Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Du 15 janvier au 22 janvier, à l’initiative du réseau de solidarité avec les prisonniers palestiniens Samidoun, a lieu  la Semaine internationale d’actions pour la libération d’Ahmad Sa’adat et de tous les prisonniers palestiniens. Ahmad Sa’adat est le secrétaire général emprisonné du Front Populaire de Libération de la Palestine. Le 15 janvier marque le 20e anniversaire de l’arrestation de Sa’adat par l’Autorité palestinienne (AP) dans le cadre de la « coordination sécuritaire » avec l’occupation israélienne. Après que les forces israéliennes l’aient violemment enlevé de la prison de Jéricho de l’AP, il a été condamné à 30 ans de prison en Israël le 25 décembre 2008, accusé de diriger une organisation interdite et d’ »incitation ». Le FPLP, comme tous les partis politiques et organisations de résistance palestiniens, est qualifié d’« organisation interdite » par les autorités d’occupation israéliennes.

Pour en savoir plus sur la semaine d’action

Lacrymogènes, canons à eau et arrestations. Les forces de sécurité ont dispersé manu militari vendredi à Tunis des manifestations organisées contre le président en dépit d’une interdiction des rassemblements, officiellement pour des raisons sanitaires. La dispersion brutale des manifestations, qui marquaient également le 11e anniversaire de la chute de Ben Ali, a donné lieu à des scènes de violence rarement vues dans la capitale depuis la révolte qui a renversé le dictateur en 2011 et donné le coup d’envoi des soulèvements du Printemps arabe dans la région.

Les opposants l’accaparement des pouvoirs par le président, le 25 juillet, lorsqu’il avait limogé le gouvernement et suspendu le Parlement pour gouverner par décrets. Les manifestants ont réussi à briser plusieurs cordons policiers et ont été refoulés à coups de matraques et gaz lacrymogènes et par des jets d’eau sale. Empêchés d’accéder à l’artère principale, l’avenue Habib Bourguiba, ils se sont éparpillés en plusieurs groupes distincts. Des dizaines d’interpellations ont eu lieu, plusieurs personnes dont au moins un adolescent de 15 ans étant frappées et traînées au sol. Des motards ont foncé sur certains groupes pour les disperser, et des tirs de sommation ont été entendus.

 

Le quartier général des forces d’occupation dans le centre de Jindires, dans le canton d’Afrin, a été dévasté samedi par une violente explosion. Deux membres de la faction al-Mu’tasem, liée au Front Syrien de libération, financé et armé par la Turquie, ont été tué et plusieurs autres ont été blessés. Les miliciens jihadistes multiplient les exactions à Afrin: arrestations arbitraires (580 pour la seule ville d’Afrin l’année passée), enlèvements, rackets, assassinat, provoquant l’exode de la population kurde et son remplacement par des réfugiés arabes venus de Turquie. Selon les dernières statistiques (2020), la population kurdes dans la région d’Afrin n’était plus que de 34,8 %, alors qu’ils représentaient auparavant 97 % de la population.

 

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Vendredi, les forces israéliennes ont attaqué les manifestations hebdomadaires contre la colonisation dans la ville de Beita, au sud de Naplouse, en utilisant des gaz lacrymogènes. Aucune victime n’a été signalée dans l’immédiat parmi les manifestants. Les troupes israéliennes ont également tiré des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc lors d’un rassemblement contre la colonisation dans le village de Beit Dajan, à l’est de Naplouse, vendredi. Le même jour, les Palestiniens sont descendus dans les rues du village de Kafr Qaddum, à l’est de la ville de Qalqilya, pour protester contre la politique de colonisation d’Israël et ont été accueillis par les troupes israéliennes qui ont tiré des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes.Six Palestiniens ont été touchés par des balles en caoutchouc tandis que des dizaines d’autres ont souffert de difficultés respiratoires après avoir inhalé des gaz lacrymogènes tirés par les forces israéliennes.

Ce jeudi matin, environ 200 lycéens ont tenté un blocus devant le lycée des Bourdonnières à Nantes. Une voiture de police a roulé en direction d’une foule de jeunes manifestants et a percuté l’un d’eux. La préfecture a affirmé que le véhicule a manoeuvré pour  » éviter un groupe d’individus qui commençait à l’encercler » et que « un jeune est tombé à proximité du véhicule » (!). Elle affirme aussi que dès que le chauffeur du véhicule a vu cette chute, il a immobilisé son véhicule pour constater que le jeune garçon n’avait pas besoin de prise en charge par les secours. Ce qui est contredit par la victime. Pendant ce rassemblement, deux mineurs ont été interpellés par les policiers sur place pour des jets de projectiles et des fumigènes.

