Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Alors qu’entre le 5 et le 15 octobre dernier se sont déroulées des dizaines d’actions en soutien de la lutte menée par Ahmad Sa’adat (secrétaire général du FPLP emprisonné depuis mars 2006), celui-ci a été condamné à six mois supplémentaires en isolement. Cela fait plus de 500 jours que Sa’adat est détenu dans ces conditions, et elles ont été prolongée jusqu’au 21 avril 2011, date où elles seront à nouveau examinées.

Des actions et des événements se sont déroulés en Palestine, mais également aux Etats-Unis, au Canada, au Danemark, en Nouvelle-Zélande, en Irlande, en Grèce, au Liban, en Syrie et ailleurs dans le monde pour exiger la fin du régime auquel est soumis Sa’adat. Malgré les centaines de lettres et de pétitions, considérant le prisonnier comme ‘une menace permanente pour la sécurité’, les autorités israéliennes ont donc décidé de prolonger de six mois les mesures d’isolement: aucun contact avec les autres prisonniers, pas d’accès à la presse, pas de livres personnels, refus régulier de visites familiales, et de celles des avocats, …

Le Comité « Libérez-les! » (Nord-Pas de Calais) a obtenu du maire et de la section du PCF de Calonne-Ricouart qu’un calicot appelant à la libération de Georges Ibrahim Abdallah soit placé au fronton de l’hôtel de ville. Un rassemblement et un point presse s’est tenu à cette occasion. Une délégation du Secours Rouge International était présente.

hôtel de ville de calonne-ricouart

hôtel de ville de calonne-ricouart

Les grévistes bloquant le dépôt de la raffinerie de Granpuits avaient été réquisitionnés, vendredi matin, par arrêté préfectoral pour reprendre le travail obligeant ainsi au déblocage du site. Des heurts avaient alors eu lieu entre grévistes venus protéger le piquet de grève et gendarmes mobiles (trois blessés). Dans l’après-midi, l’intersyndicale du site lançait une procédure en référé auprès du Tribunal administratif de Melun pour faire annuler l’arrêté de réquisition.

Dans la soirée, le Tribunal administratif suspend l’arrêté préfectoral estimant qu’il porte « une atteinte grave et manifestement illégale au droit de grève ». Ceci en raison du fait, notamment, que le préfet avait réquisitionné la quasi-totalité des effectifs, établissant, de fait, une journée de travail normale. Cependant le juge administratif a précisé que cette décision ne retirait pas au préfet le pouvoir d’user de son droit de réquisition dans les limites prévues par la loi. Dès 23h30, le préfet de Seine-et-Marne a pris un autre arrêté de réquisition « plus motivé et circonstancié ».

grève à la raffinerie de grandpuits

grève à la raffinerie de grandpuits

Les militants du comité d’action et de soutien aux sans-papiers comparaissent en justice pour deux affaires: pour la perturbation du lancement de la campagne électorale des libéraux européens, et pour les échauffourées lors de l’occupation du hall de l’Office des étrangers.

La prochaine audience aura lieu ce mardi 26 octobre.
Rassemblement de solidarité devant le palais de justice à partir de 8h30.

Au cours de cette semaine, dans un contexte particulièrement tendu de répression du mouvement social, plus de 280 personnes ont été arrêtées à Lyon et placées en garde-à-vue. Cette répression a pris de
nombreuses formes : arrestations, violentes et systématiques sans
preuves probantes, tirs de lacrymogènes ou de balles de flashball,
intervention des unités spéciales du GIPN (photo), lances à eau, hélicoptères, transformation de la place Bellecour en antichambre de garde-à-vue… Cette répression est inédite pour un mouvement social. La préfecture, après avoir transformé la
presqu’île de Lyon en zone de guerre et de non-droit, ressort
l’épouvantail anarchiste pour stigmatiser les personnes luttant pour
leur avenir, après avoir utilisé celui du jeune de banlieue.

Mercredi après-midi, le tribunal correctionnel de Lyon se penchait sur le cas de quatre personnes arrêtées lundi et mardi lors des manifestations contre la réforme des retraites. Inconnus des service de police, ils ont été condamnés à de la prison avec sursis sauf une lycéenne qui a écopé d’un mois ferme. Jeudi, 12 nouvelles personnes comparaissaient. Dix d’entre elles étaient inconnues des services de police. Toutes sont ressorties libres du tribunal mais avec des peines de prison.

