Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Le Mouvement des femmes kurdes en France (TJK-F) et le Conseil démocratique kurde de France (CDK-F) ont organisé un rassemblement massif à Paris aujourd’hui pour marquer l’anniversaire du triple meurtre de Sakine Cansız (Sara), cofondatrice du PKK, Fidan Doğan (Rojbin), représentante du KNK à Paris, et Leyla Şaylemez (Ronahi), membre du Mouvement des jeunes. Depuis le matin, de nombreuses personnes se sont rassemblées à la Gare du Nord, dont des proches des femmes assassinées et des représentants de partis politiques et d’organisations de France et de Turquie.

Les manifestants ont exigé une enquête judiciaire sur le triple meurtre commis par le MIT des services secrets turcs à Paris le 9 janvier 2013. Le procès a été suspendu peu avant son début suite à la mort du tueur à gages Ömer Güney en détention française. Une réouverture de l’enquête initiée par les proches est bloquée en raison de pressions politiques ; les informations sur le crime dont disposent les autorités turques sont considérées comme un secret d’État. D’autres manifestations et rassemblements ont eu lieu à Marseille, Toulouse, Strasbourg et Bordeaux, mais aussi à Bruxelles, à Berne, en Allemagne et ailleurs.

Dans du 24 au 25 décembre, une voiture des constructeurs de prisons Eiffage, et à une autre du corps diplomatique, ont été incendiées rue Courat à Paris. L’action a été revendiquée en solidarité avec l’anarchiste Franscisco Solar emprisonné au Chili. Il est accusé de deux attaques à la bombe, un qui a explosé dans le commissariat, une autre qui a été désamorcée dans le bureau de l’ancien ministre de l’Intérieur (voir notre article). Lire le communiqué

 

Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a annoncé, lors des débats de présentation de son budget 2022, son intention de réaliser cette année une démonstration de faisabilité technologique d’intégration de la caméra portative aux smartphones. Cette proposition survient dans le contexte où les dépenses du SPVM en 2021 ont largement dépassé le budget initial, qui était de 679 millions de dollars, pour atteindre plutôt 733 millions. En demandant dans un premier temps à ses policiers d’utiliser leur téléphone intelligent comme caméra portative, le SPVM opte donc pour une formule économique. Ce projet devrait d’ailleurs coûter 437 000 $, entrevoit le corps de police, soit une fraction de la somme d’environ 17 millions de dollars que la Ville a prévu dépenser d’ici 10 ans pour munir tous les policiers de la métropole de caméras portatives et résoudre les divers problèmes technologiques que ce projet entraînerait.

 

Sinan E., Abdullah G., Serhat E., Hakan H. et Hugo G. sont toujours emprisonnés aux Pays-Bas. Il y a plus d’un mois, ils avaient participé à la protestation devant le bâtiment de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OPCW) à La Haye, pour dénoncer l’usage des armes chimiques par la Turquie contre la résistance kurde (voir notre article). Le procureur général a invoqué des dommages à des biens publics, des violences à l’encontre de la police, une violation de la loi sur les rassemblements et une violation de domicile. La prochaine audience aura lieu le 23 février. Serhat E. doit être expulsé vers la France car sa procédure d’asile y est en cours. À l’occasion de la semaine d’action impulsée Radical Solidarity aux Pays-Bas, des banderoles ont été accrochées sur divers bâtiments et ponts d’Amsterdam pour demander la libération des OPCW4 et la fin des attaques aux armes chimiques au Kurdistan. Une manifestation doit conclure aujourd’hui  à La Haye cette semaine d’actions.

Dans la nuit du 2 janvier, la vitre d’une voiture de Securitas AB a été brisée et du bitume a été déversé dans le véhicule et son système d’aération. Cela en solidarité avec les peuples en lutte en Turquie, avec la lutte de libération kurde et avec tous les prisonniers révolutionnaires dans les prisons turques. En Turquie, la société Securitas assure des fonctions de surveillance dans de nombreuses prisons – parfois même dans les prisons de type F – et participe ainsi à la répression, à l’enfermement, à l’isolement, à la torture et aux violences sexuelles. Alors qu’en avril 2019, en raison de la situation précaire due à la pandémie de Corona, des prisonniers issus de structures mafieuses, entre autres, ont été libérés des prisons, la situation des prisonniers révolutionnaires s’aggrave actuellement. Des décès comme ceux de Halil Güneş et Abdülrezzak Şuyur, se sont multipliés: des révolutionnaires souffrant de maladies graves qui se sont vu refuser non seulement une libération anticipée mais aussi un traitement médical. Lire le communiqué

