Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Ce jeudi, les neuf militants du CAS ont une nouvelle fois vu leur procès reporté. A l’entrée du palais de justice, les autorités avaient installé un chemin de barrières Nadar pour canaliser les personnes qui souhaitaient assister à l’audience. Celles-ci ont également du fournir leurs papiers d’identité avant l’entrée en salle. Le procureur a pris la décision d’ajourner l’audience après que les avocats des inculpés aient rendu leur conclusion ce jeudi, alors que la procédure exige que cela soit fait huit jours avant l’audience. Celle-ci a donc été reportée au 3 mars.

Alors que l’on comptait hier, en Egypte, selon des sources médicales, au moins 92 personnes tuées et des milliers blessées depuis le début mardi de la contestation contre le président Hosni Moubarak en Egypte, (dont 85 lors des violents heurts vendredi et samedi entre manifestants et policiers), une manifestation de solidarité a été réprimée ce dimanche a Paris. 90 personnes ont été arrêtées à Charles de Gaulle – Etoile. 30 d’entre elles ont été transférées au commissariat du 18ème, rue de Clignancourt, métro Château Rouge. Selon le Comité de solidarité avec la lutte du peuple égyptien, seules 30 personnes auraient été relâchées

Mark Kennedy est entré dans la police vers 1994. Début 2003, il travaille pour la nouvelle National Public Order Intelligence Unit (NPOIU), chargée de surveiller les “extrémistes de l’intérieur”, et reçoit un permis de conduire, un passeport établissant sa nouvelle identité (Mark Stone) et une histoire crédible pour expliquer ses absences : alpiniste professionnel, il part souvent à l’étranger pour des contrats bien rémunérés.

C’est en août 2003 que Kennedy est arrivé avec ses cheveux longs, ses tatouages et la passion de grimper aux arbres dans une ferme reconvertie en base militante, dans le Yorkshire, pour assister à une réunion du mouvement Earth First. Il a deux atouts qui vont bientôt le rendre indispensable au sein du mouvement. D’une part, il conduit et posséde un pick-up ; ensuite, il sait se montrer généreux, acceptant de payer l’impression de documents, louant des véhicules et payant les amendes infligées par les tribunaux.

Il obtient rapidement la confiance des militants. En 2004, il devient membre de Dissent !, un réseau chargé de préparer des manifestations liées au sommet du G8, prévu pour l’année suivante en Ecosse. En 2005, il grimpe aux arbres de la capitale pour accrocher des bannières contre BP, puis Il se rend ensuite au campement de Stirling. Après le G8, Kennedy file en Islande pour manifester contre la construction d’un barrage. Conscients d’être surveillés par la police, les militants limitent au maximum le nombre de personnes informées des détails logistiques de l’opération. Pour des raisons pratiques, les personnes chargées du transport en font généralement partie.

A l’été 2006, Mark Kennedy est un militant à part entière. Il rejoint le cercle des organisateurs du premier Camp climat et participe à son installation près de la centrale à charbon de Drax, dans le Yorkshire (organisés par le groupe militant Camp action climat (CAC), une dizaine de campements se sont installés depuis sur des sites jugés stratégiques, principalement au Royaume-Uni). Lors du Camp climat de l’année suivante à l’aéroport de Heathrow, il se voit confier l’organisation des transports.

En 7 ans, Mark Kennedy s’est tellement bien intégré à la communauté des militants que près de deux cents personnes étaient là pour fêter ses 40 ans. Il a été de presque toutes les grandes manifestations écologistes du Royaume-Uni depuis 2003. Avec son faux passeport, il s’est rendu dans plus de vingt-deux pays, manifestant contre la construction d’un barrage en Islande, rejoignant des militants verts espagnols, pénétrant les réseaux anarchistes d’Allemagne et d’Italie, menant des actions illégales au besoin.

Ce n’est que le 12 avril 2009, que Kennedy commence à être soupçonné. La police avait appris – probablement par Kennedy lui-même – que des militants prévoyaient d’entrer sur le site de la centrale de Ratcliffe-on-Soar, une centrale à charbon située à proximité. Lorsque les militants furent avertis de la présence de nombreux policiers à l’extérieur de la centrale, il fut question d’abandonner le plan. On chargea toutefois Kennedy d’aller vérifier la gravité du problème. A son retour, il déclara [faussement] qu’il n’y avait aucun policier. Les forces de police débarquèrent peu de temps après.

Au cours d’un vaste coup de filet, la police prend d’assaut le bâtiment de l’école dans la banlieue de Nottingham, où les militants se sont rassemblése. A l’intérieur, ils trouvent cent quatorze personnes, dont Kennedy. Le 5 janvier 2011, vingt militants seront finalement condamnés pour le délit mineur de préparation à une effraction après avoir reconnu qu’ils avaient prévu d’occuper la centrale pendant une semaine afin d’empêcher l’émission de 150.000 tonnes de carbone.

Les soupçons contre Kennedy s’aggravèrent lorsque celui-ci, inculpé en même temps que vingt-sept autres personnes, décida de faire appel à un autre cabinet d’avocats. Lui seul fut relaxé. Ce n’est toutefois qu’après avoir découvert par hasard son véritable passeport, des mois plus tard, que les militants finirent par apprendre sa véritable identité. Le 21 octobre 2010, six de ses amis proches le pressèrent de questions. Il finit par avouer et exprimer, en larmes, ses regrets. Kennedy vit à présent à l’étranger.

