Laroui et Imzouren ont samedi et dimanche derniers, des manifestations dites de «loyauté aux détenus» et préalablement interdites par les autorités. Dans la commune de Laroui relevant de Nador, des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre se sont poursuivis jusqu’aux premières heures du dimanche 13 août. A Imzouren, une manifestation similaire, bien qu’interdite par les autorités, a eu lieu et une autre a même été annoncée pour le 27 août. Une dizaine d’arrestations de jeunes par des membres des forces de l’ordre habillés en civil auraient été opérées avant le départ de la manifestation. Les manifestants ont saisi l’occasion pour réclamer la libération de tous les prisonniers du Hirak détenus à Al-Hoceima et à Casablanca, l’annonce des résultats de l’enquête sur le décès de Mourad El Attabi et réitérer les revendications économiques, sociales et culturelles pour la région. Les autorités locales maintiennent leur décision d’interdire tout mouvement de protestation dans la région.

Arrestation le wee-end passé dans le rif

Arrestation le wee-end passé dans le rif

Nubar Ozanyan, combattant et commandant de la Tikko (branche armée du TKP/ML) au Rojava, a été tué ce 14 août au Rojava. Nubar était arménien, membre du parti depuis 40 ans, il a combattu en Turquie, puis en Palestine (de 1988 à 1990), au Karabagh, en Arménie, au Kurdistan Irakien (2014) et enfin au Rojava depuis juillet 2015, il a également milité à Paris et été le garde du corps du cinéaste révolutionnaire Yilmaz Güney. Il a formé de nombreux militants internationalistes au combat, notamment dans le Bataillon International de Libération. Ces conseils militaires et politiques ont profité à de nombreux combattants.

La déclaration officielle du TKP/ML (en turc) est disponible ici.

Nubar Ozanyan, martyr de Tikko

Nubar Ozanyan, martyr de Tikko

Une marche contestataire a été dispersée, mercredi après midi, après l’inhumation de l’activiste du mouvement contestataire du Rif Imad Al-Attabi. Le défunt a été annoncé mort mardi 8 août à l’hôpital militaire de Rabat où il avait été admis depuis 20 juillet dans un état de coma. Il avait été blessé lors de la dernière grande manifestation organisée à l’occasion de la commémoration du 96e anniversaire de la bataille d’Anoual, remportée par les Rifains sur l’armée coloniale espagnole. La manifestation avait été interdite et réprimée par les forces de l’ordre. En guise de solidarité avec Imad Al-Attabi et sa famille, Nasser Zefzafi et ses compagnons détenus du Hirak, en deuil de trois jours, ont décidé de meneer une grève de la faim de 48 heures.

Face à face entre manifestants rifains en deuil et policiers

Face à face entre manifestants rifains en deuil et policiers

Markéta Všelichová et Miroslav Farkaš sont deux internationalistes accusés d’avoir combattu Daech dans les rangs des YPG et des YPJ. Ils ont été arrêtés en novembre 2016 par les pershmergas de Barzani, au Kurdistan irakien, qui s’est empressé de les remettre au régime turc. Le régime turc dit avoir trouvé sur eux des flyers et photos prouvant leur appartenance aux YPG/YPJ, considérés comme des organisations terroristes par le régime turc, mais les deux internationalistes disent qu’ils se trouvaient au Rojava pour des raisons humanitaires. Leur procès avait commencé le 10 mai dernier, plusieurs reports ont mené le verdict à ce 2 août: 6 ans et 3 mois de prison. Les deux peuvent encore faire appel. La diplomatie tchèque s’est plusieurs fois manifestée pour leur libération.

Markéta Všelichová et Miroslav Farkaš

Le roi a accordé sa grâce à 58 personnes arrêtées lors de manifestations dans le Rif. Ce mouvement de contestation populaire Hirak qui est parti en octobre dernier de la mort de Mouhcine Fikri, un vendeur de poisson qui a péri broyé dans une benne à ordures où il tentait de récupérer sa marchandise confisquée et jetée par la police. Son décès a soulevé une vague de manifestations contre l’injustice, la corruption et le sous-développement dans la région de la ville d’Al Hoceima, principale ville du Rif, dans le nord du pays, où il travaillait. De nombreux protestataires sont exclus de la grâce, ainsi le chef de file de la contestation, Nasser Zefzafi, arrêté fin mai. Silya Ziani, 23 ans, est la seule dirigeante du mouvement à avoir retrouvé la liberté. « Je suis heureuse d’être libérée mais j’attends la libération de tous mes camarades du Hirak », a-t-elle déclaré à la presse samedi soir après sa libération.

Silya Ziani

Silya Ziani

Depuis le début de la guerre civile de 2011, l’ASA (Armée Syrienne Arabe, celle du régime) et les YPG puis les QSD (Forces Démocratiques Syriennes) ne se sont que peu affronté, dans une stratégie de non-agression et de survie face aux islamistes. Des affrontements ont déjà eu lieu dans le passé dans les deux villes qui sont encore partagées entre le régime et la Fédération de la Syrie du Nord (le nouveau nom « officiel » du Rojava), c’est à dire Qamishlo (la capitale du Rojava) et Hassakah. Ces affrontements découlaient généralement d’affrontements entre les NDF (Forces de Défense Nationales, milices pro-régime) et les Asayish (la sécurité intérieure du Rojava) et ont généralement tourné au désavantage du régime qui a perdu beaucoup de terrain dans les deux villes.

