Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Il y a trois ans s’est tenue une manifestation rassemblant plus de 600 militants écologistes devant une centrale électrique dans le Yorkshire. Malgré quelques petits incidents, ce rassemblement familial s’était déroulé dans une ambiance bon enfant. Néanmoins, il avait à l’époque entrainé une longue discussion entre les forces de polices locales et le gouvernement, inquiet de cette mobilisation contre une infrastructure nationale sur le territoire national, entrainant la mise en place d’un vaste dispositif répressif de surveillance des mouvements militants. Au coeur de cet appareil se trouve trois organisations qui collaborent ensemble sous la direction d’un coordinateur national.

– Véritable colonne vertébrale du système, la National Public Order Intelligence Unit est une gigantesque base de données des associations et membres de groupes militants au Royaume-Uni. Elle est installée dans des bureaux secrets à Londres et a pour mission de ‘rassembler, évaluer, analyser et diffuser des renseignements sur les activités menées au Royaume-Uni, susceptibles de constituer une infraction ou une menace à l’ordre public en lien avec toute activité militante‘. Les forces de police de tout le pays rassemblent des informations sur des individus et les lui transmettent afin de permettre une lecture ‘transversale’ et de dresser des profils ‘cohérents’. Une bonne partie de ces informations proviennent des officiers spéciaux chargés de surveiller les manifestations et de prendre des photos. La base de données ainsi constituée contient donc la description physique des individus mais aussi, par exemple, leurs surnoms et pseudonymes.

– La National Extremism Tactical Coordination Unit est chargée d’assister les forces de police, les entreprises, les universités ou toute autre institution visée par une action militante. Seize unités travaillent en collaboration avec la police dans tout le pays, tiennent des fichiers détaillés sur les groupes militants et entretiennent des contacts avec des milliers d’entreprises du secteur aéronautique, de l’énergie, de la recherche, de l’agriculture et du commerce. Cet organe a été fondé suite aux nombreuses doléances présentées par de grands groupes (notamment pharmaceutiques et bancaires) qui se plaignaient de ne pouvoir poursuivre leurs activités normales en raison de comportements extrémistes militants.

– La National Domestic Extremism Team emploie des détectives chargés de prêter main-forte à la police sur tout le territoire britannique.

Manifestation en Angleterre

Manifestation en Angleterre

Cesare Battisti, actuellement détenu au Brésil, ne sera pas fixé sur son sort avant 2010. Condamné par contumace à la prison à perpétuité en Italie, il s’est réfugié clandestinement au Brésil en 2004 et y a obtenu le statut de réfugié au début de cette année. La péninsule a exigé son extradition, afin qu’il purge sa peine dans son pays d’origine. A l’issue d’un long débat, la Cour suprême du Brésil s’est prononcée il y a quelques jours pour cette extradition, mais a également voté qu’il reviendrait finalement au président Lula de trancher définitivement la question.

Aujourd’hui, celui-ci a affirmé qu’il ne se prononcerait qu’après avoir reçu le communiqué de la Cour suprême, qui ne sera pas émis avant 2010. Il semblerait que le président brésilien cherche à gagner du temps pour trouver un recours juridique destiné à empêcher l’extradition du militant, sachant qu’il s’y est toujours montré défavorable.

Plusieurs actes de violence urbaine ont été enregistrés dans la nuit de jeudi à vendredi à Getxo et à Markina, en Pays-Basque sud, où un autobus a été brûlé et de nombreux dégâts ont été causés dans une station de métro. Le ministre basque de l’Intérieur, Adolfo Ares, a condamné ces actes de violence, en soulignant que ‘ces apprentis de terroristes termineront par être incarcérés.’ À Markina, trois personnes encagoulées ont obligé le conducteur d’un autobus urbain à descendre du véhicule auquel ils ont mis le feu, a indiqué le ministère basque de l’Intérieur. À Getxo, des personnes encagoulées ont incendié et causé de nombreux dégâts dans une station de métro. Ces incidents se sont produits quelques jours après l’arrestation de 34 personnes membres de l’organisation de jeunes Segi.

