Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Amadeu Casellas, un prisonnier anarchiste, est en grève de la faim suite à son transfert dans le régime le plus dur (Fies1): isolement, censure du courrier, parloirs restreints etc… Le mouvement de solidarité est important: le 21 septembre, à San Boi del Llobregat (une ville proche de Barcelone), des banderoles en solidarité ont été accrochées dans cette ville proche de Barcelone; le 23 septembre une barricade enflammée sur les voies a paralysé un train à destination de Madrid à hauteur de Ourense; le 25 septembre, un câble d’acier a été lancé par-dessus la caténaire de la ligne Galice-Barcelone à hauteur de Ponferrada. L’action a été réalisée quelques minutes avant le passage du train, si bien que cela a provoqué un grand retard, avant que les techniciens ne changent les câbles de la zone touchée par le court-circuit; le 30 septembre, un engin incendiaire a été placé dans le Palais de Justice de Ourense. La photo ci-dessous est celle d’une ancienne mobilisation: Amadeu est détenu depuis 22 ans pour des braquages (sans effusion de sang) destinés à financer les luttes.

La Cellule Spéciale de la Police de Delhi a arrêté l’important chef Maoïste Kobad Gandhi dans un endroit non révélé à Delhi tard dimanche soir. La Cour de Tees Hazari lundi l’a envoyé pour 14 jours en ‘garde judiciaire’. Gandhi, membre du Bureau Politique et du Comité Central du CPI (Maoïste) interdit, qui aurait été à Delhi depuis les trois dernières années a été localisé après les contributions des agences de renseignements et de la Police de Jharkhand. Membre du CPI (Maoïste) depuis de nombreuses années, il serait responsable du développement du parti dans les régions urbaines.

Le journal Gara affirme dans son article intitulé Guerre sale en Pays-Basque, que Jon Anza a été intercepté le 18 avril dernier dans le train qui l’emmenait de Bayonne vers Toulouse avant d’être séquestré par un corps de la police espagnole. Jon Anza, qui souffait d’une grave maladie, aurait trouvé la mort au cours de l’interrogatoire mené de manière illégale sur le territoire français. Selon les mêmes sources qui sont décrites comme ‘fiables’, il y aurait ensuite été enterré.

Au terme du trajet prévu en train, Jon Anza devait retrouver d’autres membres de l’organisation ETA. Gara affirme qu’il a bien été intercepté dans le train et que les agents de la police espagnole l’auraient obligé à descendre pour être interrogé, sans que, vraisemblablement, les forces de police françaises n’aient été sollicitées. Pour affirmer que la police est bien responsable de la disparition du membre présumé de l’ETA, les journalistes de Gara se fondent sur les arrestations et les interrogatoires menés, sans respecter les procédures requises, qu’ont dénoncés des citoyens ces derniers mois, notamment l’interrogatoire subi par Juan Mari Mujika le 1er décembre 2008 à Saint-Palais. Ce dernier avait alors été intercepté par des policiers qui s’adressèrent d’abord à lui en français avant qu’ils ne se présentent comme des policiers espagnols. Ils l’interrogèrent dans une maison en ruine abandonnée, où il fut séquestré pour y être interrogé illégalement, non sans que sa fille, incarcérée à Madrid, ne soit menacée de représailles.

Interrogé sur la disparition de Jon Anza, le ministre de l’Intérieur du gouvernement espagnol, Alfredo Perez Rubalcaba, a toujours rejeté publiquement la possibilité que les Forces de sécurité soient impliquées dans cette affaire. Le ministre a même affirmé à Vitoria-Gasteiz qu’il s’agissait d’un problème interne à l’ETA. De nouvelles manifestations sont organisées dès aujourd’hui en Pays-Basque nord et en Pays-Basque sud. Vendredi soir, un premier rassemblement autour des thèmes ‘Euskal presoak Euskal Herriarat’ (‘Les prisonniers basques au Pays-Basque’, en langue basque, pour exiger le retour des membres de l’ETA dans des prisons du Pays-Basque) et ‘Nun da Jon?’ ( ‘Où est Jon?’, en langue basque) a été organisé devant la gare du Midi à Biarritz.

Jan Anza

Jan Anza

L’anecdote a fait le tour du monde: un employé américain a été licencié parce que son patron avait vu sur Facebook des photos de lui faisant la fête alors qu’il était en congé maladie. Cette fonction de flicage offerte par les réseaux sociaux, déjà bien utilisée par les polices, devient l’objet d’un business. La société US Intelius est ainsi spécialisée dans la collecte de données sur Facebook, MySpace, Flickr etc. Avec un simple nom ou numéro de téléphone, cette société fournit à ses clients des informations sur la personne-cible telle que son passé judiciaire, son domicile et sa valeur, son état civil, etc. ainsi que les liens vers les pages personnelles de la cible.

Lors de l’arrestation des membres du Secours Rouge le 5 juin dernier, les médias ont fait grand cas des communications cryptées entre la section belge du SRI et le secrétariat international de Zurich, et interceptées par la police. Un an et demi plus tard, les services spécialisés de la police fédérale ne sont toujours pas parvenu à décrypter ces mails…

Le cryptage des mails ne fait pas partie de la culture militante en Belgique, alors qu’il est extrêmement répandu en Allemagne ou en Suisse, et alors qu’en Belgique même, il est courant dans le domaine commercial et bancaire. Il est important de généraliser les techniques de cryptage. Crypter toutes les communications politiques, même les plus banales, est essentiel pour tous ceux qui veulent éviter de nourrir les fichiers policiers.

