Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Les manifestants républicains opposés au processus de paix ont à nouveau attaqué les Polices à Belfast, la capital de l’Irlande du Nord, dans la nuit de mardi à mercredi en lançant des pierres et des cocktails Molotov. C’est la troisième nuit de violence, qui a fait au moins 80 blessés parmi les policiers, suite aux traditionnels défilés « loyalistes ».

Emeutes à Ardoyen (Belfast)

Emeutes à Ardoyen (Belfast)

L’armée et des unités d’armée de l’air ont attaqué un camp de FARC près de Cartagena del Chaira. Le raid aurait fait neuf morts du côté de la guérilla dans un secteur montagneux du département du sud de Caqueta tôt lundi matin, selon les autorités colombiennes. Les forces de sécurité ont saisi un 60mm le mortier, des armes à feu et l’équipement de communication de radio pendant l’opération.

Le 2 juillet, parallèlement au rassemblement qui a eu lieu à Paris, une trentaine de militants se sont réunis devant le ministère de la Justice de Beyrouth afin de demander au gouvernement libanais qu’il intervienne auprès des autorités françaises pour obtenir la libération de Georges Ibrahim Abdallah. Rappelons que le communiste libanais est emprisonné en France depuis 1984. Les manifestants n’ont pas pu rencontrer le ministre de la Justice comme ils le souhaitaient. Néanmoins, une petite délégation, dans laquelle se trouvait le frère du prisonnier, Joseph Abdallah, a été reçue par le directeur général du ministère et a pu lui remettre un mémorandum au nom de la Campagne Internationale pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah.

L’armée colombienne a mené un raid surprise ce dimanche sur une base des FARC située dans la région montagneuse de Tolima dans le centre du pays. Selon la police, douze guérilleros auraient été tués au cours de cette attaque, parmi lesquels Magaly Grannobles, la commandante de l’unité de sécurité de dirigeant Guillermo Saenz, alias Alfonso Cano. Les onze autres seraient des membres de sa garde rapprochée. La résistance offerte par les guérilleros aux forces de sécurité ont permis à Saenz de passer entre les mailles du filet déployé par ces dernières pour le capturer.

D’autres affrontements entre les FARC et la police ont eu lieu ce week-end. Samedi, dans le sud du pays, les guérilleros ont mené une offensive durant laquelle sept personnes, dont trois policiers, deux soldats et deux civils ont été tués. Dimanche, de violents affrontements se sont déroulés dans la province d’Arauca, à la frontière vénézuélienne. Dix soldats ont été tués.

Plus de 5000 personnes s’étaient rassemblées ce dimanche à Diyarbakir, dans le sud-est de la Turquie pour assurer le PKK de leur soutien. Les manifestants ont également dénoncé les forces de sécurité gouvernementales, qu’ils accusent d’avoir mutilé les corps des guérilleros assassinés lors des récents combats et de ne pas les avoir rendus à leurs familles. La plupart des magasins avaient gardé porte close pour la journée, une mesure traditionnellement mise en application pour protester contre l’état turc. De violents affrontements se sont déroulés à la fin de la manifestation. La police a fait usage de gaz lacrymogène, et la foule y a répondu par des jets de pierres et de bâtons. Au moins dix manifestants ont été arrêtés.

Manif pro-PKK à Diyarbakir

Manif pro-PKK à Diyarbakir

En 2001, les habitants d’Atenco s’étaient opposés victorieusement à la construction d’un aéroport qui les spoliaient de leurs terres. Ils ont dès lors continué à lutter et, en 2005, ont adhéré au mouvement zapatiste. En 2006, ils ont accompagné en partie la Karavane accompagnant le sous-commandant Marcos qui s’était donné pour objectif de rencontrer, dans tout le Mexique, les luttes d’en bas et à gauche. Les 3 et 4 mai 2006, quelques jours après le passage de cette Karavane à Atenco, une terrible répression s’était abattue sur ce village. Une manifestation avait été réprimée avec une sauvagerie inouïe, faisant deux morts, une trentaine de femmes violées, des centaines de blessés et plus de 200 prisonniers.

