Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Un ancien volontaire français des YPG incarcéré depuis plus d’un an (voir notre article) en attendant son procès, a entamé une grève de la faim ce dimanche 27 février à partir de 18 heures. Dans un communiqué rendu public sur la page Facebook du CCFR (Collectif de combattants francophone du Rojava), il dénonce le caractère politique de sa détention et sa mise en isolement :

Cela fait plus de 14 mois que je réfute cette infâmante et diffamatoire accusation d’association de malfaiteurs terroriste.
Cela fait plus de 14 mois que la DGSI m’a expliqué que je n’étais pas arrêté pour ce qu’elle voulait me faire croire, à savoir mon engagement auprès des forces kurdes contre Daech au Rojava.
Cela fait plus de 14 mois que rien ne valide la thèse élaborée de toutes pièces par la DGSI alors même que pendant au moins 10 mois j’ai été suivi, tracé, sous écoute 24 heures sur 24 dans mon véhicule, mon lieu de vie, espionné jusque dans mon lit.
Cela fait plus de 14 mois que je comprends que ce sont mes opinions politiques et ma participation aux forces kurdes des YPG dans la lutte contre Daech qu’on essaie de criminaliser.
Cela fait plus de 14 mois qu’on reproche une association de malfaiteurs à 7 personnes qui ne se connaissent pas toutes les unes les autres.
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Cinq maoïstes présumés ont été tués jeudi à Barangay Andap (Davao de Oro) par des militaires de la 10e division d’infanterie. Une des personnes tuées est Chad Booc. Booc avait enseigné les mathématiques au Centre d’apprentissage alternatif pour le développement agricole de Surigao del Sur, une école que le gouvernement a fermé parce qu’elle était soupçonnée de relayer la propagande maoïste dans les communautés indigène Lumad. Booc avait ensuite enseigné à l’Université de San Carlos-Talamban Cebu City, où il avait été arrêté, en février 2021, parce qu’il était soupçonné, avec six autres personnes, de recruter pour la guérilla maoïste. Il a ensuite été remis en liberté par un tribunal local en mai 2021.

Un autre enseignant bénévole, Gelejurain Ngujo II, est parmi les victimes de jeudi. Les militaires prétendent avoir tué les cinq hommes après une fusillade et avoir récupéré des armes sur le terrain mais les collègues et condisciples de Booc et de Ngujo mettent en doute la version des forces de l’ordre. Le réseau Save Our Schools Network, dont Booc et Ngujo étaient membres, a déclaré que les militants et les enseignants bénévoles avaient fait l’objet de menaces. Avant sa mort, Booc avait reçu des menaces de mort pour s’être élevé contre la militarisation des communautés Lumad et la fermeture des écoles communautaires pour les enfants des familles indigènes de Mindanao. Plusieurs habitants du village où les rebelles présumés ont été tués, ont déclaré qu’il n’y avait pas eu de combat dans les environs, contrairement à ce qu’affirme l’armée.

Des manifestants masqués ont érigés des barricades sur les artères devant l’Universidad del Valle, au sud de la ville de Cali. Un blocage a eu lieu à l’angle de la Calle 5 et de la Carrera 94, à la hauteur de Meléndez. La circulation sur la route de Pasoancho a aussi été bloquée pendant une grande partie de l’après-midi de vendredi. Les manifestants ont affronté la polices avec des grenades artisanales. Les forces antiémeutes (Esmad) et la police métropolitaine a fini par reprendre le contrôle.

Des manifestations spontanées ont eu lieu dans de nombreuses villes russes contre la guerre menée en Ukraine. À Novossibirsk, Saint-Pétersbourg, Moscou ou Ekaterinbourg, au total une quarantaine d’autres villes du pays. Partout les manifestant-es criaient «нет войне» c’est à dire «non à la guerre». Ces manifestations se sont faites par les autorités au nom des lois anti-COVID ou des règlements sur les manifestations non-autorisées. A ce jour, plus de 1 800 manifestants ont été arrêtés, dont la moitié dans la capitale.

 

Les forces marocaines ont réprimé lundi soir dans la ville de Dakhla, dans les sahraouis occupés occupée, des manifestants qui réclamaient que justice soit rendue dans l’affaire de l’assassinat de Lahbib Aghrichi. Les Sahraouis manifestaient dans le cadre d’un mouvement lancé depuis quelques jours pour exiger des autorités de l’occupation de dévoiler les circonstances de ce crime et punir ses auteurs. Les forces marocaines, appuyées par des policiers en civil ou portant des uniformes officiels et des forces auxiliaires, ont réprimé la manifestation, procédé à de nombreuses arrestations, et vandalisé des maisons et des voitures des habitants. Parmi les Sahraouis enlevés par les forces marocaines, l’ancien prisonnier politique Rachid Asseghir.

