Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Lors de la réunion du Conseil des ministres italien de mercredi, le gouvernement Meloni a approuvé un nouveau décret-loi concernant les migrations. Cette loi, connue sous le nom de « Decreto flussi » (décret sur les flux), introduit, entre autres des dispositions permettant aux autorités d’inspecter les téléphones portables des demandeuses et demandeurs d’asile.

L’objectif de cette inspection serait de vérifier la véracité des informations que ces personnes fournissent. Les autorités ne seraient ainsi autorisées à accéder qu’à des données spécifiques liées à l’identification ou à la détermination de l’origine des demandeurs d’asile. On ignore cependant comment un tel tri sera fait dans la pratique. Quoi qu’il en soit l’accès aux contenus des communications présents sur les appareils sera interdit. En outre, toute inspection doit être autorisée au préalable par les autorités judiciaires compétentes.

Parmi les autres mesures du décret-loi, on peut citer : L’obligation de fournir les empreintes digitales pour les étrangers qui demandent des visas nationaux (ce qui n’est prévu aujourd’hui que pour les visas Schengen), la suppression de l’obligation pour les consulats de notifier formellement le rejet des demandes de visa,  l’obligation d’effectuer des contrôles avant la délivrance du visa ou, s’il a déjà été délivré, après la délivrance du visa, pour les citoyens du Bangladesh, du Pakistan et du Sri Lanka où les irrégularités auraient été plus importantes. En pratique la délivrance des visas de travail pour les ressortissant·es de ces pays sera suspendue afin de permettre des vérifications efficaces en Italie. Notons que la liste de ces pays pourrait être étendues par un décret du ministère des affaires étrangères.

Présentation du décret loi sur les flux par le gouvernement italien (octobre 2024)

Présentation du décret loi sur les flux par le gouvernement italien (octobre 2024)

Ce 30 septembre, 11 h à Ixelles, une quinzaine de policiers, accompagnés d’unités de la brigade canine ont expulsé un squat dans un bâtiment appartenant à un propriétaire privé où logeaient plusieurs réfugiés palestiniens. Défonçant la porte de l’immeuble, les forces de l’ordre sont entrées et ont donné ordre, matraque à la main, de sortir du bâtiment. Selon les témoignages de plusieurs personnes, les policiers ont usé de violence pour expulser les réfugiés, certains d’entre eux ont eu un réveil brutal. Lors de l’intervention, 6 smartphones ont été détruits par la police. Les forces de l’ordre ont interdit l’accès au bâtiment, aucun des réfugiés n’a pu récupérer ses effets personnels. Depuis le début du mois d’août, c’est la quatrième fois qu’ils sont expulsés.

Mercredi, Palestine Action a revendiqué l’intrusion à Teledyne CML Composites à Bromborough, site industriel qui qui fournit des pièces pour les avions de guerre israéliens. La société mère Teledyne Technologies est le plus grand exportateur d’armes de la Grande-Bretagne vers Israël. La police de Merseyside a été appelée sur le site de Tebay Road à 06h05, les rapports faisant état de trois personnes ayant grimpé sur le toit et causant des dégâts.

Les activistes ont percé des trous à la toiture de l’entreprise et ont pulvérisé de la peinture rouge sang . Bien déterminé à stopper la production de pièces d’armement, deux militants, entrés dans le bâtiment, ont atteint la salle blanche , zone sensible, où sont assemblés sous contrôle de l’air et de l’humidité et dans des règles d’hygiène particulières les composants techniques de pièces de F-35 destinés à l’armée israélienne. Leur action a stoppé l’entreprise, causant des dégâts et l’arrêt de production pour une période d’environ 12 mois. Les forces de l’ordre ont arrêté deux des militants qui étaient entrés dans l’usine par le toit et avaient été détenues à l’intérieur par les travailleurs. Le troisième manifestant a été arrêté après avoir été aidé à descendre du toit par le service d’incendie et de sauvetage de Merseyside.

