L’aviation turque a bombardé des camps du PKK dans les régions Kandil et de Gara, au Kurdistan irakien. Des frappes présentées en représailles à l’attentat-suicide qui a tué 34 personnes, et blessé 125 autres dimanche place Kizilay à Ankara, attentat que les autorités turques attribuent au PKK. Il semble que l’attaque visait deux minibus de policiers anti-émeutes stationnés en permanence sur cette place pour réprimer les éventuelles manifestations spontanées. Une partie importantes des morts sont les policiers occupants ces minibus, les autres des passants de cette place très fréquentée.

Les autorités désignent Seher Cagla Demir, une universitaire arrêtée et jugée dans le passé pour appartenance au PKK, comme l’auteure de l’attentat. Onze suspects, dans la ville de Sanliurfa, située à la frontière syrienne, ont été arrêtés. La police estime que le véhicule utilisé pour l’attaque a été achetée dans cette localité à forte majorité kurde.

Le lieu de l’explosion à Ankara

EDIT: 17/3
Jeudi 16, les Faucons pour la Liberté du Kurdistan (TAK) a revendiqué l’attaque: « Cette action a été menée pour venger les 300 kurdes tués dans à Cizre et nos civils blessés ». « Nous voulons présenter nos excuses pour les pertes civiles qui n’ont rien à voir avec la sale guerre menée par l’Etat fasciste turc », ont également précisé les TAK.

Le lieu de l'explosion à Ankara

Une action kamikaze à la voiture piégée a tué 28 personnes mercredi soir à Ankara. La Turquie a accusé la résistance kurde de cette action, affirmant avoir identifié son auteur, Salih Necar, un Syrien de 23 ans. Quatorze suspects ont été arrêtés en rapport avec l’attentat. Le Parti de l’union démocratique (PYD), a démenti toute implication de son bras armé, les YPG, dans cette action qui a frappé un convoi de bus militaires arrêté à un carrefour en plein coeur de la capitale turque, où sont localisés de nombreux ministères, l’état-major des armées et le Parlement.

Sur le terrain l’intervention de la Turquie contre les Kurdes syriens est toujours plus active. Les bombardements se sont intensifiés et sous la supervision des autorités turques, au moins 500 rebelles syriens ont traversé la frontière turque pour se rendre à Azaz dans la province d’Alep (nord de la Syrie) pour lutter contre la progression des forces kurdes. L’aviation turque a également mené une série de frappes contre des camps du PKK dans le nord de l’Irak, dans le secteur d’Haftanin, non loin de la frontière syrienne. Ce matin, un convoi militaire a été visé par une attaque dans la province de Diyarbakir, tuant au moins six soldats et faisant de nombreux blessés.

Le théâtre de l’explosion à Ankara

EDIT:
L’attaque de ce matin a visé un convoi militaire dans la localité de Lice, dans la province de Diyarbakir. Au moins 7 soldats ont été tués par l’explosion d’un IED.

Le théâtre de l’attaque de Lice

Le théâtre de l'attaque de Lice

Jeudi 4 février, les autorités danoises ont confisqué le passeport de Joanna Palani, jeune femme d’origine kurde iranienne. De retour d’Irak et de Syrie, où elle a combattu au sein des YPJ, elle est accusée de « menacer la sécurité nationale ». Une nouvelle loi, entrée en application en mars dernier, permet à la police de confisquer les passeports et d’interdire la sortie du territoire au nom de la « lutte contre le terrorisme ».

Joanna Palani lors d’une manifestation à Copenhague

Joanna Palani lors d’une manifestation à Copenhague

Jitse A, un ancien militaire néerlandais soupçonné d’avoir combattu aux coté des YPG/YPJ en Syrie a été arrêté ce vendredi aux Pays-Bas. Il a été relâché le jour, le tribunal a saisi son passeport pour l’empêcher de retourner au Rojava. L’homme de 47 ans avait parlé de son engagement contre l’Etat Islamique sur Facebook. Il pourrait être inculpé de « meurtre » s’il s’avérait qu’il a tué un ou plusieurs djihadistes.

Le tribunal a fait la différence entre les militaires néerlandais qui combattent au coté des peshmergas irakiens (Peshmergas-KDP) dans le cadre de l’OTAN et les combattants qui rejoignent individuellement la lutte des YPG/YPJ. Le parquet néerlandais a également brandit « l’étude » mensongère réalisée par Amnesty International il y a quelques semaines à charge des forces démocratiques kurdes en Syrie.

Jitse A

C’est Oshkosh Defense, une branche d’Oshkosh Corporation, basée dans le Wisconsin et spécialisée dans la fabrication de véhicules militaires qui produira pour 26 milliards d’euros le JLTV (Joint Light Tactical Vehicle) qui remplacera progressivement le classique Humvee (connu au civil sous le nom de Hummer), utilisé depuis 1989. Les militaires déploraient que le blindage de leurs Humvee ne les protégeaient pas des innombrables embuscades à l’IED essuyées en Irak et en Afghanistan. Le JTLV aura une armure protectrice de tank léger lui permettrait de résister à ces attaques. Au total, l’armée américaine pourrait commander à Oshkosh pas moins de 50.500 véhicules pour l’armée de terre, et 5.500 pour les marines.

