Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Mardi 8 décembre, neuf personnes avaient été arrêtées dans plusieurs lieux en France : à Toulouse, en Dordogne, dans le Val-de-Marne ou encore à Rennes. Une opération de police a ciblé un squat toulousain. La police affirme que ses perquisitions ont permis de saisir des éléments pouvant être utilisés pour la fabrication d’explosif type TATP, une petite quantité d’explosif déjà fabriqué, ainsi que des des armes. Sur ces neuf, sept ont été inculpées vendredi 11 d' »association de malfaiteurs terroriste ». Cinq ont été placés samedi en détention provisoire et les deux autres sous contrôle judiciaire. Ces sept personnes avaient été présentées vendredi à un juge d’instruction antiterroriste. Ces militants, six hommes et une femme, âgés de 30 à 36 ans, sont accusés d’avoir envisagé des actions violentes, ciblant notamment des policiers. Parmi elles, Florian, un militant anarchiste, ancien internationaliste ayant combattu au Rojava.

Une maoïste a été tuée vendredi 11 par les forces de sécurité dans le district de Kandhamal. Deux unités du Groupe d’opérations spéciales (SOG) et de la Force volontaire de district (DVF) ont lancé une opération anti-guérilla mercredi. Vendredi après-midi, ils ont ouvert le feu sur un groupe d’une dizaine de maoïstes. Deux fusils ont été retrouvés sur place par les policiers qui ont poursuivi leurs opérations de ratissage.

Combattants maoïstes

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Vendredi 11 décembre, marquait le troisième soir de révolte en Albanie après la mort d’un jeune de 25 ans, Klodjan Rasha, tué devant chez lui par un policier, pour avoir « enfreint les mesures de confinement ». Dans la capitale, Tirana, des batailles rangées ont eu lieu entre la police et des centaines de manifestant·es tandis que des protestations rassemblaient des milliers de personnes. D’abord cantonnée à Tirana, le mouvement a gagné d’autres villes. Le mouvement populaire a déjà poussé à la démission du Ministre de l’Intérieur, Sander Lleshaj. Autre conséquence de ces protestations, le policier auteur du tir mortel a rapidement été arrêté et devait être jugé immédiatement. Plus d’infos ici.

Émeutes suite à un meurtre policier

Émeutes suite à un meurtre policier

Des soldats israéliens ont fait un raid, tôt mercredi matin, dans la ville de Jaba ‘, au sud de la ville de Jénine, au nord de la Cisjordanie. Plusieurs jeeps de l’armée ont envahi la ville, avant que les soldats ne fassent irruption dans de nombreuses maisons et les fouillent violemment, tout en interrogeant les familles. De nombreux riverains ont protesté contre l’invasion, lancé des pierres et quelques cocktails Molotov sur les jeeps de l’armée, tandis que les soldats ont tiré des balles en acier recouvertes de caoutchouc et un barrage de bombes à gaz. Six jeunes manifestants ont été blessés par des balles en acier recouvertes de caoutchouc et de nombreux habitants ont dû recevoir des soins pour avoir inhalé trop de gaz lacrymogène. Les soldats ont enlevé dix-neuf Palestiniens à leur domicile à Jaba’ et dans plusieurs autres points de la Cisjordanie.

La préfecture de police de Paris a octroyé la protection fonctionnelle aux agents mis en cause dans le tabassage du producteur de musique. Les quatre policiers mis en examen dans l’affaire Michel Zecler peuvent donc compter sur le soutien financier de leur administration. Il s’agit d’une initiative du préfet de police Didier Lallement, approuvée par le ministre de l’intérieur. Pour rappel, le 21 novembre, Michel Zecler avait été tabassé par plusieurs policiers alors qu’il étaient dans son studio de musique. Les policiers étaient intervenus car Michel Zecler avait quelque instant avant été présent dans la rue en ayant oublié de mettre masque. L’agression avait été filmée par la caméra du studio ce qui avait permis de mettre au jour les mensonges des policiers qui l’accusaient de « violences sur personne dépositaire de l’autorité publique » et de « rébellion ».

Tabassage de Michel Zecler

Tabassage de Michel Zecler

Six manifestants ont été tués en moins de 48 heures lors de rassemblements contre les autorités du Kurdistan irakien, au moment où la colère gronde à propos de coupes de salaires dans la fonction publique (voir notre article d’hier). Lundi, un premier manifestant âgé de 26 ans a été tué par balle dans la localité de Chamchamal, où les forces de sécurité, qui protégeaient des bureaux de plusieurs partis politiques, avaient tiré à balles réelles pour tenter de disperser les manifestants qui s’en approchaient. Tard lundi soir, deux manifestants sont morts dans les localités de Kifre et Dabardikhan.