Le site jumeau, Teledyne Defence and Space à Shipley, a été occupé en avril, ce qui a empêché la fabrication d’électronique militaire à destination d’Israël. Palestine Action a également revendiqué une action similaire en juillet lorsqu’une camionnette a traversé les portes de l’usine de Bromborough  et que de la peinture rouge a été répandue. Le mois dernier, un jury de la Cour de la Couronne de Bradford a refusé de condamner les militants pour les dommages « criminels » causés lors de leur action à Shipley.

Les affrontements entre l’armée gouvernementale et la guérilla communiste ELN (Armée de libération nationale) ont fait au moins 26 morts depuis la fin du cessez-le-feu, au début du mois d’août (voir notre article). On dénombre ainsi 15 guérilleros et 11 soldats tués. Parmi les pertes gouvernementale, on compte 3  militaires qui ont trouvé la mort durant l’attaque d’une base militaire fin septembre (voir notre article) et un soldat qui a trouvé la mort il y a deux jours lors d’un affrontement avec l’ELN dans le département de Cesar (nord-est).

Combattant·es de l'ELN

Combattant·es de l’ELN

Le régime iranien continue à utiliser la peine de mort contre les peuples non perses / chiites d’Iran, dont les Kurdes et les Baloutches qui y sont exécutés en masse. Entre le 15 et le 25 septembre 2024, au moins 21 prisonniers ont été exécutés dans la prison centrale de Chiraz (prison d’Adelabad), dont un mineur, quatre prisonniers baloutches, deux prisonniers kurdes, deux ressortissants afghans et deux prisonniers Lor. Ces prisonniers avaient été condamnés à mort. Chaque mardi, des grèves de la faim sont organisées pour protester contre ces condamnations. Les grèves de la faim du « Mardi sans exécution », sont entrées dans leurs 36e semaines, elles se sont étendues à 22 prisons.

Les prisons où la grève de la faim contre la peine de mort se poursuit sont les suivantes : la prison d’Evin, la prison de Qezal Hesar, la prison centrale de Karaj, la prison du Grand Téhéran, la prison de Khorramabad, la prison de Nizam à Shiraz, la prison d’Asadabad à Ispahan, la prison de Bam, la prison de Mashhad, la prison de Lakan à Rasht, la prison de Qaimshahr, la prison d’Ardabil, la prison de Tabriz, la prison d’Urmia, la prison de Salmas, la prison de Khoi, la prison de Naqdeh, la prison de Saqqez, la prison de Baneh, la prison de Marivan, la prison de Kamiyaran et la prison d’Arak

 

L’Agence nationale d’investigation (NIA) a effectué mardi des perquisitions dans 12 localités du Bengale occidental, dont une à Kolkata, dans le cadre d’une enquête sur des liens présumés avec le financement du Parti Communistes Maoïste (clandestin). Les perquisitions ont eu lieu à Netaji Nagar (Kolkata), à Panihati (district de North 24 Parganas), à Barrackpore, à Sodepur, à Asansol et dans plusieurs autres localités. C’est la NIA et la Special Task Force (STF) du Bengale occidental ont mené les perquisitions. Deux femmes, qui ont travaillé avec une ONG dans le passé, ont été interrogées par la NIA dans le cadre de cette affaire. Plusieurs documents ont été saisis au cours des perquisitions. La NIA a également effectué des perquisitions dans le quartier Dishergarh d’Asansol, au domicile de Sudipta Paul, qui ont duré plus de trois heures.

Agents de la NIA (archives)

Dossier(s): Inde-Népal Tags: ,

A la suite des jeux paralympiques, la direction de la SNCF a mené une offensive anti-syndicale importante : Vincent Pinot, membre du bureau fédéral de SUD-Rail, a écopé de 5 jours de mise à pied et Christophe Achoub, secrétaire du CSE centrale de SNCF Réseau et dirigeant de la CGT Cheminots, a lui écopé de 12 jours de mise à pied. Depuis une semaine, les deux fédérations cheminotes multiplient les coups de fil pour s’organiser face à cette offensive, avec en ligne de mire un rassemblement conjoint le 7 octobre prochain à 13h devant le siège du groupe SNCF.