Le JTLV

Le JTLV

L’aviation turque a mené dans la nuit de vendredi à samedi une nouvelle série de frappes aériennes contre les forces du PKK dans le Kurdistan turc et irakien. Cette opération a visé des dépôts logistiques et des abris dans les secteurs de Zap, Avain-Baysan, Hakurk and Kandil, dans les montagnes du nord de l’Irak où le PKK dispose de nombreuses bases arrière. Des cibles ont également été touchées dans la province turque de Sirnak, au Kurdistan, aux confins de la Syrie et de l’Irak. 22 chasseurs, des F-16 et des F-4, ont participé à ces raids.

Une pièce anti-aérienne du PKK

Une pièce anti-aérienne du PKK

Les Forces Syriennes Démocratiques (généralement désigné par l’acronyme QSD) sont une alliance formée il y a quelques semaines autour des YPG/YPJ. Elles comptaient à leur formation 13 groupes. 15 nouveaux groupes du nord-ouest de la Syrie (Idlib et Alep) viennent de rejoindre cette alliance.

Les nouveaux groupes Jaysh Al-Siwar (Artêşa Şoreşgeran), Hêzên Firqeya 30, Tugaya Şehîdên gundewarê Helebê, Tugaya Eyîn Calût, Tugaya 99 Muşat, Tugaya El-Hemze, Tugaya Keikaa, Tugaya Misyonên Taybet, Tûgaya Selcûqiyan, Focê 102, Ahrar Al-Shemal, Hêzên Êlên Heleb û gundewarên wê, Jabhat Al-Akrad, Hêzên YPG, Hêzên YPJ.

Depuis leur formation, les QSD ont déjà enchainé plusieurs victoires contre les islamistes, notamment à al-Hawl, à l’est d’Hassakah, près de la frontière irakienne.

Vous pouvez en savoir plus sur les QSD sur notre page ‘Notes sur le Kurdistan’.

Des combattants des QSD

Des combattants des QSD

Trois militants kurdes ont été tués hier mardi lors d’affrontements avec les forces de l’ordre, deux jours après le triomphe du parti du président Erdogan aux élections législatives. Deux jeunes Kurdes sont morts dans la province d’Hakkari, près de la frontière irakienne, lors d’une opération de la police pour démanteler des barricades, selon des services de sécurité. Un autre jeune de 22 ans a été tué dans la ville de Silvan, dont trois quartiers ont été soumis depuis l’aube à un strict couvre-feu. En outre, l’état-major de l’armée turque a annoncé mardi avoir bombardé la veille des positions du PKK en Turquie et dans le nord de l’Irak.

La ville de Silvan

La ville de Silvan

Le Mont Shengal, montagne sacrée des Yézidis au Nord-Est de l’Irak est le théâtre d’affrontements entre les diverses forces kurdes et les islamistes depuis l’année dernière. Suite au sauvetage par le PKK des 40.000 Yézidis persécutés par l’Etat Islamique en août 2014, le mont est contrôlé à l’ouest par les forces kurdes progressistes (PKK, PYD, YPS,…), au sud par l’Etat Islamique et à l’est par les Peshmergas, l’armée régulière de la province autonome du Kurdistan irakien, souvent considérée comme la branche armée du PDK.

Les forces kurdes progressistes sont nombreuses, trois d’entre elles ont annoncé ce jeudi la création d’un commandement conjoint, il s’agit des Unités de Protection du Shengal (milices yézidies du PKK), des Unités de Protection des Femmes du Shengal (YPJ-Shengal), et des Forces de Protection du Shengal (HPS). Lors d’une conférence de presse, les porte-paroles ont souligné l’importance de la libération du Mont Shengal pour la libération du Kurdistan et du Moyen-Orient. Elles ont appelé les trois grands partis kurdes, le PKK, le PDK et le PUK à soutenir ce commandement conjoint.

Comme en témoigne cette carte, de nombreux groupes combattent pour la libération du Shengal. Les forces du PKK et du PYD, et leurs guérillas, les HPG, les YJA-Star les YPG, les YPJ, les YPS,… sont alliées.

Carte du conflit au Mont Shengal, 25 octobre

Carte du conflit au Mont Shengal, 25 octobre

Malgré la trêve unilatérale décrétée samedi dernier par le PKK, les forces de sécurité turques multiplies les opérations militaires, et notamment des bombardements aériens. Les guérilleros se défendent naturellement lrosqu’ils sont attaqués, et c’est ainsi qu’ils ont tué trois militaires, dont un officier, et six blessés six autres, dans des combats à Daglica, dans la province d’Hakkari. L’armée a précisé revendique avoir tué 17 combattants du PKK dans une opération terrestre qui se poursuit. Les forces armées turques ont aussi mené vendredi des raids aériens dans le secteur de Yüksekova, près de la frontière avec l’Iran et l’Irak, toujours dans la province d’Hakkari.

Effets d’un bombardement turc au Kurdistan

Effets d'un bombardement turc au Kurdistan