 

La méthode est actuellement en phase de test dans le district de Pudong, à Shanghai (Chine). En pratique, l’intelligence artificielle est capable d’analyser le contenu d’un procès-verbal pour déterminer si les personnes concernées doivent faire l’objet d’une plainte. Soumis à plus de 17.000 dossiers judiciaires, introduits entre 2015 et 2020, le système aurait fait ses preuves et afficherait une fiabilité de 97% dans le strict champ actuel de ses compétences, à savoir les huit crimes les plus répandus sur le territoire ciblé: la fraude à la carte bancaire, la conduite dangereuse, le vol ou les agressions physiques. Selon les autorités locales chinoises, le logiciel permet d’alléger quelque peu la tâche des procureurs dans les tâches les plus élémentaires afin qu’ils puissent dès lors se consacrer aux dossiers les plus complexes.

Policiers chinois

La fronde populaire se poursuit au Kazakhstan, où les autorités ont déclaré l’état d’urgence à l’ensemble du pays, aujourd’hui mercredi, alors que de violentes manifestations se poursuivent contre la hausse des prix du gaz. La police a tiré des grenades assourdissantes contre des protestataires à Almaty, la capitale économique du pays, tandis qu’un groupe de manifestants a réussi à pénétrer dans le bâtiment principal de l’administration. La police a fait état de plus de 200 arrestations. L’internet et les téléphones portables étaient bloqués. Pour tenter de calmer les esprits, Kassym-Jomart Tokaïev a accepté la démission du gouvernement dirigé par le Premier ministre. Le mouvement de colère avait débuté dimanche, après une hausse des prix du gaz naturel liquéfié (GNL), dans la ville de Janaozen, dans l’ouest de ce pays riche en ressources naturelles, avant de s’étendre à la grande ville régionale d’Aktau, sur les bords de la mer Caspienne avant de s’étendre dans tout le pays (voir notre article).

 

 

L’ancien député du parti de l’extrême droite indoue BJP de Manoharpur, Gurucharan Nayak, a échappé mardi de justesse à une attaque maoïste dans le district de West Singhbhum, dans l’état du Jharkhand. Les guérilleros ont tué au couteau deux policiers qui lui servaient de gardes du corps avant de partir avec leurs AK-47 et celle d’un troisième policier qui a aussi pu s’échapper. L’attaque a eu lieu dans le village de Jheelruwa, après un match de football dont Nayak était l’invité. Peu de temps après la fin du match de football local, les maoïstes, qui étaient dans la foule des supporters, ont soudainement attaqué Nayak qui a réussi à fuir.

guérilleras maoïstes

 

 

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Un jeune Palestinien a été blessé par balle mardi soir lors d’affrontements qui ont éclaté avec les forces israéliennes à l’entrée du camp de réfugiés d’al-Fawwar au sud d’Hébron, dans le sud de la Cisjordanie. Ces affrontements ont éclaté après que l’armée israélienne ai fermé la barrière métallique érigée sur la route entre la ville de Dura et le camp de réfugiés d’al-Fawwar. Un jeune a reçu une balle de guerre dans la cuisse et a été transféré à l’hôpital.

Le camp de réfugié d’al-Fawwar

Le bilan de la répression des manifestations du 30 décembre contre au coup d’état du général Abdel Fattah al-Burhane s’élève à 5 morts. D’abord, les forces de sécurité ont coupé l’internet mobile, l’ensemble des communications téléphoniques et les ponts reliant Khartoum à ses banlieues, Omdourman et Khartoum-Nord. Puis, dans les rues de la capitale comme de sa périphérie, les forces de sécurité ont tiré grenades lacrymogènes et balles réelles sur des dizaines de milliers de manifestants. En parallèle, des policiers ont arrêté des journalistes et attaqué le bureau de la chaîne satellitaire arabe al-Arabiya. Les violences se sont jeudi concentrées à Omdourman, où quatre manifestants ont été mortellement touchés par des balles dans la tête ou dans la poitrine, selon un syndicat de médecins pro-démocratie. Un cinquième a succombé vendredi à ses blessures, après avoir été touché lui aussi par balles jeudi, dans le centre de Khartoum. Les forces de sécurité d’avoir bloqué des ambulances et sorti de force au moins un blessé grave de l’une d’elles. Le lendemain, 31 décembre, des manifestants barraient les routes de Khartoum-Nord et de Bourri, un quartier populaire de l’est de Khartoum, avec des pierres, des branchages et des pneus en feu.