Voir la vidéo de l’incendie de Markina

Après avoir été arrêté par la police hondurienne, le cadavre du coordonnateur du Front National contre le coup d’État, le professeur Luis Gradis Espinal, a été retrouvé ce mardi 24. Personne ne savait où il était depuis dimanche dernier. Son corps sans vie a été trouvé, les pieds et les mains attachés, sur un chemin du village Las Casitas, au sud-ouest de la capitale, proche d’une zone où se trouvent plusieurs unités militaires. Luis Gradis Espinal, 56 ans, était le leader de la résistance antipustch de la localité de Nacaome, département de Valle, dans la zone sud du pays. Son meurtre arrive à quelques jours des élections (l’opposition appelle à leur boycott) et dans un contexte de vaste militarisation sur tout le territoire hondurien. Le meurtre de Luis Gradis Spinal s’ajoute à ceux de plusieurs de ses collègues comme Mario Contreras, Félix Murillo et Roger Vallejo.

La résistance armée semble s’organiser puisque des inconnus ont tiré au lance-roquette sur les bâtiments de la Cour suprême et sur le siège d’une télévision à Tegucigalpa tôt mercredi matin. Il n’y a eu aucun blessé.

Affiche appelant au boycott

Affiche appelant au boycott

Des guérilleros maoïstes ont déclenché jeudi une charge explosive dissimulée au bord de la route au passage d’un tout-terrain de la police, dans la zone de Khunti (dans le Jharkhand) jeudi, tuant un policier et en blessant quatre d’autres. Un autre établissement scolaire prévu comme casernement pour la police a été dynamité à Pratappur, dans la zone Chatra. Deux guerilleros ont été tués dans un échange de coups de feu avec les forces de sécurité dans la nuit de mercredi à jeudi dans le secteur forestier Katidhar-Gurmul. La police a récupéré deux fusils et un pistolet.

Le verdict a été rendu un peu après 20h dans le procès qui a commencé à la Cour d’Assises Spéciale (c’est-à-dire anti-terroriste et formée par des magistrats professionnels) de Paris le 16 novembre dernier. Les réquisitions étaient très lourdes, certaines des peines distribuées le sont encore plus. Les militants basques ont été déclarés coupables ‘d’association de malfaiteurs avec des fins terroristes, de détention d’armes et explosifs, de porter des documents falsifiés, de posséder des véhicules volés, dans une bande organisée‘.

Juan Ibon Fernandez Iradi (‘Susper’), âgé de 37 ans, a déjà été condamné à deux reprises en 2008 et a écopé de peines de 30 et 15 ans de détention. A l’occasion de ce nouveau procès, il a dû répondre en tant que ‘responsable de l’appareil militaire‘ depuis son évasion du commissariat de Bayonne, le 21 décembre 2002 (deux jours après sa première arrestation) et sa dernière arrestation, quasiment un an plus tard.

Les magistrats avaient dicté une peine de 18 ans de prison pour Gorka Palacios Alday, présenté comme ‘chef des commandos de l’ETA‘ lorsqu’en décembre 2003 avaient eu lieu les deux opérations policières, à Mont de Marsan et aux alentours de Pau. Ces opérations avaient permis l’interpellation des sept membres présumés d’ETA qui ont été jugés cette semaine. La cour a dicté une peine de prison de 15 ans pour Juan Luis Rubenach Roiz, âgé de 46 ans, présenté par le Parquet comme le responsable de la logistique de l’appareil militaire de la bande armée.

José Miguel Almandoz Erviti (37ans) et Iñigo Vallejo Franco (33), présentés comme ‘responsables de la formation des activistes‘, ont été condamné à une peine de 12 ans de prison chacun. Les magistrats ont dicté une peine de 10 ans de prison pour Patxi Abad Urkixo, qui occupait le même appartement à Mont de Marsan avec ‘Susper’. Par ailleurs, la situation de Garazi Aldana, âgée de 27 ans, est un peu différente. Il s’agit de la seule accusée qui a comparu librement, sous contrôle judiciaire et qui a été condamnée à cinq de prison. De ses cinq ans, elle est dispensée de purger trois ans mais sera sous des conditions spéciales. Elle sera sous contrôle judiciaire.