Kennedy en eco-warrior

Kennedy maintenant

Kennedy en eco-warrior

Une grosse centaine de manifestants s’étaient rassemblés ce samedi après-midi pour protester contre le Forum Economique Mondial (WEF) qui se déroule actuellement à Davos. Ils étaient entourés par un fort contingent de policiers portant casques et boucliers. Rapidement, ceux-ci sont entrés en action pour disperser le rassemblement. Ils ont tiré des jets d’eau à forte pression et des balles en caoutchouc en direction des manifestants, qui ont répliqué en lançant des boules de neige. Notons que la manifestations s’est déroulée devant un hôtel situé à 700 mètres du centre de conférence, celui-ci étant encerclé par quelques 5000 militaires patrouillant arme au poing.

Dispersion de la manif anti-WEF

Dispersion de la manif anti-WEF

Dans une action visant officiellement le DHKP-C, les autorités turques ont interpellé ce mercredi sept militants actifs dans des associations de quartier à Izmir. Il semblerait que tous les sept aient été suivis pendant plus de six mois. Mais ce 26 janvier, trois associations et le domicile de huit autres militants ont également été perquisitionnés. Les autorités ont annoncé avoir saisi des documents ‘organisationnels’, des croquis indiquant des établissements militaires et policiers et des ordinateurs. Ces derniers ont été envoyés au laboratoire de la police criminelle d’Ankara pour que les éventuels messages cryptés puissent être décodés. Cinq des militants ont été mis en examen et incarcérés. Ils sont accusés d’avoir formé des milices en vue de mener des actions contre des institutions de l’état. Les deux autres avaient été interpellés pour simple rébellion, et ont été relâchés.

Depuis dimanche, de nombreux manifestants ‘campaient’ devant les bureaux du premier ministre tunisien dans le centre de la capitale, sur la place de la Kasbah. Une vaste opération d’évacuation a été menée ce vendredi par les unités anti-émeutes. Celles-ci, composées de plus de 200 hommes, ont fait mouvement vers la Kasbah en tirant un grand nombre de grenades lacrymogènes. Sur l’esplanade, survolée par un hélicoptère, les policiers ont immédiatement démonté les tentes des manifestants. Cinq d’entre eux ont été blessés par les grenades lacrymogènes et les pierres, jetées par les protestataires et que la police rejetait ensuite vers eux. Un médecin du Samu a déclaré que tous saignaient, et que l’un d’entre eux avait été atteint à la tête par une grenade lacrymogène tirée presque à bout portant.

Tôt ce vendredi matin, une fusillade a éclaté entre des guérilleros et les forces de sécurité dans le district de Latehar (Jharkhand). Le combat a duré pendant plus de cinq heures, et selon ses dires, la police aurait retrouvé les corps de neuf guérilleros sur les lieux de l’affrontement. Elle a également affirmé avoir saisi une grande quantité d’armes et de munitions.

Hier, plusieurs centaines d’étudiants s’étaient réunis à Ankara et à Istanbul pour dénoncer l’attitude du gouvernement vis à vis du monde estudiantin. Le premier ministre est accusé de refuser tout dialogue. Sur la place centrale de Kizilay dans la capitale, les centaines de manifestants ont été dispersés par des jets de gaz lacrymogènes et l’utilisation de canons à eau. L’important dispositif policier a arrêté tous les étudiants qui tentaient de résister. A Istanbul, une centaine de manifestants ont été confrontés au même genre de déploiement policier. Ils ont été dispersés avec des canons à eaux, des gaz lacrymogènes, et à coups de matraque.

Vers 9 heures ce matin, une explosion a eu lieu dans un hôtel situé à deux kilomètres de centre de meeting de Davos, en Suisse, où se déroule depuis deux jours le Forum Economique Mondial. Elle a occasionné des dégâts mineures (fumées, bris de vitres,…) et personne n’aurait été blessé. Selon les premiers éléments de l’enquête, un engin pyrotechnique placé dans un local à matériel en serait l’origine. Un quotidien local affirme avoir reçu un e-mail de revendication envoyé par des anti-WEF. Une enquête a été ouverte.

Explosion à Davos en marge du WEF

Explosion à Davos en marge du WEF

En novembre dernier, le trajet du train ‘castor’ transportant 120 tonnes de déchets nucléaires entre la France et l’Allemagne avait été perturbés par de multiples actions de militants anti-nucélaire. A hauteur de Caen, un petit groupe d’entre eux s’étaient cadenassés aux voies afin d’entraver le passage du convoi. Délogés brutalement (tendons de la main sectionnés, brûlures suite à l’utilisation de meuleuses,…) par les forces de l’ordre, sept militants ont été inculpés de ‘délit d’entrave à la circulation ferroviaire’. Les quatre hommes et les trois femmes, âgés de 22 à 32 ans, ont comparu hier devant le tribunal de grande instance de Caen. Ils ont été condamné à un mois de prison avec sursis et de 1000 à 1500€ d’amende. Ils devront en outre payer solidairement 20.500€ de dommages et intérêts à la SNCF et, à titre individuel, 1€ symbolique au groupe nucléaire Areva. Signalons également que la plainte pour violence déposée par cinq des militants suite à leur délogement musclé par la police a été classée sans suite au mois de novembre.

Blocage du train nucléaire à Caen

Blocage du train nucléaire à Caen