Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Un civil kurde, Mithat Yılmaz, a été condamné à 10 mois de prison pour avoir qualifié de « martyrs » Nazim Daşdan et Cihan Bilgi, journalistes tués par un drone turc au Rojava le 19 décembre 2024, alors qu’ils couvraient les événements du barrage de Tişrin (voir notre article). Mithat Yılmaz avait assisté à la cérémonie d’hommage des deux journalistes tués et avait scandé le slogan « Şehid Namirin » (le slogan kurde signifiant « Les martyrs sont immortels »).

Israël a intercepté ce vendredi 3 octobre le Marinette, dernier navire de la Global Sumud Flotilla encore en route vers la bande de Gaza. Des membres de la marine israélienne sont montés à bord du bateau et ont arrêté les six membres d’équipage. Le Marinette naviguait loin derrière le reste de la flottille et n’avait donc pas encore été stoppé. Le navire a désormais été intercepté dans la zone où les autres bateaux ont été arraisonnés jeudi (lire ici et ici). Les activistes avaient déclaré jeudi que le Mikeno, un autre navire, avait atteint une zone située à quelques kilomètres de la bande de Gaza. Le site internet de la Flottille indique désormais que ce navire a, lui aussi, été intercepté. Plus de 400 personnes ont été arrêtées et ont été transférées sur le territoire israélien afin d’être expulsées vers l’Europe.

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Le 23 septembre, Eat, un anarchiste, a été enlevé et est détenu au siège de la police régionale de Java occidental, à Bandung. Les forces de l’ordre ont saisi son ordinateur portable et son téléphone. La police le gardent au secret, tout comme de nombreux autres anarchistes. Les chefs d’inculpations officiels ne sont pas connus. Les autorités l’accusent d’être « le chef » en Indonésie, du courant anarchiste « Étoile du chaos », et d’avoir participé aux manifestations en août dernier (voir notre article). Eat est accusé d’avoir collecter des fonds, de travailler à la solidarité avec les prisonnier·es et d’être en contact avec des anarchistes à l’international.

Après leur interception dans les eaux internationales par l’armée israélienne (voir notre article), les 443 membres de la Global Sumud Flotilla ont été arrêtés, transportés au port d’Ashdod puis finalement placé en détention dans la prison israélienne de Ketziot. Elle est située dans le désert du Naqab, près de la frontière égyptienne. Considéré comme le plus grand établissement pénitentiaire d’Israël, il est décrit comme un « enfer carcéral » par les prisonniers palestiniens.

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Suite à l’interception de la Global Sumud Flotilla par l’armée israélienne, des milliers de personnes ont manifesté dans plusieurs villes de Belgique. A Bruxelles ce jeudi 2 octobre, la police a dispersé les 4000 participants après plusieurs heures dans les rues, en mettant en place plusieurs barrages, notamment avec des fourgons, et en utilisant du gaz lacrymogènes.

Alors qu’il rentre chez lui le mardi 9 septembre au soir, un militant est violemment arrêté dans le couloir de son immeuble par un homme qui l’immobilise par une clé de bras. Après une trentaine de minutes d’attente assis dans les escaliers, menotté et entourés de cinq hommes cagoulés, trois officiers de police judiciaire arrivent pour lui signifier sa garde-à-vue pour « association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un délit passible de 10 ans de prison ferme ». Ils l’entraînent alors dans son appartement pour procéder à une perquisition.
Après une heure de fouille, ils emportent son ordinateur, un disque dur externe, une carte SD, etc. Au final, on l’accuse d’avoir déposé une bouteille remplie d’hydrocarbure sur le parcours de la manifestation. En réalité, cela s’est révélé être du gel hydroalcoolique et sa participation n’a pas pû être démontrée. Finalement , il est poursuivi pour « refus de remettre aux autorités judiciaires la convention secrète de déchiffrement d’un moyen de cryptologie », en l’occurrence le refus de donner le mot de passe de son ordinateur suite à la perquisition. Après 48h de garde-à-vue, il est déféré et placé sous contrôle judiciaire.

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Alors que le génocide à Gaza s’intensifie et que la Global Sumud Flottila a été interceptée, toute expression de solidarité avec la Palestine a été durement réprimée lors de la mobilisation toulousaine de ce jeudi 2 octobre. Des keffiehs et drapeaux palestiniens ont été confisqués par des fouilles et contrôles policiers dès le matin au Mirail puis aux abords de la manifestation de l’après-midi. En fin de journée, le rassemblement de soutien à la flottille a été interdit par la préfecture mais maintenu par la CGT et la FSU. Plusieurs centaines de personnes ont été brutalement agressées lors d’une charge policière utilisant gaz lacrymogènes, grenades de désencerclement et coups de matraques. Sur l’ensemble de la journée au moins 9 personnes ont été interpellées et des dizaines d’autres blessées ou encore verbalisées.

Le lendemain, les étudiants de Sciences Po Toulouse bloquaient leur établissement pour dénoncer les partenariats avec les universités israéliennes et soutenir la Palestine. En guise de réponse, la direction de l’établissement a envoyé la police qui a délogé les étudiants dans la matinée.

Ce jeudi 2 octobre à Marseille, une centaine de personnes ont été arrêtées aux abords de l’entreprise Eurolinks, connue pour participer à équiper l’armée israélienne. Ces arrestations ont été anticipées, comme la présence des bus de transfert en atteste, afin d’empêcher les participants de bloquer le site comme ils l’avaient fait à plusieurs reprises ces dernières semaines. De nombreuses personnes ont été placées en garde à vue.

Ce jeudi 2 octobre, de nombreuses manifestations ont eu lieu dans tout le pays afin d’exiger une santé et une éducation de qualité et accessible à tous. La veille, des gendarmes ont tué trois manifestants lors d’affrontements, et plusieurs blessés sont à déplorer. Cela s’inscrit dans une vague de répression depuis près d’une semaine contre cette mobilisation de la jeunesse marocaine initiée sur différents réseaux sociaux (voir notre article).

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Réfugié syrien en Allemagne, l’antifasciste Zaid A est poursuivi suite à la mobilisation contre des néonazis lors de la « Journée de l’honneur » à Budapest en 2023. La Hongrie a émis des mandats d’arrêt européens contre lui et une vingtaine d’antifascistes. Après deux ans de clandestinité, il s’est rendu aux autorités allemandes en janvier 2025. Il a passé trois mois en détention provisoire à Cologne-Ossendorf puis a été libéré le 2 mai sous certaines conditions. Alors que les autorités allemandes coopèrent étroitement avec la justice hongroise, les tribunaux de Milan et de Paris ont rejeté les demandes d’extradition, comme dans le cas de Gino (voir notre article). Face à un risque imminent d’extradition vers la Hongrie, Zaid A a décidé de se réfugier en France et s’est rendu aux autorités françaises le 1er octobre. Le jeune homme de 22 ans a ensuite été remis en liberté conditionnelle après un examen de son dossier. Il doit désormais se présenter régulièrement à la police avant que la justice française ne statue sur son extradition.