Ces manifestations ont été déclenchées après la disparition depuis quelques semaines, de Lahbib Aghrichi. Après avoir refusé d’ouvrir une enquête sérieuse sur cette disparition, les autorités marocaine ont annoncé, il y a deux jours, dans un communiqué, l’assassinat de ce citoyen sahraoui sans en clarifier les circonstances. La famille de la victime dénonce le fait que les autorités marocaines rechignent à élucider cette affaire, notamment après que des détails ont émergé sur l’implication de parties influentes proches des autorités marocaines. Cette implication se confirme par l’assassinat du seul témoin qui a été vu en compagnie de Lahbib Aghrichi avant sa disparition.

Jeudi 24 février Gérald Darmanin ministre de l’intérieur français a annoncé dans un tweet vouloir dissoudre le Collectif Palestine Vaincra et le Comité Action Palestine à la demande d’Emmanuel Macron. Cette annonce survient après plusieurs mois d’une campagne de diffamation et d’acharnement de l’extrême droite israélienne. Pour rappel le gouvernement français a déjà dissout, ou menacé de le faire, plusieurs organisations musulmanes, antiracistes ou média de la gauche radicale. Sur Toulouse depuis ces dernières semaines le Collectif Palestine Vaincra fait face à une pression de plus en plus accrue de la part de la mairie de Toulouse sur leurs activités militantes.  Le Collectif appelle à la solidarité, voir ici

L’armée turque et ses mercenaires islamistes poursuivent leur politique de persécution des Kurdes et des yézidis pour les faire quitter la région d’Afrin. Depuis le début de l’année, dix civils ont été assassinés et 96 personnes, dont onze femmes et cinq mineurs, ont été enlevées par les forces d’occupation. En outre, neuf maisons ont été détruites et plus de 5 000 oliviers ont été abattus. Les enlèvements, les exécutions, les tortures, les pillages et les expulsions font partie du quotidien des habitants. Près de 8 500 personnes originaires d’Afrin ont été enlevées depuis le début de l’invasion il y a quatre ans. Environ la moitié d’entre elles sont toujours portées disparues. Les enlèvements sont devenus un modèle économique pour les islamistes d’Ankara, générant des revenus lucratifs. Dans le même temps, cela augmente la pression pour déplacer la population kurde et la remplacer par les familles des jihadistes chassés des zones reprises par le régime.

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Le 9 novembre 2017 était lancé le système Scribe, qui aurait dû être livré à tous les services de police fin 2019, début 2020. Scribe avait vocation à révolutionner le traitement informatique des procédures judiciaires au sein de la police et remplacer le logiciel de rédaction des plaintes obsolète. Le marché a été remporté par Capgemini. Mais les retards se sont accumulés à tel point qu’un audit a été effectué à Capgemini qui a réalisé qu’il y avait une faille si énorme au cœur même de l’architecture du projet et que celui-ci ne sera jamais opérationnel. L’addition de ce fiasco se chiffre à 11,7 millions d’euros, et le contrat avait été si bien bétonné qu’il n’y a eu aucun recours juridique possible contre Capgemini.

En décembre 2021, le ministère de l’intérieur avait fait un nouvel appel d’offres avec une autre société prestataire pour un nouveau logiciel, à l’horizon 2024. C’est un objectif de moins en moins crédible au regard des retards accumulés. Depuis plusieurs semaines, il est demandé aux policiers de ne pas transmettre de procédures dématérialisées vers la justice « jusqu’à nouvel ordre ». En d’autres termes, les services de police doivent imprimer leurs dossiers. Du moins lorsqu’ils ont accès à leurs postes informatiques, car les bugs du logiciel de rédaction des procédures pénales (LRPPN) perdurent depuis trois, voire quatre semaines. Le chef du projet a quitté ses fonctions, c’est le troisième en six ans.

Autre fiasco, celui de la plateforme nationale des écoutes téléphoniques (PNIJ). Un système opérationnel depuis 2017 qui était censé réduire de moitié les frais d’écoutes et, en même temps, simplifier le travail des policiers. Sauf que la création du logiciel par Thales va coûter neuf fois plus cher que prévu. Soit près de 380 millions d’euros au lieu de 42. Des dépenses supplémentaires dues à six ans de retard dans la mise en service de la PNIJ…