Les affrontements qui ont eu lieu hier au dessus de Tabqa, à quelques kilomètres au sud de Raqqah sont d’une autre nature: un bombardier syrien (qui selon le régime bombardait Daesh et selon les QSD bombardait des positions QSD) a été abattu par un chasseur américain. Cet événement survient suite à une escalade de tension autour de la bataille qui fait rage à Raqqah depuis 13 jours maintenant. Les djihadistes de Daesh ont fuit vers le sud, dans la province de Deir Ezzor, dont le chef-lieu du même nom est le dernier îlot du régime au sud-est du pays. Les QSD ont récemment annoncé leur ambition de descendre beaucoup plus bas que les territoires kurdes du nord de la Syrie (ce qui est déjà largement le cas, un changement reflété dans le changement de nom du Rojava), en suivant tout le long de l’Euphrate (qui longe Deir Ezzor) jusqu’à la frontière irakienne. On voit donc depuis quelques jours que les QSD tentent de progresser vers le sud et que l’ASA progresse vers l’est en entourant les positions QSD.

Situation au sud de Tabqa au 18 juin.

Situation au sud de Tabqa au 18 juin.

Les combattants du PKK ont attaqué un poste de gendarmerie, vendredi, dans la commune de Bekirhan rattachée au district de Kozluk, dans la province kurde de Batman. L’explosion d’un véhicule piégé a tué un des gendarmes et blessé plusieurs autres. Plusieurs ambulances et des forces de l’ordre ont été dépêchées sur les lieux. Le même jour, l’aviation turque amené plusieurs de frappes aériennes turques dans la province kurde de Sirnak, et dans la région de Zap, au Kurdistan irakien. Le lendemain, un autre gendarmes a été tué (et deux miliciens anti-guérilla ont été blessés) dans des échanges de tir lors d’une opération anti-PKK dans une zone rurale la région de Sirnak.

Arrivée à l’hôpital des gendarmes blessés dans l’attaque du PKK

Arrivée à l'hôpital des gendarmes blessés dans l'attaque du PKK

Deux officiers iraniens ont perdu la vie lors d’affrontements qui ont éclaté dans la région d’Ouroumiyah, au Kurdistan iranien, entre les gardes-frontières et le PJAK. Sept soldats auraient également été blessés dans ces combats survenus lors du changement de poste des soldats. L’artillerie iranienne a ciblé des villages considérés comme étant des bases arrières du PJAK, à environs 150 km au nord de la ville kurde irakienne d’Erbil.

Garde-frontière iranien

Garde-frontière iranien

Vendredi, à la mosquée, l’imam avait attaqué frontalement le « Hirak » dans sa prêche. Le « Hirak » est ce mouvement qui chapeaute la contestation rifaine depuis octobre 2016, suite à la mort du poissonnier Mohcine Fikri, écrasé dans une benne à ordures alors qu’il tentait de récupérer la marchandise que la police lui avait prise. Présent parmi les fidèles, Zefzafi, leader du mouvement, avait dénoncé l’imam et son discours. La scène, qui avait été filmée avec des téléphones portables, avait enflammé la blogosphère marocaine. A la fin de la prière, la police a tenté d’arrêter en son domicile le leader rifain, mais la mobilisation populaire a fait capoter cette mission. Il s’en est suivi des heurts et des escarmouches entre policiers et manifestants.

Dans la nuit de vendredi à samedi, et dans la matinée de samedi, les services de sécurité marocains ont procédé à une trentaine d’arrestations dans toute la province d’Al-Hoceima, dans le Rif marocain. Plusieurs animateurs du mouvement « Hirak », tels que l’ancien détenu politique, Mohamed Djelloul, ainsi que des activistes connus dans les réseaux sociaux et les médias ont été arrêtés. Les accusations retenues par le procureur du Roi sont lourdes : « Atteintes à la sûreté de l’Etat » et « outrage et haine des symboles du royaume lors des rassemblements publics ». Il n’y a jusqu’à présent aucune trace des personnes arrêtées. Les parents et les familles qui se sont présentés devant les commissariats n’ont reçu aucune réponse à leurs interrogations. Dans la journée de samedi, la police est brutalement intervenue à Al-Hoceima pour empêcher des manifestations aux militants arrêtés et à Nasser Zefzafi, qui a échappé à l’arrestation.

Manifestation du mouvement Hirik au Rif (archive)

Manifestation du mouvement Hirik au Rif (archive)

Chelsea Manning, la militaire transsexuelle emprisonnée pour avoir fourni à WikiLeaks des milliers de documents secrets, a été libérée mercredi après-midi et a quitté le pénitencier militaire de Fort Leavenworth, aux confins du Kansas et du Missouri. L’ancienne taupe de WikiLeaks avait fait fuiter plus de 700.000 documents confidentiels ayant trait aux guerres d’Irak et d’Afghanistan, dont plus de 250.000 câbles diplomatiques qui avaient plongé les Etats-Unis dans l’embarras. Condamnée en cour martiale à 35 ans de réclusion, la militaire est sortie après seulement quelques années derrière les barreaux à la faveur d’une peine commuée par l’ancien président Barack Obama, juste avant qu’il ne quitte la Maison Blanche.

USA: Chelsea Manning libérée mercredi