Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

En 2010, un Fonds de solidarité pour les militants emprisonnés et persécutés était créé en Grèce. L’objectif fondamental de la structure est d’assurer des conditions de vie décentes aux camarades emprisonnés mais aussi de participer renforcer politiquement le mouvement en créant des liens de solidarité. En ce moment, le Fonds de solidarité soutient 24 prisonnières et prisonniers sur une base mensuelle régulière; Athanassopoulou Konstantina, Valavani Dimitra, Yagtzoglou Konstantinos, Dimitrakis Giannis, Koufontinas Dimitris, Kostaris Iraklis, Michailidis Giannis, Xiros Savvas, Petrakakos Giorgos, Sakkas Kostas, Seisidis Marios, Stathopoulos Vlakis, Kodari et Karl Hazal Seçer, Sinan Oktay Özen, Sinan Çam, Ali Ercan Gökoğlu, Burak Ağarmış, Halil Demir, Hasan Kaya, Anıl Sayar, İsmail Zat, Şadi Naci Özpolat). Le Fond essaye également de couvrir les frais juridiques et les cautions des camarades persécutés pour leur identité politique, leurs actes ou même pour leurs relations familiales ou de camarade avec des militants emprisonnés. Suite à l’épidémie de Coronavirus et les mesures du confinement qui y sont liés, le Fond a des difficulté à sécuriser les ressources financière nécessaires à son action. Il appelle donc à un soutien financier via une campagne de donations. Plus d’infos et donations ici.

Appel à un soutien financier pour les révolutionnaires emprisonné·es

Appel à un soutien financier pour les révolutionnaires emprisonné·es

Hier mardi, l’administrateur-général de la Sûreté de l’État, Jaak Raes, passait devant la commission de l’Économie de la Chambre pour discuter de la mise en place de l’application de traçage des malades dans le cadre de crise du Coronavirus. Il y a plaidé pour que le développement du projet soit confiée à un opérateur belge afin d’éviter que des États étrangers ou des organisations extérieures ne puissent utiliser les données générées par une telle application. Les parlementaires sont en train de discuter du cadre légal encadrant cette application. Au niveau technique, la KULeuven participe au projet d’un consortium européen DP3T qui repose sur l’échange de codes anonymisés à partir du moment où un patient est testé positif, sans centralisation de données et avec destruction de celles-ci après un délai de 15 jours ou 3 semaines. Il peut supporter une dizaine de millions d’utilisateurs et être mis en place en quelques semaines. Le projet DP3T est soutenu par Google et Apple.

Jaak Raes, administrateur-général de la Sûreté de l’État

Jaak Raes, administrateur-général de la Sûreté de l’État

Zoom a révélé la semaine passée avoir dépassé les 300 millions de participants quotidiens à une réunion sur son service. Cela représente une augmentation de 50% par rapport aux 200 millions annoncés plus tôt ce mois-ci, et un bond énorme par rapport aux 10 millions en décembre. Pourtant ses impardonnables défauts commencent à être dénoncés.  Tout a commencé lorsque le FBI a signalé la présence de plusieurs failles de sécurité importantes. Celles-ci auraient notamment donné naissance au phénomène du “zoom-bombing” qui consiste à infiltrer des conversations vidéos sans y être invité et à la troubler ou, pire encore, à l’espionner. Depuis, d’autres exemples de perméabilité auraient été remarquées sur Mac, où des piratages de webcam auraient été perpétrés à travers Zoom. Depuis, des entreprises comme SpaceX, Google ou encore des établissements de la ville de New-York, ont banni l’utilisation de cette plateforme. Le PDG de Zoom, Eric Yuan, s’est publiquement excusé en direct sur YouTube et a assuré que son entreprise allait tout faire pour réparer de telles erreurs.

Pour nos conseils sur l’utilisation de Jitsi (alternative sécurisée à Zoom): ici

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Dossier(s): Non classé

Vendredi 24 avril, les prisonnières de l’unité 3 de la prison d’El Borbollón, en Argentine, se sont révoltées. Elles ont déclenché des incendies et brulé des draps et des couvertures. Elles exigeaient l’accélération de la mise en place des mesures sanitaires et de semi-liberté afin d’éviter d’être contaminées par le Coronavirus. Les prisonnières dénonçaient également la mauvaise qualité de la nourriture est non comestible, le fin des visites et le manque de produit d’hygiène de base. Les forces de sécurité son intervenues pour réprimer l’émeute. Des coups de feu ont été entendu. Dimanche, les prisonnières étaient toujours privées, d’électricité et d’eau courante. Mardi 28 , quelques 200 prisonniers de la prison de Chimbas se sont révoltés. Les gardiens ont tiré avec des balles en caoutchouc et utilisé leurs matraques pour réprimer le mouvement. On dénombre 5 prisonniers blessés dont un dans un état grave. La veille, un groupe de prisonniers, des prisons de Las Breñas et de Charata, a pris en otage deux gardiens avec des armes blanches. Le même jour, les prisonniers de la prison de la ville de Mendoza, se sont révoltés. Les prisonniers sont montés sur les toits avec des objets à la main et criant « nous sommes tous unis ». Ils exigeaient eux-aussi l’accélération  de la mise en place des mesures de semi-liberté afin de désengorger les prisons surpeuplées.