Le logiciel utilisé par le Secours Rouge International est le classique PGP (Pretty Good Privacy). Philip Zimmermann, son développeur, a mis PGP en libre téléchargement en 1991. Le gouvernement a ouvert une enquête contre lui pour violation des lois limitant l’exportation pour les produits cryptographiques aux seuls clients validés par le gouvernement US. Zimmermann a développé PGP dans un souci de droit à la vie privée et de progrès démocratique: ‘PGP donne aux gens le pouvoir de prendre en main leur intimité. Il y a un besoin social croissant pour cela. C’est pourquoi je l’ai créé. (…) Si l’intimité est mise hors la loi, seuls les hors-la-loi auront une intimité. Les agences de renseignement ont accès à une bonne technologie cryptographique. De même les trafiquants d’armes et de drogue. Mais les gens ordinaires et les organisations politiques de base n’avaient pour la plupart pas eu accès à ces technologies cryptographiques de ‘qualité militaire’ abordable. Jusqu’à présent.

PGP est un logiciel de chiffrement et de signature de données utilisant la cryptographie asymétrique mais également la cryptographie symétrique. Il est d’une extrême facilité d’emploi. Il est basé sur un processus appelé ‘public-key’ (‘clé publique’). Tout utilisateur dispose d’une clé privée (une série de caractère, idéalement plus de 20, choisis par lui) et d’une clé publique produite par le programme et liée à la première par un algorithme complexe. La clé publique peut être transmise sous forme de ‘pièce jointe’, dans le corps d’un mail, par clé USB, disque, ou n’importe quel support de données. Elle peut être interceptée et connue sans nuire à la qualité du cryptage.

L’utilisateur communique donc sa clé publique à tous ceux qui doivent lui envoyer un message crypté. Ceux-ci cryptent leur mail ou leur document (traitement de texte, image, tableur) qu’ils lui destinent avec sa clé publique (ce qui se fait en deux ‘clics’). Pour décrypter, l’utilisateur tape dans le logiciel sa ‘clé privée’, connue de lui seul. A l’inverse, pour envoyer un message crypté, l’utilisateur doit disposer de la clé publique de son correspondant. Une fois qu’il a crypté le message, seul le correspondant pourra le décrypter avec sa ‘clé privée’. Même le crypteur n’est pas en mesure de décrypter son message.

Dans le cadre du week-end d’étude anti-répression co-organisé av ec le CLEA, le COI et le CAS, le Secours Rouge organise une formation à l’utilisation de PGP. Si vous apportez votre ordinateur portable, vous pourrez vous faire installer PGP et faire des essais de cryptage jusqu’à ce que vous en maîtrisiez la technique (dix minutes suffisent…). Si vous apportez une clé USB, vous pourrez avoir une copie du programme pour l’installer chez vous (version Linux, PC ou Apple).

Dimanche 10h-12h, Espace Morichar, 29-33 Place Morichar 1060 St Gilles, entrée gratuite.

Jaquette du cahier 1

Sommaire

-1. Le SRI du Komitern (1922-1943)
-1.1. Dans le monde
-1.2. En Belgique
-2. Première refondation du SRI dans les années ’70
-3. Deuxième refondation du SRI : de 2000 à aujourd’hui
-3.1. En Europe
-3.2. En Belgique
-4. La Plate forme pour un SRI (2001)
-4.1. Préambule
-4.2. Plate-forme politique générale et quelques éléments organisationnels
-5. Notices biographiques

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Jaquette du cahier 1

‘Je ne laisserai aucun espace à l’impunité si je suis élu’, avait affirmé Patxi Lopez quelques jours avant son investiture en tant que Lehendakari. Depuis, la voie ouverte par le gouvernement précédent du PNV ne cesse de s’élargir. Hier, le juge Eloy Velasco de la Audiencia Nacional a convoqué quatre personnes pour le mardi 18 août, accusées de refuser de retirer les photos des prisonniers basques.

Cette décision concerne les propriétaires et les responsables de deux bars, Zurgai et Ezpala, de la capitale navarraise, Iruñea. Elle fait suite à la demande du procureur de la Audiencia Nacional. Il avait également exigé la fermeture de ces bars, s’appuyant sur un rapport de la garde civile qui précise que les 3 et 4 août, les responsables de ces deux bars avaient refusé de retirer les photos des prisonniers.

Dans chaque village, ces photos sont accrochées dans des lieux publics ainsi que dans des bars, lors de l’arrestation d’un habitant de la commune ou du quartier. Des arrestations parfois liées à une enquête sur l’ETA ou dans le cadre d’opérations à l’encontre de mouvements ou associations de la gauche nationaliste. Une fois la personne libérée, la photo est retirée. Mais ces derniers mois, le Gouvernement espagnol mène une croisade contre ces signes de solidarité. Avant-hier encore, la police navarraise retirait les photos du bar Arrano de Lesaka.

Dans ce contexte, la Audiencia Nacional a interdit toutes les manifestations organisées en faveur des prisonniers basques à l’occasion des fêtes de Donostia, Aste Nagusia. Malgré cela, le Mouvement en faveur de l’amnistie a maintenu les rendez-vous, notamment celui de samedi après-midi, qui devrait démarrer du Kursaal, à 19 heures. Samedi dernier, la police autonome avait retenu une manifestation de la gauche nationaliste, chargeant contre les manifestants et paralysant pendant quelques heures le centre-ville.

Aujourd’hui 15 août 2009, une nouvelle manifestation de soutien avec les prisonniers basques a été sauvagement réprimée à Donostia (Saint Sébastien)… les images du journal de la TVE montrent la sauvagerie de la police ‘basque’: jeunes femmes et personnes âgées frappées à la tête, un homme de 70 ans la figure en sang. Lors de ces événements, un homme âgé de 85 ans a été atteint d’une balle par la police.

Voir le journal de la TVE (le sujet est à 7 minutes 30 du début)