renseignements, deux guérilleros auraient été tués durant l’échange de tirs. Un policier aurait également été blessé. L’affrontement s’est déclenché alors que le contingent policier effectuait une opération de ratissage dans la zone.

Hier, plusieurs centaines de jeunes s’étaient rassemblés devant un collège de la ville de Valence pour dénoncer l’attitude du gouvernement régional. Suite au plan de rigueur adopté début janvier, celui-ci a effectué des coupes budgétaires dans divers secteurs, dont celui de l’éducation. Depuis plusieurs semaines, certains établissements scolaires sont privés de chauffage, les autorités n’ayant pas réglé les factures auprès des fournisseurs. Un cordon policier était disposé devant le collège, et les forces de l’ordre sont rapidement intervenues pour empêcher le rassemblement. Les policiers ont également fait usage de leurs matraques dans les rues voisines lorsque les jeunes se sont dispersés, certains étant traînés au sol. Les autorités ont procédé à une série d’arrestation, mais leur nombre n’a pas été communiqué.

Manifestation estudiantine à Valence

Manifestation estudiantine à Valence

La semaine dernière, les autorités ont interpellé des dizaines de personnes dans le cadre de leurs raids dirigés contre la KCK (Kurdistan Communities Union) qu’elles accusent d’être la branche urbaine du PKK. Cinq suspects ont été arrêtés à Istanbul alors que neuf autres personnes ont été libérées la nuit du 16 février après leur comparution au tribunal. Des 49 personnes détenues à Istanbul, 35 avaient déjà été libérées après interrogatoire. Une cour d’assises d’Ankara a également ordonné l’arrestation de neuf des quatorze personnes qui ont comparu sous le chef d’accusation ‘d’appartenance à une organisation terroriste’. Le tribunal a libéré les cinq autres inculpés en les plaçant sous contrôle judiciaire. 33 personnes des 36 qui avaient été interpellées dans les provinces de Diyarbakir, de Sanliurfa, de Sirnak et de Batman ont été relâchées à Diyarbakir. Deux personnes ont été interpellées dans la province de Van, alors que quatre autres ont été libérées le 16 février.

Arrestations en Turquie

Ce lundi, les autorités ont placé dix personnes en garde à vue en raison de leurs liens présumés avec la KCK. Les équipes du département anti-terroriste turc ont pisté leurs ‘suspects’ en examinant leurs profils Facebook, en visionnant les photos et les vidéos qu’ils partageaient et en lisant les messages qu’ils échangeaient. Les autorités ont interpellé les dix personnes, qui sont âgées de 19 à 22 ans, sur base de l’accusation selon laquelle ils auraient été en train de planifier des incendies volontaires et criminels. Elles ont également saisi leurs ordinateurs qu’elles suspectent de contenir des éléments de propagande pour l’organisation.

Arrestations en Turquie

Ils étaient quatre à avoir été placés en détention préventive après que sept lieux de vie toulousains aient été perquisitionnés le 15 novembre dernier. Ces descentes avaient été menées par les forces de l’ordre suite une action contre les locaux de la Protection Judiciaire de la Jeunesse en juillet 2011 pour dénoncer l’incarcération des mineurs. Les quatre étaient accusés de participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destruction ou de dégradations de biens, de
 violence commise en réunion sans incapacité et de dégradation ou détérioration du bien d’autrui commise en réunion. Fin janvier, un des inculpés avait été libéré, avant que deux autres ne le soient début février. Ce jeudi, la dernière personne toujours incarcérée a finalement été libérée. Tous quatre ont été placés sous contrôle judiciaire avec obligation de pointer au commissariat de façon hebdomadaire, interdiction de contact entre eux et obligation de rendre compte de leurs déplacements.

‘Athens IndyMedia Center’ (AIMC), le site le plus fréquenté et utilisé par l’opposition révolutionnaire grecque a subit plusieurs attaques de la part des autorités depuis le 12 février. Des tentatives d’attaques DDOS (Attaque par Déni de Service, type d’attaque utilisée pour surcharger un site et le mettre hors-ligne pour quelques minutes ou quelques heures, popularisé par Anonymous) ont été effectuées sans succès, alors que la Faculté Polytechnique qui héberge le serveur-relai d’AIMC prétexte des coupures de courant pour couper régulièrement l’accès au site, explique Jolly Roger membre du collectif dans une interview. Des campagnes de solidarité internationale ont démarré, notamment en France et en Espagne.

Suite à la journée d’émeutes du 12 février, des dizaines de révolutionnaires grecs ont été arrétés, principalement le 18 février lors de perquisitions massives. Des rassemblements de solidarité ont eu lieu le même jour à travers la Grèce pour réclamer la libération de tous les prisonniers, notamment ceux arrétés les 12, 13 et 18 février. Il est actuellement très difficile de cerner l’ampleur de la répression qui a suivit et qui suit la journée du 12 février.

