Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Ce mercredi 8 octobre lors de la soirée Faisons Front #2 organisée par le Secours Rouge Toulouse, la salle du Chat Noir était pleine pour assister à la présentation du livre « Le secret de l’huile » du prisonnier palestinien, écrivain et martyr Walid Daqqa paru aux Éditions Terrasses (voir ici). Au côté du Comité de soutien à la Palestine 31, nous sommes revenus sur le rôle de la prison dans la colonisation sioniste de la Palestine, mais aussi sur les luttes du mouvement des prisonnier·es palestinien·nes ainsi que sur le parcours et les combats de Walid Daqqa lui-même. En particulier, nous avons souligné le rôle de la littérature carcérale, et de ce livre en particulier, comme partie intégrante de la résistance de tout un peuple contre 77 ans de colonialisme de peuplement. Enfin, nous avons terminé la soirée par une photo de solidarité et plusieurs lettres de soutien au réfugié palestinien Ali qui est emprisonné en France depuis plus d’un an, victime de la politique raciste et coloniale des autorités françaises (voir ici).

Depuis la mort de Mahmoud Farajalah au centre fermé du 127bis près de Zaventem (voir notre article), cinq personnes ont été transférées de force dans trois centres différents : deux à Bruges, deux à Vottem (Liège), et un au Caricole (aussi près de Zaventem). Proches de Mahmoud, ils ont été la cible de ces mesures punitives afin de tenter de museler la résistance qui s’organise à l’intérieur du centre fermé. Un détenu rapportait hier qu’environ 80% des détenus du 127bis avaient commencé une grève de la faim pour dénoncer la situation. À l’extérieur, un rassemblement d’hommage a eu lieu place de la Bourse à Bruxelles le 8 octobre dernier, tandis qu’un rassemblement devant le centre fermé 127bis est organisé le samedi 11 octobre à 16H. Les personnes mobilisées dénoncent la responsabilité de l’État belge dans cette situation. Chaque année, 2 à 3 personnes meurent en centre fermé, selon Gettting The Voice Out.

Situé au 270 avenue de Muret à Toulouse, le local du Chat Noir organise sa rentrée anti-autoritaire du vendredi 10 octobre au jeudi 16 octobre 2025. Dans ce cadre, l’UCL Toulouse vous invite dimanche 12 octobre dès 16H à une rencontre avec Libre Flot autour de son ouvrage « Anticiper le bruit sec des verrous », paru aux éditions du bout de la ville. En 2017, comme tant d’autres militant·es internationalistes, Libre Flot s’engage auprès des forces kurdes du Rojava pour défendre la révolution sociale alors attaquée par Daesh mais le 8 décembre 2020, il est accusé avec d’autres personnes d’association de malfaiteurs terroriste. Il est incarcéré pendant près d’un an en détention provisoire. Placé en isolement, il écrit pour survivre.

Les membres de la délégation « Jusqu’à la victoire », une initiative organisée par le Front anti-impérialiste, sont actuellement détenus à l’aéroport du Caire en Égypte depuis le 8 octobre 2025, alors qu’ils tentaient de terminer leur marche solidaire depuis l’Europe jusqu’au point de passage de Rafah (voir notre article). Leurs soutiens rapportent qu’ils ont été frappés par la police égyptienne et qu’ils n’ont pas pu voir leurs avocats. Selon les informations reçues par les ambassades, les membres de la délégation seront expulsés vers leur pays de nationalité à compter du 9 octobre 2025.

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Le 1ᵉʳ octobre dernier, la première audience a eu lieu contre 12 activistes pro-palestiniens, dont le prisonnier İsmail Çelik, jugés suite à leur mobilisation contre l’accueil des fournisseurs d’armes israéliens lors du 17e Salon international de l’industrie de la défense d’Istanbul. Le tribunal a ordonné la libération du jeune militant pro-palestinien avec interdiction de voyager, alors qu’il était détenu depuis plus de deux mois (voir notre article). Par ailleurs, l’assignation à résidence de Barış Onur Deniz a été levée ainsi que le contrôle judiciaire des autres accusés. L’audience a été ajournée au 7 janvier 2026.

