Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Alors que la semaine a été particulièrement violente dans le sud-est de la Turquie, le week-end s’est poursuivi sur les mêmes bases. Lors de la contre-offensive des forces de sécurité menée suite à l’explosion d’un IED dimanche matin dans la province de Mardin, les soldats ont déclenchés des combats contre les membres du PKK tard dans la soirée. Les affrontements se sont déroulés dans la province de Batman, voisine de celle de Mardin. Cinq guérilleros ont été tués et deux soldats blessés au cours de la fusillade. Lors d’une déclaration publique lundi matin, la police a également affirmé avoir saisi plus de nonante kilos d’explosifs qui étaient en possession du PKK.

Après l’assassinat du porte-parole du CPI(maoïste) en juillet dernier, les forces de sécurité poursuivent leur contre-offensive et visent principalement les leaders supposés des guérilleros. Vendredi, elles ont arrêté Rajesh, qui était actif dans les états du Jharkhand, du Bihar et du Chhattisgarh. Dimanche, elles ont interpellé Narsimha Reddy, secrétaire du CPI(m) de l’Andhra Pradesh et dont la tête était mise à prix pour 1000000 roupies (environ 16000€). Selon le commissaire de police, il serait impliqué dans de nombreuses affaires dans le Jharkhand et le Chhattisgarh. Le guérillero a été interpellé chez lui et des armes, des munitions, un ordinateur portable, des documents et de l’argent liquide ont été saisis.

Le Comité Européen pour la Prévention de la Torture était présent en Belgique en septembre et en octobre dernier. Il vient de communiquer au gouvernement belge son cinquième rapport. Le CPT pointe du doigts sept éléments qui établissent que la Belgique ne tient pas compte de ses engagements pris contre la torture lors de la signature de la Convention Européenne. Il s’agit notamment de la surpopulation carcérale. Il dénonce également les morts suspectes, les maltraitances, les mauvais soins de santé, l’utilisation du Taser dans certains établissements et les transferts forcés. Ces derniers se font actuellement vers les Pays-Bas, où le détenu se trouve dès lors placé sous la loi hollandaise. Le CPT a donné six mois au gouvernement belge pour répondre à ce rapport. Il pourra le faire, ou pas, sachant que ce rapport n’est pas contraignant et que la Belgique n’est donc absolument pas obligée de tenir compte de ses remarques.

Un IED, vraisemblablement mis en place par les guérilleros du PKK a explosé dans la nuit de samedi à dimanche dans la province de Mardin. La bombe a été déclenchée au passage d’un véhicule militaire qui rentrait d’une patrouille de routine. Deux soldats ont été tués sur le coup, un troisième est mort à l’hôpital. Aucun des trois n’a pu être identifié et les autorités ont annoncé une contre-offensive à grande échelle afin de neutraliser les responsables de cette attaque.

Mercredi dernier, Jean-Claude Paye a donné une conférence sur les techniques spéciales d’enquête dans le cadre du festival PleinOPENair. Radio Panik était présente sur place pour enregistrer sa prise de parole et vous propose de la réécouter. Pour télécharger le fichier, cliquez sur le lien suivant:

Conférence de Jean-Claude Paye

Alfonso Cano (photo), le dirigeant suprême des FARC, a été condamné par contumace à 40 ans en prison pour la mise à mort de cinq policiers et de un civil à un barrage routier entre Bogota et Choachi, entre le 27 et 30 mai 1995. Une Cour criminelle de Bogota a condamné Cano et cinq autres membres de la guérilla pour cette affaire: Rodrigo Londoño Echeverry, Henry Castellanos Garzon, Luciano Marin Arango et deux guéruilleros connus sous les pseudonymes de « Timochenko » et d' »Ivan Marquez ».

Alfonso Cano, principal dirigeant des FARC

Alfonso Cano, principal dirigeant des FARC

Le jeudi 5 août, la rue du Méridien a été bloquée au matin par six combis de flics, de nombreux policiers en civil plus ou moins discrets, quelques ouvriers et un camion nacelle pour l’expulsion du squatt situé au numéro 44. Après avoir sonné à la porte, pris des photos et claqué quelques coups de pieds sur la porte barricadée, le convoi repart bredouille.

Le soir, une manifestation sauvage s’improvise. Plusieurs dizaines de personnes se rassemblent et déambulent dans les rues avoisinantes en distribuant des tracts et en laissant sur leur passage de nombreux tags et affiches. Sur le parcours, deux voitures de la commune de St Josse, une voiture d’ISS (entreprise de nettoyage qui travaille dans les centres fermés), la mission locale pour l’emploi, l’agence immobilière sociale de St Josse, la Justice de paix et le Service de prévention de la commune seront ainsi tagués.

En début d’après-midi, des militants s’étaient rassemblés à l’appel du Collectif des Opprimés Immigrés devant l’ambassade de Turquie à Bruxelles afin de dénoncer la répression subie par le peuple kurde en Turquie. Ils ont scandé des slogans en français et en turc pour protester contre les interventions brutales des forces de l’ordre contre les mouvements pro-kurdes et contre la politique de pression menée envers le peuple et les hommes politiques kurdes en Turquie. Une délégation de notre Secours Rouge y a assuré une présence solidaire.

Manifestation pour les kurdes de Turquie à Bruxelles

Manifestation pour les kurdes de Turquie à Bruxelles

La manifestation hebdomadaire en soutien aux prisonniers mapuches grévistes de la faim s’est tenue ce vendredi après-midi devant l’ambassade du Chili à Bruxelles. Les militants y ont affirmé leur solidarité avec tous les prisonniers politiques du régime chilien et ont dénoncé la loi antiterroriste qui vise plus particulièrement la communauté Mapuche. C’est également contre cette loi qu’une trentaine de prisonniers mapuches ont entamé il y plus de quinze jours une grève de la faim. Le Secours Rouge a assuré une présence solidaire lors de ce rassemblement, qui se reproduira vendredi prochain, toujours devant l’ambassade du Chili (106 rue des Aduatiques à Etterbeek – métro Montgomery) de 17h à 18h.

Depuis plusieurs années, les agences fédérales américaines ont protégé l’utilisation des scanners corporels en affirmant que toutes les images visionnées étaient systématiquement effacées. Mais finalement, il semblerait que certaines agences policières stockent malgré tout des images. Le département de la Justice des Etats-Unis a d’ailleurs admis cette semaine qu’il avait enregistré clandestinement des dizaines de milliers d’images filmées par un scanner corporel dans un tribunal de Floride. Et l’on ne parle ici que d’un seul appareil. Ces révélations surviennent alors que la Secrétaire d’Etat à la Sécurité Intérieure vient d’annoncer que tous les principaux aéroports américains allaient être dotés de ce système. Cette vague de divulgations quant aux réelles capacités de tous ces appareils et la manière dont ils sont vraiment utilisés en pratique relance le débat sur la protection de la vie privée, des données personnelles et des engagements pris par les autorités et non-respectés.