Hier samedi, une centaine de manifestants se sont rassemblés devant le palais de justice, avec cette banderole: « face à la répression du mouvement social, solidarité avec les arrêtés ». Ils ont scandé : « avec les inculpés, solidarité » et « libérez nos camarades ».

intervention du GIPN à Lyon

intervention du GIPN à Lyon

La cour d’appel de Paris a décidé hier de rejeter la demande d’annulation de l’enquête antiterroriste visant le groupe de Tarnac. Les avocats de dix des inculpés avaient fait valoir de nombreuses irrégularités entachant l’enquête, pointant notamment la surveillance du domicile de Julien Coupat et le placement sur écoute début 2008 de l’épicerie de Tarnac gérée par plusieurs membres du groupe. Selon les avocats, l’annulation de ces actes irréguliers, et réalisés dans le cadre d’une enquête préliminaire aux sabotages des lignes TGV desquels sont accusés ceux de Tarnac aurait entraîné l’annulation de toute la procédure. Les avocats avaient également demandé que soient transmises à la cour de Cassation deux questions prioritaires de constitutionnalité. La cour d’appel a finalement rejeté les requêtes en nullité et a également refusé de transmettre les questions à la cour de Cassation.

Dans une opération menée dans les trois provinces du Pays-Basque (nord), en Navarre (nord) et à Barcelone (est), la police espagnole a arrêté 14 militants présumés de Segi dans la nuit de jeudi à vendredi. Segi est un mouvement de la jeunesse basque considéré comme terroriste depuis 2007 car il est suspecté d’être un des viviers de l’ETA. Selon le gouvernement espagnol, les 14 personnes arrêtées ‘tentaient de mettre sur pied une nouvelle direction’ de l’organisation après les événements de novembre 2009 au cours desquels 25 jeunes militants avaient été arrêtés. L’opération menée la nuit dernière a mobilisé 300 agents du corps de police nationale. 37 perquisitions se sont déroulées dans diverses villes, et une importante documentation et du matériel pour fabriquer des ‘engins incendiaires’ ont été saisis.

Les quatre inculpés de l’attaque du commissariat des Marolles ont été mis en liberté provisoire cet après-midi. Le repas de solidarité chez Acratia est maintenu ce soir. On ignore encore le cadre juridique de cette libération qui semble aller à l’encontre de la décision de la cour d’appel en début de semaine. Une date de procès n’a pas encore été fixée.

Les forces de sécurité ont arrêté ce matin Foren Singh Sardar, l’un des leaders le plus recherché du pays. Agissant sur base d’un tuyau filé par un de ses informateurs, la police a interpellé le guérillero à la frontière entre les district de Bankura et de Jhargram, dans le Bengale occidental. Sardar est accusé, parmi 21 autres affaires, d’être lié à l’exécution d’un officier de police en 2003 ainsi que d’un dirigeant du CPI (m) (parti « communiste » pro-gouvernemental) et de sa femme en 2006.

Comme beaucoup d’autres, la raffinerie de Grandpuits (Seine-et-Marne) était bloquée depuis plusieurs jours. En raison d’un début de pénurie en carburant occasionné par ces grèves, le préfet a décidé cette nuit de dégager l’usine. Vers 3h du matin, quatre fourgons se sont stationnés devant l’entrée et les gendarmes ont noté les noms des salariés réquisitionnés. Ceux-ci ont néanmoins décidé de poursuivre leur action, soutenus par une cinquantaine de salariés grévistes arrivés en renfort. Vers 7h, un ‘cordon citoyen’ d’environ 80 personnes, habitants du quartier et militants d’autres collectifs, s’est formé pour tenter d’empêcher l’action policière. En vain, car à 9h, les gendarmes sont entrés en action, poussant les manifestants pour dégager le portail. Des affrontements ont eu lieu entre les grévistes et les forces de l’ordre. Trois manifestants ont été blessés dans cette nouvelle entrave à la grève.

Déblocage de la raffinerie de Grandpuits

Déblocage de la raffinerie de Grandpuits