En dépit de la répression, de nouvelles manifestations ont eu lieu mardi dans une demi douzaine de localités de la province de Souleimaniyeh. A Takiya, une soixantaine de km au sud-est de la ville de Soleimaniyeh, des manifestants ont tenté d’incendier les sièges de partis politiques kurdes et de la police locale. Une jeune manifestant de 16 ans a été tué par balle à Takiya. Plus à l’Est, deux manifestants ont été tués lors de rassemblements mardi à Sayed-Sadeq. Les autorités gouvernementales du Kurdistan ont annoncé une interdiction de mouvement entre Souleimaniyeh et les localités voisines pendant 24 heures à compter de mardi minuit.

 

Alors que l’hiver arrive, et que la neige recouvre la forêt, les forces de police sont intervenues samedi contre les occupants de la forêt de Dannenröder. Sur 1.000 hectares occupés par la forêt de Dannenröder, vieille de trois siècle, 27 étaient réservés à l’extension de l’autoroute A49 devrait relier les villes de Kassel et Giessen. Et la plupart d’entre eux ont déjà été défrichés malgré la résistance des manifestants, qui occupent le bois depuis plus d’un an. Une autopompe a propulsé du liquide glacé sur les opposants. Face aux blindés, les résistances sont multiples : pyrotechnie, occupation, jets de projectiles, résistance passive etc. Plusieurs personnes ont été blessées et d’autres arrêtées. Des sabotages contre des machines de l’entreprise Deges ont eu lieu récemment à Francfort entre autres initiatives solidaires.

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Les étudiants de l’université Cheikh Anta Diop ont à nouveau manifesté hier mercredi 9 décembre, en envahissant l’avenue Cheikh Anta Diop pour protester contre le retard accusé par la direction des bourses. Ils dénoncent que depuis la reprise des cours, aucun étudiant n’a reçu sa bourse. C’est la raison pour laquelle ils ont donc décidé de descendre sur l’avenue et de bloquer la circulation. La police est intervenue pour remettre l’ordre et repousser les étudiants jusque dans le campus au moyen d’une autopompe. Les étudiants ont abondammant caillassé les policier: l’avenue Cheikh Anta Diop était parsemée de projectiles et de pierres. Les échauffourées ont conduit à l’arrestation de cinq étudiants et celle d’un de leur professeur.

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Sur la place Saint-Lambert, à l’appel de la FGTB, entre 500 et 700 militants s’étaient rassemblés masqués devant le Palais de Justice de Liège pour manifester leur solidarité avec les 17 syndicalistes condamnés le 23 novembre dernier par le tribunal correctionnel de Liège (voir notre article). Sous les fumigènes rouges, les manifestants ont réalisé une haie d’honneur pour laisser passer l’avocat des 17 syndicalistes venus déposer leur appel du jugement. Avertie de la manifestation, la police est restée discrète. Le rassemblement était autorisé pour moins de 100 personnes avec les précautions sanitaires. La police annonce donc une verbalisation pour non-respect des prescrits de l’arrêté ministériel. Organisées symboliquement à l’occasion de la journée internationale des droits humains, d’autres manifestations de la FGTB en faveur du droit de grève étaient prévues un peu partout dans le pays.

 

Les adjoints du shérif du comté de Multnomah et la police de Portland ont tenté d’exécuter une expulsion tôt mardi matin. Les agents ont été accueillis par une foule de de manifestants hostiles. Les manifestants ont lancé des projectiles sur les policiers anti-émeute qui tentaient de « sécuriser » une zone. Tout au long de la journée, des barricades de fortune ont été érigées autour de la « Maison Rouge », visée par l’expulsion. Cette maison a été un point focal pour les militants du logement depuis qu’un juge du comté a autorisé l’expulsion de ses occupants, la famille Kinney, en septembre. Dans le but d’éviter la reprise de possession de la maison, les manifestants ont établi un « Blocus des expulsions 24h / 24 et 7j / 7 ». Une bataille juridique au sujet de la maison fait rage, la famille Kinney déposant une requête auprès de la Cour suprême des États-Unis en novembre. Le propriétaire légal de la maison, Urban Housing Development, a jusqu’au 23 décembre pour répondre. La police a dû renoncer à l’expulsion, mais plusieurs arrestations ont eu lieu.