 

Aux États-Unis, dans l’État du Nouveau-Mexique, une attaque ransomware a touché une prison le 5 janvier et paralysé les systèmes informatiques du centre carcéral. A cause de l’attaque, les caméras de surveillance et les portes automatiques des cellules ne fonctionnaient plus (elles n’était pas ouvertes, mais un gardien devait se déplacer pour chaque ouverture). La prison était tout simplement hors ligne. Le personnel pénitentiaire ne pouvait pas non plus consulter les dossiers des détenus et les fichiers qui recensent les incidents de sécurité semblent avoir été corrompus par l’attaque. Une situation précaire qui a amené le Metropolitan Detention Center à confiner tous ses détenus. Le centre carcéral n’était d’ailleurs pas précisément ciblé, il fait partie des victimes d’une attaque rançongiciel plus large qui touche depuis plusieurs jours l’administration du compté de Bernadillo, autour de la ville d’Albuquerque. D’autres administrations de la ville ont tout simplement dû fermer, faute d’avoir des systèmes fonctionnels.

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Le mercredi 12 janvier, le Parti communiste des Philippines (CPP) a confirmé le décès, lors d’une opération militaire, de l’un des fondateurs de la Nouvelle armée populaire (NPA) à Mabini, (Davao de Oro), le 5 janvier. Menandro « Bok » Villanueva, 70 ans, a été actif dans l’insurrection communiste pendant plus de cinq décennies. Il faisait partie de ceux qui ont créé la NPA et était la personne la plus recherchée du pays. Villanueva était le commandant des opérations nationales, membre du politburo du comité central du CPP. Villanueva a commencé à militer en tant qu’étudiant à l’université Ateneo de Manille (ADMU), avant de prendre le maquis dans les années 70, lorsque la loi martiale a été déclarée par le dictateur de l’époque, Ferdinand Marcos. Une autre responsable de la guérilla a été tuée: Anna Sandra Reyes, la secrétaire du Comité régional du NDF.

 

Les forces de sécurité israéliennes ont mené un raid lundi sur le campus de l’université de Birzeit, situé au nord de la ville de Ramallah en Cisjordanie. Cinq étudiants, Ismail Barghouti, Qassam Nakhleh, Abdel Hafeez Sharabati, Walid Harazneh, et Muhammad al-Khatib (photo), ont été arrêtés. Les agents israéliens ont ouvert le feu pour éloigner d’autres étudiants qui tentaient de s’opposer à ces arrestations, blessant deux d’entre eux à balle de guerre, sans que des détails sur la gravité de leurs blessures soient rendus publics. L’armée israélienne a confirmé via son compte Twitter une opération à Birzeit et a souligné que l’objectif était d’arrêter une personne « recherchée par les autorités ».

 

Dossier(s): Monde arabe et Iran Tags:

Dheeraj Rajendran, 21 ans, militait à la Fédération des étudiant.e.s d’Inde (SFI), l’aile étudiante du CPI(Marxist) [à ne pas confondre avec le CPI(Maoist) clandestin]. Il était en étudiant en informatique et en ingénierie à la Government Engineering College d’Idukki, dans l’état du Kerala. Le 10 janvier, alors que les élections étudiantes se terminait, il a été assassiné par des activistes de l’Indian Congress. Quelques heures après le meurtre, la police a arrêté Nikhil Paily, un dirigeant local du Youth Congress (YC). Deux autres étudiants communistes, Abhijit T Sunil, (21 ans) et AS Amal (23 ans) ont été grièvement blessés. Le lendemain du meurtre, les étudiant.e.s des universités et les collèges du Kerala se sont mobilisés pour dénoncer le meurtre.

Dossier(s): Inde-Népal Tags:

Lors d’un déplacement à Nice, le 10 janvier, le président Macron a promis la « création de 200 brigades de gendarmerie en milieu rural qui pourront prendre la forme de nouveaux types d’implantations avec des expérimentations qui vont être lancées dans plusieurs départements ». Sous l’effet de la Révision générale des politiques publiques [RGPP], 500 brigades de gendarmerie avaient été fermées en raison de la mise en place de « communautés de brigades ». Le temps d’intervention des gendarmes s’est alors allongé, et, en matière de renseignement, la capacité à collecter des signaux faibles s’en est trouvée amoindrie. Depuis, la Gendarmerie a cessé de fermer des brigades. Il est peu probable que 200 nouvelles brigades de gendarmerie sortent de terre durant le prochain quinquennat, notamment en raison du coût immobilier que cela représenterait. Les « expérimentations » évoquées par Macron font écho à celles qu’a détaillées le directeur de la Gendarmerie nationale en octobre dernier: affecter deux gendarmes dans une mairie ou un bureau de poste (voir notre article).

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