Au États-Unis, 40 jeunes prisonniers du centre de détention juvénile de Bridge City en Louisiane ont déclenché une émeute ouvrant leurs portes à coups de pied. Des hélicoptères ainsi qu’une équipe SWAT sont intervenus pour réprimer le mouvement en utilisant notamment du spray au poivre. On dénombre au 150 cas de Coronavirus parmi les jeunes prisonniers pour l’ensemble du pays. Les chiffres réels sont cependant probablement plus élevés étant donné le manque de test disponibles. Pour éviter la propagation du virus, les jeunes prisonniers sont à l’isolation 23 heures par jour. Ils ne peuvent recevoir de visites de leurs proches et n’ont plus accès aux programmes éducatifs.

Au Pérou, les prisonniers de la prison de San Juan de Lurigancho à Lima ont organisé une manifestation, mardi, pour exiger des tests de dépistage au Coronavirus. Il s’agit de la prison la plus surpeuplée du pays. Les prisonniers sont montés sur le toit pour afficher des banderoles annonçant notamment que plusieurs d’entre-eux présentaient des symptômes de la maladie. Les prisonniers ont également dénoncés les traitements inhumains subits de la part des gardiens qui n’hésitent pas à profiter de la situation en vendant par exemple des masques à 25 soles (8 $) à l’intérieur de la prison. La veille, les prisonniers la prison de Miguel Castro Castro se sont également révoltés. Cette révolte s’est déclenchée suite à la mort de deux prisonniers, dimanche, des suites du Coronavirus. Les prisonniers sont montés au sommet des pavillons pour montrer, avec affiches et slogans, leur désespoir face à la contagion. Ils ont également incendié des matelas et détruit du matériel. Quelques 200 policiers sont intervenus pour réprimer le mouvement, lançant de grenades de gaz lacrymogène et tirant à balles réelles. Au moins 9 prisonniers sont morts. La prison de Castro Castro abrite 5 500 personnes malgré le fait que sa capacité est inférieure à 2 000.

Une prisonnière de la prison d'El Borbollón

Une prisonnière de la prison d’El Borbollón

Deux soldats ont été tués et trois autres ont été blessés la semaine passée lors d’une attaque de guérilleros maoïstes dans la province d’Aurora. L’embuscade a eu lieu mardi à Barangay Diaat, dans le secteur de Maria Aurora. C’est un peloton de reconnaissance du 91e bataillon d’infanterie effectuant une patrouille de sécurité qui est tombé sous le feu de la guérilla. La fusillade a duré environ une heure. Il y a eu ces derniers temps un certain nombre d’affrontements entre les forces gouvernementales et la NPA malgré la déclaration par cette dernière d’un cessez-le-feu unilatéral jusqu’au 30 avril. C’était en réponse à l’appel des Nations Unies pour une trêve mondiale afin que tous les États puissent se concentrer sur la pandémie COVID-19. Mais le cessez-le-feu du gouvernement a pris fin le 15 avril dernier. Le Parti communiste des Philippines a déclaré que les forces armées avaient mené six bombardements aériens depuis la déclaration de l’état d’urgence sanitaire le 16 mars. Le dernier bombardement aérien a eu lieu dimanche dernier dans la province de Saranggani.

Combattants de la NPA

Lundi 27 avril, des manifestations se sont déroulées à Beyrouth, Tripoli et Saïda contre la dégradation des conditions sociales et économiques alors que la livre libanaise continue à s’effondrer face au dollar. À Tripoli, un transport militaire a été incendié par un cocktail molotov, alors que les manifestants tentent de se rassembler place Al Nour. Les forces de sécurité et l’Armée Libanaise ont ouvert le feu. Plusieurs personnes ont été gravement blessées dans les affrontements. Une manifestation a également lieu dans le quartier de Bab Tebbaneh. Les manifestant·es ont endommagé la succursale locale d’une banque, située au niveau du Port de la ville. Des gaz lacrymogènes ont été tirés par les forces de sécurité en charge de la protection du domicile d’un député. Des affrontement ont également eu lieu à Beyrouth au niveau de Fanar ou encore dans le quartier de Hamra. À Saïda, les manifestant·es ont caillassé la façade de l’agence locale de la Banque du Liban. Des pétards ont également été lancé, provoquant l’intervention d’unités de l’armée pour les disperser. Par ailleurs, des manifestant·es ont bloqué l’axe autoroutier Beyrouth-Jounieh au niveau de la localité de Zouk Mosbeh.

