Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Le premier week-end de novembre s’est tenu la 5e Conférence de Bâle réunissant les groupes engagés dans la construction d’un Secours Rouge International. Ont participé à cette Conférence treize groupes de sept pays. Les délégués, parmi lesquels ceux de notre Secours Rouge, ont discuté des problèmes et perspectives de la création d’une authentique organisation centralisée et transnationale, de l’augmentation de leur degré d’unité théorique et pratique, du choix et de la définition de campagnes communes, de la mise au point de nouveaux outils communs, etc.

En novembre 2008, neuf activistes de Tarnac étaient arrêtés dans le cadre d’une enquête sur des sabotages de lignes TGV. Ils étaient poursuivis pour ‘associations de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste‘. Le dernier d’entre eux, Julien Coupat, a été libéré en mai dernier, après plus de six mois d’incarcération, et placé sous contrôle judiciaire. Aujourd’hui, un an après les faits, l’enquête stagne. Et les avocats de Julien Coupat et de sa compagne ont annoncé qu’ils allaient demander au juge d’instruction d’entendre les fonctionnaires chargés de la filature du couple la nuit du 7 au 8 novembre 2008.

La défense révèle de nombreuses incohérences dans la version policière quant à leur implication dans les faits. Elle indique que les marques de pas et de pneus de voitures, aux abords de la voie ferrée sabotée, ne correspondent ni aux pointures du couple Coupat, ni aux roues de sa voiture. De plus, la filature donne des éléments qui semblent incompatibles. Selon le procès-verbal, il s’est écoulé dix minutes entre les deux points de stationnement. L’itinéraire emprunté entre les deux arrêts est également indiqué. Or la distance parcourue étant de 26,6 kilomètres, la vitesse de la voiture aurait du être de 159,6 km/h…

EthicsPoint affiche comme but ‘assurer la possibilité de communiquer à la direction‘ d’une entreprise, les ‘problèmes et préoccupations relatifs à des activités contraires à l’éthique ou illégales‘. Autrement dit et de manière plus claire, de la dénonciation via Internet entre collègues de travail, et sous couvert d’anonymat. Cette solution venue d’Amérique a traversé l’Atlantique pour être mise à contribution par le fabricant d’implants et de prothèses orthopédiques Benoist Girard, une filiale de la société américaine Stryker. Près de 1.300 entreprises en France ont recours à un tel dispositif, pour la plupart des filiales de groupes américains.

Le syndicat CFDT a été justice en mettant notamment en avant la position de la CNIL selon laquelle pour les dispositifs d’alerte professionnelle (whistleblowing), l’anonymat n’est possible que de manière exceptionnelle. En outre, les champs de dénonciation autorisés par la CNIL (questions financières, corruption) qui peuvent être outrepassés via l’accès à des formulaires belges ou canadiens où il peut être question ‘d’abus de stupéfiants‘ par exemple. Le tribunal de grande instance de Caen rendra sa décision début novembre. Une décision de justice sur un cas similaire impliquant Dassault devrait permettre de fixer une jurisprudence sur les dispositifs d’alerte professionnelle.

En octobre 2005, un commando héliporté d’une cinquantaine de gendarmes du GIGN a donné l’assaut au navire piraté par une trentaine de marins grévistes du Syndicat des travailleurs corses (STC), le Pascal Paoli, un bâtiment voué au transport mixte de fret et de passagers, fleuron de la Société nationale Corse Méditerranée (SNCM) en cours de privatisation. Le Pascal Paoli a fait demi tour en direction du continent. L’intervention militaire a duré une dizaine de minutes. Une procédure judiciaire a été ouverte pour ‘détournement de navire’, un ‘crime’ passible de 20 ans de prison.

Un millier de personnes ont défilé ce samedi à Bastia en soutien à Alain Mosconi, ses deux frères Jean-Marc et Patrick ainsi qu’un délégué syndical STC de la SNCM, Félix Dagregorio et quatre marins qui seront jugés les 19 et 20 novembre à Marseille pour ce détournement du Pascal Paoli. Les responsables de tous les syndicats insulaires ont ouvert le cortège derrière l’unique banderole de la manifestation où il était inscrit ‘Non à la répression anti-syndicaliste‘.