Depuis le début de l’année. SUD-Rail et la CGT Cheminots ont connu, comme dans d’autres entreprises, une forte répression post réforme des retraites, avec une instrumentalisation accrue des questions dites d’éthique. Cette répression arrive d’ailleurs à un moment charnière à la SNCF entre ouverture à la concurrence pour le transport de voyageurs dans différentes régions, plan social massif au sein de FRET SNCF visant à supprimer 20% de la masse salariale ou encore les NAO (négociations annuelles obligatoires) 2024 à la fin de cette année.

 

Un étudiant membre du syndicat Solidaires à Assas, l’université parisienne, a été tabassé par des militants d’extrême droite pour avoir simplement recouvert un sticker de la Cocarde Assas (section du syndicat étudiant proche du RN) avec un autocollant antifasciste. La victime sortait des cours lorsqu’elle les a croisés devant l’université, ils distribuaient des tracts marqués du logo « Les Natifs » groupuscule héritier du mouvement interdit « Génération identitaire ». Les militants d’extrême droite l’ont fait chuter et l’ont roué de coups au visage en l’injuriant avant de s’enfuir. La victime a été évacuée par les pompiers vers l’hôpital. Le blessé s’en sort avec deux dents cassées, des points de suture et le visage tuméfié.

Quelques heures plus tard, une autre membre du syndicat était attendue par deux hommes, l’un cagoulé, l’autre arborant une croix celtique au bras, se sentant menacée, elle a dû être exfiltrée par la sécurité de la faculté. Cette dernière avait signalé à la sécurité une nouvelle distribution de tracts  d’extrême droite par deux jeunes femmes devant l’université, elles avaient quitté les lieux avant l’intervention des agents.

Ce lundi matin, une attaque armée a visé un centre culturel kurde de Hambourg. La communauté kurde d’Allemagne est dans le viseur des fascistes turcs Bozkurtlar (Loups Gris). Des inconnus ont tiré sur le bâtiment d’une association culturelle kurde à Sankt Pauli, trois coups de feu ont été tirés sur la façade du bâtiment endommageant les fenêtres. Personne ne se trouvait dans les locaux du club à ce moment-là. Les assaillants ont pris la fuite. Le nouvel accord signé entre Berlin et Ankara prévoyant la déportation massive des migrants kurdes dont la demande d’asile a été rejetée ne fait que jeter l’huile sur le feu. Suite à l’accord conclu entre Erdoğan et Scholz l’année dernière, 13 500 ressortissants turcs, pour la plupart kurdes, dont les demandes d’asile ont été rejetées, seront déportés en masse. 200 personnes ont déjà été renvoyées. Pour les Kurdes qui ont fui la terreur turc, il s’agit d’un retour en enfer.

La police américaine teste le système Elsag EOC Plus, développé par la société Leonardo. Ce système scanne les voitures en mouvement pour détecter tous les appareils émettant un signal, comme les smartphones, le Bluetooth, les montres intelligentes, et les casques, mais aussi tous les objets équipés de puces RFID: carte bancaires, passeports,  badges d’accès pour entrer dans des bâtiments sécurisés, étiquettes de vêtements, livres de bibliothèque, titres de transport, étiquettes de bagages ou d’inventaire, bracelets de festival ou de concert, puces des animaux de compagnie, etc. Il identifie les composants des véhicules comme les capteurs de pression des pneus, les capteurs de sécurité, ainsi que les systèmes d’info-divertissement et les points d’accès Wi-Fi des véhicules et des appareils.

Chaque puce et appareil émet une signature électronique unique et en combinant ces signatures avec le numéro de plaque d’immatriculation, on obtient véritable empreinte digitale complexe du véhicule et de ses occupants.Le système capture les fréquences des appareils émises, identifie les appareils (sans accéder à leur contenu ou à leurs communications) et puces RFID, et stocke ensuite toutes les données sur des serveurs où elles peuvent ensuite être interrogées et analysées. Leonardo affirme avoir plus de 4 000 clients pour ses lecteurs de plaques d’immatriculation Elsag à travers les États-Unis.