Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

En juin dernier, la ville de Toronto a accueilli le sommet du G20. Dans le plan sécuritaire mis en place autour de l’événement, la police de Toronto avait acheté 77 caméras de surveillance supplémentaires installées pour couvrir tout le centre ville. De plus, elle avait fait l’acquisition de quatre Long Range Acoustic Device (arme non-léthale sonore destinée à contrôler les foules). Tous ces équipements devaient être enlevés après le sommet. Devaient… Le chef de la police de Toronto vient d’annoncer qu’il souhaitait conserver tout ce matériel et qu’il allait introduire sa demande officielle au mois de janvier, lors de la réunion du Bureau des Services de Police.

C’est également au cours de cette réunion que sera rendu public le bilan total de la facture pour la sécurité autour du sommet. Néanmoins, certains chiffres sont déjà connus: la location des radios a coûté 4,6 millions de dollars, les caméras et fibres optiques 1,1 million de dollars et la location du centre de détention 1,7 millions de dollars. A cela s’ajoute tous les frais entourant la venue d’un large effectif policier (hôtels, repas, équipements anti-émeutes,…). La première estimation totale s’élève à 676 millions de dollars.

Ce mardi, l’armée colombienne a attaqué un camp de guérilleros des FARC à la frontière équatorienne. Des avions de la force aérienne ont d’abord bombardé le camp, avant que l’infanterie héliportée n’intervienne. Selon les médias, quatorze guérilleros, dont huit femmes et un enfant, appartenant au 48ème Front des FARC auraient été tués. Les autorités ont quant à elle annoncé que ‘Euclides’, l’un des dirigeant de ce Front est décédé durant l’attaque. En outre, les forces de sécurité ont également saisi plusieurs armes dans le camp.

Un groupe de guérilleros lourdement armé a pris d’assaut un commissariat de police cette nuit dans le district de Koraput (Orissa). Ils ont déclenché une violente explosion qui a soufflé tout le bâtiment. Scandant des slogans contre le gouvernement et les forces de sécurité, ils ont également mis le feu à un jeep garée sur place avant de disparaître dans la forêt toute proche. Cette explosion n’a fait aucune victime, l’unique sentinelle de service au commissariat ayant fui après avoir repéré l’approche du groupe. Les forces de sécurité envoyées sur place ont immédiatement déclenché une vaste opération dans la zone afin de retrouver les guérilleros. Cette attaque fait partie du processus d’intensification des actions contre les établissements policiers et les structures gouvernementales déclenché par les maoïstes depuis quelques semaines.

Le Comité des libertés a organisé un rassemblement ce lundi 15 novembre de 14h à 16h sur la place du Luxembourg à Bruxelles pour attirer l’attention sur le sort des militants politiques turcs en Allemagne poursuivis en vertu de l’article 129b du Code pénal allemand qui étend le champ d’application de la loi antiterroriste allemande (art. 129) aux « organisations étrangères ». Une petite délégation composée de parents de prisonniers politiques turcs incarcérés en Allemagne était présente, ainsi qu’une délégation de notre Secours Rouge.

Rassemblement à Bruxelles contre le §129b

Affiche SRI-RHI Europe/Turquie/Kurdistan version web

Rassemblement à Bruxelles contre le §129b
Affiche SRI-RHI Europe/Turquie/Kurdistan version web

Padma, une dirigeante maoïste a été arrêtée avec deux autres cadres de femme dans ledistrict de Koraput, au sud de l’Etat d’Orissa. Padma, de son pseudonyme Sirisa ou Nirmala était activement recherchée et une prime était promise à qui aiderait à son arrestation.
Padma est l’épouse d’un membre de Comité Central du PCI(M), Ramakrishna qui dirige le comité de frontière d’Andhra-Orissa du PCI(M). Il semble que Padma était en route vers Narayanpatna pour rencontrer son mari quand elle a été arrêtée. Les deux autres femmes naxalites arrêté avec elle étaient Esori Anduluru (18) du district Visakhapatnam et Runi Maningi, alias Sarita, du district Koraput. Le conducteur de leur jeep a été aussi arrêté. Des cartes géographiques, de la littérature maoïste et un grand nombre de lettres ont été saisies.

Une conférence-discussion aura lieu à Montréal sur les prisonniers politiques et de guerre aux USA. La discussion portera sur les prisonniers issus des mouvements révolutionnaires des années 1960 jusqu’à aujourd’hui, c’est-à-dire les mouvements de libération nationale, de lutte armée, les anti-impérialistes blancs et, plus récemment, les accusés du «Green Scare». On discutera du rapport entre la lutte des prisonniers et nos propres luttes, un bref historique du travail d’appui aux prisonnières et prisonniers politiques, ainsi que les différentes définitions de qui est un prisonnier politique? On parlera aussi de certains cas particuliers, par exemple Mumia Abu-Jamal, Marilyn Buck et Kevin «Rashid» Johnson. Les conférenciers sont du projet Certain Days Freedom for Political Prisoners Calendar et de Kersplebedeb Publishing

Le vendredi 19 novembre à 19h00, Maison Norman Bethune, 1918 rue Frontenac, Montréal (métro Frontenac). Entrée libre.