Manifestation pour les marins corses

Les images de la grève à la SNCM et de l’assaut du Pascal Paoli

Manifestation pour les marins corses

Les sites de réseau sociaux comme Facebook ou Twitter attirent de plus en plus l’attention des services de sécurité. Des chercheurs des deux côtés de l’Atlantique ne sont occupés à mettre au point des système de système de surveillance qui fourniraient presque automatiquement à la police et aux agences de sécurité ce qu’ils appellent par euphémisme des ‘renseignements passibles de poursuites judiciaires’. C’est ainsi que le Consortium INDECT met au point son Intelligence Information System Supporting Observation, Searching and Detection for Security of Citizens in Urban Environment. INDECT travaille à mettre un nom sur des milliards de courriers électroniques, des sms, tweets et de posts sur les blog. Il s’agit de ‘peigner’ les blogs, les chats, les forums et réseaux sociaux pour créer automatiquement des dossiers sur des personnes, des organisations et leurs relations.

Ce n’est pas la première fois que des universitaires européens ont appliqué leurs compétences à la mise au point de technique de flicage de masse. Les chercheurs de l’Université de Bain Cityware ont secrètement suivi à la trace des dizaines de milliers de Britanniques par l’installation des scanners Bluetooth qui captent des signaux radio transmis de dispositifs comme des téléphones portables, des ordinateurs portables et des appareils photos numériques. Ils l’ont fait et ont traité ces données sans demander la permission des personnes ciblées ni même les en informer.

Les chercheurs bénéficient d’une manne financière gouvernementale pour ces projets destinés aux polices et agences de sécurité. Le Nokia Siemens Intelligence Platform doublée du système ‘intelligence in a box‘ intègrent des tâches généralement faites par des équipes de sécurité séparées et réunit les données de sources comme des appels téléphoniques ou mobiles, le courrier électronique et l’activité Internet, des transactions bancaires, des rapports d’assurance etc.

L’Agence de Sécurité Nationale US finance la recherche dans la récolte de masse des informations que les gens postent sur des réseaux sociaux. Chacune des dix premières sociétés fournissant l’Etat US, de Lockheed Martin à Booz Allen Hamilton, travaillent pour la Défense et la Sécurité intérieure, ce qui leur a permis de gagner un total de 68 milliards de $ l’année passée. Fabriquant des missile nucléaires jusqu’aux équipements d’écoutes, ces sociétés ont étendu leurs activités aux techniques, matériels et logiciels pour la surveillance des réseaux sociaux.

Le gouvernement britannique a externalisé des parties de son projet de surveillance massive à EDS. Ce travail est conduit au Government Communications Headquarters (GCHQ). HP, le géant informatique américain, qui a acheté EDS pour environ 14 milliards de $ l’année dernière, conçoit et installe les ressources massives de calcul qui seront nécessaires pour analyser en détails qui contacte qui, quand où et comment. Le travail au GCHQ est effectué dans le cadre d’un projet secret appelé ‘Mastering the Internet‘. En mai, un document du Ministère britannique de l’Intérieur envisageait d’obliger les fournisseurs d’accès Internet à rassembler les terabytes de données de leurs réseaux au bénéfice des autorités. Le géant des télécommunications Detica et le géant de l’armement Lockheed Martin ont fournit le GCHQ en logiciel d’extraction de données.

(suite et fin: demain)

Six salariés du groupe ABB ont été convoqués par la gendarmerie de Montluel (Ain) les 28 et 29 octobre dans le cadre d’une plainte déposée le 10 juillet par la direction pour ‘séquestration, injures et dégradations’, suite aux mouvements sociaux du mois de juin.

Dans le cadre d’un plan social comprenant 540 suppressions de postes, les consultations des représentants du personnel avaient donné en juin des réunions très tendues. Le 2 juin, sept dirigeants avaient été retenus pendant deux heures par des salariés qui avaient interrompu un comité central d’entreprise (CCE) à Montluel. Le 23 juin, lors d’un autre CCE également à Montluel, des salariés mécontents avaient renversé du matériel dans les locaux de l’entreprise. Sur les six salariés auditionnés par les gendarmes, cinq sont des délégués syndicaux (3 CGT et 2 CFDT) ainsi qu’un sympathisant CGT.