Enfin, deux banques ont été visées par des attaques à l’explosif à Tyr et à Saïda dans la nuit de samedi à dimanche. La première attaque s’est déroulée aux dernières heures de la nuit de samedi à dimanche. Trois cocktails Molotov ont été lancé contre la façade de la branche du Crédit libanais à Tyr. Samedi soir, c’est un engin explosif qui a été lancé contre la façade de la branche de la Fransabank située dans le centre-ville de Saïda. La façade de la banque a été brisée et le faux-plafond surplombant le distributeur automatique de billets s’est effondré à cause de la déflagration. Dans un communiqué circulant sur les réseaux sociaux, un nouveau groupe se faisant appeler le « Tribunal de la révolution armée » a revendiqué ces attaques. Il a également menacé les banquiers et leurs familles en écrivant des graffitis « vous êtes en danger » sur la façade de plusieurs banques à Saïda.

La Fransabank après l'attaque à l'explosif

La Fransabank après l’attaque à l’explosif

Une information judiciaire a été ouverte en juillet 2017 pour « association de malfaiteurs », où dix militants antinucléaires sont mis en examen pour divers motifs en lien avec des dégradations commises dans un hôtel et de l’organisation d’une manifestation non déclarée en août 2017 à Bure. Ce dossier s’est révélée être une machine démesurée de renseignement sur le mouvement antinucléaire. Près de 765 numéros de téléphone ont fait l’objet de demandes de vérification d’identité auprès des opérateurs de téléphonie. Au moins 200 autres requêtes ont été faites pour connaître les historiques d’appels, leurs lieux d’émission, les coordonnées bancaires des titulaires d’abonnement, les codes PUK permettant de débloquer un téléphone quand on ne connaît pas son PIN. Au total, 29 personnes et lieux ont été placés sur écoute. Deux militants ont été visés par ces interceptions pendant 330 jours, soit presque un an. Pour plusieurs autres mis en examen, cela dure près de huit mois. Le numéro de la Legal team a été surveillé pendant quatre mois. Si l’on additionne toutes ces séquences, on obtient une durée cumulée de temps passé à écouter les activistes équivalente à plus de seize années ! La plupart de ces personnes ont été écoutées en permanence par une équipe de gendarmes se relayant derrière leurs écrans.

Au total, plus de 85.000 conversations et messages ont été interceptés. Et pas moins de 337 conversations ont été retranscrites sur procès-verbal, auxquelles s’ajoutent quelque 800 messages reproduits par le Centre technique d’assistance (CTA). La ligne téléphonique de l’avocat des antinucléaires, depuis lui aussi mis en examen, a fait l’objet d’une demande de géolocalisation. Deux voitures de militants sont discrètement équipées d’une balise permettant de suivre leurs trajets en temps réel. L’utilisation de la messagerie cryptée Signal empêchant de lire les messages, le téléphone d’une militante est saisi, envoyé au Centre technique d’assistance (CTA), un organisme interministériel spécialisé dans le déchiffrage des données numériques. Le CTA réussit à craquer le mot de passe du téléphone et y retrouve quelque 800 messages non effacés. Les gendarmes ont aussi utilisés des IMSI-catchers, des appareils de surveillance qui récupèrent à distance les identifiants des cartes SIM (les « IMSI ») dans les téléphones portables. A l’occasion d’un rassemblement de soutien aux inculpés, 1.028 IMSI sont interceptés.

Un schéma réalisé par la cellule d’analyse criminelle Anacrim de la gendarmerie nationale (logiciel : Analyst’s notebook), prétend visualiser les liens entre 118 opposants (via leurs numéros de téléphone, des lieux, des événements), une technique, habituellement utilisée pour résoudre des crimes particulièrement graves (tueur en série…). A Bure et dans les villages environnants, les gendarmes interrogent les commerçants et les habitants « aux fins de déterminer précisément les habitudes et lieux de vie des opposants au projet Cigéo les plus radicaux ». Un pharmacien reçoit une réquisition pour fournir l’ordonnance de clients ayant acheté du sérum physiologique. Au total 25 perquisitions ont lieu. La vie privée des militants est passée au tamis de la surveillance policière : commissions rogatoires à la caisse d’allocations familiales, à la direction des impôts, aux agences d’intérim, aux employeurs passés et actuels, à Pôle emploi, aux banques qui gèrent leurs comptes. Pour en savoir plus

Image du type de celles établies par un logiciel Anacrim représentant l’organisation du mouvement anti-Cigeo à Bure