Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Les avocats du ‘groupe de Tarnac’, dont les membres sont soupçonnés d’avoir saboté une ligne TGV en novembre 2008, avaient saisi le tribunal de Nanterre pour que soient auditionnés 18 policiers ayant participé à la filature de l’époque (qui constitue la base de l’inculpation), filature remise en cause par la défense. Les juges de Nanterre s’étaient opposés à l’audition, mais le 26 octobre, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Versailles a accédé à cette demande. Par contre, elle s’est opposée à la seconde demande des avocats, lesquels souhaitaient la saisie des ordinateurs des fonctionnaires. La cour d’appel a également accepté que soient communiqués à la défense les numéros de téléphone des policiers ayant participé à la filature en question. Selon un des avocats, ‘On va pouvoir comparer leurs numéros avec la borne-relais qui se trouve à cinq mètres de la ligne TGV. S’ils étaient présents la nuit des faits, ils auraient activé le relais de téléphone’.

Les étudiants de l’université, le personnel administratif et technique des universités de Madagascar mènent des grèves à répétition depuis les débuts de l’année et manifestent pour réclamer le paiement de leurs bourses ou de leurs salaires. Ce lundi, des étudiants d’Ankatso sont encore descendus dans la rue, érigeant des barrages et bloquant la route de l’université, empêchant ainsi les véhicules de circuler. Ils réclamaient non plus seulement le payement des bourses et équipements mais également la libération de leurs collègues placés sous mandat de dépôt. Les échauffourées se sont poursuivis jusque dans l’après-midi, les policiers de l’Emmoreg ripostant à coup de gaz lacrymogènes aux jets de pierres des étudiants.

Lors des manifestations des étudiants à Ankatso, mardi et mercredi derniers, 13 étudiants manifestants ont été arrêtés par les éléments de l’Emmoreg, dépêchés sur place. 6 d’entre eux ont été placés sous mandat de dépôt à la maison de Tsiafahy après leur déferrement au Parquet. Leur procès se déroule cet après-midi au tribunal à Anosy. Ils sont accusés de « vandalisme » et de « comportements répréhensibles envers les Forces de l’ordre ». Les éléments de l’Emmoreg sont allés jusque dans l’enceinte de l’université pour traquer les manifestants lors des dernières manifestations, ce qu’ils ne sont pas autorisés à faire (une plainte contre la police a été déposée par le président de l’Université d’Ankatso pour violation de la franchise universitaire).

Madagascar: Affrontements entre étudiants et policiers

Deux membres de la Central Industrial Security Force (CISF) ont été tués dimanche matin dans une fusillade avec des guérilleros maoïstes à proximité d’une mine de fer dans le district de Dantewada (Chhattisgarh). Les guérilleros ont ouvert le feu sur un poste de la CISF à proximité d’un des dépôts miniers dans les collines de Bailadila. D’après les autorités, il s’agissait d’une attaque coordonnée et bien planifiée, les guérilleros ayant profité du brouillard matinal pour lancer l’assaut. Vingt minutes après l’attaque, cinquante membres de la CISF sont arrivés en provenance du poste le plus proche mais les guérilleros avaient déjà battu en retraite après s’être emparé des armes des deux officiers morts. Une opération de ratissage a été déclenchée dans la zone.

Une opération aérienne intitulée ‘Opération Panthère’ a été déclenchée dimanche par l’armée turque contre les guérilleros du PKK dans le nord de l’Irak. Au cours de l’offensive longue de deux heures, les F-16 turcs qui avaient décollé de Diyarbakir, ont bombardé des campements de la guérilla dans le nord de l’Irak. Les tirs visaient les militants passés du côté irakien pour passer l’hiver. Plusieurs batteries anti-aériennes appartenant à la guérilla ont été neutralisées. En outre, cinq guérilleros ont été tués par l’armée turque dans une opération distincte samedi dans le sud-est du pays.