Sticker de solidarité avec IMC Athènes

Sticker de solidarité avec IMC Athènes

La deuxième chambre de la Cour d’appel de Santiago a révoqué l’assignation à domicile de « Tortuga ». Elle le considère comme un « danger pour la société » ayant une possibilité d’évasion à cause de sa double-nationalité (italienne et chilienne) et de la détention d’un passeport valable. La cour juge enfin que l’état physique de « Tortuga » ne justifie pas une assignation à domicile. « Tortuga » doit donc retourner en prison.

Des dizaines de milliers de kurdes venus principalement d’Allemagne, France, Pays-Bas et de Belgique ont manifesté samedi 18 février à Strasbourg pour demander la libération du chef du PKK et dénoncer l’inaction de l’Union Européen face à la répression anti-kurde en Turquie. Il s’agit de l’une des plus grandes manifestations de ces dernières années. Des drapeaux à l’effigie du leader kurde Abdullah Öcalan, emprisonné sur l’Ile d’Imrali depuis 13 ans sous totale isolation, et des drapeaux du PKK étaient brandis, ainsi que des pancartes avec des inscriptions telles que « Non au complot international contre Ocalan », « Liberté pour Ocalan, paix au Kurdistan ». Des femmes en tenue noire en signe de protestation et des jeunes en tenue guérilla du PKK étaient présents dans les cortèges.

France: Gigantesque manifestation kurde

Les enquêteurs chargés des dossiers de « terrorisme » ne pourront pas priver les personnes mises en cause du choix de leur avocat. C’est ainsi qu’a tranché vendredi le Conseil constitutionnel français, en censurant une disposition qui permettait de limiter le nombre de conseils habilités à intervenir en garde à vue auprès de leurs clients dans ces dossiers.

Depuis toujours, le gouvernement cherche à préserver une zone dérogatoire pour préserver le travail des enquêteurs sur les affaires les plus sensibles, comme le crime organisé et le terrorisme. Lorsque, poussé par le Conseil constitutionnel et la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme, le gouvernement a bien dû se résoudre à permettre aux avocats d’assister leurs clients dans les commissariats, le législateur souhaitait quand même conserver un régime spécial pour les dossiers les plus lourds, en dressant une liste des avocats admis dans ces affaires.

Mais la Cour de cassation a refusé que perdure une dérogation systématique pour certaines affaires, quelle que soit leur nature. Les magistrats peuvent donc retarder l’arrivée de l’avocat auprès d’un gardé à vue au commissariat, mais à condition de justifier strictement de «circonstances exceptionnelles»-si bien que dans les faits, on compte peu de demandes de report. Le deuxième correctif est tombé vendredi, à travers la question prioritaire de constitutionnalité tranchée par le Conseil constitutionnel, qui a mis fin à l’espoir que caressaient les juges d’instruction de voir publier le décret qui devait organiser, à partir d’avril prochain, la constitution de listes d’avocats autorisés à assister éventuellement les gardés à vue dans les affaires de terrorisme, à la place du conseil attitré du mis en cause.

Noel Adalberto Ovelar, membre présumé de l’Armée du peuple Paraguayen (EPP) sera jugé pour « séquestration, association criminelle, prise d’otages, vol aggravé et homicide » Ovelar travaillat à l’Association Rurale du Paraguay (ARP), il avait été arrêté le 17 février 2011.
Les enquêteurs affirment qu’Ovelar a été l’un des dix membres de l’EPP qui a capturé et a gardé Fidel Zavala durant la captivité. Fidel Zavala est un roiche éleveur du Paraguay, l’EPP avait demandé et obtenu contre la libération une rançon et une distribution massive de viande aux habitants d’une banlieue pauvre de la capitale paraguayenne et du département de Concepción.

Le procès de 12 communistes soupçonnés d’appartenance au (nouveau) Parti communiste italien [(n)PCI] a débuté la semaine dernière à Bologne. ils sont accusés en vertu de l’article 270 bis du Code pénal italien, qui prohibe «les associations qui se proposent d’accomplir des actes de violence dans un but terroriste ou de subversion de l’ordre démocratique». Ce procès fait suite à la décision de la Cour suprême, qui a annulé la décision d’un tribunal inférieur d’abandonner l’affaire faute de preuves suffisantes. Il s’agit de la huitième procédure entreprise contre le (n)PCI au cours des dernières années. Jusqu’à date, toutes se sont soldées par une victoire de la défense. Parmi les accusés, certains sont en fait membres du Parti des comités d’appui à la résistance – pour le communisme et de l’Association pour la solidarité prolétarienne, mais l’accusation allègue que ces groupes « font partie » du (n)PCI.