Après une longue lutte menée au Mexique (dont un piquet devant une des prisons qui a duré près de quatre ans) et ailleurs dans le monde ne restaient prisonniers «que » 12 personnes dont les peines allaient de 31 à 112 années de prison. La Cour suprême mexicaine a annulé
toutes les peines en considérant que les preuves utilisées pour les condamner ont été considérées comme illégales et ont été employées pour les accuser de délits qu’ils n’avaient pas commis. Elle a ordonné la remise en liberté immédiate de tous les prisonniers.

Affiche contre la répression à Atenco

Affiche contre la répression à Atenco

Le tribunal correctionnel de Paris a annulé vendredi les poursuites du groupe Bouygues contre des administrateurs de sites qui avaient appelé au sabotage de l’entreprise en 2004. Quatre personnes étaient poursuivies pour avoir diffusé, en décembre 2004, des appels à une semaine d’action contre le groupe Bouygues. À l’époque, ils entendaient protester contre la construction par le géant du BTP de centres de rétention en Europe. Selon l’accusation, des dizaines de magasins du groupe avaient alors été saccagés. Si le lien entre ces dégradations et les publications des différents sites visés (Réseau anti-pub, Indymedia Paris, Pajol, CNT) n’a pas été prouvé, ce n’est pas sur ce fondement que le tribunal a prononcé la nullité des poursuites. Le tribunal a surtout retenu deux points de pure forme. Tout d’abord, une certaine abstraction : avant le procès, les prévenus ne s’étaient pas vus préciser les peines encourues. Ensuite, la longueur excessive de l’instruction : 4 ans et 3 mois.

Un officier et six soldats du 54e bataillon d’infanterie de l’armée philippine ont été tués dans un échange de coups de feu avec « des douzaines » de combattants de la NPA dans la ville Bontoc. Ceux-ci, a reconnu le porte-parole de l’armée, se sont emparés des fusils d’assaut des soldats morts avant de quitter le lieu de l’embuscade. Les autorités ont lancé des opérations de poursuite contre les attaquants.

Le 2 juillet dernier, une explosion avait soufflé vers 3h du matin le centre de recrutement de l’armée canadienne à Trois-Rivières avait été la cible d’une attaque à l’explosif. Personne n’avait été blessé puisque le centre et les locaux environnants étaient alors inoccupés.

Le groupe «Résistance internationaliste» avait revendiqué l’action, dénonçant la politique militariste et impérialiste du Canada et souhaitant «s’assurer que les pouvoirs politique, économique et militaire ne poursuivent impunément l’entreprise d’endoctrinement justifiant leur aventure impérialiste». «Le gouvernement canadien ne se contente pas de nous soumettre à l’oligarchie marchande et de lui livrer nos ressources, il réclame qu’on aille lui asservir d’autres peuples. Subir les effets et les dangers de l’exportation gazière ne suffit pas, il faudrait qu’on aille sécuriser un trajet de pipeline (TAPI) en territoire afghan», ajoute le groupe dans ce communiqué.

Le groupe avait déjà revendiqué deux autres attentats au Canada dont un contre un pylône d’Hydro-Québec, près de Coaticook, servant à l’exportation d’électricité vers les États-Unis en 2004, et l’autre contre la voiture d’un porte-parole de l’industrie pétrolière en 2006.

L’enquête sur l’explosion du 2 juillet a transférée de la Gendarmerie du Canada (GRC), qui menait l’enquête jusqu’à maintenant, à l’Équipe intégrée sur la sécurité nationale (EISN), regroupe plusieurs partenaires, dont la GRC et le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).

Attentat contre l’armée canadienne à Trois Rivières

Attentat contre l'armée canadienne à Trois Rivières