Canada: Pour les prisonniers politiques aux USA

Une manifestation sauvage d’une cinquantaine de personnes contre le nouveau centre fermé et toutes les prisons est partie d’Anderlecht. Des tracts ont été distribués, des feux d’artifice et des fumigènes allumés et des slogans scandés. Des patrouilles de police ont été reçues avec des jets de peinture, de farine et de pierres. Les vitres d’un véhicule de Carlson Wagonlit (qui collabore aux expulsions) et d’un bâtiment de la SNCB (qui participe aux rafles de sans papiers) ont été cassées. Un fumigène a été jeté sous un véhicule de la télévision. Entrant dans Saint-Gilles, voyant que la police cherchaient à les encercler, les manifestants se sont dispersés. La police n’a pu arrêter personne.

Récit complet et texte du tract

Samedi matin, le parquet de Lâayoune avait publié un communiqué signalant l’arrestation de 67 personnes pour avoir commis des violences lors de l’assaut des forces de l’ordre à l’encontre d’un campement occupé par plus de 15000 Sahraouis. Soixante d’entre elles ont été présentées au parquet. Six ont été relâchées, et six autres déférées devant le directeur de la justice militaire. Plus tard dans la journée, le parquet a décidé d’inculper 36 nouvelles personnes. Au total, 96 personnes ont donc été inculpées sous l’accusation, notamment, de mise à feu et de destruction de biens publics et privés. Trois d’entre elles sont également accusées d’atteinte à la sécurité intérieur de l’état. Une rassemblement a eu lieu hier à 15 heures à la fontaine des Innocents, à Paris, en solidarité avec les Saharaouis.

Noé Chambon est paysagiste à Paris et Joachim Devillers, étudiant en musicologie à la Sorbonne. Le 16 octobre, ils ont défilé contre le projet du gouvernement sur les retraites. La manifestation dispersée, ils s’attardent place de la Nation. Des jeunes jettent des bouteilles sur les forces de l’ordre qui encerclent progressivement le groupe. «On a fini par rentrer dans une bouche de métro, raconte Joachim. Arrivé sur le quai, j’entends derrière moi quelqu’un qui crie : “Ils arrivent !” Je me retourne, je vois un militant CGT qui court, du coup je cours aussi. Et je me retrouve par terre, menotté dans le dos : le militant était en fait un policier avec un autocollant CGT.» Noé et Joachim sont emmenés en garde à vue. Ils en sortiront une cinquantaine d’heures plus tard, pour gagner les cellules du dépôt du Palais de justice, où ils passent encore près de dix heures. Convocation chez le procureur, puis direction le juge des libertés et de la détention (JLD), qui leur notifie le contrôle judiciaire : obligation de pointer chaque semaine au commissariat et interdiction… de paraître dans une manifestation.

Ils comparaissaient hier. Selon leur avocate : «Un contrôle judiciaire peut interdire de se livrer à certaines “activités de nature professionnelle ou sociale”. Aller au cinéma est une activité sociale, mais la manifestation n’en est pas une ! Manifester, c’est l’exercice d’un droit politique reconnu et protégé par la Constitution ! On a voulu faire un exemple, intimider. Je vous demande un contre-exemple pour ces jeunes qui commencent leur vie citoyenne.» Le contrôle judiciaire «ne peut être ordonné qu’à titre de sûreté». Pour éviter, notamment, que les prévenus prennent la fuite avant la date de leur procès. Mais dans ce cas «Cette mesure est inadaptée, démesurée.» Sur ce point, la représentante du parquet à l’audience contredit ses confrères parquetiers et JLD, et le procureur refuse l’affrontement et déclare qu’il s’en remet «à la sagesse de la cour.»

Le cas de Noé et Joachim n’est pas isolé. Un autre manifestant arrêté, âgé de 30 ans et vivant à Paris, a eu pour obligation d’habiter chez sa mère, en banlieue, et de ne pas retourner dans la capitale avant son procès. «Il s’agit surtout de l’empêcher de participer au mouvement social », estime l’avocate. Il y a aussi l’histoire de Franck Breuil, 47 ans. Scénographe et décorateur télé, il a été interpellé «sur les marches de l’opéra de la Bastille», pour jet de bouteille. Lui aussi conteste. Après une vingtaine d’heures de garde à vue, il a été convoqué par le procureur et transféré au dépôt. «C’est toujours la même chose : “jet de bouteille”, prétendus “rébellions ou outrages”. En réalité, on attrape ceux qui courent moins vite que les autres», conclut l’avocate.

France: Premières comparutions pour les manifestations contre la loi sur les retraites

Hier matin, dans le Bengale occidental, les forces de sécurité ont découvert un camp maoïste après avoir mené de nombreux raids dans la région. Une fusillade a éclaté entre les guérilleros et les membres du CoBRA (Commando Battalion for Resolute Action) et du CIF (Counter Insurgency Force – branche anti-maoïste de la police de l’état) présents. Cette opération était menée dans le but de ‘nettoyer’ la zone avant la venue du ministre-chef de l’état pour un meeting public qui aura lieu demain, ainsi que pour retrouver quatre personnes disparues depuis jeudi, et dont le police soupçonnait l’enlèvement par les guérilleros. Selon la police, quatre maoïstes auraient été tués et de nombreux autres blessés au cours du combat qui a duré huit heures. Néanmoins, seuls deux corps ont été retrouvés pour l’instant. Une énorme réserve d’armes et de munitions a également été retrouvée dans le camp.

Par ailleurs, les quatre hommes que les forces de police imaginaient retrouver dans le camp sont rentrer chez eux hier soir. Ils affirment avoir été emmené par des hommes de la CRPF pour interrogatoire et avoir été libéré vendredi matin.