F-16 de l’armée turque

F-16 de l'armée turque

Ce dimanche, le président français rendait visite à son homologue libanais à Beyrouth. L’occasion pour une centaine de personnes de se rassembler devant la résidence de l’ambassadeur de France pour exiger la libération du militant libanais Georges Ibrahim Abdallah. Déjà tôt le matin, des militants brandissaient le portrait du prisonnier sur la route de l’aéroport. C’est à la mi-novembre que sera rendue la décision quant à sa libération conditionnelle, alors qu’il est libérable depuis 1999 et qu’il s’agit de sa huitième demande de libération.

Manifestation à Beyrouth pour Georges Ibrahim Abdallah

Manifestation à Beyrouth pour Georges Ibrahim Abdallah

En Turquie, des échauffourées ont éclaté entre des manifestants kurdes et la police dans la ville de Cizre. Les violences se sont produites pendant l’enterrement d’un militant du PKK tué par les forces de l’ordre. La tension est à son comble dans la région, où des centaines de prisonniers kurdes sont en grève de la faim depuis cinquante jours. Ce samedi à Cizre, la police a riposté aux jets de pierres par des gaz et et des grenades lacrymogènes.

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Plusieurs artistes s’étaient dit prêts à jouer gratuitement en solidarité avec les grévistes de Ford Genk pour la semaine qui commence. La SABAM a menacé d’une facture de 15’000€ les syndicats si les concerts avaient lieux. Les évenements ont donc été annulés, et la SABAM nie évidemment d’avoir précisé le prix et d’avoir interdit le concert.

Onze personnes ont été blessées lors d’échauffourées avec la police et plus de 200 personnes interpellées au cours de ces troubles. Dans la capitale, jusqu’à présent il y a cinq blessés — dont deux par balles — et le nombre d’interpellations s’élève à 202. Dans d’autres points du pays, il y a aussi eu des blocages de routes et des manifestations. À Colon, à 80 km au nord de la capitale, trois manifestants et trois policiers ont été blessés et 15 personnes ont été interpellées.

Depuis une semaine, le pays connaît de violentes manifestations qui ont fait trois morts contre la loi qui autorise la vente de terrains de la zone franche de Colon. La police anti-émeutes a lancé des gaz lacrymogènes contre des émeutiers peu après la manifestation du puissant syndicat du bâtiment contre ce texte. La province de Colon en était vendredi à son 5e jour de grève générale. Cette zone de libre-échange créée en 1948, elle est la première zone franche de l’hémisphère nord, et la deuxième au monde, après Hong-Kong.

Panama: Répression meurtrière

Quatre ouvriers ont été blessés devant l’usine IKEA de Piacenza vendredi matin. L’établissement est le principal centre de stockage IKEA en Italie. Les ouvriers qui y travaillent sont employés par des « coopératives », mais en Italie les « coopératives » sont souvent des formes légales cachant des entreprises contournant les lois du travail et les conventions collectives.

C’est précisément ce que dénonçaient les ouvriers (parmi lesquels beaucoup de migrants) qui sont en grève depuis plusieurs jours. La direction d’IKEA a riposté en licenciant 12 ouvriers dont 9 membres des syndicats de base (COBAS). Le 30 octobre, des premiers incidents violents ont eu lieu quand la police a forcé les barrages des grévistes pour permettre aux camions d’IKEA d’approvisionner les magasins de la chaîne. L’incident s’est reproduit ce 2 novembre, avec attaque du piauet de grève à la matraque et aux gaz lacrymogènes.

Italie: Violence policière contre les grévistes d’IKEA

Des milliers de membres de la communauté kurde de Belgique mais également de France, d’Allemagne et des Pays-Bas, ont manifesté samedi à Bruxelles en solidarité avec les 772 prisonniers politiques kurdes détenus en Turquie, qui ont entamé une grève de la faim le 12 septembre dernier. Lundi dernier, 600 Kurdes se sont rassemblés devant le Parlement européen en soutien aux prisonniers kurdes en grève de la faim depuis 53 jours.

Bruxelles: Grande manifestation kurde