Ces sept militants viennent s’ajouter au 742 prisonniers politiques basques actuellement détenu en France et en Espagne. Le nombre de détenus n’a jamais été aussi élevé, et les conditions qui leur sont imposées au niveau judiciaire et pénitentiaire n’ont jamais été aussi dures.

Iñigo Vallejo

Gorka Palacios

Ibon Fernandez Iradi

Gorka Palacios

Une centaine de manifestants (parmi lesquels une délégation de notre Secours Rouge) étaient présents ce jeudi matin devant le palais de justice en solidarité avec les trois membres du Comité d’Actions et de Soutien aux sans-papiers (CAS) qui passaient en jugement pour s’être interposé pacifiquement devant une rafle de sans-papiers le 16 octobre 2008. Ils devaient répondre de ‘rébellion’, ‘coups et blessures avec effusion de sang’ et ‘incitation à l’émeute’. Le commissaire Vandersmeessen posait en victime (il affirme avoir ‘pris une droite’ et avoir eu son blouson déchiré) – mais en victime indulgente en demandant ‘l’euro symbolique’.

Le procureur a eu une attitude assez écoeurante, alternant paternalisme (expliquant que des étudiants en science politique devaient connaître leurs droits et devoirs, et parmi ces dernier, celui d’obéir à la police) et appel à la connivence de classe (expliquant qu’il ne demandait que des heures de travaux d’intérêts généraux mais que pour ‘n’importe qui’, il aurait demandé six mois de prison). Pénalement, cela coûtera moins cher aux inculpés et tant mieux, mais le spectacle était pénible. Prononcé le 24 décembre.

La tension augmente en Inde dans la perspective des élections. Lors de chaque période électorale, les forces policières et paramilitaires sont déployées et encasernées dans un dispositif pris à partie par la guérilla maoïste. Les bâtiments servant de casernement font l’objet ces dernières semaines d’attaques à l’explosif ou à l’engin incendiaire. C’est ainsi qu’une soixantaine de guérilleros maoïstes ont détruit un siège gouvernemental à Kharakpur, dans le Bihar, dans la nuit de mardi à mercredi. Mardi, d’autres guérillero ont fait sauter un établissement scolaire à Manjiladih, dans le Jharkhand. Les maoïstes ont aussi collé des affiches dans la zone appelant à un boycott du processus électoral qui commence ce mercredi dans la région.

La tension augmente en Inde dans la perspective des élections. Lors de chaque période électorale, les forces policières et paramilitaires sont déployées et encasernées dans un dispositif pris à partie par la guérilla maoïste. Les bâtiments servant de casernement font l’objet ces dernières semaines d’attaques à l’explosif ou à l’engin incendiaire. C’est ainsi qu’une soixantaine de guérilleros maoïstes ont détruit un siège gouvernemental à Kharakpur, dans le Bihar, dans la nuit de mardi à mercredi. Mardi, d’autres guérillero ont fait sauter un établissement scolaire à Manjiladih, dans le Jharkhand. Les maoïstes ont aussi collé des affiches dans la zone appelant à un boycott du processus électoral qui commence ce mercredi dans la région.

C’est demain jeudi à 9h que trois membres du Comité d’Actions et de Soutien aux sans-papiers (CAS) passent en jugement pour s’être interposé pacifiquement devant une rafle de 54 sans-papiers qui protestaient en occupant le hall du Commissariat Général aux Réfugiés et Apatrides le 16 octobre 2008 (photos).

Mobilisation du CAS au CGRA

[rouge]Rassemblement à 8h30 devant le palais de justice de Bruxelles![/rouge]

Mobilisation du CAS au CGRA