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Dans la nuit de mercredi à jeudi 9 octobre 2025, un accord de cessez-le-feu à Gaza a été annoncé suite aux négociations entre la délégation de différentes organisations palestiniennes, dont le FPLP, et Israël en Égypte. Dans un communiqué, le Hamas a approuvé le document tandis que Netanyahu doit réunir son gouvernement ce jeudi pour confirmer l’accord. Celui-ci prévoit la libération dans les 72H après la signature des 20 prisonniers israéliens vivants contre près de 2 000 prisonniers politiques palestiniens, dont 250 condamnés à des peines de prison à perpétuité et 1 700 autres détenus depuis le début de l’offensive à Gaza. L’accord prévoit également une intensification de l’entrée de l’aide humanitaire, avec au moins l’entrée de 400 camions chaque jour, le retour immédiat des personnes déplacées du sud de la bande de Gaza vers Gaza City et le nord, mais aussi un retrait progressif de l’armée israélienne (voir carte). L’accord prévoit plusieurs autres phases dont les prochaines contiennent des points de désaccords majeurs, notamment le désarmement des organisations palestiniennes et le projet de Conseil de « Paix » dirigé par Trump pour administrer l’enclave palestinienne. Depuis l’annonce, des frappes aériennes intenses sur Gaza City ont été rapportées.

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En réponse à la détérioration des conditions de détention dans le centre fermé 127bis, Anas Siam a annoncé qu’il entame une grève de la faim. Il écrit : « Je suis détenu depuis 34 jours parce que je défends ma cause palestinienne. » Cela intervient après la mort d’un autre détenu palestinien dans le même centre fermé, Mahmoud Farajalah (voir notre article).

Vendredi 17 novembre 2023, la militante anarchiste Pola Roupa a bénéficié d’une libération conditionnelle au motif qu’elle est la mère d’un enfant mineur. Elle a été arrêtée en 2017 après avoir vécu en clandestinité depuis 2014. Elle a été impliquée dans de nombreuses attaques et actions armées revendiquées par l’organisation Lutte Révolutionnaire, dont elle est la cofondatrice (voir notre dossier). Dans un communiqué récemment publié, elle dénonce le régime d’exception qui lui est imposé (lire intégralement ici).

La libération conditionnelle impose les restrictions bien connues : présence au poste de police et interdiction de quitter le territoire jusqu’à la fin de la peine. Il s’agit d’une procédure normale. Cependant, ce que l’État réserve aux détenus condamnés en vertu de l’article 187A, la célèbre loi « antiterroriste », c’est la soumission de chacun au contrôle et aux restrictions d’une autorité également instaurée en Grèce suite à une directive européenne.

Il s’agit de l’Autorité de lutte contre le blanchiment d’argent, Section B (ci-après dénommée « Autorité »), dirigée par des procureurs. Conformément à l’article 50 de la loi n° 4557/2018, toute personne condamnée pour résistance armée, c’est-à-dire pour « terrorisme » selon la terminologie et la législation nationales, n’a aucun droit sur les biens en sa possession, qu’il s’agisse de comptes bancaires, de biens immobiliers ou autres, car tout est gelé par l’Autorité. […]

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À Cañar au sud de l’Équateur ce mardi 7 octobre, 500 personnes sont apparues et ont jeté des pierres sur le cortège présidentiel dans lequel était la voiture du président Daniel Noboa. Cette attaque qui intervient dans un contexte de manifestations indigènes sous tension. Celles-ci se développent depuis le 22 septembre dernier en réaction à la suppression de la subvention sur le diesel dont le prix est passé de 1,80 à 2,80 dollars le gallon.

Participant aux mobilisations pro-palestiniennes à la Bourse puis arrêté et placé dans un centre d’asile fermé où il a été menacé d’expulsion, le réfugié palestinien Mahmoud Faraj Allah a mis fin à ses jours dans la nuit de lundi à mardi 7 octobre, à la suite de la politique raciste de l’État belge. Plusieurs réfugiés palestiniens sont toujours emprisonnés en centre fermé.