Un lycéen dijonnais qui avait fabriqué un ‘patator’, un ‘lance-patates’ artisanal, et montré ses exploits sur internet, s’est vu activement interrogé par trois policiers ignorant sans doute tout de la patator-mania. ‘J’ai été interrogé le 14 octobre pendant une heure et demie par trois policiers. On m’a dit que l’utilisation et la divulgation [sur internet] d’un ‘patator’ étaient interdites, et on m’a parlé de ‘terrorisme’, je ne comprenais pas‘, a déclaré Jérémy, 16 ans.

Alors pour les novices, voici les principes de fabrication d’un patator

Pour les amateurs, voici un Patator semi-automatique au butane ; un Mini-patator ; un Patator pneumatique double-chambre et un Patator ENORME.

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Sommaire

-1. L’affaire Mumia Abu-Jamal
-2. Déclaration de Mumia Abu-Jamal
-3. Bref historique du Black Panther Party
-4. Le programme du Black Panther Party
-5. Quelques protagonistes
-6. La répression contre le BPP
-7. Souvenirs d’un Panthère martyr: Fred Hampton (par mumia Abu-Jamal)
-8. Un héritier du BBP: la black Liberation Army

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Plus de 150 personnes ont bloqué les centres fermés de Vottem, Bruges et Merkplas ce samedi matin. L’objectif était d’empêcher, par leur présence, toute expulsion durant une journée. A Vottem, une cinquantaine de manifestants ont escaladé les grilles du centre et se sont enchaînés aux portes de l’intérieur pour empêcher tout véhicule de passer. A Bruges, onze personnes se sont également attachées aux grilles d’entrée. Les militants, parmi lesquels de nombreux français, néerlandais et luxembourgeois entendaient dénoncer les aspects inhumains des politiques de migrations européennes. Leur action a été écourtée par l’intervention des forces de l’ordre à la mi-journée, ces dernières n’hésitant pas à faire usage de la violence pour déloger les manifestants.

Blocage du centre fermé de Vottem

Blocage du centre fermé de Vottem

Georges Cipriani et Jean-Marc Rouillan sont toujours en prison depuis bientôt 23 ans, bien qu’ayant accompli leur peine de sûreté depuis 2005.

Jean-Marc Rouillan: il y a un an, après une manipulation médiatique, un jugement révoquait sa semi-liberté à la veille de sa libération conditionnelle. Au printemps dernier, à la suite d’une détérioration de sa santé, une maladie grave, rare et évolutive, était diagnostiquée, dont le traitement, expérimental, ne peut légalement se faire en prison. Durant des mois, à la prison des Baumettes, Jean-Marc Rouillan a été laissé sans soins adaptés. Le 27 octobre, il a été transféré… au centre de détention de Muret, près de Toulouse, alors même que la justice venait d’évoquer un transfert en région parisienne, afin d’y être soigné par des médecins de la Pitié-Salpétrière, spécialistes du syndrome de Chster-Erdheim.

Georges Cipriani: le 30 avril dernier, un jugement lui avait accordé un régime de semi-liberté d’un an. Mais, sur appel du parquet, des juges ont infirmé cette décision le 20 août, découvrant après 22 mois de procédure que le dossier de Georges Cipriani n’était soi-disant pas recevable, lui reprochant de ne pas renier son engagement politique et de persister à se définir comme prisonnier d’Action directe.

Rassemblement à l’appel du Collectif ‘Ne laissons pas faire!’ pour la libération des militants d’Action Directe encore emprisonnés le jeudi 5 novembre, de 18 h à 19 h, en face de la direction de l’Administration pénitentiaire, carrefour rue de la Verrerie – rue du Renard (Paris 4e – métro L1-L11 Hôtel-de-Ville).

Rendez-vous autour du thème ‘Histoire sans parole’ le 21 novembre 2009, à 15h30 à Equitable Café, 15 Cours Julien, Marseille 6e.